Chapitre 1 :

Write by sokil

Il est quatre heures du matin, il pleut dehors, mais je n’ai plus sommeil.  Je l’observe Martin, mon époux, il dort comme un loir, ce gros nounours !  Je me suis toujours demandé comment est il toujours parvenu à avoir un sommeil aussi lourd, si profond ; je le lui ai toujours envié ; moi ce n’est pas du tout le cas, surtout quand quelque chose hante mon esprit.  Il m’a dit la veille de ne pas m’en faire pour ça, cette histoire finirait par passer, mais moi tant que je ne trouve pas la solution à un problème, mes nuits étaient toujours très écourtées.  Deux semaines que nous vivons avec ce problème, deux semaines que ça hante mon esprit, mais à chaque fois que je ramène le sujet, il me demande de me calmer, que c’est rien et que ça passera ; il oublie juste que nous les femmes, dotées d’une intuition très poussée, on finit par trouver la cause, l’origine du problème.  Comment en dix ans de vie commune, nous en sommes arrivés là ?  Martin Olam, il s’appelle, 41 ans, nous sommes mariés depuis près de 10 ans, moi je m’appelle Reine Olam, née Mpeck, je viens d’avoir 30 ans…  Je sortais de l’adolescence, j’avais à peine 19 ans et je venais d’avoir mon baccalauréat en poche, et lui il venait de terminer ses études, fraîchement rentré d’Europe, c’était un jeune ingénieur de 30 ans.  A l’époque, je venais de commencer des études de droit, inscrite en première année, je rêvais de devenir une grande avocate, d’avoir mon propre cabinet d’études plus tard; le destin en a décidé autrement.  Martin avait un frère aîné, un grand ami à mon père ; un jour, ils débarquèrent tous les deux à la maison, question de rendre une visite de courtoisie à mes parents.  Ma mère ne manque jamais l’occasion de faire valoir son art culinaire chaque fois qu’elle recevait  des invités ; elle s’agitait dans tous les sens et mettait tout le monde dans le bain et ce, de force.  Mes deux grandes sœurs aînées, à 23 et 25 vivaient encore à la maison, grandes absentéistes, elles étaient toujours sorties, elles avaient leurs petits copains et elles trouvaient toujours milles excuses pour échapper aux taches ménagères.  Moi la cadette, j’étais le bouc émissaire, celle qui subissait tout, railleries, réprimandes et surtout toutes les corvées de la maison.  Heureusement que la femme de ménage était là pour donner un coup de main. -    Reine !  Fais vite !  Ils arrivent bientôt, ne me brûle pas les plantains qui sont au feu là, regardes aussi la sauce, ensuite tu dresses la table …  -    Weee !  Je dois tout faire ici dans cette maison, je n’ai pas huit bras !  Et tout ça pour qui même ?  -    Je sais que tes deux sœurs sont où ?  Elles vont me sentir tout à l’heure !   -    Ahhh c’est parce que tu les laisses toujours !  Mais lorsqu’il s’agit de moi, je passe pour une dévergondée !  -    Laisses moi le bavardage comme ça !  Surveille les marmites !  Monsieur Olam Etienne arrive tout à l’heure avec un de ses frères là qui vient d’Europe alors…  -    Et tu fais tout un festin !  Rien que pour eux ?  -    Villageoise !!!  Je te verrai quand tu seras l’épouse de quelqu’un, tu viendras me dire …. J’ai décidai ce jour là de ne pas participer au festin organisé par mes parents avec ces Olam, je trouvais cela inutile, leur causeries et tout le reste m’importent peu ; de toutes les façons, je ne saurais quoi dire ; ce n’était pas vraiment pas mon registre.  Une fois dans ma chambre, je m’offris un petit repos en lisant un de mes romans lorsque j’entendis ma mère cogner à ma porte. J’avais l’habitude de la fermer toujours à clé, ne voulant pas être dérangée.  Elle insista ; j’eus le cœur assez gros et la patte lourde, je lui ouvris. -    Tu fais quoi ?  Viens manger avec nous !  -     J’ai pas faim je vais manger après !  -    Ce n’est pas poli !  