Chapitre 1: Brice Taty

Write by Plume Inspirée

Chapitre 1: Brice Taty

 

  Allemagne, Mars 2010... (D’après une histoire vraie)

 

- Tu n’as pas à t’inquiéter chérie je pense que tu réfléchis trop. Tu sais à un moment il faut prendre la vie telle qu’elle se présente et vivre les choses au jour le jour.

 

-(avec des larmes aux yeux) tu ne trouves pas ça bizarre, juste au moment où on commence à faire des projets de mariage tu décides de projeter un retour au pays et de surcroît tu veux t’installer là bas pour longtemps! Que veux tu que je pense face à tout ça bébé 

 

- Mon Désir j’ai la nationalité je peux revenir quand je veux et de toute les façons j’ai toujours été à cheval entre l’Allemagne et le Congo et jusqu’ici cela n’a jamais posé de problèmes. Pourquoi pour ce voyage ci tu en fais tout un problème je ne te comprends pas là!

 

- C’est justement ça ton problème Brice tu ne veux toujours pas comprendre les choses combien même elles sont évidentes. Tu as toujours été été à cheval tu dis? Je suis d’accord être à cheval ce n’est pas pareil que de me sortir un truc du genre je rentre m’installer au pays

 

- Oui il faut bien que je me stabilise et après en avoir parlé avec ma mère , elle me dit que ça sera très avantageux que je lance ma boîte là bas, au moins j’apporterais des solutions qu’ils n’ont pas encore au Congo et c’est le genre d’idée que beaucoup n’ont pas en ce moment là bas sur place alors qu’ici bah cette idée court déjà les rues. Tout ceci n’empêche pas notre relation, tu pourras venir dès que je suis plus stable et voilà!

 

Désira ma petite amie et moi étions ensemble depuis deux ans, c’est bien la première fois en dehors de ma première petite amie, la mère de mon fils, c’est bien la première fois que je durais ainsi en relation avec une fille. J’aimais beaucoup Désira je l’avoue mais j’en avais marre de son obsession à vouloir s’installer avec moi. 

 

Elle m’avait tellement mis la pression que j’avais fini par céder pour ne pas la perdre. Cela faisait donc cinq mois que nous vivions sous le même toit. Et ces cinq mois n’avaient pas été rose je l’avoue parce qu’elle me parlait tous les jours de mariage. De dot, de mariage à l’état civil. 

 

Et moi je lui disais tout le temps « ok chérie nous allons le faire » mais dans le fond je ne me sentais pas prêt pour des engagements. Du coup depuis deux mois je la voyais se préparer à une éventualité de faire un mariage coutumier alors que je ne lui avais jamais dis avec des mots clairs que c’est ce que je voulais.

 

 Pour moi aimer n’était forcément pas lié à se marier ou s’engager on pouvait tout simplement s’aimer et profiter de la vie. 

 

Je suis ingénieur agroalimentaire, j’avais obtenu mon master en France avant de m’installer ici en Allemagne où je travaillais comme ingénieur dans un laboratoire de transformation agroalimentaire.

 

Mais j’avais aussi  un projet depuis quelques années celui de lancer ma boite pour la fabrication des saucisses , des jus, des confitures, des huiles et des savons tout en valorisant les produits de mon Congo natal. Donc après avoir longuement parlé avec ma mère, voici elle était d’accord pour tout financer d’où la raison pour laquelle  je rentrais m’installer au Congo.

 

 Depuis hier quand j’avais annoncé la nouvelle à Désira elle en avait fait tout un problème. Quoi que je n’avais pas encore mis une date à ce voyage qui pouvait bel et bien être dans 6 mois ou même encore plus tard.

 

Je ne me suis pas encore présenté moi c’est Brice Taty.

 

Assise sur l’un des fauteuils au salon, Désira avait l’air  vraiment énervée après cette discussion, m’étant approché d’elle pour essayer de la calmer. Je savais comment m’y prendre avec elle, je connaissais bien  ses points faibles 

 

- Mon Désir tu mélanges tout dans ta tête je pense! et tu as tellement peur que je te trompe voilà pourquoi tu perds ton objectivité mais essayons de mieux analyser les choses tu veux?

 

Je m’étais approché encore mieux d’elle et j’avais passé  mes mains dans ses cheveux, je dirais plutôt dans son tissage. Désira était le genre de fille qui passait tout son temps à prendre soin d’elle, tissage chic, ongle posé long et chic, maquillage bien soigné, vêtements de grande marque. Tout ça je pouvais le lui offrir non pas parce que j’étais un bosse mais plutôt parce que j’étais le fils d’une boss lady. 

