Chapitre 1

Write by Les Chroniques de Natou

Chapitre 1



Je m'appelle Chantal. À 32 ans, je me suis mariée avec Mayidi Charles âgé de 43 ans et je devins officiellement madame Mayidi Chantal. Charles était un grand homme d'affaires très réputé à travers les médias. Il était influent, charismatique, imposant et très respectable. Notre couple semblait parfait mais la réalité était toute autre: derrière ce visage d'ange, derrière ce statut d'homme exemplaire, se cachait un véritable monstre que moi seule connaissais!


Ma vie a toujours été pleine de rebondissements. Bien avant ma rencontre avec Charles, je perdis mon premier fiancé Richard dans un grave accident sur l'axe lourd, alors qu'il se rendait à Douala avec son chauffeur pour une réunion urgente. Je me suis toujours dit que cette relation amoureuse qui n'avait duré que 6 mois aurait pourtant pu tout changer... 



   Je venais d'une famille extrêmement pauvre. À cette époque là, mes parents, mes petites soeurs et moi vivions tous serrés dans une petite maison en planches qui s'inclinait déjà, située dans un quartier très délabré. Notre vie était vraiment misérable, manger était notre défi quotidien. Mon père travaillait comme menuisier et technicien de surface. Il se battait pour s'occuper de nous et nous envoyer à l'école. C'était avec beaucoup de difficultés mais il y arrivait malgré tout, tandis que ma mère restait à la maison ne voulant rien faire. Il était très apprécié pour son travail. C'est ainsi qu'un jour, grâce à son humilité, l'un de ses patrons le prit en pitié et décida de s'occuper de ma scolarité. Je pus donc avancer mais seulement jusqu'en classe de Terminale car malheureusement, le patron décéda d'arrêt cardiaque. À 19 ans je présentais mon examen et quelques mois après l'obtention de mon Bacc, mon père décéda aussi de suite d'une courte maladie qu'on ne pouvait soigner rapidement faute de moyens financiers. Ce fut le début de mon calvaire...


 Toute seule, ma mère devait nous élever mes soeurs et moi. J'étais l'aînée, alors j'exécutais les corvées ménagères les plus pénibles mais en retour je ne recevais que des insultes venant de ma mère : « à ton âge, tu ne peux pas nous apporter un homme ici qui nous sortira de cette pauvreté ? Tu es l'aînée et tu devrais sauver l'honneur ! Quel échec, tu es ! ». Ces phrases proférées à mon égard étaient toujours pleines d'amertume. Il me fallait donc retrousser les manches pour me battre afin de prendre soin de mes soeurs et subvenir à leurs besoins. Il m'arrivait de sortir vendre des oranges au marché ou d'aller travailler comme ménagère chez des femmes pour pouvoir payer leurs scolarités. Je n'avais pas droit au repos, car ma mère me rappelait constamment que je n'étais là que pour produire de l'argent. C'était ma nouvelle vie depuis la mort de mon père car il n'aurait jamais accepté que je sois traitée de la sorte. Ce fut une épreuve très traumatisante et douleureuse pour moi.


À 24 ans, je fis la rencontre de Richard chez une femme avocate pour qui je travaillais comme baby-sitter de ses 2 enfants. Il était le grand frère de ma patronne et en arrivant chez sa soeur un samedi matin, il me trouva là. À partir de cet instant nous fîmes connaissance et 4 mois plus tard, il demandait ma main aussi rapidement. Je n'étais pas prête pour ça car je trouvais que c'était assez tôt, mais ma mère me força à accepter sa demande en mariage, ce que je fis pour aider ma famille. 

