Cérémonie

Write by Saria

***Nikè***

Hello people, vous ne me connaissez pas encore je suis la benjamine des Koundé, leur petit princesse. Je me suis liée très facilement à Maïté et je lui ai promis de l’assister lors de sa cérémonie de présentation. Je l’ai senti un peu dépaysée parmi nous et comme son mari devait travailler avec père et Ade j'ai joué les guides avec plaisir.


Ensemble avec mère et mon autre belle-sœur la femme de Ade nous avons choisi les tissus et couleurs de la cérémonie, les mariés seront vêtus comme sur l'image et nous autre nous mettrons du bleu avec des accessoires jaunes. Une vrai fête à la nigériane quoi! Je m'en réjouis déjà, j'adore les mondanités et le faste! La vulgarisation a été faite dans tout le royaume et les environs. Nous attendons 400 invités triés sur le volet. Maï ne sait pas encore sinon je suis sure qu'elle manquerait de s'évanouir. Elle m'a l'air douce et réservée, j'espère vraiment qu'ils seront heureux. En tout cas mon frère le mérite car tout le monde ici sait à quel point la perte de sa mère l'a décimé.


***Jour J***


Aujourd’hui c’est le grand jour, mon réveil sonne il est trois heure du matin je secoue Maïté. Conformément aux indications des prêtresses aucune parole n’est prononcée. Je la prends par la main et lui fait traverser les différentes cours. Nous arrivons dans celle du Babalao*, les femmes de la maison récupère la mariée, elle l’aide à nouer le pagne tissé blanc sous les aisselles. Elles vont lui donner le bain purificateur à base de feuilles d’hysope et de l'eau de source. Lorsqu’on la ramène, son époux vint nous rejoindre. Ils entrent respectueusement dans la case du Babalao pour la consultation d’Ifa. Tout ce rituel est important pour voir sous quelles hospices l'union a été faite et s'il n'y a rien de mauvais qui se profile.


***Tobi***

En tant que Prince j’ai déjà assisté plusieurs fois aux consultations d’Ifa, je suppose que ce n’est pas pareil pour Maïté qui semblait impressionnée. Je pose une main rassurante sur la sienne et elle me lance un regard reconnaissant. J’avoue que depuis le jour où j’ai quitté précipitamment le bureau j’étais tout honteux. Je ne lui parlais toujours pas mais j’évitais d’être grossier avec elle.


Le prêtre nous demande chacun à son tour d’aller retirer les noix de colas consacrées qui ont été posé près de l’autel des ancêtres. En effet, en prélude à la consultation deux jours avant, Maïté et moi avons remis un objet nous appartenant, ceux-ci ont été consacrés en même temps que les noix et laissé près de l’autel.


J’y vais en premier et je reviens poser le bout de tissu que j’avais fourni avec la cola. Le célébrant murmure des incantations et lance son chapelet, il réitère l’opération plusieurs fois, trace quelques signes à chaque fois. Il réitère le même exercice quand mon épouse lui ramène le foulard qu’elle avait remis aussi. Lorsqu’il finit, il interprète…


Prêtre : Mon prince c’est le signe OBARA-OKANRAN qui apparaît. Les hospices sont bons, votre épouse vous complète parfaitement. Elle a un cœur pur et est droite, c’est celle dont vous avez besoin à vos côtés… Mais…

Moi : Mais ?!

Prêtre : Vous devriez résoudre impérativement votre différend au risque de vous détruire mutuellement. La légende dit que vous gagneriez à traiter votre précieux partenaire avec douceur et respect mutuel.


Nous nous fixons un moment avant que chacun ne détourne la tête. Je sais que le message sera porté à mon père en tant que garant de notre famille, ce qui entrainera inévitablement une discussion père-fils dont je m'en serais bien passé. Je remercie le Babalao et demandons l'autorisation de nous retirer. 



***Maïté***

Nous sortons de la concession du Babalao. Nikè me récupère et nous retournons dans la demeure familiale afin de me préparer. Il est prévu que je m’habille en tenue traditionnelle : le aso oke dont le sud-ouest du Nigéria en est le porte-étendard. Ma belle-sœur m’explique que Tobi sera paré des mêmes couleurs que moi.