Je leur ai dit qu’il n y a que toi qui est là, tes soeurs sont sorties alors, viens quand même faire acte de présence !  -    Tsuiiip !  Aucun répit avec toi !!!  -    Tu dis ça à qui ???  (elle avait ouvert les yeux grands comme ça et me menaça du doigt) Dépêches toi !!!  -    Pffffff !!! Monsieur Olam Etienne et son frère Martin, s’en donnèrent à cœur joie dans le bavardage, surtout le frère aîné; il avait l’art de toujours extrapoler, oh oui !  Je le connaissais bien avec sa manière de toujours tirer de long en large sur les sujets, qui, à la longue finissaient toujours par devenir très ennuyeux.  Son frère Martin, par contre, paraissait plus réservé ; il avait des manières assez fines ; avec son teint foncé et rasé de près, on pouvait deviner qu’il était bien plus jeune que son frère ; la grande différence d’âge était visible, une quinzaine d’années environ les séparait.  Il était assez quelconque, mais très propre et bien mit, sans plus.  Je remarquai qu’il ne manga pas assez, pendant que moi j’avais le nez dans mon assiette, faisant semblant de les écouter, et souhaitant vivement que ça se termine.  Il finit par m’adresser la parole.  -    Reine ? C’est ça ? Je sursautai, il était assis juste à côté de moi, il me posa la question à voix basse ; mes parents et Etienne avaient engagé une vive discussion, ils ne prêtèrent guerre attention à ce que Martin me dit. -    Oui !  C’est mon prénom !  -    Excuses moi,  mais je te sens un peu tendue !  -    Oh non !  Je suis juste… -    Pas dans ton assiette n’est ce pas ?  Crois moi, je le suis aussi tout autant que toi !  Etienne est un gros bavard !!! Je souris, lui aussi, le courant passait bien.  Martin n’était pas le genre rétro, il connaissait la vie, il était toujours très à la mode, ce qui m’impressionnait beaucoup, malgré notre différence d’âge.  A tout juste 30 et moi 19 ans, le conflit de génération n’existait pas ; il aimait ce que j’aimais et vice versa.  Il me fit une cours assidue pendant près de deux mois ; au bout du troisième mois je finis par céder ; à la fin il me plaisait bien.  C’est vrai qu’il n’était pas un canon de beauté, mais ses attitudes et son caractère m’ont séduite au plus haut point.  Nous nous voyions à l’insu de mes parents, et même de son frère Etienne.  Il louait un appartement dans un quartier chic de la ville de Yaoundé ; il m’avait dit qu’il ne voulait pas vivre au crochet de sa famille, il voulait se sentir libre, surtout qu’il venait de trouver du travail, dans une très grande entreprise, en tant que responsable de service, ça lui suffisait.  J’aimais la façon dont il me mettait sur un piédestal,  il me disait toujours que j’étais belle et que j’étais sa reine…  Il m’avoua qu’il avait été ébloui, lorsqu’il me vit apparaitre pour la première fois chez mes parents ; mon kaba sexy que je portais ce jour là lui fit de l’effet ; je lui demandai à quel moment l’avait il ressenti, il me répondit tout juste que non seulement le kaba était mini, mais il laissait découvrir les formes généreuses de mon corps ; il avait pu deviner se qui se cachait en dessous, sans que je ne m’en rende compte, sans oublier que ce kaba était légèrement transparent. -    J’ai pu voir à travers, tes rondeurs, tes seins…  Et en dehors de ce tableau, tes belles jambes ton beau visage et ta bouche pulpeuse, ton teint chocolat, bref j’ai été subjugué par tant de beauté !!! Je n’avais pas eu un grand palmarès en matière de petits copains, juste quelques aventures scolaires qui ne mettaient pas long, maximum deux à six mois.  J’avais déjà eu des relations poussées avec mes partenaires d’alors, mais rien de vraiment très excitant ; j’appréciais, ça se passait bien, mais mon degré d’appréciation n’était pas comparable avec ce que je vivais avec Martin.  Je découvris l’homme dans toute sa libido !  