 

Ma mère, une grande femme d’affaire  et aussi dans la politique depuis un moment. Mes sœurs et moi ne manquions de rien. Sauf que moi à la différence de mes sœurs, j’aimais aussi travailler et gagner ma vie de mes propres forces. 

 

Désira qui était en colère se tournait vers moi:

 

- Tu sais je ne sais plus quoi penser de notre relation car je ne me vois pas m’installer au pays. Je n’ai pas encore les papiers donc je ne me vois pas aussi faire un tour d’ici là! je suis comme dans une impasse bébé. Toi tu peux te permettre tout vu la position sociale de ta mère. Mais moi? Mes parents se sont battus pour que je vienne en Europe et tu veux que je reparte encore au Congo sans même avoir des papiers ici?

 

A vrai dire je ne comprenais pas très bien le malaise de Désira, c’est moi qui devais rentrer au pays, est ce qu’elle était obligée aussi de me suivre? Moi en faisant mon projet je ne l’avais même pas considéré dedans, mais je ne pouvais pas dire ça tout sec à une fille avec qui je partageais ma vie. Alors je lui répondais dans un sens qui l’arrangeait , étant  un homme je savais ce que les femmes aimait entendre

 

- Et c’est justement ça qui te fait manquer d’objectivité tu restes figée sur ces problèmes et tu te dis que c’est forcément une mauvaise idée. Je vais te poser une question simple, ça ne te ferais pas plaisir que ton mari soit un grand chef d’entreprise? Mon Désir regarde la réalité en face tu pourras tranquillement vivre la vie que tu rêves , vêtements de luxe, cheveux chers, toujours classe, prendre des vacances. Mais pour ça il faut bien que je me pose et la meilleure solution reste le pays. Ça sera plus rentable tu vois?

 

Je sentais que Désira baissait peu à peu sa garde alors je continuais,

 

- Je sais qu’à tes yeux j’ai la tête d’un dragueur qui ne saura pas se tenir bla-bla-bla mais je veux que tu sois sincère avec moi, en dehors de mon apparence qui peut très vite faire croire que je suis un dragueur, t’ai je tromper en deux ans de relations?

 

Désira souriait puis me lançait le coussin qui était sur le fauteuil 

 

- Blagueur va! Ne confond pas je ne t’ai jamais attrapé avec tu ne m’as jamais trompé hein

 

- Donc je te trompe mais tu ne m’attrape pas? Hum toi Désira Mfouti la fille très affairée celle qui a des caméras partout sérieux?

 

Elle s’était mise à rire et moi aussi, j’avais pu calmer la situation et ramener une atmosphère de paix entre nous. 

 

Désira s’était dirigée dans la cuisine et je l’avais rejointe, on se met à papoter un peu sur ses histoires de famille avec ses sœurs et tout.

 

- Tu sais ya Patricia n’aime pas le chéri de Sandra elle dit que c’est un galéreur le type 

 

- Kiekiekiekiekie mais ta sœur là aussi pourquoi elle est comme ça! Non mais franchement comment elle peut traiter le gars de galereur! C’est bien le congolais avec qui on l’a croisé la dernière fois que nous étions à Paris là? 

 

- Oui c’est lui Kiekiekiekiekie

 

-Mais le type il bosse non? Je pense même qu’il bosse dans la même boîte que le fils à ma tante un truc du genre en tout cas 

 

- Oui il bosse mais il partage un loyer avec son frère et donc pour yaya ce n’est pas normal, mais seulement Sandra veut s’installer avec son chéri 

 

- Moi je trouve qu’il n y a pas de mal à ça. Je veux dire il ne faut tout de même pas vivre au dessus de ses moyens si l’argent qu’il gagne ne lui permet pas de prendre un loyer tout seul bah il peut le partager avec un frère et si ta sœur veut s’installer il n’y a pas de soucis ils ont bien chacun sa chambre non? Je veux dire le gars et son frère 

 

- Oui c’est un appartement de deux chambres et même l’autre frère y vit avec sa copine 

 

- Tu sais Mon Désir, perso je n’aime pas les gens qui vivent au delà de leur moyens et j’apprécie de tels gars qui assument qui ils sont et ne font pas des choses pour impressionner car ici en Europe plein de gens font tout pour impressionner

 

Je le pensais vraiment ce que je venais de dire. Je n’avais peut être pas connu la galère parce que j’étais né dans une famille qui m’offrait tout mais je n’aimais pas les gens qui avait la fâcheuse habitude de faire fausse impression et se présenter tel qu’ils n’étaient pas en réalité.

