Chapitre 1

Write by EdnaYamba

 

                     

 

Bien assise sur mon siège, près du hublot à travers lequel je regarde le ciel dégagé et clair que nous traversons pour arriver au Canada. C’est le siège que je préfère quand je voyage, tu peux admirer parfois le spectacle bouleversant des paysages en plus d’être sûr qu’aucun passager ne te dérangera pour se rendre dans les toilettes. Je mets mes écouteurs pour laisser mes oreilles se bercer au son de la voix de Bryan ADAMS alors que je m’assoupis un instant avant que ma voisine gentiment me réveille et que j’écoute la voix du commandant de bord.

 « Mesdames et messieurs, ici votre commandant de bord. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons traverser une zone de turbulences »

Encore une zone de turbulences. C’est les 3e fois depuis que nous avons décollé de Paris. Je me demande si ce n’est pas un signe, ce voyage est particulièrement plein de turbulences. J’ai hésité longtemps avant de répondre à l’invitation de ma cousine  à passer les vacances de Noel avec eux cette année. Elle m’en parle depuis octobre, ces dernières semaines, elle a tellement insisté que hier je lui ai dit que je les rejoignais sans toutefois être très enthousiaste.

Je suis les consignes de sécurité, vérifie que ma ceinture de sécurité est bien attachée. Je souris en guise de réconfort à ma voisine de droite qui m’avouait au décollage que c’était la première fois qu’elle voyageait seule et qu’elle se sentait particulièrement nerveuse. J’imagine qu’elle doit avoir peur surtout si elle a suivi beaucoup de films avec des titres comme vol à risques ou Panique dans l’avion. Le genre de film qu’il ne faut surtout pas suivre si tu es du genre à délirer sur tout. Heureusement pour moi, je voyage seule depuis mes 15 ans, quand mes parents m’ont mise dans l’avion la première fois parce que ma grand-mère maternelle qui vit au Canada me réclamait, ensuite après mon baccalauréat pour poursuivre mes études. Je n’ai peut-être pas fait 100 voyages mais assez pour ne plus être intimidée par l’annonce des Zones de turbulences. Ça ne m’effraie pas !

Si seulement ça pouvait être aussi vrai dans la vie courante….

-         Si ce n’était pas la famille, je ne voyagerais pas ! me lance-t-elle alors que ses mains tremblent.

Je lui souris avant de lui dire la célèbre phrase dans ces moments-là :

-         Yaco !

-         D’habitude quand Liam est là, c’est lui qui me rassure, me dit-elle. Liam c’est mon fiancé, je vais au mariage de mon cousin et Liam n’a pas pu se déplacer. Il me manque déjà terriblement !

J’imagine qu’elle priera que son séjour soit aussi court que possible pour rentrer retrouver son amoureux.

L’amour. C’est tellement beau quand on est à deux, c’est tellement beau quand c’est réciproque.  J’ai été amoureuse dans cette ville dans laquelle je me rends à nouveau, très amoureuse, mais l’amour n’a pas suffi.

Revenir ici est un exercice difficile surtout après 3ans… 3ans sans plus aucun contact, sans l’avoir vu. J’appréhende cet instant surtout quand on sait que je suis la seule responsable de tout ça.

« Les vainqueurs sont ceux qui affrontent leurs peurs Aurore !» entends-je la voix de maman me dire au téléphone.

Et c’est ce qui m’a convaincue à revenir à Montréal.

Quand l’avion se pose enfin sur le sol canadien, j’entends ma voisine qui se prénomme Maryline souffler et me dire :

-         Merci de m’avoir supportée durant tout le vol.

-         Vous avez été d’une compagnie agréable, en tout cas mieux que le monsieur m'a m’importuné la dernière fois que j’ai voyagé, lui souris-je.

Nous prenons nos affaires et descendons de l’avion en souriant aux hôtesses qui ont été très chaleureuses durant le vol.

La fraicheur qui me parcourt à la sortie de l’avion me signale bien que je suis arrivée, on doit être encore dans une de ces températures -11 degrés ou -12 degrés. Heureusement pour moi, j’ai prévu mon manteau. Je suis bien équipée. L’hiver canadien ça me connait.

 Anaïs ma  cousine vient me m’accueillir joyeuse.

-         Je suis si contente que tu sois là.

Anaïs est la fille de tante Marlène, la sœur de ma mère mariée à un canadien. On a à peu près le même âge, il n’y a que 2 mois qui nous séparent, elle a eu la chance de naitre avant moi comme elle aime s’en vanter. On est très proches depuis mes premières vacances avec eux ici. Car contrairement à sa mère et à sa sœur, ma mère a  toujours préféré la chaleur africaine. Elle a donc préféré rester au Gabon avec son jeune étudiant qui a finalement bien réussi.

