Boom, BOOM
Write by deebaji
Nous avions gagné. Nous nous étions échappés du poste de police avec Alfred sans encombre et maintenant nous nous dirigions vers notre planque, histoire de recompter tout l’argent qu’on s’était fait et de le déduire de ce qu’on avait perdu en le jetant au flic. Je me souviens que ce jour-là, Jimmy était au volant et qu’Alfred, moi et Jeremy nous étions du côté des passagers, lorsqu’un SUV a surgi de nulle part et s’est mit à nous tirer dessus. C’était une rafale de balles qui se jetaient sur notre voiture et nous étions comme on dirait, pris au piège. Mais nous n’allions pas nous faire descendre aussi vite. Nous n’allions pas mourir alors que nous avions réussit à nous faire tout cet argent. Jimmy en avait marre, il voulait qu’on leur règle leur compte une bonne fois pour toute à ces putains de flics. Ce fut le premier à ouvrir le feu sur eux. Il tira successivement trois fois sur le SUV en espérant atteindre les passagers du véhicule mais cela n’avait pas fonctionner alors il essayait de les atteindre en tirant à nouveau quatre balles sur les pneus. Malheureusement pour lui, cette tentative non plus ne fonctionna pas, s’il était un dieu au volant d’une voiture et qu’il pouvait dépasser n’importe qui dans un bolide, au tir et avec les armes, c’était un vrai bleu, il ne savait pas viser et j’en étais conscient, je savais que c’était à moi d’assurer ce poste de tireur et non à Jimmy qui était déjà au poste de chauffeur. Il ne pouvait pas conduire et tirer en même temps ; nous risquions de faire un accident et de perdre nos vies bêtement…
Conversation entre Jimmy, Alfred, Jeremy et (moi) Caleb
Jimmy : putain, je vais les descendre ces enfoirés, ils n’arrêtent pas de nous filer le train. Quelle galère, il faut que vous vous accrochiez les mecs, je vais essayer de nous sortir de ce pétrin.
Alfred : Bordel, ils t’ont vraiment remonté hein ces flics ;
Jeremy : je n’ai jamais vu Jim dans cet état, t’es sûr d’arriver à tous les faire d’un coup ?
Moi : Non, les gars, c’est pas comme ça qu’il faut fonctionner, chacun d’entre nous doit assurer un poste ;
Jimmy : comment ça ? Mec on est pris en chasse par des putains d’officier de police qui pensent à nous cribler de balle comme des passoires, tu veux qu’on s’organise comment dans une pareille situation ?
Jeremy : Moi je propose qu’on fonce dans le tas et qu’on les démolisse tous ces enculés comme ça ils comprendront qui on est.
Alfred : Jey, ne parles pas aussi mal de la bouche et réfléchissons plutôt à comment nous sortir de ce bourbier ;
Jeremy : Lâche moi Al, tu n’es pas ma mère, je fais ce que je veux. Tu piges ?
Moi : Non tu ne fais pas ce que tu veux raclure.
Alfred : Oh qu’est ce qui se passe là les gars calmez-vous, ce n’est pas le moment ?
Moi : écoutez-moi tous, si vous voulez qu’on se sorte de ce pétrin, il nous faut une stratégie. Jimmy je sais qu’avec une arme mon frère, t’es vraiment nul à chier, Alfred je sais que t’es pas du genre à poster sur un front de bataille et Jey, t’es une enflure qui passe son temps derrière un miroir, même là t’es entrain de te regarder dans le rétroviseur alors qu’on est dans une putain de situation…
Jeremy : Oulah, tu cherches la bagarre là ou quoi Cal ?
Jimmy : Ouais j’avoue pourquoi tu te mets à nous insulter comme ça ? Tu veux qu’on se tape frère
Alfred : Hmph, bon bah on est morts les gars ;
Moi : Non, on n’est pas morts. Ce que j’ai dis là, ce n’était pas des insultes envers vous, c’était plutôt des informations cruciales qui pourraient nous tirer de ce fichu pétrin.
