Avoir la main

Cela fait quelques années que je n’aie médité sur, ou analysé cet aspect. De ce fait, bien des choses m’ont surement échappé et se sont déformées avec le temps. Néanmoins, l’essentiel est là dans les méandres du mystère du souvenir.

Mais, je suis surprise (oui encore) que tu me l’aies reproché quelques années plus tard. Reproché quoi exactement ?

Tu me reprochais de ne pas avoir été en couple avec toi en désignant le petit bébé de notre généreuse et charmante hôte, que je tenais dans mes mains avec tendresse et grandes précautions, tellement il paraissait fragile.

L’image que je renvoyais devait t’avoir secoué. Tu me disais alors que ce bébé aurait pu être le notre avec regret et reproche. Selon toi cet enfant, le notre aurait déjà plusieurs années depuis le temps. Je serais celle qui aurait écarté le rêve d’être parents ensemble.

Je n’ai pas compris le rationnel de ce doigt accusateur pointé sur moi. Cette accusation à sens unique.

Pourtant cette main qui était à ta disposition,  tu l’avais laissé tomber, telle une grave faute, au retour des lumières dans la salle de cinéma. Ce reflexe gestuelle qui ne pouvait pas passer inaperçu en disait long sur ton état d’esprit et ton bagage.

Ma  main avait compris dès-lors, qu’elle serait, de part ton attitude, uniquement cajolée dans le noir secret de l’hypocrisie, et l’égoïsme, sous cape, tel un mensonge. Non par timidité, pudeur ou dans le but de préservation d’intimité,  mais par choix. Qu’elle ne serait jamais montrée à la lumière, avec fierté, tel un trésor auquel on tient.

Cette main a compris et décidé que cette voie n’était pas la sienne.  D’ailleurs, ta carrière internationale était ta priorité. Elle ne pourrait aucunement se faire avec ma main tenant la tienne. Je l’ai compris et donc laissé me la lâcher.

A mon grand étonnement, voila que tu me le reproches quelques années plus tard.

Ironique.

Vraiment… Faut savoir ce qu’on veut !

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