Martin, c’était mon homme, je ne jurais que par lui ; il me faisait tourner la tête à tous les coups, si bien que mon état d’amoureuse se fit ressentir à la maison.  Ma mère ou mon père m’appelait, je ne les entendais pas très souvent, perdue dans mes rêveries, et tout le temps scotchée à mon téléphone avec Martin.  -    Reine ?  -    Oui papa !  -    Qu’est ce qui ne va pas ?  Tu es tout le temps sur la lune !  C’est quoi ?  A chaque fois que je te parle tu sembles perdue ! Et ma mère de conclure. -    Hum !!!  Tes sœurs t’ont sûrement déjà contaminée !!! Je ne tenais plus, je n’étais plus avec eux, je voulais partir de cette maison, vite fait.  Martin me promis une vie de rêve, il m’offrait tout le temps de petits présents, je ne manquais de rien.  Même l’argent de poche il m’en donnait ; je me métamorphosais de jour en jour ; ma mère et même mes sœurs le remarquèrent très vite.  Ma mère m’avait juste lâché un soir. -    J’espère que celui qui te donne tout ça finira bien par t’épouser, sinon ça ne vaut pas la peine tout le cinéma que vous faites là !  Il te berce d’illusions crois moi !!!  Et j’espère aussi que ça ne te déconcentre pas sur tes études, sinon tu es perdue ! Mes sœurs quant à elles étaient juste curieuses, elles mouraient d’envie de connaître mon bel amour, s’amusaient-elles à me le chanter régulièrement.  Anne l’aînée, était en année de maîtrise et Laure en troisième année.  Chacune d’elle avait un copain, chacune se gérait dans ses galères. Elles avaient leurs moments de joie et de peine.  Nous étions assez proches, on se faisait parfois des confidences mais pas à fond ; elles aimaient bien jouer leur rôles de sœurs aînées, ce qui me faisait me retenir tout le temps. -    C’est qui ton bel amour ?  Qui te rend si dingue ? demanda Anne.  -    Oui!  Dis-nous !  Le genre que tu fringues ici dehors !  Il te met en haut on dirait ! Je ne me sentais pas du tout prête à leur présenter Martin, les parents le connaissaient déjà très bien, mais j’appréhendais leur réaction.  Lui-même d’ailleurs ne l’avait pas encore fait auprès de sa famille, je ne les connaissais pas à part son frère Etienne ; il me fit comprendre qu’il le ferait le moment venu, rien ne pressait.  Six mois environ que nous nous fréquentions, nous étions de moins en moins discrets, surtout lorsqu’il venait me chercher après les cours en fin d’après midi, après s’être lui aussi libéré à son travail.  Il s’était acheté une voiture, sa toute première voiture, une Golf V.  Toutes mes camarades de la fac étaient bluffées, je lisais une certaine envie dans leur regard, ce qui me plaisait de temps en temps.  Nous avions prévu de nous faire un petit dîner en amoureux, et de passer un peu de temps ensemble.  Un fois au restau, nous manifestions notre amour par de petits gestes tendres ; il me caressait la joue, les mains, parfois les passaient sous la table et les posait sur mes cuisses. -    Huuum !!!  Ta peau est si douce !  Alors la soirée te plaît ?  -    Oh oui !  J’adore !  Et toi ?  -    Oui c’est cool !  Ecoutes Reine…  Epouses moi !  -    Je…  -    Chérie !  Tu es ma Reine !  -    Je suis d’accord chéri…  Mais …  -    Mais ?  -    Tu sais, je suis encore jeune, étudiante, mes parents… -    J’ai l’intention de te présenter à mes parents, et je suis prêt à affronter les tiens aussi, tout se passera bien crois moi, écoutes, tu auras toujours tout ce que tu désires, je t’en fais la promesse. Nous fîmes l’amour ce soir là, chez lui.  A peine arrivés à l’entrée du salon, nous ne pûmes nous retenir plus longtemps ; il m’ôta et me déchira presque les vêtements, n’en parlons plus de mes sous vêtements ; je me cambrai et m’agrippai contre lui de toutes mes forces.  Je venais de lui dire OUI, j’acceptai de devenir sa femme.

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