Jimmy : tu veux bien nous expliquer en quoi le fait de nous insulter peut bien nous sortir de ce bourbier ?
Jeremy : j’avoue que je comprends pas trop là, Cal, explique au lieu de jouer ton mystérieux.
Moi : c’est pourtant si simple, j’ai dis tout ça sur vous mais, je sais également que j’ai du mal avec le volant, que je ne suis pas bon en informatique et que je ne sais pas être super attentif. Trois qualités que vous vous avez. Mais par contre, j’ai de l’adresse dans les mains et je suis bon tireur.
Alfred : c’est bon, je vois où tu veux en venir mais, t’es sûr de toi ?
Jeremy : Moi je capte toujours que dalle et c’est une question de temps avant que ce maudit SUV ne nous rattrape et se mette à nouveau à nous tirer dessus.
Jimmy : ouais, Jey a raison. Il faut qu’on se grouille là mec, si non on va finir en passoire pour flic.
Moi : ça m’étonne pas une seule seconde que t’ai compris Al, les autres n’ayez pas de panique et Jimmy continue de conduire, écoute juste la conversation.
Jimmy : compris, je t’écoute frère.
Jeremy : ouais moi aussi je t’écoute Cal, mettons en œuvre ce que t’as en tête frère.
Moi : c’est super simple, Jimmy ; t’es un bon conducteur donc tu te chargeras de nous conduire jusqu’à la planque et tu ne feras que ça.
Alfred : ensuite ?
Moi : Ensuite, Alfred toi tu te chargeras de nous donner l’emplacement exact de la voiture qui nous poursuit et tu nous diras si elle est seule ou si ils sont nombreux à nos trousses, grâce à tes aptitudes dans le domaine informatique, je pense que tu devrais en être capable et y arriver sans la moindre complication.
Alfred : t’es vraiment le meilleur, je savais que c’était un truc comme ça que t’avais en tête, t’es pas le chef pour rien.
Moi : moi, je me chargerai de viser et de tirer sur chacune des voitures qui nous attaquera, grâce à Jimmy qui conduira suffisamment bien pour que je puisse les atteindre sans encombre et grâce à Alfred qui se chargera de m’indiquer avec précision leur emplacement exact.
Jeremy : Et moi ? Et moi ? Je fais quoi ? Eh Cal, il faut que je serve aussi à quelque chose là.
Moi : Toi Jey, il faut que tu gardes l’argent, les vitres de notre voiture sont ouvertes et abimées par les balles qui ont touchés la voiture du coup, il y a de l’air qui rentre et cet air risque d’emporter tous les billets dans le deuxième sac qui n’a plus sa fermeture. Ce que toi tu auras à faire, c’est protéger cet argent coute que coute.
Jimmy : Parfait, t’as vraiment pensé à tout sur ce coup, on fait comme tu as dit, je suis sûr qu’on s’en sortira sans encombre.
Jeremy : j’avoue ; il a vraiment pensé à tout sur ce coup notre boss ;
Moi : ne m’appelle pas boss enflure, tu connais mon prénom.
Jeremy : (rire) Okay, okay, ne t’inquiète pas j’ai compris frère ;
Alfred : c’est bon les gars, c’est le moment de vous concentrer et que chacun reprenne son poste, ils arrivent ;
Moi : parfait. Que ça commence et qu’on leur montre c’est qui les cowboys ici ; Ils sont combien et ils sont à quelle distance de nous ?
Alfred : Hmph, je dirais à quatre heures et pour le nombre, il y en un devant, ça doit être lui l’appât ou l’écran pour masquer leur assaut parce que deux autres voitures le suivent mais ce ne sont pas des SUV, ce sont des berlines donc des voitures rapides, je sens qu’on va avoir du fil à retordre sur ce coup. Il faut qu’on chauffe la gomme à fond.
Moi : t’as entendu Jim ? Il faut que tu fasses chauffer le moteur comme jamais tu ne l’a fait. Conduis comme un fou si tu veux mais sois le plus rapide que tu peux. Je sais que t’en es capable et que tu vas tous les narguer.
