Chapitre 1

Write by Myss StaDou

Un soupir s’échappe de mes lèvres. 06h30 du matin et ce réveil qui sonne. J’ai encore les yeux fermés et pourtant je sais déjà ce qui m’attend. Aucune envie de les ouvrir d’ailleurs. Pourquoi ne pas replonger dans mes rêves ? Pfff, pas moyen ! J’ai à faire ce matin. Tout doucement, j’ouvre les yeux sur le chaos que présente la chambre à coucher que je partage avec Carole, ma sœur. Quelle vie ! D’une main fatiguée, j’éteins le réveil du téléphone qui sonne toujours sous mon oreiller. Je me lève d’un geste brusque et mes yeux tombent sur le miroir à pied posé à même le sol près du lit. Quelle tête ! On dirait Bertha la folle

 

Je m’appelle Nicole Ngono. J’ai 22ans, jeune étudiante camerounaise en licence de sciences économiques à l’université de Soa à Yaoundé et je vis encore chez mes parents. Avec ma grande sœur dans la même chambre… Je suis plutôt joviale de nature, assez ouverte et un peu délurée.

 

J’observe l’état de ma greffe ondulée noire avec des tons dorés dans le miroir. La nuit a été rude malgré le filet qui était censé protéger ma coiffure. Un jour, il faudrait que j’apprenne à dormir de manière civilisée. Je sors tout doucement du lit. J’ai eu la grâce d’avoir un beau corps de femme africaine. Du haut de mon 1m68, j’ai une corpulence moyenne, un joli visage avec de grands yeux et une belle bouche ; une peau couleur café au lait (PeakMilk, pas Nido) Aucune envie d’être brune ou jaune chinoise comme toutes mes sœurs accros aujourd’hui de produits décapants. Je fais avec ma couleur locale !

 

« Eh Ah Ngono, tu perds le temps ici au lieu de te préparer pour la journée », me dis-je à haute voix.

 

Saisissant ma grande serviette rose accrochée sur la porte de la penderie, je fonce en courant vers la porte de la chambre. L’ouvrant brusquement, je tombe nez à nez avec mon petit frère Junior qui passait avec sa brosse à dent.

 

− Papi, tu crois que tu vas où ? lui demandé-je.

− On ne dit pas bonjour chez vous Tu as rêvé de moi ou quoi ?

Du haut de son 1m80, l’enfant de 18ans devenait de plus en plus insolent.

 

− Eh pardon, lâche-moi ! lui réponds-je, frustrée. Je ne suis pas d’humeur ce matin. Tu sais bien à quelle heure je me lève le matin et tu veux toujours me mettre en retard en passant avant moi. Comme tu ne veux pas te lever tôt pour arriver au lycée à l’heure, tu vas seulement attendre !

− Et en quoi tout cela me regarde-t-il ? J’avais oublié la pate dentifrice dans la chambre sinon je serais déjà sous la douche.

− Tu attendras ! Cesse de profiter du réveil des autres pour te réveiller ! Naya ! C’est quoi ?

 

Le poussant, je passe devant lui pour me diriger vers la douche priant qu’il ne me fasse pas la guerre comme très souvent. J’ai eu la chance ce matin. En tournant la pomme de douche, aucune goutte d’eau n’en sort. SNEC ou c’est Camwater a encore frappé ! Heureusement qu’il y a toujours des réserves d’eau à la douche. Tirant un seau d’eau, je me prépare psychologiquement au contact glacial de l’eau restée longtemps posée dans la douche. C’est mieux que rien. Il faut du courage, quand on fait avec les moyens de bord. Je dois penser à quelque chose de positif, sinon je ne tiendrais pas jusqu’au bout. Il faut penser à une histoire qui m’a marqué et qui me tiendra au chaud pendant mon supplice. En plongeant dans mes souvenirs, je repense à Olivier, un sourire en coin.

 

Quelle histoire…

Mon amour, mon comba...