-         Laisse-moi prendre ton chariot ! je suis venue avec Andy, je t’ai parlé de lui tu t’en souviens ?

-         Oui, souris-je, enfin je vais rencontrer le bel Andy qui fait battre ton cœur !

-         Oui, sautille-t-elle, le voilà.

Un grand blanc brun s’avance vers nous, tout à fait le style d’Anaïs, il se montre chaleureux et je peux déjà dire que pour le premier contact, je l’apprécie bien. Surtout que depuis 2ans il rend mon Anaïs heureuse, je le vois dans ses yeux à chaque appel Skype. Il prend le chariot qu’il pousse du hall  de l’aéroport jusqu’au Parking où il a garé sa voiture.

-         Te connaissant tu n’as rien avalé dans l’avion comme à ton habitude, me lance Anaïs, Andy s’il te plait emmène nous d’abord dans un bon restaurant.

-         Ok chef !

Et quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans un restaurant à manger, il est vrai que mon ventre commençait déjà à gargouiller. Je constate avec joie qu’Anaïs et son fiancé sont véritablement amoureux, l’un commence une phrase que l’autre la finit.

-         Excusez-moi ! nous dit Andy  avant de chuchoter à sa belle, je vais au petit coin j’arrive.

Il se lève alors que je regarde avec sourire ma cousine.

-         Je ne tiens plus, je ne tiens plus, je ne peux plus attendre…, me dit-elle

-         Quoi ? lui dis-je sentant qu’elle veut m’annoncer quelque chose.

Elle me tend sa main où je vois briller une jolie bague.

-         Il m’a demandée en mariage !

-         Oh je suis si contente pour toi ! lui dis-je en me levant pour l’éteindre.

-         Vraiment ? me dit-elle

-         Oui, souris-je, c’est depuis quand ?

-         Il y a 2 semaines, il veut qu’on se marie après les fêtes de Noel.

Elle est toute excitée, je comprends pourquoi elle a tellement insisté pour que je vienne passer noël ici, et je suis tellement heureuse pour elle, il n’y a qu’à les voir pour savoir qu’ils feront un couple de jeunes mariés très heureux. C’est mamie qui va être contente la première de ses petits-enfants va se marier.

-         Je suis ta dame de compagnie j’espère, lui dis-je faussement menaçante

-         Tu espérais que ça soit qui ? en tout cas, tu auras du fil à retordre.

-         Chérie regarde qui j’ai croisé…

Quand elle lève les yeux en face, à l’expression de son visage, je sais déjà à quoi m’attendre que je n’ose même pas me retourner, ça aurait pu attendre demain quand même.

-         Bonsoir.

Les battements de mon cœur s’accélèrent.

C’est la même voix grave et profonde. Elle n’a pas du tout changé.

-         Alan ! dit Anaïs en se levant pour l’embrasser.

Je me retourne et il est là. Le même métisse d’un mètre 80, les cheveux toujours parfaitement coupés et peignés, le visage un peu plus mature mais qui n’enlève rien à sa beauté au contraire ça le rend un peu plus séduisant que le jeune homme d’il y a 3 ans, en plus de sa barbe naissante. Nos yeux se croisent, il a toujours le même regard avec ses yeux bleus magnifiques comme ceux Michaël EALY, d’ailleurs j’ai arrêté de suivre tous les films dans lesquels cet acteur jouait à cause de Lui.  Soutenant le regard  l’un l’autre on reste croirait que le temps s’est arrêté jusqu’au moment où il dit !

-         Aurore, je ne savais pas que tu étais là.

Il était temps qu’il parle, ça me donne l’occasion de détourner mon regard un instant, je n’ai pas envie de me perdre dans ses yeux à nouveau…

-         Je suis arrivée il y a peu. Répondis-je sur le même ton neutre alors que mon cœur bat la chamade.

Je ne sais pas d’où je tire cette maitrise de soi dont je fais montre à cet instant.

-         Bien bonne Arrivée !

-         Merci.

C’est froid. Mais à quoi je m’attendais, qu’il m’accueille avec un large sourire ?

Puis il se retourne à nouveau vers Andy et Anaïs

-         Donc on se dit à dimanche !

-         A dimanche, lui sourient-ils

Je suppose qu’il parle de ce diner qu’on donne chaque année, deux semaines à la veille de noël et où chacun doit noter ses vœux. Il sera là.

Il se retourne vers moi et me dit au revoir.

Bienvenue à Montréal Aurore. Tu peux être sûr que tu es vraiment revenue ! Pensé-je

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