 

 D’ailleurs je connaissais un peu ce que c’était que vivre avec de moyens modestes parce que mon père à la différence de ma mère, lui il vivait avec des moyens très modestes. Enseignant de sa profession, il était un homme intègre qui ne vivait pas au-dessus de ses moyens.

 

Chez mon père, ce n’était pas le grand luxe comme chez ma mère. Malgré la séparation de mes parents ou même les gros moyens de ma mère, mon père et moi étions très proche.  

 

Je savais cependant que ma belle famille si je peux déjà les appeler ainsi, la famille de Désira aimait beaucoup les grandes impressions. Ils étaient pourtant pas riches mais le souhait des plus grandes filles de cette famille était que leurs petites sœurs se trouvent des mecs riches. Ce qui faisait que pour eux j’étais la crème de la crème avec la position qu’occupait ma mère. 

 

Aussi curieux que cela pouvait paraître je savais qu’il n’y avait pas que l’amour qui retenait Désira dans ma vie , c’était une croisée entre l’amour et l’intérêt. Mais tout ça n’avait pas beaucoup d’importance pour moi.  Je ne projetais pas de toute les façons ma vie avec une femme à long terme.

 

On parlait de tout et de rien avec ma chéri, puis j’avais reçu un appel:

 

- Attend je reviens je prend cet appel c’est maman

 

- D’accord chéri 

 

Je m’éloignais un peu jusqu’à sortir carrément de la maison pour répondre à mon appel au balcon du devant 

 

- Oui maman

 

- Brice ça va?

 

-Oui maman et toi? 

 

- Ça va aussi. Dis moi tu peux m’envoyer tout de suite ton business plan là je suis en face d’un de mes amis qui s’y connais bien aussi dans le domaine et on essaie déjà de voir la faisabilité de la chose et donc il veut mieux comprendre ton projet 

 

- D’accord maman je te fais un mail là de suite 

 

- Ça marche 

 

Ma mère était prêt à tout quand il s’agissait de moi, normal, j’étais son fils aîné. Nous étions trois enfants du côté de ma mère, dont moi l’aîné, ma sœur qui vient après moi, Dominique 24 ans elle vit en France et notre benjamine Cathy, 13 ans.

 

 Le père de Cathy, un homme marié  donc Cathy ma petite sœur était le fruit d’une relation extra conjugale. Son père, tonton Alfred, un homme politique que maman avait rencontré dans son milieu politique. Bien que marié, le monsieur entretenait encore une relation avec ma mère.

 

Dominique et moi avons le même père. Mes parents s’étaient séparés alors que je venais d’avoir mes 12 ans, Dominique avait à peine 1 ans. 

 

5 ans avant la naissance de Dominique, ma mère venait d’avoir un poste au cabinet d’un des ministres de mon pays. L’une des sœurs de ma mère avec qui j’étais très proche m’expliquait que les bruits courraient comme quoi c’était suite à une infidélité de ma mère avec le ministre. Il paraîtrait même que ma soeur Dominique ne serait pas la fille à mon père. 

 

Aujourd’hui j’avais 35 ans, donc 23 ans depuis que mes parents s’étaient séparés et j’avais toujours vécu avec ma mère. Mon père un homme très peu bavard ne me disait jamais rien sur les raisons de leur séparation avec maman. 

 

Mais j’entretenais une très bonne relation avec mon père contrairement à ma sœur Dominique qui avait pris l’habitude de considérer notre père comme trop pauvre. Même si elle ne le disait pas tout haut, sa façon d’être distante avec lui et nos demi frères le montrait bel et bien.

 

 

Toujours là debout au balcon entrain de parler avec ma mère au téléphone, Désira qui s’impatientait, venait de pousser la porte de l’appartement, elle me faisait des signes comme pour dire dépêche toi je t’attends

 

Je souriais juste pour répondre à Désira mais entre temps je parlais à ma mère 

 

- D’accord maman je le fais de suite. Au fait tu as pu avoir Nic, elle me disait qu’elle veut changer de ville.

 

- Oui je l’ai eu ce matin, je vais la faire un virement bancaire d’ici la fin de la semaine mais je veux d’abord finir avec ton projet. Tu vois?