Jimmy : Ouais t’inquiète pas pour ça, je gère. Je vais leur montrer c’est qui le patron au volant d’une caisse.
Moi : c’est ce que je veux entendre mec, c’est que je veux ;
Jeremy : Allez, montrons-leur les gars. Si on ne s’en sort pas on n’ira pas au paradis donc soyez attentifs et prudents.
Moi : Ouais, ne t’inquiète même pas pour ça, on va se sortir de cette merde tous ensemble et rien ne nous atteindra…
Après cette discussion, chacun d’entre nous s’est positionné et j’ai ouvert le feu sur le SUV de la police qui venait vers nous. J’ai tiré sans m’arrêter et sans prendre en considération le fait que les gens dans cette bagnole pouvait être des humains, j’ai tiré encore et encore et mes tirs n’ont pas manqué. J’ai blessé deux officiers et j’ai crevé tous les pneus de la voiture. Je ne voulais pas prendre des vies, ça me travaillerais trop l’esprit d’avoir des meurtres sur la conscience alors j’ai préféré faire des blessés en limitant au maximum les dégâts inutiles des deux camps. Une fois le SUV mit hors circuit, nous n’avions plus qu’à nous débarrasser des deux berlines de derrière qui représentaient le véritable danger dans l’histoire. Le fait de savoir que c’était des berlines me mettait déjà cette idée en tête que c’était des pros de la course en voiture, super sophistiqués et armés jusqu’aux dents tels des miliciens prêts à tout démolir sur leur passage. « Quelle plaie putain » c’est ce que je me suis dit à ce moment ; ouais, quelle fichue plaie, c’était risqué de tomber sur eux surtout en ce moment parce que la route que nous avions prise était super étroite, ce qui nous compliquait davantage la tâche pour leur échapper et nous camoufler suffisamment. Il ne restait plus qu’une chose à faire, tirer dans le tas, tirer sans m’arrêter dès que je les verrais venir. Et c’est ce que j’ai fait. Nous avions ralenti exprès pour qu’ils nous rattrapent et au moment où je les ai sentis près de nous, au moment même où j’ai eu un visuel sur ces ordures de flics, je ne me suis pas gêné, j’ai immédiatement ouvert le feu et, j’ai tiré. J’ai tiré à de multiples reprises sans m’arrêter sans réfléchir, je n’avais plus ma tête présente, c’était comme si j’étais devenu une machine, je tirais sans m’arrêter puis je rechargeais automatiquement pendant que le reste de la bande était également à son poste. Tirer, tirer sans m’arrêter et tirer pour atteindre mes cibles, c’est ce que je me répétais pour éviter d’être distrait par un quelconque incident, même un simple bâillement ou une petite démangeaison à l’épaule, rien. J’étais imperturbable et tout ce à quoi je servais à ce moment précis, c’est tirer. Je me suis presque pris une balle au moment où je me suis mis dans la voiture et que je suis ressortis pour tirer, j’ai entendu un tir sec. Pan !! Le tir m’avait manqué de peu, si jamais j’avais commis l’erreur de ne pas me cacher au moment même où mon instinct m’a signalé que j’étais en danger je pense que j’y serai certainement passé. Qui est ce que ça pouvait bien être ce fichu tireur. Il m’avait vraiment manqué de peu l’enflure. Encore un peu et je serais vraiment mort. Putain, c’est à ce moment que j’ai réellement compris que je ne jouais pas à un jeu et que je risquais vraiment ma vie dans cette fusillade continue. C’était un moment remplis de sensation, de l’angoisse, du stress, de la peur, le cœur qui palpite, la boule au ventre, les mains qui deviennent froides et molles, les sueurs froides qui coulent entre le dos et les aisselles, c’était donc ça la peur de mourir…j’ai compris à ce moment que c’était ma vie que je jouais en tenant cette arme et qu’à