~ AT Chapitre 24 ~
Write by Nobody
- Madame parle avec qui ?
Elle se retourna vers Fabiola,sa codétenue qui l'avait planté la dernière fois. Elle vit un sourire mauvais étiré ses lèvres et elle sut immédiatement qu'elle allait passé un mauvais quart d'heure.
Pourtant elle n'avait rien fait a cette fille. Depuis son arrivée,elle faisait tout son possible pour ne pas rentrer dans ses pattes mais c'était sans compter sur elle,qui venait la chercher a chaque fois.
Elle avait une grande bouche certes mais dans cette prison elle ne pouvait même pas broncher. Elle était black ! Voilà la véritable raison. Dans cette prison,les blanches étaient majoritaires et parmi ces blanches,la plupart étaient racistes.
Elle ne lui répondit pas de peur de la contrarier avec une mauvaise réponse mais cela n'était pas au goût de sa collègue qui lui tira les cheveux.
Elle avait enlevé son tissage depuis son arrivée et ce que Fabiola tirait si violemment était ses vrais cheveux. Elle se morda les lèvres pour ne pas crier de douleur. Elle avait terriblement mal et elle sentait une migraine pondre le bout de son nez.
- Quand je te parle tu réponds d'accord ? demanda-t-elle près de son oreille
Elle fut agressé par son haleine répugnante mais se garda bien de tout commentaire. Elle en était la quand elle vit ses trois autres collègues de cellule marcher et venir se tenir derrière Fabiola telles des soumises.
- Oui oui. Je parlais avec ma mère et au nom de Dieu laisse moi,tu me fais très mal implora Nadia sentant les larmes lui picoter les yeux
- Vous avez entendu mes soeurs ? Madame veut que je la laisse,mais ma cocotte tu n'as pas encore compris que ici c'est moi qui fait la loi. C'est moi qui décide de quand tu auras mal et quand tu n'auras plus mal d'accord ?
Nadia répondit rapidement et regarda aux alentours pour voir où étaient les gardiennes. Quand elle vit la gardienne de la dernière fois dans la salle sans réagir, a savoir celle qui l'avait tapé avec sa matraque,elle sut qu'elle n'avait aucune option de secours.
C'était une gardienne très raciste alors elle ne devait pas compter sur son aide pour venir la sortir de la.
- Et maintenant a genoux, je veux que tu me lèches les orteils,ça me gratte depuis un moment.
Elle ouvrit grand les yeux alors que le cuir chevelu continuait a la démanger. Elle n'allait pas faire ça ! Elle n'allait sincèrement pas lui ordonner de faire un truc pareil'.
Les larmes qu'elle retenait depuis un moment se mirent a couler librement sur ses joues tel un torrent.
Elle se haïssait d'être aussi faible mais elle se haïssait encore plus pour ce qu'elle avait fait. Sans ça elle ne se serait pas retrouvée dans cette situation la.
- Qu'est-ce que tu attends ? Tu n'as pas entendu que j'ai les orteils en feu la,vas-y baisse toi vite
Elle l'obligea a se baisser. Ses larmes redoublèrent d'intensité. Elle Nadia ! Obligé de s'agenouiller devant un humain qui n'était ni sa mère ni son père. Elle ! Restée sans défense devant une personne et qui plus est une femme comme elle.
Elle hurlait intérieurement mais aucun son ne sortait de sa bouche.
Les trois autres femmes vinrent vers elle,et poussa sa tête vers les pieds de Fabiola.
Voyant qu'elle n'obtempérait pas,elles lui infligèrent des coups de pieds dans le dos tout ça sous le regard indifférent de la gardienne.
Alors que tout son être lui interdisait de le faire elle capitula et approcha sa tête vers les pieds immondes de Fabiola.
Elle hoqueta de douleur puis allait passer sa langue dessus quand elle se sentit propulser violemment derrière.
- Tu es folle toi ou c'est comment? Mais c'est une malade elle,une vraie déréglée mentale. Dis-moi qu'est-ce que t'allais faire la ? Inh ? T'allais faire quoi la ? Tu es tombée sur la tête ou quoi ?
Elle n'eût même pas la force de se relever pour voir la nouvelle personne qui s'adressait a elle. Elle continuait de sangloter dans son coin pendant que l'autre lui parlait.