 L’amitié de la jeune fille m’a beaucoup aidé ces derniers jours. Nikè m’a non seulement fait découvrir le palais, mais elle m’a également parlé de la famille. Apparemment avant d’être intronisé le père Koundé avait fait fortune dans le pétrole, le ciment et l’agriculture. Tous ses fils avaient le droit de choisir un métier mais en retour chacun s’investit dans les affaires familiales. Tola et Seun sont de la même mère, Tobi est fils unique, Ade et Nikè sont les enfants de l’actuelle reine. L’oracle avait désigné Ade pour succéder à son père. Il a dû interrompre une brillante carrière de jeune loup de la haute finance à Londres et s’établir à Ibadan. Il assiste le roi dans la gestion du royaume et s’occupe aussi des entreprises familiales. Chacun a un rôle et sa place dans la famille.

Nikè : Hey Maï tu aimes la façon dont j’ai noué ton foulard?

Moi : euh oui oui !

Nikè : Tu sais c’est ton jour si tu n’aimes pas tu me dis

Moi : Non c’est top


Elle s’accroupit à mon niveau et me regarde dans les yeux.


Nikè : Maï…ne te fâche pas pour ce que je vais te dire hein… De tous mes frères le plus adorable, le plus sensible et le plus généreux c’est Tobi. Je sais qu’il n’est pas très présent pour toi actuellement mais sois patiente… Crois moi ça va aller… Alors s’il te plaît souris et charme les anciens, éblouis les !

Émue, je me jette dans ses bras tellement je suis touchée par tant de sollicitude.


***Quelques heures plus tard***

La fête battait son plein, j’avais envie d’aller aux toilettes ; je m’éclipse rapidement histoire de me soulager. J’avais fini et  m’apprêtais à retourner à la fête quand je vois de la lumière dans le bureau de Tobi. J’y vais pour éteindre, j’ouvre la porte et tombe sur mon cher époux qui n'était pas seul. Une jeune femme que j’avais vue à la cour pendant les préparatifs reboutonnaient son haut. Mon regard passe de l’un à l’autre je comprends la situation. Je sors de là en vitesse, j’entends Tobi m’appeler mais je ne pouvais pas m’arrêter pour moi c’était trop !!! Là c’est bon je ne peux plus encaisser ! Je rentre dans ma chambre, j’ouvre grand les placards je sors ma valise. Je commence à entasser les vêtements pêle-mêle dedans. Je l’entends entrer et refermer la porte

Tobi (doucement) : Maïté…Ce n’est pas ce que tu crois

Moi (pleurant et criant) : Je m’en fous…Je sais ce que j'ai vu...Je quitte ce palais aujourd’hui ! Tu veux me tuer ? Tue-moi ! Tu veux toucher à Loan ? Vas-y ! Mais moi je m’en vais !

Tobi : Je n’ai rien fait…Pas aujourd’hui…Au contraire je repoussais ses avances!

Moi : Bah voyons !

Tobi : Crois-moi s’il te plaît !

Moi (amère) : Si tu as pu coucher avec une femme à deux pas de moi dans le lit conjugale d’où tu m’as évincé, le jour de notre nuit de noces, je te crois capable de tout Tobi ! Alors décides-toi tu me tues ou tu me laisse rentrer chez moi!

Tobi : Ok calme toi, s’il te plaît…Jusqu’à la fin de la cérémonie…Pour ma famille…Je ne pourrai pas venir avec toi ce soir…

Moi : Tu m’étonnes !

Tobi : Ce n'ai pas pour ce que tu crois...j’ai encore deux ou trois choses à régler et je te rejoins à Lagos

Moi : Ok...De toute façon le plus important pour moi c'est de rentrer chez moi!

Je ferme ma valise et avance la tête haute, le visage fermé. Arrivée à son niveau pour passer la porte, il essaye de me toucher, le regard que je lui lance l’arrête. Il referme sa main avant de la passer au visage.

Je marche rapidement pour rejoindre les autres avant que Nikè ou quelqu’un d’autre ne se mettent à notre recherche. Ce n’est pas la faute des siens s’il est mauvais ! Non eux ils ne méritent pas que je fasse un scandale ! J’espère qu’il trouvera la bonne excuse à leur servir car moi je ne dormirai pas ici qu’elle que soit l’heure à laquelle les festivités finissent.

Je retourne à la fête même si je n’avais plus le cœur à m’amuser, même si mon cœur saignait ! Il me rejoint quelques minutes plus tard et essaye de me prendre par la main mais je me dérobe. Tout cet amour que je ressentais pour lui venait de se transformer en haine ! Tout mon être rejetait en bloc tout ce qu’il a pu représenter pour moi.

 

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Pute...et Maman