Chapitre 1

Write by YadRosa

Six semaines plus tard... 


                   **Liliane**

Je n'arrive pas à croire que j'aurai vingt deux ans demain. Le temps passe si vite.... 


 Je me regarde dans le miroir comme chaque jour que je m'apprête pour aller à l'université. J'ai quitté mes habitudes de villageoise et je commence petit à petit à m'adapter à la ville. J'appelle mes parents de temps en temps et je leur envoie de l'argent pour ne pas qu'ils s'inquiètent... Jusque là, ils pensent que je suis toujours chez Prisca, c'est mieux ainsi ! Quelques semaines plus tôt, je pleurais sans relâche parce que j'avais peur d'affronter la ville et la vie de pute que Prisca voulait me forcer à vivre. J'ai eu de la chance de m'être échappée, une grande chance... Depuis ce jour, je n'ai pas contacter Daysie et je me sens honteuse pour ça. C'est de l'ingratitude, de l'égoïsme pur : je sais. Mais que faire, j'ai peur que Prisca me retrouve... 

Je vis toujours chez Franck. Lui et moi sommes devenus très proches et je crois que je commence à nourrir des sentiments secrets pour lui. Comment ne pas aimer un homme aussi bon, généreux, simple... Est ce vraiment de l'amour ? Je n'en sais rien. Je sais juste que j'aime quand il est là, quand il me parle... Notre entourage pense que nous sommes mariés car il est toujours aux petits soins pour moi. Il m'achète des cadeaux et beaucoup d'autres choses... J'avoue que j'aime cette vie mais j'ai également peur que les fantômes du passé ressurgissent. Je ne suis pas prête à affronter tout cela, pas encore...

Je me regarde encore une fois en soupirant. Que va devenir ma vie à présent ? Je ne peux vivre indéfiniment chez Franck. Déjà que sa mère ne m'apprécie pas vraiment... Son mari est reparti en Côte d'ivoire mais elle a refusé de le suivre soit disant qu'elle veut rester un peu auprès de son fils mais je sais que c'est pour me surveiller. Quand je fais la cuisine, elle est là, le ménage, la vaisselle.. On aurait dis mon ombre. 

J'entends soudain le klaxon de la voiture de Franck et je me précipite dans les escaliers après avoir pris mon sac. J'étudie la gestion des entreprises  et je compte travailler dur pour vite décrocher mon diplôme. J'ouvre la portière de la voiture et je m'installe à ses côtés. 


Franck : tu en as mis du temps. 

Moi : désolée, je n'ai pas fais attention à l'heure. 

Franck( riant) : t'inquiète. C'est toujours comme ça avec vous les femmes ! 


Je ris à mon tour et il démarre. Après quelques minutes de trajet silencieux, nous sommes arrivés. Encore une fois, tous les yeux sont rivés sur nous, je peux les voir à travers les vitres teintées et ça me mets mal à l'aise. Je n'aime pas être l'objet de discussion des commères... 


Franck : que se passe-t-il ? 

Moi : non non, rien. Merci de m'avoir amené. Bonne journée. 

Franck : attends ! 

Je referme la portière que j'avais déjà ouvert. J'arrive  à présent à le fixer mais seulement pendant quelques secondes avant de détourner le regard ou baisser la tête. Je déteste ce geste !

Franck : je... non, non rien. Laisse tomber. 


Je le trouve bizarre tout à coup mais je ne relève pas la remarque. 

Moi : ok. 

À ma plus grande surprise, il approche son visage du mien et me donne un rapide bisou sur la joue. Un léger frisson me traverse le corps. Il n'a pas l'air gêné et me souris. 

Franck : bon cours ma chérie. 


Je suis de plus en plus surprise. Il ne m'appelle jamais comme ça d'habitude. Il as bu de l'alcool à la place de son thé ou quoi ? 


Moi( bégayant) : m..m..merci. 