Richard était un homme très gentil, respectueux, au grand coeur. Il savait me comprendre et compatissait à ma souffrance. Je finis par comprendre qu'il voulait m'épouser aussi pour améliorer mon niveau de vie et celui de ma famille. Il me disait toujours vouloir faire de moi une femme responsable et respectable dans la société. Quelques temps après,  Il nous logea ma famille et moi dans un appartement situé dans un quartier chic de Yaoundé et là notre vie commença à prendre une autre tournure. Il projetait m'ouvrir un compte en banque plus tard mais en attendant, je faisais des économies avec l'argent qu'il me donnait. Il me suggéra de faire une formation et m'inscrivit dans une grande école où je commençai une formation en secrétariat bureautique. Mais malheureusement, ce bonheur fut de très courte durée car deux mois après m'avoir dotée, il mourrut dans cet accident mystérieux...


À la mort de Richard, le cauchemar refit surface. Le plus difficile était de garder le même niveau de vie auquel il nous avait habituées. De ce fait, j'ai proposé à ma mère de rentrer dans notre ancienne maison car ce loyer était coûteux pour moi vu que je n'avais encore aucun revenu stable.Mais lorsque je mentionnai cela, ma mère devint furieuse et hystérique :

      « - Chantal !!! Tu es folle ??? Qui va accepter de retourner dans ce sous quartier ? Qu'est-ce que les gens qu'on a laissés là-bas diront de nous ? Tu crois que tes soeurs et moi retournerons encore dans cette maison en planches ? Jamais !


      - Maman,  je ne peux payer ce loyer ! Je n'ai pas 200 mil francs à payer tous les mois. Ça va vraiment peser !  Richard est mort subitement et n'a pas eu le temps de me laisser grand chose, tu le sais ! Il avait prévu ouvrir un compte bancaire pour mes besoins mais la mort a eu raison de lui . 


      - Parce que tu es une malchanceuse, une véritable porteuse de poisse !


     - Mais maman....Je...Je n'ai que 300 mille francs d'économie en ce moment. Devons-nous tout dépenser pour le loyer ? Si oui, comment allons-nous vivre après ? Rentrons dans notre maison familiale, même si elle n'est pas luxueuse, je vais m'arranger à changer les planches et nous allons rester là en attendant que je finisse ma formation et que je puisse trouver un boulot décent et stable qui nous permettra de joindre les deux bouts... 


     - Idiote !!! Fille maudite !!! J'aurais dû t'avorter ! J'ai toujours su que tu portais poisse ! À peine on était sur le point de vivre le bonheur absolu que la malchance que tu portes a entraîné cet homme à la mort ! On n'ira nulle part ! Démerde-toi pour continuer à payer ce loyer car nous resterons ici ! Pas question de retourner à la case départ. 


     - Maman, allons chercher même un studio de 20 mil le mois. Au moins je pourrais me battre pour payer ça, mais là... Je ne peux pas !


     - Tu la fermes !!! Je ne vais pas me répéter, Chantal ! Regardez moi ça, n'importe quoi ! Tsuipppp. »


Voilà donc le genre de mère que j'avais, voilà à quoi j'étais confrontée chaque jour. On aurait dit que j'étais la sacrifiée, celle qui devait même se prostituer s'il le fallait, pourvu que ma mère et mes soeurs vivent aisément. Ma mère inculquait déjà ce comportement à mes petites soeurs au point où elles devenaient irrespectueuses et méprisantes à mon égard. Je payais la scolarité de mes trois petites soeurs: Erica, 12 ans,  Débora, 17ans et Daniella 14 ans. Je les avais toutes à ma charge quotidiennement et y compris ma mère .


Dommage pour moi, Richard n'avait pas eu le temps de réaliser tout ce qu'il avait prévu. Mais de toutes les façons, je devais continuer ma formation car c'était mon seul espoir pour pouvoir trouver un jour un boulot assez stable. Comment allais-je faire pour payer mon loyer, subvenir aux besoins de ma mère et de mes petites soeurs ? Telles étaient les questions qui hantaient mon esprit chaque jour. Au moins ma formation avait déjà été payée pour un an et demi, donc je n'avais pas de quoi m'inquiéter par rapport à ça. 