la moindre erreur tout pouvait s’arrêter et au lieu de me cacher et de faire ce qu’on appelle avoir la queue entre les jambes j’ai pris mon arme et j’ai tiré, j’ai tiré autant que je le pouvais et là tout d’un coup ; nous avions entendu un bruit sourd. Boom !! BOOM !!! c’était une des voitures de police qui venaient d’exploser. L’explosion était si forte qu’elle avait réussi à détourner les autres flics de notre route, ces derniers s’étaient donc arrêtés pour faire un constat. Ce qui nous faisait gagner du temps. Mais à quel prix ? Une voiture venait d’exploser et il devait certainement y avoir une ou deux personnes à l’intérieur, l’inévitable venait d’être commis. Je venais d’ôter la vie à quelqu’un dans les circonstances les plus affreuses qu’il pouvait y avoir pour que cela soit fait. Il était fort improbable que l’on arrive à reconstituer quoi que ce soit du ou des corps qui se trouvaient à l’intérieur de cette voiture au moment de faire l’analyse et de déterminer son ou leur identité. Et merde, je m’étais pourtant promit de faire en sorte d’éviter que cela se produise mais je n’y étais pas arrivé. Ce jour-là, je me suis senti si mal de ne pas avoir pu éviter ce drame. Mais bon, qu’est ce que je pouvais bien faire ? c’était soit eux soit moi, il fallait bien que nous nous défendions alors j’ai tiré, je ne me suis pas arrêté même après que cette voiture ait explosée, j’ai tiré encore et encore. Surement pour évacuer la rage, l’angoisse et le stress que j’avais ressenti à ce moment. Ils nous avaient déjà perdu de vue et pourtant je continuais à tirer, je tirais encore et encore parce que je ne voulais pas voir la réalité en face, le bruit de mon arme me permettait de masquer ce que je ressentais à ce moment. A ce moment précis, j’étais déconnecté de la réalité et tout ce qui me fallait c’est crier un bon coup sans m’arrêter, faire n’importe quoi jusqu’à ce que je puisse me faire à l’idée de ce que j’avais fait. J’avais ôté une ou plusieurs vies et cela m’avait déstabilisé, je me sentais mal pour ce que j’avais fait ce jour-là et pourtant je ne pouvais pas arrêter ; je ne pouvais pas arrêter de tirer, ma raison n’était plus là ; j’étais débranché. Je savais que ce que je venais de faire était mal et passible de la peine capitale si jamais on nous mettait la main dessus et pourtant je tirais sans m’arrêter, je faisais le parfait contraire de ce que mon cerveau voulait que je fasse dans cette situation. Au lieu d’arrêter les dégâts, je ne faisais que les multiplier pour je ne sais quelle raison. Et étrangement, cela me procurait un sentiment de bien-être, jusqu’à ce que Jeremy me ramène à la réalité en me demandant d’arrêter…
Jeremy : Eh, Cal ? Qu’est-ce que tu fais ? ça va on les a semés tu peux arrêter de tirer.
Moi (en tirant) Hm…
Jeremy : Eh Cal tu m’entends ? Arrête de tirer frère c’est bon. On les a semés je te dis.
Moi (ne disant toujours rien et continuant à tirer dans le vide)
Jeremy : EH !! EH CAL TU M’ENTENDS MEC ?? JE T’AI DIS QUE C’EST BON MAINTENANT !
Moi (revenant à moi en entendant Jeremy crier)
Jeremy : Tu m’entends frère ? arrête de tirer tu vas donner notre position au flic grâce au son de ton arme. Arrête de tirer.
Alfred : J’avoue, il a raison Cal, tu vas nous faire griller là, la menace est loin maintenant. On les a semés frère.
Jimmy : qu’est ce qui se passe les frères ?
Moi : Rien, ne t’inquiète pas, continue de conduire jusqu’à la planque. J’ai juste eu un moment d’absence…
Jeremy : tu parles d’un moment d’absence, on aurait dit une machine frère, tu tirais sans t’arrêter comme la dernière fois pendant le drive-by.