J'ouvre la portière et je sors en tremblant un peu. Il se passe quoi avec Franck ? Des bisous, des mots de tendresse, son regard pénétrant...tout ça paraît louche. J'essaie de ne plus y penser en rentrant dans ma salle de cours. Sans faire exprès, je heurte une fille à l'entrée. Je lève la tête pour m'excuser lorsque je m'aperçois de qui il s'agit... 


Denise ! 


Je ne sais pas pourquoi mais cette fille n'arrête pas de me chercher des ennuis depuis le jour où j'ai mis les pieds dans cet établissement. Je n'arrive pas à comprendre cela. Je ne lui ai rien fais pourtant.. Elle a la manie de m'épier méchamment ou essayer de me rabaisser à chaque fois qu'on se rencontre. Certains l'appellent la "Diva" d'autres "Princesse Barbie" mais franchement, je ne vois pas ce qu'elle a de si spécial. Ce n'est qu'une fille gâté, capricieuse et impolie, rien de plus.

Denise (hurlant) : tu ne peux pas faire attention ? Regarde comment tu m'as écrasé l'orteil ! 

Moi : je suis désolée, je ne t'avais pas vu. Excuse moi.

Denise : garde tes minables excuses pour toi. Je ne sais pas même pas pourquoi je discute avec toi. 


Elle a fais signe à ses deux escortes : Tina et Raymonde et elles se sont éloignées en me lorgnant. Je ne leur prête pas attention et je rentre dans la salle. Je m'assied dans mon coin comme toujours, en attendant que les cours commencent... 



                  **Maëlys**

Je suis tellement heureuse... des semaines que je suis avec Kelvin et à présent je n'ai plus aucun doute. Il tient réellement à moi. Depuis notre séjour au Cameroun, nous sommes inséparables. Il m'a appris à faire l'amour et moi j'adore découvrir de nouvelles choses lors de nos débats amoureux. J'aime quand il me prend violemment, tendrement ou encore lorsque je jouis entre ses bras en tremblant de tout mon être. Je me sens différente, comme s'il avait opéré une mise à jour dans mon système cette nuit où il m'a fais sienne.

Il est toujours là quand j'en ai besoin, me tiens la main lorsqu'on va au restaurant ou au cinéma. Toujours à me câliner...je peux même dire qu'il a abandonné sa vie de play-boy...que demander de plus ? 

Lorsque nous sommes au boulot, nous faisons preuve de tout le sérieux que requiert nos tâches respectives mais après...

Aujourd'hui nous sommes libre et nous avons décidé de passer toute la journée chez moi devant un bon repas et de bons films. Je suis entrain de m'affairer avec les casseroles dans la cuisine lorsque je sens deux bras puissants me prendre pas la taille. Je souris instinctivement. Il commence ensuite par me donner de petits bisous dans le cou..

 

Moi : ummmh, kelvin arrête...je.. dois nous faire à manger.. Ummmh ! 

Kelvin : ça...peut... attendre.. commençons d'abord..par l'entrée... 


Il ignore mes protestations, me soulève et me pose sur le plan de travail en m'embrassant. Sa langue joue avec la mienne et je sens sa main glisser lentement vers mon intimité déjà moite. Il s'apprête à y mettre son doigt lorsque la sonnerie retentit. 


Kelvin : non mais.... qui se permet de nous déranger ? Tu attends quelqu'un ? 

Moi : n... non. Laisse moi aller voir ! 


Je l'entends pousser juron et je m'éloigne en riant. Il est insatiable ce mec. Mon sourire se fige lorsque j'ouvre la porte et que je trouve Virginie au seuil. 


Virginie ( souriant) : c'est quoi cette tête ? Tu pensais que j'étais morte? 


C'est vrai que je l'ai appelé une ou deux fois après qu'elle m'est annoncé qu'elle allait prolonger son voyage mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle débarque chez moi à l'improviste. Pire encore, je ne lui ai rien dis concernant ma relation avec Kelvin. 

Je la regarde, un peu surprise.

Virginie : tu ne vas pas me faire entrer ? Tu as de la compagnie ou quoi ? 


Oui, et tu ne seras pas contente lorsque tu apprendras de qui il s'agit ! 


Moi : au fait je... euuuh. 