Je subissais une immense pression à la maison à cause de ma mère et je ne me sentais à l'aise que loin d'elle. Aller en cours me permettait de destresser un peu car je voyais au moins des gens rigoler, bien que j'étais minimisée par beaucoup de filles. Ma classe essentiellement féminine était constituée de 45 étudiantes qui faisaient comme moi une formation en sécrétariat bureautique. Certaines me méprisaient et se moquaient de moi parce que je n'étais pas à la mode comme elles. J'avoue que j'étais la plus bizarre de ma classe et la plus isolée. Toutes étaient fraiches et élégantes car c'était un établissement réputé pour des étudiants assez aisés. Quant à moi, je ne pouvais m'offrir certaines choses car depuis le décès de Richard, je ne prenais plus soin de moi. Ma garde-robe était devenue la propriété de mes petites soeurs et je ne pouvais me plaindre car ma mère me blâmerait. Alors parfois, il m'arrivait d'aller en cours avec les mêmes vêtements que je portais plusieurs fois. Malgré que je ne sois pas assez sophistiquée comme les autres, on me trouvait toujours belle car j'avais gardé ma beauté d'enfant. je ne passais inaperçue avec ma grande taille d'1m80, mon teint marron ,  ma corpulence moyenne, mes courbes généreuses,  ma poitrine voluptueuse, mes lèvres pulpeuses et mon regard perçant qui ne laissaient aucun homme indifférent. Je n'étais pas intéressée par l'idée de séduire les hommes ou de les attirer car pour moi, c'était sans importance. Je m'étais toujours dite que je n'étais pas faite pour connaître  le bonheur auprès d'un homme vu que ma mère me le répétait sans cesse. D'après elle je portais malheur et je n'étais là que pour procurer de l'argent pour elle et mes soeurs. En gros je n'étais pas faite pour être une épouse. 


J'avais perdu goût à la vie et cela se réflétait sur mon visage. Alors c'était normal qu'on me voit comme une fille démodée comme le disaient les filles de ma classe en se moquant  quand elles me voyaient . J'évitais donc de les approcher pour ne pas être ridiculisée. Cependant j'avais une voisine de siège qui de temps en temps venait près de moi pour savoir comment je me portais. Elle était très drôle et arrivait à me faire sourire étant donné que j'avais la mine toujours serrée ou triste. Elle s'appelait Claudia....


 Claudia était une très belle fille, carteronne ,grande de taille avec de belles formes et velue de partout. Elle prenait très bien soin d'elle et aimait le luxe. Elle avait l'air d'être issue d'une famille très aisée car elle était vraiment raffinée et dans notre étblissement, elle était admirée de tous pour sa beauté et son élégance. Certaines filles la jalousaient et la trouvaient hautaine,mais je l'appréciais car elle était très simple, gentille,  humble et sans complexe. Elle ne me méprisait jamais mais me parlait avec beaucoup de respect et courtoisie. Claudia était la plus stylée de notre classe. Elle possédait des choses luxueuses telles que des téléphones très chers, des mèches brésiliennes sur sa tête, des bijoux en or et des vêtements assez sophistiqués. Elle habitait un quartier modeste de Yaoundé et louait un appartement assez moderne et spacieux.... 



Au fur et à mesure, Claudia et moi nous rapprochions et elle prenait plaisir à me raconter beaucoup de choses la concernant. Elle me trouvait bizarre et renfermée. Un après-midi,  après  les cours, elle m'invita à prendre un verre dans un restaurant avec elle. J'hésitais pour y aller mais après m'avoir coinvaincue, elle m'y emmena.  Arrivées au resto, elle commanda une pizza pour nous deux et une bouteille de vin blanc moelleux. J'ignorais à cette époque ce que c'était, la pizza, tandis que le vin, je me rappelais quand même en avoir bu une fois lorsque Richard m'avait invitée chez lui. Mais la pizza, Je n'en avais jamais mangée. Une fois la commande passée, les serveuses vinrent déposer le repas sur notre table et s'en allèrent :


   « - Claudia, c'est quoi ça ? ( en pointant du doigt la pizza) 


     - Hahahahahahaha ! Chantal, ne me fais pas rire hein ! 


     - Qu'ai-je fait ? 