 

- Ouais je comprends. Bisous maman je t’aime 

 

- Je t’aime aussi mon chéri 

 

Après cet appel de ma mère, je me sentais embarrassé. Comment dire à Désira ce qu’on venait de conclure avec ma mère là maintenant? Je savais que cela risquait de soulever une autre discussion, alors je souriais comme si de rien était et j’attrapais Désira par la taille pour l’attirer vers l’intérieur de la maison en refermant la porte derrière nous. 

 

Concentrés devant Greys anatomie, Désira et moi, j’en profitais aussi pour envoyer un mail à ma mère avec mon business plan en pièce jointe. Puis je faisais un message whatssap à ma soeur 

 

- Coucou Amor mio t’es là ?

 

- Oui mon chouchou ça va?

 

- Ouais cool au fait si t’as des colis à faire à Cathy prépare les déjà car mon plan a changé avec maman. Ce n’est plus un simple projet maintenant c’est concret dans moins de trois semaines je rentre au pays.

 

- Super. Je suis très contente pour ton projet donc maman dit que c’est un bon plan alors? Mais au fait dis moi tu fais comment avec ta maison tu libères?

 

- Ouais maman est excitée à propos du projet elle dit que ça sera une belle réussite. Elle en a parlé à des potes à elle et ça promet selon eux. Bon pour la maison, non je ne pense pas libérer. En fait je ne sais pas vu qu’il y a Désira qui est là je suis un peu coincé je ne sais pas comment lui dire de libérer 

 

- Hum hum bah je savais bien que cette affaire de vous installer ensemble compliquerait les choses. Mais bon ce n’est qu’une légère dépense de plus que tu peux encore supporter un trimestre pour voir car qu’on le veuille ou pas si ton projet au pays ne donne pas tu seras bien forcé de rentrer non?

 

- Lol sorcière pourquoi veux tu que ça ne donne pas! Tchuiiip 

 

Ma petite sœur était un peu comme ma pote on se disait tout sans tabous et on aimait se taquiner.

 

- Je dis ci je dis rien hein moi! Bon elle n’est pas mauvaise Désira je l’aime bien même si je pense qu’elle t’aime aussi pour l’argent 

 

- Je suis à terre tu es vraiment une sorcière toi Nic!

 

- Bon je ne dis pas qu’elle ne t’aime pas mais le truc c’est qu’en vérité elle est une fille matérialiste en tout cas elle vient d’un milieu matérialiste. Tu sais je suis allée à une fête ici à paris et il y avait sa grande sœur je crois Sandra ou un prénom du genre 

 

- Ah oui Sandra sa grande sœur je vois

 

- Donc celle là, elle ne savait pas que j’étais ta sœur et elle faisait des éloges sur le gars de sa sœur qui serait le fils d’une femme politique bla bla bla que le gars donc son beau frère s’occupe bien de sa sœur et là ils vont même bientôt se marier, elle lance le prénom de sa sœur Désira puis c’est là que je fais mieux attention qu’elle se ressemble beaucoup avec ta Désira 

 

- Mdrrrrrrr je vois! Mais bon ce voyage est aussi une façon de souffler parce que je n’en pouvais plus d’écouter Désira parler de dot tout le temps avec ses copines au téléphone 

 

- Mdrrrrrrrr genre tu es leur gros poisson quoi! Elle a ramassé cette histoire de dot là où qui l’as même dit que tu veux te marier? Bon peut être que c’est ce que tu as aussi dit à la pauvre fille hein qui sait?

 

- T’es folle Nic! Moi dire à une fille que je veux me marier pfff!

 

Alors que je ne prêtais plus attention à greys anatomie qui nous captivait tant Désira et moi. C’est là que Désira l’ayant remarqué, était venu s’asseoir sur mes genoux et m’avait pris le téléphone des mains pour le déposer sur l’accoudoir du fauteuil 

 

- Bébé tu sais que je n’aime pas quand tu es trop collé à ton téléphone alors qu’on passe du temps ensemble?

 

- Je sais Mon Désir je sais. Excuse moi mais je parlais à Nic

 

- Hum mais elle peut attendre hein ma chère belle sœur. Au fait dis moi maman te parlait de quoi tout à l’heure 

 

Je détournais la dernière question par un:

 

- Rien de spécial

 

Puis ne lui laissant pas le temps de continuer sur le même sujet je lançais une autre phrase,

 

- Dit Mon désir on commande ou on sort se faire un resto?

