Chap.1 Retrouvailles

Write by kony ariane

« Le bonheur est comme un parfum. On le porte sur soi pour le faire respirer aux autres »
Cette citation de Malek Bensafia est mienne car,  je me la suis appropriée. On aurait dit que je la lui ai soufflée.
Mon bonheur est sans ombre, je plane et à chaque réveil je suis tel un phénix qui renaît de ses cendres, prête à savourer chaque seconde de la vie.
Mon réveil, vient de sonner et comme à mon habitude je suis déjà debout ; je me demande pourquoi je le maintiens car en fin de compte je n’en ai pas besoin. Après une petite prière, me voilà d’attaque pour affronter la journée. 
Je me souviens encore de tous ce que j’ai dû affronter pour me trouver là.
 
Je m’étais forgée une fausse image que les autres avaient de moi, à savoir que la gente masculine me trouvait hautaine et suffisante. Cela m’était égal.
Une fois adulte après mes blessures pansées,  j'avais décidé de passer du temps avec mes prétendants, sans jamais excéder trois sorties. L’Afrique mon Afrique, j’étais traitée de traînée car je n’étais jamais avec le même homme. Ça  je m'en fiche.
J’avais découvert un petit restaurant dans la zone de Cadjèhoun qui, vue de l’extérieur ne  faisait pas envie mais l’intérieur était chic, « Au bon profil » ça s’appelle.
Il était souvent plein malgré le coût élevé de leur carte.

J’aimais ma vie. Je flirtais avec qui je voulais, j'allumais qui je voulais et quand j'avais la certitude d'avoir attiré toute l’attention de ce dernier je l'envoyais balader. 
Je n’avais pas encore connu ce besoin viscéral, d’appartenir à un homme (autre que celui dont  on ne prononce pas le nom) et de se dévouer entièrement à lui ; en gros je m’évertuais à ignorer ce qu’était l’amour.

Mon rencard allait se faire « au bon profil ». Je reconnais toute suite ce dernier, il avait dit qu’il mettrait un polo orange.
Vraiment Dieu!
Comment avait-il fait pour que ce dernier ait tenu jusqu’à devenir un homme ?
Il est laid. Front dégarni et luisant, des yeux à vous fermer les vôtres, un nez tellement épaté et gros qu'il ne correspond sûrement pas à celui d'un Homme.
Une moustache drue et mal coupée, (est ce des miettes ou des restes de son déjeuner que j'y vois ?)Quoi !
 Ses lèvres ? Je ne puis les décrire, ce qui est certain je ne l’embrasserai pas. Non mais, des dents on aurait dit ceux d’un cabri jaune et noir, tellement espacées que je suis certaine qu’il lui en manque une dizaine.
 Une grosse tête avec des oreilles épaisses. C'est un contraste cet homme. Il est grand et mal bâti, fessus avec par devant une bedaine intolérable, c’est un cartoon.
Il m'a dit s'appeler Philippe GOUVOU et que je pouvais l'appeler ‘’Phil'' (pour les intimes) car il était certain qu'on accrocherait vite. Humm !
Vue sa laideur, je comprends pourquoi jamais sur son Instagram on ne voyait sa photo de profil.
On avait de belles discussions, ce qui nous a poussés à nous décider à nous voir pour mieux nous connaitre, d’où ce diner. Bref on aurait mieux fait de flirter en ligne
Que faisais-je assise là ? Pff !
Après mon dîner avec Philippe je n’avais pas tenu à donner de deuxième rendez vous car c’était trop pour moi. C'est vrai la beauté ne compte pas mais, il était très narcissique bien que laid.
 
Ma semaine avait suivi son cours normal. Je profitais de mes vacances : dormir jusqu’à onze heure trente, rejoindre mon meilleur ami Moktar SANE pour déjeuner à son bureau ou à un restaurant ou encore le recevoir chez moi pour partager ma table.
Moktar et moi sommes amis depuis nos trois ans, la section une, avec Mademoiselle SUNU. Cette dame avait su dès le premier regard que lui moi étions fais pour nous entendre : une timide et un extraverti.
 
Flashback
À peine étions nous assis, que Moktar s’était chargé de me refaire une coupe. Il me regardait droit dans les yeux et avait entrepris de me couper une à une les couettes que m'avait faites ma maman.
 Je pleurais, tremblant, sans mot dire.
La maîtresse avait alors convoqués ses parents et il m'avait écris une lettre d'excuse ou plutôt ses parents l'avaient fait, et Moktar avait fait un dessin qui trente ans après nous laisse perplexe. Une espèce de balaie qui perdait ses cheveux (moi)  et à côté un autre balaie un peu boudiné avec une cape. Était ce des excuses ?
Ma pauvre maman avait pleuré car étant obligé de me couper les cheveux.
"Ma fille ressemble à un garçon avait-elle dit".
Par la suite, avec cette coiffure plus question pour moi de mettre des robes rose ou à paillettes. Je m’étais mise à exiger des shorts et  des pantalons.
Je crois que pour se faire pardonner,  les parents de Moktar avaient décidé qu'il  fasse de moi sa camarade de jeux. Du coup ils organisaient des goûters ou des sorties et passaient me chercher.
Au début ma mère déclinait les invitations, mais par la suite elle avait abdiqué et m'encourageait à y aller. De fil en aiguille lui et  moi sommes devenus inséparables.
Fin du flashback
 