    - Tu ne connais pas la pizza ? Ekié ! Tu sors du village, mama !


    - Hum ! Claudia je viens d'une famille pauvre et jamais on n'en a mangé chez nous. De plus c'est ma première fois d'entrer dans un endroit comme ça !


   - Ah je vois ! Désolée. 


   - Non, il n'y a pas de quoi être désolée, Claudia. 


   - Mais Chantal, une belle fille comme toi, bien bâtie, comment peux-tu accepter être aussi ringarde, bizarre ?! Au 21e siècle, il y a tout pour être belle et élégante, mais toi tu n'es même pas épanouie comme une fille de ton âge ! À te voir tu es déjà jolie, si seulement tu t'entretenais mieux que ça, tu serais encore plus belle ! 


    - Je sais, Claudia. Mais même si je le voulais, l'opportunité ne m'en est pas donnée. Je dois subvenir aux besoins de mes trois soeurs et ma mère, j'ai un loyer de 150 000 FCFA à payer... Donc ce n'est pas possible. 


    - 150 mil ???? Moi-même qui suis mieux aisée financièrement, je ne loue pas mon appartement à 150 000 FCFA.  Mais où trouves-tu tout cet argent ?


    - Normalement, je suis d'une famille très pauvre. Nous vivions dans une petite  maison en planches que mon père avait construite depuis des années avant même que je ne sois née. Donc nous avons grandi dans ce sous quartier et quand mon père est mort, j'ai dû  faire les boulots de ménagères et autres. Alors que je faisais le baby-sitting chez une dame avocate, elle me présenta à son grand frère qui était directeur d'une entreprise. Il tomba très vite amoureux de moi et demanda ma main deux semaines après. Il ne m'intéressait pas mais ma mère m'obligea d'accepter; c'est alors de cette façon qu'il me dotait trois mois après. Deux jours après ma dot, il mourrut de façon tragique et soudaine dans un accident sur l'axe lourd alors qu'il se rendait à Douala pour une réunion de travail. C'est lui qui m'avait prit cet appartement dans lequel je suis avec ma mère et mes soeurs; il avait beaucoup de projets pour moi qui ont été interrompus par sa mort. 


     - Oh lala ! Du courage, Chantal. Mais pourquoi n'avoir pas déménagé pour un appartement ou un studio peu coûteux ? Ça t'aurait permis d'économiser assez !


    - Hmmmmmm... C'est ce que j'ai proposé à ma mère, mais elle m'a presque maudite en me disant qu'elle restera dans cet appartement car pour elle il est hors de question de retourner à des conditions de vie précaires. Je suis comme la sacrifiée de ma famille, je dois apporter l'argent pour elle et mes soeurs. Si je ne lui donne pas de l'argent, elle m'insulte à n'en plus finir. 


     - Wouah ! Mais c'est trop pour ton âge ! C'est elle qui devrait travailler pour vous et se sacrifier pour toi !


    - Hum ! J'y suis habituée depuis la mort de mon père. Ma mère m'a toujours détestée pour les raisons que j'ignore. 


        - Beaucoup de courage ! Bon, je paie la facture et on va à mon appartement. Il ne se fait pas tard pour toi, je l'espère !


    - Non, allons-y ,Claudia !»



Elle a payé la facture, nous sommes sorties puis avons pris un taxi qui nous a déposées devant son appartement... Une fois arrivées, elle sortit les clés de son sac et ouvrit la porte. Elle referma derrière nous et me suggéra de m'asseoir. Waouhhh ! M'exclamais-je . Son appartement était très joli, sophistiqué et très spacieux. La décoration était nickel, il était bien équipé, surtout avec des accessoires de valeurs... On aurait dit un petit paradis. Je restai ébahie un moment en contemplant sa demeure. Je n'avais jamais vu un appartement aussi beau. Elle me proposa de me faire visiter, j'acceptai sans hésiter. L'appartement comportait deux chambres, deux douches, une cuisine et une véranda; on commença par la cuisine. Celle-ci était très belle et équipée de tout ce dont une cuisine moderne nécessite. Un réfrigérateur bien rempli de toute sorte de fruits,légumes,friandises, gâteaux, fromage, confiseries, etc... Elle me dirigea ensuite vers sa chambre; c'était tellement grand! Il y avait beaucoup de vêtements, des chaussures et sacs à mains assortis. D'un côté, il y avait une armoire de produits de beauté et de l'autre côté, une amoire contenant uniquement des bijoux en or. Je me demandais comment elle faisait pour avoir toutes ces choses de valeur. 