- Tu es trop bête ma fille. Pourquoi tu t'abaisses pour cette folle la ? J'ai envie de te gifler tu ne sais pas a quel point ! Elle est passée par où ta dignité ? Et Fabimerde, joue avec mes nerfs tu as compris, joue bien. Toi relève toi et suis moi.
- Elle ne va nul part. Tu es malade ? Tu te prends pour qui pour venir m'interrompre de la sorte ? Et toi là si tu es vraiment une femme relève toi on va voir.
Nadia se redressa et s'adossa au mur en regardant la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Comment était-elle devenue cette Nadia faible ? Comment avait-elle pris la décision de se laisser marcher dessus de la sorte ?
Elle vit la détenue noire qui était venue a son secours marcher jusqu'à se mettre pile en face de Fabiola.
- Tu vas faire quoi sinon ? demanda-t-elle alors que d'autres détenues noires vinrent la rejoindre
Elle vit des jeunes femmes tatouées un peu partout sur le corps,musclées comme des hommes. Certaines se claquèrent le cou et les poings comme si elles attendaient une baguarre.
Elle comprit qu'une guerre des clans allaient bientôt éclaté a ce rythme quand elle vit d'autres blanches se joindre a la partie aux côtés de Fabiola.
Les blanches étaient un peu un nombre supérieur par rapport aux noires.
Elle ne sut pas exactement comment la baguarre éclata mais elle éclata.
C'était un tohu-bohu total. Tout le monde se tapait,d'autres se défendaient avec des objets.
Les noires,sans aucun favoritisme,était nettement meilleures. Malgré leur nombre,elles arrivaient a leur faire la fête correctement. Elles se battaient avec tellement de rage que Nadia en avait carrement peur.
Mais la personne qui l'étonna était celle qui était venue en premier prendre sa défense. Elle se battait avec la dernière haine, comme si a travers ses coups, elle se libérait d'un grand poids.
Dans sa contemplation,elle vit une blanche se diriger vers celle-ci avec un couteau. Ni une ni deux,elle se releva précipitamment et fonça sur elle. Elle la fit tomber et se mit a la cogner comme jamais elle n'aurait cru le faire dans sa vie. Elle était comme ensorcelé, plus rien n'existait, elle voulait une seule chose. En finir avec elle.
Elle était toujours en train de se déchaîner sur elle quand une alarme assourdissant retentit.
Immédiatement les détenues, enfin celles qui étaient encore un peu en forme, se couchèrent a terre,les mains sur la tête. Elle ne demanda pas son reste et se coucha aussi a son tour près de la détenue noire.
- QU'EST-CE QUI SE PASSE ICI ? hurla une gardienne en tapant sa matraque contre un banc
Personne n'ouvrit la bouche alors la gardienne poursuivit
- Alvares ! Dis moi ce qui s'est passé. Et crois moi que tu auras un rapport trop c'est trop
- Ne joue pas ta chef avec moi Sofia tu seras gentille. C'est le groupe des noires la qui a attaqué les blanches et puis une bagarre s'est éclatée.
- Mais sale pute pourquoi tu mens. C'est elles qui ont attaqué en premier wesh s'écria la noire a côté d'elle
- Tu ne me parle pas comme ça sale nègre répondit la gardienne du tact au tact
- Ta mère la reine des tchoin tu vas faire quoi maintenant ? rétorqua-t-elle en se relevant
Ses soeurs suivit son geste et se relevèrent a leur tour mais Nadia préféra rester a terre.
- ÇA SUFFIT MAINTENANT ! Alvares sort d'ici et toi Sarah tu fermes ta bouche. Vous toutes allez passé un séjour au trou histoire de vous faire réfléchir
- Mais Sofia tu ne peux pas faire ça,je t'assure que c'est elles qui ont commencé putain, tu sais bien que tu peux me croire.
- Je suis confuse, ma collègue m'a affirmé que c'était vous les racailles de l'histoire alors je me tiens au règlement. Allez-y tranquillement sans que je ne vous y oblige, je veux pas être méchante avec vous.
- Mais bordel tu sais bien que c'est une sale raciste cette tchoin la. Je vais porter plainte contre elle attends pour voir. Allez venez
Et les autres la suivirent vers la sortie. Nadia se leva et prit le même chemin qu'elles mais se fit vite arrêter par la Sarah en question
- Hop hop qu'est-ce que tu fais toi la ?