 

- On sort ça va nous faire du bien

 

- Ok mais promet de ne pas t’arrêter devant la vitrine d’un magasin s’il te plaît 

 

- Kiekiekiekiekiekie

 

Désira éclate de rire. En la voyant rire je me rendais compte de combien cette fille pouvait être d’une très bonne compagnie. Désira était très gentille et très joviale aussi. Je l’aimais bien. 

 

——

 

Après le resto, nous étions de retour vers 20 heures. J’avais téléchargé un document pdf qui parlait de nouvellles technologies agroalimentaires c’est sur ça que j’allais passer une grande partie de ma nuit.

 

- Mon désir je vais travailler cette nuit tu sais je t’avais dis pour mes cours en ligne?

 

Je prenais aussi des cours en ligne sur la transformation des fruits, jamais me former. Je n’étais pas le genre classique fils de riche, j’étais un bosseur!

 

- Oui chéri. Le volume de la télé va te déranger?

 

- Non du tout! 

 

Je déposais une bise sur la joue de Désira avant de m’installer dans dans mon coin bureau. Je m’étais aménagé un coin au salon où j’avais mis ma station de travail deux écrans. Ce coin était là où je passais mon plus grand temps quand j’étais  à la maison. 

 

Deux heures plus tard, j’avais envie de prendre une pause alors je venais de prendre mon téléphone pour lire des messages.

 

Je commençais par celui de Dorcas ma petite sœur du côté paternel. Mon père avait eu deux enfants avec sa nouvelle femme: Dorcas et Karl des jumeaux ils avaient 20 ans et ils étaient à la fac à Brazzaville.

 

- Yaya bonsoir s’il te plaît trouve moi quelque chose je galère trop 

 

Je ne faisais aucune différence entre mes cadets, il était vrai que Dominique était comme ma meilleure amie en plus d’être ma petite sœur mais ce n’était pas parce qu’elle était de même père et mère que moi. Non, c’était plutôt parce qu’elle et moi avions toujours vécu ensemble. Mais j’aimais autant mes demi frères. 

 

- Bonsoir ma pupuce ok je vais te faire un western lundi à la pause. Au fait dis au vieux que je rentre d’ici la fin de ce mois

 

- Youpiiiiiiiiii pour combien de temps yaya?

 

Comme c’était  dans mes habitudes de partir tout le temps au pays alors ma soeur n’était pas étonnée de recevoir un tel message .

 

- Pour longtemps en tout cas j’ai un projet je vais mieux vous expliquer sur place. Tu veux que je te rapporte quelque chose de particulier?

 

- Oui yaya un ordinateur portable parce que je n’en peux plus de devoir partager le même que Karl surtout que nous n’avons pas le même emploi du temps tu vois?

 

- Oui oui je comprend. Demande à Karl de m’écrire pour me dire ce qu’il veut. Comment va maman Eliane?

 

Maman Eliane la femme à mon père et moi avions une très bonne relation 

 

- Maman va bien, elle est à dolisie pour faire les tubercules 

 

- Ah ok je vois. Karl fait quoi sinon?

 

- Il dort déjà, demain il sert au culte 

 

- Ah ok.

 

Je ne tirais jamais en longueur les histoires de culte et autre. Je ne m’y connaissais pas. J’aurais aimé avoir une relation cool avec mon petit frère car il était le seul frère que j’avais mais ce n’était pas trop le cas. L’église était son centre d’intérêt principal. J’aimais beaucoup mes demi frères Karl et Dorcas mais la vérité était que nous n’avions pas grandi dans le même genre de milieu nous n’avions pas les mêmes centre d’interêt.

 

Seulement en tant que grand frère je me devais toujours d’être ouvert pour qu’ils n’aient pas de mal à m’approcher et jusqu’ici j’avais réussi à le faire. Ce qui faisait que Dorcas et Karl n’hésitaient jamais à me poser des problèmes.

 

- Et toi tu n’iras pas au culte demain?

 

- Si j’irais mais je commence à 9 heures alors que Karl doit y être à 7 heures.

 

- Vous n’êtes plus dans votre église de Ouenzé là?

 

- Si toujours. Nous y sommes tous. Mais Karl est à la chorale, il doit y être avant le début du culte. Ce qui fait qu’on ne va pas ensemble.

 

- D’accord je vois.

 

- Comment va Ya Désira?

 

- Elle va bien elle suit la télé 

 

- Ok je l’aime bien elle est très gentille. Elle m’avait écrit la dernière fois et c’était plaint du fait que je ne l’écrivais pas souvent

 

- Mdrrr bah faut l’écrire souvent alors!