Moi (pensif) : ouais, désolé les mecs, j’étais juste un peu perdu c’est tout.
Alfred : j’espère que tout va bien et que rien ne te tracasse. On a tous réussit à s’en sortir sains et saufs. Maintenant il ne nous reste plus qu’à rentrer et à nous débarrasser de tout ce qui pourrait nous compromettre avant de procéder au partage.
Jeremy : t’as raison frère, rentrons tous à la planque et faisons le ménage. Cette mission est un succès et je suis heureux de vous dire que je vous adore putain.
Jimmy : Bah quoi Jey ? T’es homo maintenant ?
Jeremy (rire) haha, très drôle mon chou ;
Jimmy : Gneugneu mon chou, arrête tu veux ?
Jeremy : Donc je disais ; je suis heureux de vous dire que je vous adore parce qu’on est riches, putain !! Les mecs vous vous rendez compte ? ON EST RICHES !!
Alfred : ouais exactement avec un grand R mon pote.
Jimmy : Ouais ça fait du bien mon gars, on va pouvoir se mettre bien au chaud pendant un bon moment avec tout ce paquet de thune.
Jeremy : Et Jeronimo ? Qu’est ce qu’on fait de lui ? Il n’était quasiment pas avec nous sur ce coup et il m’a l’air douteux ce mec, vous êtes sûr que le garder parmi nous est une bonne idée ?
Alfred : ouais moi aussi il m’a l’air douteux, au poste il n’était quasi pas là, je ne sais pas si on peut lui faire confiance, mais c’est toi qui décides Cal ;
Moi : Jimmy…
Jimmy : Oui Cal ?
Moi : Ramènes-nous à la planque, on en discutera là-bas…
Jimmy : Tout de suite chef, on y va ;
Jeremy : Eh, EH !! Il t’a appelé chef là ? tu ne vas rien dire ?
Moi : Non, cette fois je laisse couler mais c’est vrai que je ne veux pas qu’on m’appelle chef, vous êtes tous mes frères donc arrêtez avec ça.
Alfred : ce n’est pas parce qu’on est tes frères qu’on ne peut pas t’appeler Chef, tu sais ?
Moi : ouais…
Après cet échange, nous sommes ensuite rentrés à la planque et nous nous sommes hâtés ensuite pour nous débarrasser de tout ce qui pouvait nous compromettre, il y avait en tout, la voiture de Jimmy que nous avions brûlé au lieu de la jeter à l’eau comme prévu. Les vêtements, les valises et les cagoules dont on s’était servis pour commettre ce braquage. Ensuite nous nous sommes changés, nous avons rangés nos armes et nous avons également planqué l’argent au lieu de le partager immédiatement. Il y avait encore tant à faire, nous devions aller voir Koba pour lui annoncer que nous avions réussi le braquage, nous devions aller voir nos familles, nous devions discuter de ce que nous ferions de cet argent et nous devions aussi trancher tous ensemble sur le cas de Jeronimo qui commençait à inquiéter toute l’équipe. J’ai proposé qu’on aille tous d’abord voir nos familles respectives et qu’on les serre fort dans nos bras avant d’aller voir Koba à l’hôpital, de discuter du cas de Jeronimo, de partager l’argent et de décider de la façon dont on le dépenserait pour éviter d’éveiller les soupçons et la mauvaise curiosité sur nous ; après tout, nous ne venions pas de découvrir du pétrole, non. Nous venions de dévaliser une banque et il était clair que si nous nous mettions immédiatement à tout claquer, les services de police ne tarderaient pas à avoir notre signalement et à nous mettre aux arrêts. Il fallait donc que l’on discute également de ce point. Car même après s’être débarrasser de tout ce qu’on avait utilisé pour commettre ce braquage, l’argent même qu’on avait volé constituait une pièce à conviction très compromettante pour nous qu’il fallait savoir gérer sinon nous étions faits. Faits comme des rats. Tout était déjà prévu. J’ai pris mes affaires et je suis rentré chez moi après que nous ayons tout caché. Mais au lieu de le cacher bêtement à la planque habituelle, nous avions réfléchis à une façon de déterminer si Jeronimo était une personne de