Chapitre 1:
Write by Maya my'a
-Écarte les jambes, je n'ai pas terminé : serre moi fort; dit moi que tu aimes ça ; parle fort, je n'entends pas. Tu aimes ça hein ? Tu vois que le mien est mieux ; il te fait voyager. Ne sois pas comme une statue; remue un peu ton bassin; je ne vais pas tarder à venir.
Il fit des mouvements secs et très appliqués en tenant fermement mes jambes. J'étais partagée entre douleur et haine. Quand je pensais au plaisir que j'aurais aimé prendre avec le neveu de la voisine: tante Sidonie; je laissais couler mes larmes. Je ne pourrai plus regarder mon amour, bien qu'il ne fît déjà pas attention à moi. Pour me retenir, je grinçais de mes dents en les serrent très fort entre elles, car j'étais coincée et étouffée sous le poids de cet homme au ventre ballonné et rigide. Il ondulait encore plus, en respirant si vite comme un ogre. Répugnant.
-J'ai fini ! Essuie-toi, et va à l'école. Tu es en retard. Bonne journée,
Je sortis de cette chambre en larmes. Depuis deux ans, il prenait son plaisir en moi. Et ça, dans le silence total. Je ne pouvais en parler ; si je l'avais fait ! Hum.
Toutes ces scènes se passèrent sous le regard naïf de ma mère: Une femme très timide, qui manquait de confiance en elle. Le manque d'emploi l'emmenait à se contenter des modiques sommes d'argent et des épaves de voiture, qu'il lui avait donné pour subvenir à nos besoins.
J'étais la fille unique de cette merveilleuse femme appelé Monique. J'avais 16 ans, et nous vivions au quartier Bac-Aviation à Port gentil.
Monique avait rencontré son actuel mari, une année après le décès de mon père. Je n'avais que 11 ans. Après les obsèques, ma mère fut spoliée, et traquée par la famille de mon père, seulement parce que nous occupions une de ses cabanes, lorsque nous avions libéré la maison, où nous vivions tous ensemble.
La vie fut difficile dans cette petite ville d'Omboué, poussant ma mère à migrer à port gentil, à la recherche du mieux-être. Ici, elle rencontra George un pétrolier, financièrement stable. Il s'occupait convenablement de nous, que s'il était satisfait de ma mère entre les quatre mûrs.
De leur union, naquit David, mon jeune frère de trois ans. Il allait en section de quatre ans, du fait, non seulement, de sa personnalité très éveillée, mais aussi, de sa carrure imposante. Sa morphologie dodue lui donnait un âge plus grand de deux ans. Quant à moi, j'étais en classe de 4e au lycée RAPONDA WALKER. J'étais une fille d'à peine un mettre trente, aux brindilles (jambes) comparables à une libellule. Je pesais environ trente-huit kilos, enfin, je n'étais pas si sûr. J'étais si mince que mes camarades de classe et quelques riverains du quartier me surnommaient parfois : spaghetti, chicote, ou file mentholée.
(...)
Ma mère baissa les bras concernant la recherche d'un emploi, sous la pression de George. En effet, il avait beaucoup investi sur nous : école ; habillement ; logement, et toutes les commodités visant notre épanouissement. Même l'argent de poche, il s'en occupait. Pour ça, je ne manque de rien. C'était normal, Monique agissait dans l'intérêt de cet homme pour nous donner une meilleure vie. Voilà la raison pour laquelle il lui imposait le chômage.
George ne voyait en ma mère qu'une femme au foyer. Il ne la valorisait jamais ; il l'avait toujours considéré comme un être inférieur. Il passait un mois en mer et un mois à la maison. Mais, Lorsqu'il était présent, même la mouche s'abstenait de faire le bruit. Ainsi, ma distraction devrait uniquement être mes cahiers. Rien que ça ! Mes amitiés se limitaient à l'école, parce que lorsqu'il croisait une de mes amies à la maison, ma mère en pâtissait. Quant à elle, sa seule distraction n'était que l'assemblée chrétienne : une église, dans laquelle, il lui permettait d'y aller uniquement parce que ce lieu avait l'air de l'étourdir. Lorsqu'elle y allait, elle semblait plus soumise à l'ogre.
Une heure avant ma sortie des classes, peu importe les heures, sa voiture était déjà garé devant le collège. Je n'avais pas le temps pour une petite balade entre amies. Et pire, s'il m'apercevait avec un camarade (garçon) de classe, il en faisait un bruit fou, au moins pendant une semaine.
Un jour, il manqua de renverser expressément mon condisciple de classe avec qui je travaillais après les cours.
(...)
Au quartier, les vacanciers vinrent petit à petit. C'était normal ! En mai, certain avait déjà terminé l'année académique. De ce fait, en partant à l'école, j'aperçus une fille chez tante Sidonie. Elle discutait avec Guelph, mon seul amour. Un pincement de jalousie caressa mon émotion à la minute.
J'aimais ce garçon de toutes mes forces, mais c'était juste un sentiment, rien de plus. Je n'osais pas imaginer qu'il voulut de la fille souillée dont l'ogre arracha brusquement la joie de vivre.
Tante Sidonie avait une belle petite famille ; ses enfants étaient bien éduqués. Son mari fut un homme, à en croire les bruits de couloir, très respecté dans le quartier. Comme George ; Tonton Pierre était un pétrolier. Travailler dans les sociétés pétrolières était, instinctivement, synonyme de stabilité, richesse, prestige, et responsabilité pour les femmes en quête des hommes aux poches pleines. Toutes ces femmes, et même, des jeunes filles, rêvassaient d'un mariage avec un pétrolier.
(...)
En rentrant des cours, je croisai Guelph et cette fille. Pour la première fois, il me salua. Serait-ce parce qu'il fût en sa compagnie ? Il ne savait pas que je l'aimais follement, alors je ne pensais pas qu'il ait eu l'intention de me rendre jalouse.
Je répondais timidement en courant. Essoufflée, j'atterrissais devant la porte de la maison. En pénétrant dans le séjour, je tombais sur le regard pervers de ce type. Sans faire attention à lui, je lançais mes pieds rapidement dans le couloir pour atteindre ma chambre. Dernier moi, j'entendis le son de ses pas. Il me tint le bas énergiquement ; je m'arrêtai le dos tourné en fermant les yeux, le cœur battant ardemment.
Il m'avait montré ce chemin sans avoir le droit de le faire. Et, maintenant, il voulait avoir le contrôle total de ma vie. Il changea complètement mon train de vie. Pour l'amour de ma vie, qui semblait être éternellement aveugle; très aveuglé par le confort, je cherchais à nous sortir de cette situation inique, que je ne supportais pas. Mais je ne savais pas comment m'y prendre. Dans l'élan des choses, c'était un combat difficile à mener.