Chapitre 1
Write by St Daniel
Les écrits de Saint Daniel : Entre Rêve et
Réalité.
Auteur : Saint Daniel
Titre : Trahi par l’amour, Marqué à jamais.
Chapitre 1
Dans
les rues bondées de Velouria, où l’élégance des façades cache souvent la
noirceur des âmes, Cecilia s’efforce
de percer. Nouvelle venue dans cette ville aux codes impitoyables, elle rêve de
bâtir sa carrière, et son premier dossier pourrait bien être sa chance... ou sa
perte.
Ce
matin-là, elle se trouve dans le somptueux bureau de Gabriel Lormont, un homme
imposant, connu pour son influence et sa richesse. Mais aujourd’hui, il ne
ressemble pas au magnat inflexible qu’elle a vu en photo. Ses épaules
affaissées et ses traits tirés trahissent un père accablé.
Gabriel
Lormont : Maître Cecilia. Mon fils, Daniel... il est en prison pour un
crime qu’il n’a pas commis.
Cecilia :
Le dossier mentionne une accusation de meurtre, monsieur Lormont. Ce genre de
charge ne tombe pas du ciel.
Gabriel Lormont :
Je sais, (répond-il, la voix tremblante). Mais Daniel n’est pas un meurtrier.
Il... il a été pris au piège d’une histoire sordide. (Cecilia reste impassible,
attendant qu’il développe). Il aimait cette femme, Mina. Une femme magnifique,
mais... elle l’a détruit. Pendant qu’ils étaient ensemble, elle a eu une liaison
avec un autre homme, un certain Julien
Marek. Quand Daniel a découvert la
vérité, il était dévasté. Et peu de temps après, Julien a été retrouvé mort.
Cecilia :
Et qu’est-ce que votre fils dit de tout cela ? (Gabriel serre les dents, le
regard fuyant).
Gabriel
Lormont : Il ne dit rien. Depuis qu’il est en prison, il refuse de parler.
Ni à moi, ni à ses avocats.
Cecilia
fixe Gabriel, pesant ses mots.
Cecilia :
Si votre fils ne coopère pas, monsieur Lormont, il me sera difficile de plaider
sa cause. Surtout que je suis femme moi aussi.
Gabriel
Lormont : C’est pour cela que je vous ai engagée. Vous êtes brillante,
jeune, différente. Peut-être que vous trouverez un moyen de le faire parler. Je
crois en vous !
Cecilia :
Très bien, je vais essayer. Mais je vous préviens, je ne fais pas de miracles.
Cecilia
a étudié le dossier toute la nuit. Les charges contre Daniel semblent floues,
mais son refus obstiné de parler à quiconque complique les choses. L’homme est
accusé d’avoir ôté la vie à un être humain, mais les détails exacts échappent
même à la police. Tout ce qu’elle sait, c’est que derrière ce silence se cache
une douleur profonde.
Ce
matin-là, Cecilia franchit les lourdes portes de Rivenhall pour la dixième fois
avec un mélange de curiosité et d’agacement. Elle ne comprend pas pourquoi
Daniel, héritier d’une fortune, choisi de s’enterrer dans le mutisme alors que
le monde extérieur continue de tourner.
En
arrivant dans la petite salle de rencontre, elle trouve Daniel assis, le regard
fixé sur la table, les poignets enchaînés. Il a l’air amaigri, mais son visage
garde une froideur presque impénétrable. Ce n’est en aucun cas à cause d’être
menotté, ses yeux fixés sur la table devant lui ne cachait pas ce visage marqué
par la fatigue et l’amertume. Elle pose son dossier sur la table et s’assied en
face de lui.
Cecilia :
Bonjour, Daniel. Je suis Cecilia. Ton père m’a engagée pour t’aider à sortir
d’ici.
Il
ne lève même pas les yeux…
Cecilia :
Écoute, je ne vais pas tourner autour du pot. Si tu ne parles pas, je ne peux
pas te défendre. Alors, commençons par le commencement. Pourquoi es-tu ici ?
Silence.
Cecilia
croise les bras, essayant de garder son calme.
Cecilia :
Très bien. Tu ne veux pas parler, c’est ton choix. Mais sache que chaque minute
passée ici est une minute gagnée pour ceux qui t’ont mis dans cette situation.
Toujours
rien.
Après
plusieurs tentatives infructueuses, sa patience s’amenuise. Elle frappe la
table, faisant enfin lever les yeux de Daniel.
Cecilia :
Écoute-moi bien, dit-elle d’une voix ferme. Si l’amour est un crime, alors
reste ici, condamné à vie pour ton silence ! Pendant ce temps, elle, celle qui
t’a brisé, elle vivra sa vie heureuse, libre, en dehors de ces murs.
Daniel
serre la mâchoire, son regard s’assombrissant. Pour la première fois, Cecilia
sent qu’elle a touché un point sensible.
Cecilia :
Tu crois que ton silence est une réponse ? Tu te punis, mais à quoi bon ? Le
monde continue de tourner, Daniel. Même si tu refuses de parler, le temps ne
t’attendra pas.
Un
long silence suit, mais cette fois, quelque chose a changé. Daniel détourne les
yeux, mais Cecilia remarque qu’il serre les poings, comme s’il lutte contre une
émotion qu’il refuse de laisser transparaître.
Cecilia
inspire profondément, adoucissant légèrement son ton.