    « - Hahahahahaha ! Chantal tu as l'air étonnée ! 


      - Bien-sûr ! Comment fais-tu pour avoir tout ceci ? Quel âge as-tu ? Si ma question n'est pas déplacée .


      - J'ai 28 ans ! Avec le temps, je te dirai comment j'ai tout ceci . Mais ne t'inquiète pas, je ne fais rien de mal à mon avis. 


      - Pourquoi fais-tu une formation en sécrétariat bureautique ? Alors que tu ne souffres pas et tu as des moyens ?


      - Ma chère, j'assure mes arrières et jai une relation qui voudrait m'insérer dans son entreprise afin d'être son assistante . Je serais très bien payée ! Et sache que même quand on a l'argent, on en veut toujours plus. Je ne veux pas seulement vivre aux dépens des hommes, mais je veux aussi avoir une autre alternative en travaillant et gagnant mon propre argent. 


     - Ah oui, je vois ! 


     - Ecoute, Chantal ! Je te parlerai mieux de moi au fur et à mesure qu'on apprendra à se connaître. Mais vu tout ce que tu m'as dit sur toi, sache que pour continuer à payer ton loyer, t'occuper de tes soeurs et faire face à ta mère qui te met sous pression, tu devras te vendre chère ! Tu es très belle et rien qu'avec ta beauté, tu pourrais acquérir beaucoup de choses ...


     - Hein ??? De quoi parles-tu exactement ?


     - Tu comprendras avec le temps ! Pour le moment, tu es encore très naïve .



(J'ignorais totalement où Claudia voulait en venir, mais bon, je l'aurais comprise avec le temps.)  


     - Chantal, je vais te donner des vêtements, quelques chaussures , sacs et mèches . Tu devras changer de style, ma belle ! Ah oui  ! J'allais oublier, tu auras aussi besoin d'une palette de maquillage ...


     - Mais pourquoi m'offrir tout ceci ? C'est assez !


     - Ne t'inquiète pas, Chantal ! J'en ai tellement. Je sors avec un Suisse qui, lorsqu'il vient me voir, m'apporte des valises de vêtements, chaussures, sacs ,mèches et des bijoux de luxe. Comme il vient dans 2 semaines, je lui dirai de m'apporter encore beaucoup de mèches . Tu en auras besoin ! 


     - C'est ton fiancé ?


     - Loin de là ! Je ne suis pas faite pour le mariage,moi ! J'aime les relations libres, je couche et on me donne de l'argent. Mais ce monsieur Suisse, c'est mon plus grand client. Il me donne beaucoup d'argent et s'occupe de tous mes voyages. On se connaît depuis deux ans....


      - Hum ! Ok ooooh ! Moi, cette vie, je ne la veux pas ! Je souhaiterai être une épouse .


      - En attendant, tu devras être une copine, mademoiselle. 


(D'une part elle avait raison mais aussi, je me sentais gênée d'accepter ses cadeaux. Mais vu qu'elle insistait et que c'était de bon coeur j'ai quand même accepté) 

     - Merci beaucoup, Claudia. 


     - Tu n'as pas besoin de me remercier, Chantal ! Demain ,vu qu'on n'a pas cours, je t'emmènerai chez une esthéticienne pour qu'on te fasse des soins et après, on ira t'acheter un téléphone assez sophistiqué. Ce que tu as là, ne te mérite pas du tout. Il est bientôt 22h, on y va ! Je vais te déposer chez toi .