 

- Oui je le ferais plus souvent yaya. Bon je dois me déconnecter. Je t’aime yaya chéri 

 

- Yaya t’aime aussi ma puce.

 

Après cette pause je me replongeais dans mon travail. Il etait minuit quand Désira qui avait fini de suivre la télé était venu me faire une bise avant d’aller dormir 

 

- Moi je file dormir bébé 

 

- Bonne nuit Mon Désir 

 

———

 

Le lundi vers 11 heures, alors que je j’étais au boulot, Désira  m’avait fais un message pour savoir si on déjeunait ensemble à la pause 

 

« Coucou bébé on déjeune ensemble ce midi? »

 

« Non je dois faire une course en banque pas possible »

 

« Hum ok! »

 

Désira était venu plaintive j’étais habitué à ça. Elle disait ok mais elle avait envoyé un emoticone triste, je lui avais tout de même répondu par un cœur puis je me déconnectais car je devais me rendre au laboratoire tout à l’heure pour un contrôle de production avant l’heure de la pause. 

 

A la pause je filais en banque faire un western à ma petite sœur Dorcas, il y avait une assez longue file d’attente ce qui m’avait pris la moitié de ma pause. 

 

Au sortir de là, je m’étais pris un sandwich que j’allais manger au bureau. 

 

Une fois de retour au bureau j’appelais la petite pour lui transmettre le code du transfert que j’avais fait pour elle. 

 

- D’accord yaya c’est bon

 

- C’est 80 milles francs que tu vas retirer je pense avec des pièces 

 

- D’accord yaya. J’avais dis à papa que tu rentres il a dit c’est bien il t’attend 

 

- Kiekiekiekiekie

 

Je ne pouvais m’empêcher de rire mon père n’était pas un homme très bavard en effet. Du coup c’était la seule réponse possible de sa part dans ce genre de cas.

 

- Allez ma puce fais moi signe quand t’as pu récupérer l’argent ok?

 

- Ok yaya là je vais déjà au western du marché puis je te fais signe. 

 

... Aux environs de 16h...

 

« Coucou yaya merci j’ai reçu l’argent »

 

«  C’est bon ma puce on s’écrit plus tard je travaille là! »

 

« Coucou mon chéri comment veux tu ton billet que je t’envoie les sous pour que tu prennes un billet là bas ou bien que je te prenne un billet ici puis je t’envoie juste un billet électronique » 

 

C’était un message de ma mère. Le truc avec elle c’était qu’elle était très enthousiaste. Depuis qu’elle avait appris cette histoire de voyage elle ne parlait que de ça.

 

« Hum maman doucement toi aussi. Le billet je peux toujours le prendre à quelques jours du voyage je n’ai même pas encore retenu une date »

 

« Eh mais toi tu penses que les choses vont t’attendre ou quoi? J’en ai parlé avec Alfred et il m’a dit qu’il y’a un local libre qu’il voit souvent au centre ville vers park’n shop tu vois le secteur? Non loin de la tour Nabemba »

 

« Maman pas si vite on en reparle au calme ok? »

 

Aussitôt après avoir reçu mon message, elle essayait de me téléphoner, le problème avec ma mère c’était son obsession, quand elle voulait de quelque chose, elle ne te permettait pas d’avoir ton avis. 

 

Elle venait de faire un autre message

 

- Je te rappelle plus tard je suppose que tu es au boulot.

 

Hum cette femme franchement! Après avoir lu le dernier message de ma mère, cette fois ci, je jetais un coup d’œil rapide aux statuts que Désira venait de publier:

 

<< La confiance est un luxe qu’il ne faut plus se permettre d’avoir>> 1er statut

 

<< Certaines personnes prennent notre amour pour acquis c’est triste!>> 2e statut  

 

<< Je comprends tout maintenant>> 3e statut 

 

Je me décidais de répondre à ces statuts histoire de la taquiner car je savais que Désira était le genre à mettre n’importe quoi pour provoquer n’importe qui sur son statut et donc généralement je ne me posais pas beaucoup de questions sur ce qu’elle avait l’habitude de mettre sur ses statuts 

 

« Heureusement que tu as un chéri comme moi pour te faire oublier tout le reste du monde »

 

Elle venait de lire mon message mais elle ne me répondait pas, je ne savais pas s’il fallait que je m’inquiète parce que ça ne lui ressemblait pas.

 

Elle était là en ligne mais ne me répondait toujours pas. C’était encore quoi le problème?

  
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