Chapitre 1

Write by Lilly Rose AGNOURET

Chapitre 1

 

Deux mois plus tard...

   

Je sais qu'il se passe quelque chose parce que je ressens une forte douleur là au milieu de mes cuisses. J'ai l'impression qu'on a déchiré quelque chose. Ça brûle tellement que je suis obligée de me réveiller. Je bouge, je bouge, je bouge. Je n'arrive pas à fuir. C'est comme dans un cauchemar. Y'a quelqu'un qui me maintient les mains bloquées sur le lit. Et la personne fait des choses-là, dans mon corps. Je ne sais pas... je ne vois pas. La chambre est dans le noir. Et puis, le corps de la personne est là sur le mien. Et puis, je veux crier. Et puis je n'arrive pas. C'est comme si je n'ai plus de voix. Pourtant je sais que je suis en train de crier. Je pelure même. Et puis je dis : « maman, maman, maman. »

Je pleure et puis la personne me dit : « ne pleure pas ma belle, ne pleure pas ma princesse. Ta maman a dit que je dois prendre soin de toi. » Et puis tout d'un coup, j'entends la personne qui se mets à hurler comme si c'était un animal.

Et puis, plus rien. Le cauchemar est terminé. La porte de la chambre s'est refermée. Et puis, y a plus personne qui me tient les bras. Et puis, y a plus personne qui me fait mal à ma quéquette. Et puis, je n'arrête pas de pleurer parce que, c’est comme si on n'avait mis le feu à l’intérieur de moi, tellement ça brûle. Et puis, je n'ai plus sommeil parce que mes jambes tremblent tout seules. Et puis, j'ai mal à la tête.

 

Quand le matin arrive, je ne peux pas sortir du lit parce que je n'ai pas force. Mon corps chauffe. J'ai mal à la tête. J'ai mal sur tout le corps. Je tourne la tête de côté et je vomis, là, par terre. Les rayons du soleil inondent la chambre de lumière. Je regarde le ciel et je me dis que j'ai honte parce que maman me regarde de là-haut. Alors, je tire le drap au-dessus de ma tête et je reste là caché sur le lit. Je ne bouge pas.

La porte de la chambre s'ouvre. C'est ma tante Eulalie. Elle entre et vient vers moi. Elle e dit :

- Ma chérie, je sais que c'est difficile de grandir mais tu n'as pas à avoir honte. Ne t'inquiète pas, je vais tout expliquer. Tonton m'a dit que tu as eu tes règles. C'est tout à fait normal. Toutes les filles passent par-là.

Je reste cachée sous le drap parce que j'ai honte. Mais si elle dit que c'est normal et que je ne dois pas avoir honte, ça veut dire que je ne suis pas obligée de me cacher. Alors, j'enlève le drap et je lui dis :

- C'est tonton. Il m'a fait mal...

Elle me regarde et me sourit de ses belles dents blanches et me dit :

- Je sais qu'il t'a blessée en se moquant en découvrant le sang sur ton lit. Il m'a dit qu'il voulait simplement te réveillée et qu'il aurait dû frapper avant d'entrer dans ta chambre. Ne t'inquiète pas, ça va aller, mon bébé. Tonton et moi, nous frapperons avant d'entrer et nous respecterons ton intimité.

Et puis, elle se lève et revient avec une enveloppe. Il y a de l'argent à l’intérieur. Elle me l'a donné et me dit :

- C'est ton argent de poche, Nelly. Il y a 80 mille francs à l’intérieur. C'est pour tout le mois. Tu pourras t'acheter des produits de toilettes et des sandwiches à la récréation. Tonton et moi, nous t'aimons très fort. Nous ferons tout pour que tu te sentes bien ici.

Elle me serre dans ses bras, puis me dit :

- Va prendre ta douche. Je vais changer tes draps et refaire ton lit.

Je la regarde et lui dis :

- Tantine, tonton est venu dans ma chambre et il m'a dit que maman lui demandé de prendre soin de moi. Mais pourtant, il a été méchant. Il m'a ...

Je me mets à pleurer, incapable de dire autre chose. Je pleure et me frotte les yeux qui picotent tellement je frotte. Elle me serre à nouveau dans ses bras et me dit :

- Tonton voulait simplement être gentil. Ne sois pas fâchée, d'accord ? Maintenant, file prendre ta douche. Nous allons passer la journée au Club Saoti. Ça va te plaire.

 

On est au Club Saoti depuis des heures. On mange des hamburgers mais je n'arrive pas à avaler. On a emmené les 3 garçons de ma tante Angélique qui est venue de Port-Gentil pour assister au décès et depuis, elle est là en congé. Les autres jouent dans la piscine. Moi je reste assise. Je ne dis rien. J'ai porté mon pantalon jean et le beau tee-shirt rose que maman m'a acheté à mon anniversaire. Tante Angélique est assise à côté de tante Eulalie. Quand cette dernière se lève pour aller plonger dans la piscine, je demande à tant Angélique si maman me voit de là-haut. Elle me répond :

- Ta maman veille sur toi de là-haut. Si tu as mal ou si tu es triste, tu peux lui parler et prendra soin de toi, ma chérie.

Je lui dis alors :

- Tonton m'a fait mal. Il...

Tonton arrive à ce moment-là en criant :

- Angélique, j'ai une bonne nouvelle pour toi. J'ai pu négocier un bon tarif pour Dubaï. Bien sûr, je t'offre le voyage, comme je te l'avais promis.