confiance. Nous avions gardé deux des valisettes qui nous avaient servies à dévaliser la banque et nous les avions remplis de livres scolaires. C’est ceux d’Alfred que nous avions utilisés. La texture était presque la même que les liasses de billets. Bien sûr il était possible qu’il devine la supercherie en ouvrant le sac alors pour éviter que la mission faillisse nous y avions laisser quelques liasses de billets d’un dollar et nous avions mis les livres tout en bas dans les deux sacs. Ainsi si Jeronimo s’avérait être malhonnête et dangereux pour nous, il prendrait bien sûr les valisettes qu’il s’imaginait pleines d’argent et partirait avec en nous faussant compagnie. C’était un piège que nous lui tendions pour savoir s’il était digne de confiance, l’argent qui devait être dans les valisettes en revanche serait bien caché chez Alfred attendant que nous nous retrouvions chez lui. Et justement ce serait maintenant chez lui notre nouvelle planque au lieu du vieil immeuble abandonné que nous avions squattés tout ce temps. Un plan simple inspiré des pièges à souris. Après cela je me suis rendu à l’hôpital où étaient hospitalisés mes parents tout d’abord pour les voir et les serrer fort dans mes bras. En arrivant à l’hôpital, j’avais la tête dans les nuages et je repensais à la voiture des flics qui avait explosé, cet incident me rendait angoissé et me demandant beaucoup de réflexion. Je venais d’ôter la vie à des gens et la vie avait pourtant continuée d’être normale. Pendant que je me prélassais la tête dans les nuages, j’ai accidentellement heurté quelqu’un sans m’en rendre compte et l’impact avec m’a permis de retrouver mes esprits, je me suis immédiatement excusé avant de m’apercevoir que c’était une femme que j’avais bousculé et que j’avais mes mains sur sa poitrine. Et merde, drôle d’endroit pour ce genre de situation, c’était une femme mais pas n’importe laquelle, c’était un flic. On peut dire que pour me mettre dans des affaires de flics j’avais un chic parfait sur ce coup. Tout le monde nous regardait, je me sentais tellement honteux, je me suis excusé et malgré ça elle m’a mis une gifle puis elle m’a regardé et elle a souri, comme si je lui plaisais. Drôle de femme aussi du coup, elle m’a regardé de haut en bas comme si elle voulait me jauger et s’est relevé ensuite. Je venais de me manger une gifle alors que je m’étais excusé et tout le monde me regardait avec ce regard qu’on adresse aux gens bizarres et aux pervers. Et merde, quelle galère, c’est ce que je me suis dis à ce moment. La policière se tenait toujours devant moi et attendait peut-être que je dise quelque chose mais j’étais gêné et je ne savais pas trop quoi dire. Pour un braqueur de banques au sang glacé, j’étais bien silencieux sur ce coup. Elle m’a regardé et s’est aperçu que j’avais le regard vers le bas, en fait je n’avais pas pu m’empêcher de regarder sa poitrine, je venais de la toucher et la sensation était si nouvelle que je n’ai pas pu m’en empêcher. En vérité, je ne venais pas de découvrir le corps d’une femme parce que j’avais déjà entretenu des rapports auparavant avec des femmes mais avec elle, la sensation était fort dérangeante, c’était étrangement agréable et bizarre. Lorsqu’elle s’est aperçue que je regardais ses seins, son sourire s’est effacé et j’ai eu droit à une deuxième claque. Non je rigole, j’ai vu le coup venir et je l’ai tenu par la main avec laquelle elle allait me démolir la joue. Non mais, elle croyait que j’étais une sorte de Jésus ou quoi ? Pas que je veuille insulter la religion, une religion qui est d’ailleurs la mienne mais jamais je ne tendrais la deuxième joue après avoir pris une claque. Il n’y a que le bon et doux seigneur Jésus pour accepter ce genre de chose.