     - Me déposer ? Comment ça? Mais tu n'es pas véhiculée !


     - Si, je le suis ! Ma voiture est garée au parking.


     - Ah d'accord ! Je ne t'ai jamais vue avec une voiture même pas quand tu viens en cours .


     - Oui ,c'est juste que en ce moment, j'ai la flemme de conduire donc j'ai un chauffeur de taxi que j'appelle pour venir me chercher quand je n'ai pas envie de conduire .


     - Ah d'accord !



Vers 21h 45 minutes, Claudia me déposa à mon appartement, puis entra avec moi ,et vit ma mère assise au salon entrain de regarder la télévision avec mes petites-soeurs :


     - Bonsoir, maman ! 


     - Bonsoir. Répondit ma mère d'un ton sec 


     - Maman, voici ma copine, Claudia . Nous sommes dans la même classe 



Ma mère afficha un sourire subitement et tendit la main à Claudia pour la saluer :


     - Bonsoir, ma fille ! Sois la bienvenue !


     - Merci, madame ! 


     - Assieds-toi , ma fille ! Ne reste pas debout .


     -  En fait, je ne suis pas venue mettre long. Je venais juste voir où est-ce que Chantal habite. 


     - Ah d'accord !


     

Claudia sortit une somme de 40 mil francs de son sac et l'a remis à ma mère qui s'est levée pour prendre avec deux mains :


      - Heeeeeee ! Merci beaucoup ma fille ! Que Dieu te rende au centuple. C'est une fille aînée comme toi que j'aurais dû avoir !


     - Je t'en prie ,maman ! Et sache que Chantal est celle que tu méritais avoir car c'est une fille bien .. Bon, Chantou, laisse-moi aux escaliers s'il te plaît, je m'en vais déja !


     - Ok, Claudia ! On y va alors .



J'ai ensuite raccompagné Claudia jusqu'à sa voiture et elle me tendit une somme de 50 mil francs :


     - Non, Claudia ! Je ne peux pas prendre cet argent car pour aujourd'hui, tu en as déjà fait assez .


     - Je le fais de bon coeur, Chantal. Je te prends déja comme ma petite soeur et je veux juste t'aider à ma façon .Et c'est gratuit , je n'attends rien en retour ! Tiens ! 


    - D'accord ! Merci beaucoup, Claudia. Tu as donc vu à peu près la façon dont ma mère me dénigre ?


    - Mais ta mère est jeune hein ! Elle peut encore travailler et te donner un coup de main ! Pourquoi reposer toutes les charges sur toi ? 


   - Elle ne veut pas travailler, elle veut seulement que je rapporte l'argent pour qu'elle en jouisse !


   - Hum ! En tout cas, demain je viens te prendre chez toi. 


   - Ok , à demain ! Bonne nuit, Claudia. »



Quand je suis remontée, je trouvai ma mère entrain de fouiller dans la valise que j'avais ramenée de chez Claudia .Quand elle me vit, elle sursauta :


   « - Chantou, qui t'a donné cette valise remplie de belles choses ?


     - C'est Claudia. Elle m'a fait cadeau de ses vêtements, sacs ,chaussures et autres. Demain elle viendra me chercher pour m'emmener faire des soins et faire quelques courses pour moi .


     - Voilaaaaaa ! C'est une vraie fille ! Elle a du goût et c'est ce genre d'amie que tu devrais avoir. Elle te poussera vers le haut certainement. Elle est vraiment très gentille ! Apparemment , elle a les moyens , tu dois aussi être comme elle. 


     - Maman, arrête de toujours me comparer aux autres. Chacun vit sa vie !


     - Qu'est-ce que tu en sais de la vie ? Tu devrais la copier afin d'être à son niveau. Tu dois nous sortir de cette pauvreté, Chantal !


