Chap 1
Write by Mona Lys
Chap 1 : Floriane Mélèdje
Le sentiment qu’on ressent lorsqu’on n'a personne sur qui compter, personne pour te défendre envers et contre tous, personne pour t'épauler, personne pour te montrer la voie à suivre…est indescriptible. Mais ce qu'on ressent lorsqu’en plus de n’avoir aucun soutien on doit assurer la survie et le bien être d'une autre personne plus petite que soit qui n'a aussi personne d’autre que toi est encore plus dur à décrire. Je me rappelle encore de cette journée à parti de laquelle tout a basculé dans ma vie.
***Flash-back***
Maman rentre du marché où elle vend des légumes pour nous nourriture.
Moi (lui faisant un bisou) : Bonsoir m'man bonne arrivée.
Maman : Merci ma chérie, comment ça va ici ? Et ta petite sœur ?
Moi (la débarrassant) : Ça va, elle est chez les voisins. Attends je vais la chercher !
Maman (s’asseyant) : OK mais d’abord assieds-toi ! J’ai quelque chose pour toi.
Je m’exécute et m’assois à côté d'elle sur le Vieux fauteuil.
Maman (me tenant un sachet) : Tiens ça Flo, c'est l’argent pour payer les frais de scolarité dans la grande école où tu dois aller.
Moi (lui sautant au cou) : Oh merci maman ! Merci merci (je lui fais un bisou) Je t'aime maman !
Maman (souriant) : Moi aussi ma chérie ! T'as pas à me remercier tu sais ! Tu fais ma fierté en travaillant bien à l’école. Tu es la seule fille dans ma famille à avoir eu le BAC en plus avec mention donc c'est mon devoir de mère de me battre pour t'aider à réussir, comme ça demain tu pourras à ton tour t’occuper de ta petite sœur. Tu sais ma chérie, quand ton père est mort alors que j’étais enceinte de ta petite sœur je pensais que ma vie serait fini parce que je devais m’occuper de toi et d’un bébé alors qu'on avait plus rien mais tu m'as prouvé le contraire et tu m'as redonné envie de me battre donc ne me déçoit pas et continues de bien travailler mais surtout pense à Ella ta petite sœur, tu dois être un modèle pour elle sur tous les plans.
Moi (émue) : Oui maman je le ferai, je continuerai à bien travailler pour que tu sois toujours fière de moi maman.
Maman : D’accord ma chérie mais surtout, je dis bien surtout ne cours pas après ces jeunes qui ne savent rien faire d’autres qu'enceinter les filles et les jeter après. Garde ta virginité ma fille pour celui qui connaîtra ta valeur mais pour l’instant ton mari c'est tes études (attrapant ses oreilles) est-ce que je me suis fait comprendre ?
Moi (roulant les yeux) : Oui maman !
Maman (insistant) : Floriane Mélèdje est-ce que je me suis fait comprendre ?
Moi (souriant) : Oui maman j’ai compris.
Maman : Bon va bien garder l’argent ensuite vas appeler ta petite sœur on va manger.
Je m’exécute la joie au cœur et le sourire aux lèvres. Enfin j’irai à l’école même si je suis en retard d'une semaine je pourrai me rattraper. J'ai eu mon BAC et j'ai été orienté dans une grande école précisément à UCAO j'ai voulu changer pour une université afin de réduire les dépenses mais maman a refusé disant que si on m’avait mis là-bas c'est que je le méritais donc pas question de changer. Elle a aussi dit qu'elle se battrait pour payer la scolarité et c'est ce qu'elle a fait.
Je vais donc chercher Ella et nous revenons nous installer pour manger mais pendant qu’on mange maman se met à tousser. D’abord on pensait qu’elle avait dû avaler de travers mais malgré qu’elle est bu l'eau elle continue de tousser de plus belle. Elle pousse ensuite la table et s’assoit à terre mais ça continue. Je décide donc de lui taper le dos mais toujours rien quand soudain elle s’écroule.
Moi (hurlant) : Mamaaan, non relève toi. (En pleure) Venez m’aider ooohhhh, tante claire (la Voisine) pardon bien m'aider !
Les voisins sortent et certains entrent dans notre sicobois (maison en bois) ainsi que tante claire. J’entends Ella pleurer derrière moi, j’essaye de la calmer pendant que les voisins secoue maman, lui verse de l'eau sur le visage mais aucune réaction. On décide donc de l'emmener à l’hôpital, j'y vais donc avec tante Claire et Ella est resté chez elle avec ses enfants. Durant tout le trajet je ne fais que prier pour que Dieu sauve ma maman. J’ai déjà perdu mon père quand j’avais 13ans et maintenant c'est ma maman qui veut me laisser, non je refuse ça. Je prie et pleure en même temps jusqu’à ce qu'on arrive à l’hôpital où elle est vite conduite vers une salle pendant qu’on nous pose des questions : son nom et la cause de son malaise. Ensuite Je me mets à tourner en rond jusqu’à ce que le docteur vienne vers nous.
Docteur : Bonsoir mesdames, vous êtes les parents de Brigitte Mélèdje ?
Moi (inquiète) : Oui docteur je suis sa fille et elle (désignant tante Claire) notre voisine. Comment va ma mère ?
Docteur : Euh je préfère parler avec ta tante en privé.
J'acquiesce et ils vont dans le bureau du docteur pour en ressortir je pense 5 minutes plus tard et viennent vers moi.
Moi : Qu'est ce qui se passe tante Claire ?
Tante Claire (triste) : Ma chérie, tu dois être forte non seulement pour toi mais aussi pour ta petite sœur.
Moi (pleurant) : Tante y a quoi ? Pourquoi tu me dis ça ?
Tante Claire (pleurant) : Ma fille ta maman est morte.
J'ai reçu cette parole comme un couteau en plein cœur.
Moi (en sanglots) : Non, maman ne peut pas me faire ça. Non ce n’est pas possible, je refuse de le croire. Non maman, non non.
***Fin du flash-back***
Ce jour-là j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et les jours qui ont suivis jusqu’aujourd’hui ont été un véritable enfer pour moi. Après les funérailles aucun oncle ni tante ne voulaient nous récupérer Ella et moi, certains sous prétexte d’avoir déjà trop de bouche à nourrir et d’autres qu'ils n’avaient pas de situation stable pour prendre en charge 2 enfants de 16 et 3 ans donc au final je me suis retrouvée seule avec Ella dont je devais m’occuper. Nous nous sommes en sortie les premiers mois parce qu’on avait l’argent de ma scolarité vue que je n'allais plus aller à l’école qui nous a permis et de manger et de payer le loyer après quoi nous nous sommes retrouvées à la rue et là maintenant 1an après la mort de maman nous nous retrouvons clandestinement dans une maison inachevée depuis maintenant 3 mois. Je me suis retrouvée à 16ans dans la rue luttant contre et envers tous pour survivre avec ma petite sœur et je continue ce combat encore aujourd’hui. Se battre pour sa propre survie c'est simple bien que difficile mais se battre pour assurer la survie d'une autre personne c'est encore plus difficile et on n’a pas droit à l’erreur.
Moi c'est Floriane Mélèdje, 17ans maintenant et mon but dans la vie est de survivre malgré tout avec ma petite sœur.