Cecilia :
Je ne suis pas là pour te juger. Mais si tu veux te libérer, au moins de ce
fardeau, tu devras commencer par me parler. Sinon, personne ne pourra t’aider.
Elle
se lève, prête à partir, mais avant d’atteindre la porte, une voix rauque et
faible l’arrête.
Daniel :
Elle m’a détruit.
Cecilia
se retourne, surprise. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est un début.
Cecilia :
Tu sais, commence-t-elle calmement, je suis là pour t’aider. Mais pour ça, il
va falloir que tu collabor...
Daniel :
Non.
Cecilia :
Non quoi ? demande-t-elle, son ton devenant plus ferme. Non, tu ne veux pas
parler ? Non, tu veux rester ici à pourrir en prison ?
Silence.
Cecilia
inspire profondément, essayant de contenir son irritation.
Cecilia :
Très bien. Si c’est ton choix, alors assume-le. Mais dis-toi bien une chose,
Daniel : pendant que tu te terreras ici, elle, Mina, vivra sa vie. Heureuse.
Libre.
Daniel : Elle m’a tout pris ! Mon cœur a été
anéanti. Ceci n’est qu’une enveloppe charnelle.
Cecilia se penche
légèrement, cherchant à briser la carapace qu’il s’est forgée.
Cecilia : Alors dis-le moi. Ce qui s’est passé,
pourquoi tu es ici. Si tu veux que je t’aide, je dois savoir.
Cecilia reste assise, fixant Daniel, son regard plus
déterminé que jamais malgré les murs qui semblent peser sur elle. Daniel, lui,
détourne le sien, fixant les soldats qui s'approchent pour l'escorter hors de
la salle de rencontre.
Daniel : Vous pouvez venir. (dit-il aux gardiens
d’une voix froide et détachée).
Les soldats entrent, mais il ne bouge pas tout de
suite. Il se lève lentement, ses chaînes cliquetant, puis se retourne vers
Cecilia, un sourire amer aux lèvres.
Daniel : Huit fois (murmure-t-il). Ça fait huit
fois que tu viens ici, que tu essaies de me faire parler, que tu espères
quelque chose de moi. Maintenant que tu as ce que tu veux… une phrase, une
réponse… j’espère que c’est terminé. Que je ne te reverrai plus jamais.
Cecilia se redresse, son visage impassible, mais ses
mains tremblent légèrement.
Cecilia : Tu te trompes, Daniel (dit-elle
calmement). Ce n’est pas la huitième fois, mais la dixième. Et je te le promets
que je reviendrai autant de fois qu’il le faudra pour te sortir de là.
Les policiers échangent des regards, hésitant à
interrompre l’échange. Daniel, lui, rit doucement, mais c’est un rire amer,
sans joie.
Daniel : Pourquoi ? demande-t-il soudain, son ton
plus dur, presque accusateur. Pourquoi es-tu décidée à rendre l’impossible
possible ? Pourquoi veux-tu m'acquitter d’un meurtre que j’ai commis ?
Le silence s’abat sur la pièce. Cecilia reste figée,
cherchant ses mots. Les gardiens, cette fois, avancent pour le prendre par le
bras, mais Daniel secoue la tête, leur intimant de patienter.
Cecilia baisse les yeux un instant, puis relève la
tête, son visage marqué par une émotion qu’elle tente de dissimuler. Une larme
glisse sur sa joue, silencieuse.
Cecilia : Parce que... (Sa voix légèrement brisée).
Parce que tu ressembles à mon père.
Daniel fronce les sourcils, surpris par cette
confession inattendue.
Daniel : Ton père ?
Elle acquiesce, le regard perdu.
Cecilia : Il était comme toi. Un homme brisé par
la vie, accusé de choses qu’il n’avait pas toujours faites. Mais personne n’a
cherché à le comprendre, à le défendre. Je l’ai vu sombrer, et je n’ai rien pu
faire pour l’aider. Je ne veux pas que l’histoire se répète, Daniel. Je me suis
engagée pour ça.
Daniel reste silencieux, fixant Cecilia avec une
intensité nouvelle. Puis il soupire et se rassoit brusquement, forçant les
gardiens à attendre encore.
Daniel : Peu importe ce que tu feras, dit-il
enfin, sa voix un mélange de fatigue et de résignation. Tu ne pourras pas me
libérer.
Cecilia serre les poings, prête à répliquer, mais
Daniel l’interrompt d’un geste.
Daniel : Mais si c’est ce que tu veux, si c’est ce
que tu désires plus que tout... alors va là où tu trouveras tes réponses.
Il lui prend son stylo et sur un petit bout de papier il écrit quelque
chose.
Daniel : Le code de mon coffre-fort, (murmure-t-il).
Dedans, il y a mon journal. Lis-le. C’est le dernier roman que j’offre à ce
monde.
Les gardiens, cette fois, s’approchent et prennent
Daniel par les bras. Il se laisse emmener, sans résistance.
Cecilia reste là, seule, fixant le papier dans sa
main. Le silence de la salle n’est interrompu que par le bruit des portes se
refermant derrière Daniel.
Elle murmure pour elle-même, presque comme une
promesse :
Cecilia : Je découvrirai la vérité, Daniel. Peu
importe ce qu’il m’en coûtera.
À suivre…
Chapitre 02
Auteur : Saint Daniel
Titre : Trahi par l’amour, Marqué à jamais.
Les écrits de Saint Daniel : Entre Rêve et
Réalité.