Chapitre 1: Enfance

Write by Cornelie

« Marie, femme pieuse »

Résumé

C’est l’histoire de Marie une jeune fille qui après une rencontre personnelle avec Jésus va essayer de conformer sa vie à ce que Jésus son modèle prône. Malgré de multiples défis sur son parcours, elle demeurera fidèle à ses convictions, envers et contre tout. Sa récompense sera grande.  


Chapitre 1 : Enfance

Fille unique de Constant et Nadine, je suis Marie Tshilombo. Née le 15 août 1990, mes parents m’ont nommé « Marie » parce que je suis née le jour de la fête de l’assomption et pour des catholiques fervents comme eux, c’était un signe du destin. Ma mère m’a raconté que lorsque je suis née, je ne respirais pas. Le médecin qui l’a fait accouché m’a tapé plusieurs fois mais je ne réagissais pas. Ma mère tremblait et priait dans son cœur pour que je vive. Heureusement quelques minutes après, finalement j’ai poussé mon premier cri et ce fut le soulagement et la joie. 

Nous vivons au quartier Salongo dans la commune de Lemba dans la ville de Kinshasa la belle. Mon père Constant Tshilombo Katumba, professeur d’économie à l’Université de Kinshasa communément appelée « UNIKIN » avait acquis une maison de trois chambres, salon, cuisine, vérandas (devant et derrière la maison), parking lorsqu’il était étudiant en fin de cycle et il épurait la dette d’achat de la maison petit-à-petit. 

Ma mère Nadine Palata était une commerçante de pagnes. En plus de prendre soin de la maison, de mon père et de moi, elle achetait des pagnes à prix de gros pour les revendre en détail. Elle aimait aussi beaucoup les bijoux qu’elle collectionnait d’ailleurs. Elle avait une grande boîte à bijoux où elle les conservait et j’aimais bien l’ouvrir et jouer avec ses nombreux bijoux rêvant du moment où je serais grande et où je pourrais tous les porter avec élégance. 

La vie en famille était belle et remplie de rires et d’amour. Chaque soir au retour du travail de papa au bord de sa mercredes grise, je me précipitais vers lui en lui disant : « papa, tu m’as gardé quoi ? » et lui me prenant dans ses bras « ma princesse, je t’ai gardé moi-même » Il me regardait en ouvrant grand les yeux et je rigolais parce qu’il essayait de me faire peur. Puis il me sortait d’une de ses poches soit des bonbons soit des chocolats et j’étais encore plus contente. Et ma mère de dire « Constant je t’ai déjà dit que tu vas finir les dents de cet enfant avec toutes ces sucreries. Elle aura la carie » Et lui de dire « maman oooo laisse-moi gâter ma fille. Chez nous, on n’a pas les problèmes de dent donc laisse nous ooooo, jalouse !!!!! » Et on rigolait tous les deux.

Une chose aussi pour laquelle on aimait bien se moquer de maman. Souvent maman avait l’habitude de bailler en ouvrant grandement la bouche et cela faisait un grand bruit alors moi je m’écriais « maman tu vas avaler une mouche » et papa lui disait « villageoise oooooo, c’est comme ça qu’on baille dans ton village du Bas-Congo ? Ici c’est la ville, il faut mettre la main devant la bouche » et on riait tous les trois. 

Maman étant fille unique et orpheline, je n’ai connu personne du côté maternel. Papa était le cadet d’une famille de douze enfants dont sept garçons et cinq filles. Mes oncles et tantes paternels étaient dispersés dans le pays et d’autres étaient à l’étranger. Ceux qui résidaient à Kinshasa passaient souvent nous rendre visite et ils reprochaient souvent à ma mère de ne pas avoir donné d’autres enfants à mon père car chez les luba « on aime beaucoup les enfants ». Ma mère était souvent triste de ces remarques mais essayait de me le cacher. Certes je rêvais d’avoir des petits frères et sœurs mais après avoir demandé plusieurs fois à mes parents, j’ai fini par m’y faire. 

Mes parents étant des gens très sociaux, ils recevaient beaucoup de visiteurs les week-end et la table était toujours bien garnie en nourriture de toute sorte : légumes, poissons, viandes, plantains, fufu … il y avait toujours des casiers de bières et de jus à la maison pour bien recevoir les gens. Maman m’a appris dès que j’ai eu l’âge de 8 ans comment ouvrir une bouteille de boissons et comment servir dans un verre et je le faisais avec un tel plaisir. Il arrivait aussi que des cousins et des cousines viennent passer des grandes vacances à la maison. La maison était alors remplie de bruits et d’animation. On jouait sur la cour avant de la maison ou même dans l’avenue. Il faut dire que le quartier Salongo était un quartier de l’élite de classe moyenne construite sous forme de grande citée avec plusieurs maisons identiques (en dehors de la couleur des portails), des avenues avec des caniveaux, des terrains de jeux communautaires pour les enfants et un service d’hygiène chargé de la propreté du quartier.  La plupart des enfants du quartier allaient dans de grandes écoles et parlaient tous le français et quelques rares le lingala (l’une des quatre langues nationales du Congo démocratique). Les enfants des autres quartiers aimaient bien se moquer des enfants de Salongo en les appelant « bana ya français » (c’est-à-dire les enfants du français). Moi je parlais bien français et aussi lingala parce que maman aimait bien parler cette langue vu qu’elle était origine du bas-congo. Mon père était de la tribu Luba du Kasaï (situé au centre du Congo) et il me parlait de temps en temps en Tshiluba. 

La routine à la maison consistait, après un petit déjeuner copieux pris vers 6h30, à aller à l’école pour moi accompagnée par mon père dans sa jolie mercedes avant d’aller à l’Unikin. Maman restait à la maison ou pouvait sortir pour aller acheter sa marchandise. 

Un incident qui m’a marqué dans mon enfance : un jour alors que j’avais l’âge de dix ans j’étais au salon entrain de regarder des dessins animés à la télévision « Rahon l’enfant des âges farouches » et « tortues Ninja », les parents étaient entrain de causer dans la cour arrière de la maison, un homme est apparu dans le salon, a pris le couloir menant aux chambres et après cinq minutes est ressorti aussi rapidement qu’il était entré. J’ai cru à un moment que j’avais rêvé parce qu’il est passé sans rien dire en entrant et en sortant. J’ai appelé les parents qui sont venus au salon et je leur ai raconté ce qui venait de se passer. Directement mon père est sorti de la maison pour voir s’il pouvait apercevoir le monsieur qui était déjà parti. Ma mère est entrée dans leur chambre et a constaté que sa boîte à bijoux avait disparu. Elle a crié, papa et moi avons accouru et on l’a trouvé entrain de pleurer en disant « mes bijoux oooo mes bijoux ». Elle était tellement triste et moi également.  Papa a essayé de la calmer en lui disant « ce n’est que le matériel Nadine, on pourra acheter d’autres » et elle répondit « mais c’était une façon pour moi d’économiser. Il y en avait pour des millions en bijoux et je comptais offrir ces bijoux après à ma fille ». Après quelques jours de tristesse, maman a retrouvé le sourire. Ses amies de l’église lui ont dit que c’était mieux qu’il ait volé des bijoux plutôt que de prendre une vie. Certainement un grand malheur allait arriver à la famille et les bijoux ont été pris en échange.

Marie, femme pieuse