Aujourd’hui
Alors moi, c’est Marion BERIA, fille unique de feu Marvin BERIA un angolais qui s’était épris d’une petite béninoise Berthe DJIDO. Il en était très amoureux de ce que j'ai appris, au point de faire d'elle sa femme avant de revenir s’installer définitivement avec elle au BENIN.
 
Mon père était fou de moi d’après maman car,il avait préparé mon avenir dès qu'il a su pour la grossesse. Elle dit qu’il était diamantaire. Bref on en reparlera.
Je suis une petite héritière pleins aux as mais avec la tête sur les épaules. Pour mes 18 ans,  le notaire de papa m'avait fait savoir que j’avais un DAT d’un milliard dans une banque de la place ceci depuis mes un an. Ça fait beaucoup d’intérêts, mais jusque là je n'y ai pas encore touché. Maman et moi vivions des propriétés de papa mis en location et en bail. Il y a  des actions dans des banques. J'ai aussi quelques biens en Angola mais bon.
J'ai eu un master en administration et j'ai travaillé dans une boite pendant 6 ans mais je ne m'y sentais pas à ma place, ce que j’aime c’est me servir de mes mains, je suis douée dans tout ce qui est manuel et j’adore la cuisine. Je me suis donné six mois pour réfléchir et savoir ce dans quoi je me sens à mon aise. Depuis mes dix huit ans maman m'a clairement fait savoir qu'il était hors de question pour moi de dormir sur mes lauriers pour compter sur la fortune de mon cher papa.
 
Moktar SANE

Je suis  sénégalais d’origine, mais mes parents se sont installés au Bénin depuis plus de trente ans. Maman est diplomate et mon père commerçant. SANE Père aime souvent me répéter que tout est possible à un homme qui a trouvé sa moitié. Il avait demandé un délai de deux ans à ma mère, période pendant laquelle il lui faisait une cours assidue et s’était donné tous les moyens pour faire fleurir son commerce et ainsi pouvoir offrir un mariage de reine à maman.
Il dit toujours qu’un vrai homme vit pour sa femme et ses enfants, qu’en plus d’un beau mariage il faut assurer tous les jours une quiétude financière à sa partenaire.
Chez nous la nourriture n’était pas gaspillée, mais il y en avait.
J’ai 33 ans, financièrement stable, programmeur de formation, j’ai une boite d’informatique. Grace à aux compétences de mon équipe, nous sommes très bien positionné dans la sous régions et je ne m’arrêterai pas là. Je continue de me former.
 Enfant et adolescent j’étais très enveloppé, pour cause j’aime la bonne bouffe.
Vers mes 18 ans j’ai ressenti le besoin de plaire aux femmes du coup, je me suis mis au sport. J’ai réussi à perdre toute cette masse laissant  place à un beau tas de muscles : 185 cm pour 80 kg.
 Je suis aussi noir que ma mère est métis peulh, le contraste direz-vous. Je suis la copie conforme de ma grand-mère paternelle. J’ai les traits fins.
Je le reconnais, je ne suis pas beau mais j’ai ce charme qui vous fait craquer et qui vous oblige à vous retourner à mon passage.
Je suis un mordu de mode anglaise et italienne. Les costumes sur mesure ça me connait.
Mon péché mignon ce sont les chaussures.
Mon arme secrète sentir toujours bon.
Maintenant imaginez moi sourire, un noir cassé par des dents super blanche. Je ne bois pas mais j’ai une addiction au la cigarette.
Marion et moi c’est une amitié de longue date, c’est ma partenaire.
Enfants uniques nous avons su être là l’un pour l’autre. Tiens quand on parle du loup… Elle m’appelle ;
-Bonjour Marion
-Bonjour Mok, je viens de me réveiller et aujourd’hui on déjeune « au bon profil » 12h30
-t’es sérieuse ? La pause est à 12h30 je te signal
-t’es le boss pour rien ? T’ai-je poussé au sommet pour ne pas en profiter ?
-t’es folle toi, alors dis moi ton rencard d’hier
-pff laisse tomber on se voit dans une heure tu sauras tout dans les moindres détails, bisous mon cœur
-c’est ça, bisou mon balaie
Après quoi nous avons raccroché. Une heure après me voilà assis dans ce restaurant à attendre madame.
Concentré dans mon portable je ne vis pas Marion arriver. Comme toujours elle était resplendissante. J’aime la voir rire.
-hey, désolée je ne savais pas quoi porter.
-t’es sérieuse ? C’est toujours comme ça avec toi.Rappelle-moi de t’empêcher de faire du shopping les mois à venir.
-lol, désolée
-ok pose tes fesses et raconte moi ton dîner
Elle se lança dans un discours tellement hilarant que ne pouvant pas me retenir, j’éclatai de rire sous le regard curieux des autres clients. Non elle exagère quoi.
On a déjeuné dans une bonne ambiance. Quand nous nous sommes enfin décidés à sortir de là, il était 15 h 45.
-Mok passe l’après midi avec moi, s’il te plait
Elle savait qu’avec ce regard de petite biche apeurée je ne pouvais rien lui refuser.
- ok, laisse-moi donner des instructions à ma secrétaire et on y va.
Je la voyais jubiler et me tirer la langue pendant que je passais cet appel.
On a passé l’après midi à flâner dans le nouveau centre commercial
-franchement tu exagères Mok. As-tu besoin de tout ça ? Non, j'en doute.
-ce que tu ne sais pas très chère c’est que j’aime bien être prévenant c’est le week-end qui s’annonce et qui sait je pourrais organiser un barbecue.
-Hein ! Et qui sera à ce barbecue ?
-mes cousins Fadil et Mourid viennent à Cotonou pour dix jours du coup je vais prendre un petit congé.
Me donnant une tape sur la tète
-Vilain et c’est maintenant que tu me le dis
-comment ça ?
-Idiot je dois faire les courses pour les recevoir quand même
Et c’était parti pour le remplissage d’un nouveau cadi.
Une fois à la caisse elle refusa que je règle les deux cadis et décida que chacun paie le sien. Trop têtu, cette fille.
Après avoir rangé ses courses dans sa voiture, je demandai à mon chauffeur de toujours conduire sa voiture jusqu’à chez elle et moi  je la ramène avec la mienne.
Les garçons arrivent à 20 h 30 ça me laisse le temps de rentrer chez moi pour une bonne douche avant de me rendre à l’aéroport.
  