Au même moment, j'entends la voix de Kelvin derrière moi. 


Kelvin : chérie, qui c'est ? 


Virginie arque un sourcil. Elle a bonne mémoire, je sais qu'elle se rappelle de cette voix. Comme si ça ne suffisait pas, Kelvin s'approche de moi, concrétisant ses soupçons. 


Kelvin : salut ! 


Les yeux de Virginie vont de lui à moi. Je me sens terriblement honteuse de lui avoir caché la vérité. Je peux lire de la déception dans ses yeux. 


Virginie : salut ! 


Puis elle se tourne vers moi en me fixant durement. 


Virginie : je ne savais pas que tu étais "occupée". Désolée de vous avoir dérangé. On se parlera quand tu ne seras plus une traîtresse... 


Elle a ensuite tourné les talons.

Moi : Virginie, attends s'il te plaît... 


Elle a fais la sourde oreille et s'en est allée sans un regard pour moi. Kelvin me prend par l'épaule et me ramène à l'intérieur. 


Kelvin : il vient de se passer quoi là ? 

Moi : je... je ne lui avais pas dis qu'on sort ensemble. 


Il a plissé le front. 


Kelvin : et ? 

Moi : c'est ma meilleure amie. 

Kelvin : et ? 

Moi : c'est elle qui t'a vu en premier et vous avez failli coucher ensemble. 

Kelvin : et ? 

Moi ( excédée) : arrête s'il te plaît. Je me sens déjà très mal. 

Kelvin : j'essaie juste de comprendre ce qu'il y a de mal dans cette histoire. Tu es majeur et indépendante, elle n'est ni ta soeur encore moins ta mère et tu m'as toi même dis qu'il ne s'était rien passé entre nous ce soir là en plus moi elle ne m'intéresse vraiment pas. Pourquoi se tracasser alors ? Tu n'as rien fais de mal et si elle ne le comprend pas, tant pis pour elle. 

Il a raison mais c'est juste que nous les filles ne fonctionnons pas comme ça. En sortant avec lui alors que c'est elle qui l'a vu en premier et en plus je ne lui ai rien dis par rapport à notre relation, c'est un peu comme si je l'ai trahi.

Kelvin : arrête de t'inquiéter pour des futilités et passons notre journée comme on l'avait programmé. J'ai certaines choses à te montrer... dans le lit ! 


Moi ( sans conviction) : d'accord. Je retourne à la cuisine. 

Kelvin : c'est bien. 


J'espère que Virginie ne m'en voudra pas trop... 


     

               **Chief Olamide**

Je suis toujours à la recherche de cette fille et ça m'énerve de ne pas la retrouver. Laetitia ne me parle presque plus, toujours à cause de notre fils Elliott et du fait que je continue par donner de l'argent à Maëlys. 

La mère de Maëlys est morte dans un tragique accident avec L'homme qu'elle avait épousé. Je ne pouvais pas laisser Maëlys seule malgré le fait que c'était un enfant illégitime. J'ai donc cherché le bon moment et je me suis présenté comme étant un oncle très éloigné à sa mère. C'est vrai qu'au début elle se méfiait car selon elle, sa mère n'avait pas de famille mais avec le temps, j'ai réussi à l'amadouer et elle a crû à chacun de mes mensonges. 

Je suis peut être une brute mais je ne m'amuse pas en ce qui concerne mes enfants : légitimes comme illégitime. Raison pour laquelle j'ai falsifié certains documents que j'ai présenté à Maëlys sous prétexte que ce sont ses parents qui lui avaient laissé un héritage et que les documents étaient en ma possession. Je voulais qu'elle ne manque de rien mais je devais aussi masquer la vérité pour éviter qu'elle se mette à poser des questions déplacées. Je suis dans mon bureau lorsque mon téléphone se met à sonner. 


Moi : quoi de neuf Rayan ? 

Rayan : nous avons trouvé la jeune femme monsieur. Elle est présentement dans une université privée. On fait quoi maintenant ? 


Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Je suis très excité tout d'un coup. 


Moi : faites ce qui était prévu...






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