Elle lui répond :

- Mais Jean, nous portons encore le deuil de Georgette ! Nous devons attendre d'avoir enlevé les pagnes.

- Je le sais, chère belle-sœur. Mais au moins, les billets sont là et les réservations d’hôtel, aussi ! Fait-il en lui posant une enveloppe blanche sur la table. Et ne vous inquiétez pas, je vous remettrai à mon épouse et toi, une carte prépayée créditée à souhait pour vos courses. C'est ma manière à moi de vous soutenir dans cette dure épreuve. Georgette était une femme vraiment formidable.

Il tire une chaise et s'assoit. Je baisse les yeux parce que je ne veux pas qu'il reste à côté de moi. Il me regarde et sourit en disant :

- J'ai quelque chose pour toi dans la voiture. C'est un ours en peluche. Tu feras moins de cauchemar tant qu'il sera à tes côtés.

 

La nuit est tombée. Ma tante Eulalie est sortie pour aller au restaurant avec ma tante Angélique. Je suis seule dans la maison et je regarde la télévision. Dès que j'entends la voiture de mon tonton arriver, je cours vite dans la chambre et je vais me cacher sous le lit. Je reste là sans bouger. Il entre dans la chambre. Je sens son parfum. Bientôt, je l'entends qui dit :

- On est samedi, ma princesse. Ta tante est allée danser avec ses copines. Sors de ta cachette. Il y a plein de cafard sous le lit.

Il sait que j'ai peur des cafards. Il le sait. C'est en pleurant que je sors de dessous le lit. Il me tient la main en me souriant. Il me dit :

- Viens t’asseoir à côté de moi. Je te promets d'être gentil avec toi.

Je m'assois et il me met Tommy, mon ours en peluche, dans les bras. Il me caresse les cheveux et il me dit :

- Je t'aime beaucoup, tu sais. Tu es ma princesse. Je prends soin de toi. Ta maman m'a dit que tu es très gentil. Elle a dit que tu savais écouter et que tu ne boudais jamais. Ta maman n'a pas menti, n'est-ce-pas.

Je sais que ma maman ne me mentait pas. Je le sais. Alors je réponds :

- Ma maman ne mentait pas.

- C'est bien ce que je disais. Tu es une gentille fille. Et tu sais comment doit se comporter une gentille fille ?

Je fais non de la tête et il me caresse la joue en me disant :

- Je vais t'apprendre à être une gentille fille. Ce sera notre secret à nous. Personne d'autre ne le saura. Tu es d'accord.

Je ne dis rien. Je me mets à chanter la chanson que maman chantait toujours. Il se met debout puis, enlève son pantalon devant moi. Je ferme les yeux et je chante plus fort. Il me dit :

- laisse Tommy sur le lit. Je vais te montrer quelque chose.

Je garde Tommy bien serré dans mes bras et je continue de chanter bien fort. Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi... son zizi, il le place devant ma bouche et me dit :

- Fais-lui des bisous comme si c'était une sucette. Tu vas voir comme c'est bon. Tu sais que lui aussi il s'appelle Tommy.

Je n'ai pas envie de sucette alors, je laisse la bouche fermée.

- Tu sais que ta maman as dit que tu es gentil. Elle n'a pas menti, n'est pas ? Alors, ouvre la bouche et montre à ton ami Tommy que ta maman n'a pas menti et ta  maman sera fière de toi.

J'ouvre la bouche et il me dit :

- Tu es très gentille Nelly. Allez, suce Tommy comme si c'était un bonbon. Tommy aime ça.

Je pleure en suçant parce que je sais que je n'aime pas ça et que maman a toujours dit que les bonbons, ça donne des caries.

Il frotte, il frotte dans ma bouche. Et puis, il enlève son truc après il joue avec son truc. Et après, il me dit :

- Ouvre la bouche Nelly, ouvre les yeux. Tu veux boire du lait ?

Je crie non et je vais me cacher dans le placard en pleurant. Je reste dans le placard longtemps. Je continue de pleurer. Je sais que maman ne sera pas contente parce que je n'ai pas voulu boire le lait que voulais me donner tonton. Je sais que maman a dit que je suis une gentille fille. Mais je ne sais pas pourquoi je ne fais que pleurer. Il revient quelques instants après. Il ouvre la porte du placard et il me dit en me tendant une boite de coca cola déjà ouverte :

- Tiens, bois ! Ça va te faire du bien.

Comme j'aime le coca cola, je prends la boite et je bois tout. Quelques instants après, je m'endors. Quand le matin arrive, je sens encore que y a le feu dans ma quéquette... je ne sais pas c qui s'est passé. Je n'arrive pas à archer alors, je reste dans le lit. Tantine se réveille très tard vers midi. Elle arrive dans ma chambre avec un verre d'eau et de l'Efferalgan ; elle me dit :

- Tonton m'a dit que tu as de la fièvre ; tiens ma chérie, bois. Je t'ai ramené des croissants, des pommes et de la mousse au chocolat. Tu peux en manger tant que tu veux, c'est pour toi toute seule. Moi, j'ai besoin de dormir. Je t'embrasse, mon trésor.

Elle s'en va après m'avoir fait boire le médicament ; elle ferme la porte et moi, je reste dans le lit avec mon ours en peluche. 

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

JE VEUX MOURIR...