Marion BERIA
 
Fadil et Mourid SANE sont les cousins germains de Moktar, la première fois que je les ai rencontrés je devais avoir 5 ans. C’était pendant les congés de Noël et ils étaient venus les passer avec leur cousin. Ce sont de braves garçons, ils ont 34 ans.
Pour le dîner j’ai fait un mini buffet typiquement Béninois.
J’ai fait une sauce de Mantindjan (un clin d’œil à mon glouton de Moktar), une sauce gombo, une sauce blocotto avec un peu de crincrin. Et comme accompagnement un assortiment de pâtes (pâte blanche de mais, telibo pâte de cossettes d’igname séchées, et de l’akassa)
Les connaissant ça ne peut que leur faire plaisir.
Je me souviens la dernière fois que nous nous sommes vu , ils ont refusé de manger du riz durant leur séjour. Comme ils aiment le dire ’’ consommons local’’
 
A 20 H j’étais chez Moktar et je déchargeais ma voiture avec l’aide de son chauffeur. Awa, l’aide ménagère de ce dernier prit l’initiative de s’occuper du reste. Je montai directement dans la chambre de mon ami et toquai Après qu’il m’invita à y entrer
 
-c’est moi !
-Marion, mais t’es une rapide toi
-eh oui ! Qu’est ce que tu veux on ne change pas une équipe qui gagne.
-Nicole se joint à nous pour le dîner, j’espère que ça ne te dérange pas
-mais non, pas du tout c’est ta petite amie ; Du coup ça fait de moi sa belle sœur, même si elle ne m’aime pas beaucoup
-Que vas-tu chercher ? Elle t’apprécie énormément, mais tu n’es pas sa belle sœur, tu es mon amie à moi, ma meilleure amie.
 
Il avait dit ça et s’en était retourné dans la salle de bain.
-ok si tu le dis…
-Bon tu viens avec moi ou tu restes là ?
-Nicole vient ici directement ?
-Non je la récupère une fois avec les garçons
-dans ce cas je vous attendrai ici.
 
On se fit une accolade puis il s’en alla.
 
On a passé une soirée explosive. J’ai tellement rigolé. Ces garçons là sont complètement fous. L’ambiance était super, sauf les fois où Nicole me regardait de travers ; va savoir pourquoi.
Pendant le dîner, elle se jouait la maîtresse de maison, sans même savoir qui avait cuisiné.
 
Je suis rentrée ce soir là avec eux jusqu'à  2h du matin.  Moktar voulait que je dorme chez lui mais j’ai décliné.
Une fois chez moi, après une longue douche mon lit m’accueillit.
 

LE BONHEUR COMME UN...