Toujours cette même chanson qui commençait à me fatiguer comme si c'est à cause de moi qu'il y avait cette pauvreté ! Je suis allée dans ma chambre en laissant ma mère et mes soeurs regarder la télévision. Quelques minutes plus tard, Claudia me laissa un sms pour me dire qu'elle était bien arrivée. Quelques heures après, je me suis endormie après avoir rangé les choses qu'elle m'a données. Le lendemain, j'ai fait le ménage et autres corvées de la maison puis je suis allée m'apprêter afin que Claudia me trouve déja prête. Vers 13h , elle était déjà garée en bas à m'attendre et m'appela pour me dire de descendre . Je l'ai rejoints en bas et nous sommes allées, chez l'esthéticienne pour me faire des soins corporels. C'était ma toute première fois et je prenais plaisir car cela faisait du bien de se sentir privilégiée . Après qu'on ait fini mes soins, Claudia m'a conduite chez une coiffeuse et on me posa un tissage avec de longs cheveux Indiens que Claudia m'avait offert. Bien après que je sois coiffée, on alla dans une boutique de Cosmétiques et elle me prit une gamme de lait correspondant à mon teint marron . Nous nous sommes ensuite dirigées vers une boutique de vente de téléphones portables. J'ai choisi un Samsung Galaxy S 7 de couleur blanche et Claudia paya la facture. 


Après, nous sommes allées dans un prêt à porter et Claudia me suggéra de prendre des vêtements pour moi. Je pris 5 robes et quelques pantalons et hauts moulants . Une fois toutes les courses terminées, Claudia me proposa qu'on aille passer la soirée chez elle. Arrivées à l'appartement, elle sortit les boissons, la pizza qui était au frais,des chocolats et des cacahuètes. Nous nous sommes assises au salon sur la moquette en conversant :


   «  - Merci infiniment, Claudia. Je te suis entièrement reconnaissante .


     - Je t'ai déja dit de ne plus me remercier, ma belle ! Ça me fait juste plaisir de te voir aussi belle et attrayante ! 


    - Merci beaucoup ! 


    - Tu devras donc te battre maintenant pour maintenir le même niveau de vie. J'ai déja fait ma part , maintenant c'est à toi de faire la tienne. 


    - Oui , je comprends !


    - Je vais te présenter un homme bien qui a les <<dos >> , il est Directeur Général d'une entreprise de la place . Mais ne va pas mettre les sentiments là-bas hein ! Avec lui c'est "argent à main caleçon en bas ". Il paie bien !


     - Heeeinnn !!! Claudia , est-ce que je fais ce genre de chose ? 


     - Tu devras donc le faire, ma chérie ! Rappelle-toi de toute la charge que tu as. Tu crois que c'est le travail après la formation qui supportera toutes ces charges ? Arrête de te leurrer ma chère ! Je vais te présenter le monsieur, c'est un Nigérian qui a une grande entreprise ici au Cameroun. Actuellement il est même au Nigéria pour ses affaires. J'espère que tu t'exprimes en Anglais quand même ?


     - Je fais de mon mieux, je peux tenir une conversation quand même. Il ne parle que anglais ?


    - Il parle aussi un peu le français ,mais pas très couramment .


    - D'accord !

   - Sors ton nouveau téléphone , je te montre comment on l'utilise...



Claudia inséra la carte sim dans mon nouveau téléphone et m'apprit à manipuler . Elle téléchargea ensuite les applications telles que Facebook, Whatssap, imo, viber, etc...  J'étais contente de mes nouvelles choses et je ne cessais de les apprécier. En ma présence, Claudia appela le monsieur qu'elle voulait me présenter : 


    - Morning ohhh Denis ! Is Claudia from Yaounde


    - Oh , my dear ! How are you ? It's been a while i didn't hear from you ! 


    - Yes, i know ! Are you in Cameroon at this moment ?


    - No, not yet ! The last time i told you i was travelling for Nigeria. I'm still here. You have something for me ?


    - Yes ooh ! I have a beautiful girl for you. It's my friend and her name is Chantal. I will send you a picture of her on whatsapp and if you're interrested, just tell me .


    - Ok ! Im waiting !



.......suite demain,  21h

Ecrit par Natacha Victoria Mbili

La Face Cachée de mo...