- Euh..bah..je viens avec vous répondit Nadia en fuyant son regard trop pesant
- Madame a décidé de porter ses seins et de jouer la forte alors que tout a l'heure elle pleurait comme un bébé ? Va là-bas oui, on voit bien que tu ne connais pas l'endroit où tu te portes volontaire pour aller.
Nadia était vexée par ses paroles mais se garda de le lui dire. Elle voulu relever la tête mais se rendit vite compte que cela serait ridicule de sa part après la position inconfortable dans laquelle les autres l'avaient trouvé.
- Je ne fais pas ça pour faire bonne figure. J'estime que ma place est là-bas au même titre que vous puisque c'est moi qui ai causé tout ça et..
- J'AI DIT AU TROU PUTAIN VOUS ALLEZ ME RENDRE FOLLE. DEGAGEZ ! ET VOUS en s'adressant aux blanches JE VEUX TOUTES VOUS VOIR DANS LA COUR, JE VAIS VOUS APPRENDRE MOI A VOUS BATTRE VOUS ALLEZ VOIR...
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Elles avaient passé trois jours au trou ! Les pires jours de sa vie. Elle ne souhaitait a personne de se retrouver au trou.
Elles avaient vécu l'enfer a proprement dit.
Même Sarah qui paraissait être la plus forte du groupe n'avait pas pu tenir ces trois jours sans se plaindre.
Elles n'avaient rien mangé en trois jours. Elles dormaient toutes dans une seule cellule assez grande pour contenir cinq personnes. Les voilà plus d'une dizaine dans cet espace restreint.
Les souris,les moustiques et d'autres insectes avaient été leur compagnon de cellule. C'était la catastrophe !
Elle était désolée pour toutes ses femmes qui s'était battues pour elle alors qu'elles n'y étaient pas obligées. Elle leur en serait éternellement reconnaissante et si jamais elle avait la possibilité de leur retourner la pareille,aussi nombreuses qu'elles étaient,elle n'hésiterait pas une seule seconde a le faire.
Durant ces trois jours elle s'était liée d'amitié a elle et surtout a Sarah.
Elle avait pris trois ans d'emprisonnement avec sursis pour avoir coupé les deux jambes du violeur de sa fille. Quand elle sut que sa fille n'avait que cinq ans, un sentiment de dégoût prit Nadia aux tripes et elle dû faire recours a toute sa maitrise pour ne pas vomir.
Comment pouvait-on violer une fillette ?
Le pire dans l'histoire c'était Sarah qui avait été condamnée.
Elle appris qu'elle allait bientôt finir son mandat, dans quatre a cinq mois.
Nadia lui souhaitait tout le bonheur du monde car elle le méritait vraiment. Elle avait appris a la connaître et s'était rendue compte de la personne formidable qu'elle était.
Elle lui avait aussi raconter son histoire a elle. C'était d'ailleurs pour ça qu'elles s'entendaient si bien.
Sarah avait 26 ans et avait eu sa fille a 18ans, un peu comme elle.
Nadia considérait finalement Sarah comme une grande soeur.
Aujourd'hui c'était leur sortie du trou. Trois jours dans l'enfer !
La lumière du jour l'aveuglait et elle dû mettre sa main devant ses yeux pour se protéger de la lumière.
- Je n'ai jamais été aussi contente de voir cette putain de cour s'exclama Inès, une de ses nouvelles amies
- Moi aussi ma soeur renchérit une autre
- Allons nous asseoir sur ce banc là-bas histoire de reprendre nos esprits proposa une autre
Elles se dirigèrent vers la banc en question sous le regard des autres détenues présentes dans la cour quand l'alarme de la dernière fois retentit encore
- Putain ils font chier,a peine sortie la jura Sarah en se couchant a terre les mains sur la tête
Tout le monde se mit en position quand une gardienne prit la parole.
- Je vais faire court, que la détenue Nadia Aderomou vienne avec moi
Nadia fronça les sourcils. Pourquoi voulait-on la voir ? Elle n'avait rien fait pourtant. Encore des problèmes !
- Pourquoi elle veut te voir elle ? demanda Sarah près d'elle
- Je ne sais même pas inh
- Je n'ai pas envie de me répéter. Qu'elle fasse vite s'écria la gardienne
Nadia se releva et alla vers elle.
Que pouvait-il bien se passer ?