****Charles*****

Je range mes dossiers et regarde ma montre qui affiche déjà 23 heures. Je me hâte de prendre mes clés et de contrôler que tout est ok avant de tout fermer derrière moi et de rejoindre le parking. Je traverse Libreville et arrive en moins de 20 minutes chez moi. Le gardien m’ouvre le portail et je le salue en descendant de la voiture. Il m’informe que ma future ex-femme Inès a tenté d’entrer de force chez moi en début de soirée mais qu’il lui en a refusé l’accès. Je m’occuperai personnellement de cette folle. Je lui souhaite une bonne soirée avant d’entrer dans la maison. Je passe par la cuisine où je vois le plat cuisiné par la ménagère pour moi dans le four. Je souris satisfait car j’ai une faim de loup. Je monte à l’étage rapidement et m’engouffre dans la salle de bains après avoir posé mes affaires sur le lit. Je ressors de là quelques minutes plus tard et rejoins la cuisine. Je réchauffe les plats au micro-onde et pose tout dans un plateau avant de rejoindre la salle de séjour. Je m’installe devant la télévision et appelle ma sœur.

-« Allo »
-« Bonsoir Nessa. Ca va ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca va ne t’inquiète pas »
-« Et les enfants ? »
-« Ils sont déjà couchés »
-C’est bien alors »
-« Et ton mari ? Tes enfants ? »
-« Tout le monde va bien par la grâce de Dieu »
-« C’est une bonne nouvelle en tout cas »
-« J’ai eu maman au téléphone »
-« Mmmh »
-« Charles arrête ce que tu fais là »
-« Faire quoi ? »
-« Elle n’arrête pas de pleurer. VA la voir s’il te plaît »
-« J’en ai aucune envie »
-« Charles…. »
-« Elle peut pleurer toutes les larmes de son corps. J’en ai rien à cirer »
-« ...... »
-« Je reverrai son cas le jour où ma fille acceptera de me voir tout comme sa mère »
-« Ok »
-« …. »
-« Tu n’as toujours aucune nouvelle ? »
-« Non »
-« J’aurai certainement dû plus te soutenir »
-« Non c’était à moi de faire entendre mes choix. J’ai laissé maman s’en mêler et voilà où j’en suis »
-« Je suis malgré tout désolée »
-« …. »
-« Tu avais besoin de moi et je n’étais pas là »
-« Bonne nuit Nessa »
-« Ok. Bonne nuit »

Je raccroche et pose mon téléphone sur la table basse du salon. Je me souviens que le détective privé que j’ai mis aux trousses d’Annick m’a laissé une enveloppe ce matin mais j’avais tellement de boulot que je n’ai même pas pu l’ouvrir. Je monte à la chambre la récupérer dans mon sac avant de redescendre au salon. Je trouve des photos d’Annick et d’Anaelle souriantes. Je me mets à sourire tout seul même en les voyant si heureuses. Mon sourire se fige et disparaît automatiquement lorsque je vois un homme attraper Annick à la taille et sur une autre photo je le vois l’embrasser. Je prends une gorgée de mon verre de scotch et j’envoie finalement tout valser contre le mur. Je paie amèrement mes choix passés. Le prix est vraiment lourd. Je n’ai même pas la force de regarder le reste des photos que e préfère monter me coucher pour essayer d’alléger le poids de ma douleur.
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Le lendemain

Je me suis levé du très mauvais pied ce matin et ne suis pas du tout d’humeur. Je me cache derrière mes lunettes de soleil et m’installe à mon bureau. Je reçois mon premier rendez-vous et on met deux heures de temps avant de se séparer. Je travaille sur un grand projet actuellement et je dois envoyer mon directeur d’achat sur place pour analyser les terrains et rencontrer nos potentiels concurrents et surtout notre client. Je dois faire un point avec lui dans la soirée d’ailleurs par rapport à cela.

Lorsqu’il est midi ; je passe chercher les enfants au lycée et les invite au restaurant. Ils sont contents de passer ce moment avec moi. Surtout que nous sommes entre hommes. Un serveur passe prendre nos commandes et alors que Thierry me raconte son devoir de biologie de ce matin, je vois Annick entrer dans le même restaurant accompagnée de trois hommes et deux femmes. Je les entends rigoler avant qu’on ne les installe à une table. Je ne suis presque plus ce que les enfants me disent car je suis obnubilée par Annick. Je veux bien me lever et l’amener loin d’ici mais je ne peux tout simplement pas faire ça au risque d’avoir des problèmes avec la justice.

******Flashback******
Annick a débarqué à mon travail il y a quelques mois déjà. Elle était en furie. Je lui ai proposé de s’asseoir mais elle a décliné l’invitation.

-« Annick ? Mais que fais-tu là ? »
-« Tu veux me faire croire que tu ignores réellement la raison de ma présence ici ? »
-« Je crois avoir une idée »
-« Je ne veux plus que tu t’approches de ma fille et encore moins de moi »
-« Tu ne peux pas faire ça »
-« Vraiment ? »
-« Tu ne peux pas m’empêcher de voir ma fille »
-« Ta fille ? Lol ! Mais quelle fille ? »
-« Arrête d’être si sarcastique Annick. Ca ne te va pas »
-« Tu es vraiment un minable Charles. Anaelle n’est pas ta fille. Tu l’as reniée alors que j’étais enceinte ; Ton nom ne figure pas sur son acte de naissance. Tu n’es rien pour elle à part un vulgaire inconnu. Tu n’es rien du tout tu m’entends. Je ne veux pas de toi dans sa vie »
-« …. »
-« Tu es nuisible et tout ce que tu touches se détruit. Je refuse que tu fasses du mal à mon bébé »
-« ……. »

Elle fouille son sac et me tend un document.

-« Qu’est-ce que c’est ? »
-« Une ordonnance restrictive »
-« Quoi, Mais à quoi tu joues ? »
-« Tu as donné tellement de pouvoir à ta garce de femme qu’elle se permet de venir agressée ma fille ? » hurle-t-elle
-« Quoi ? Mais de quoi tu parles ? »

C’est comme ça que j’ai appris ce qu’Inès a fait à Anaelle. Je suis honteux et ne sais pas quoi faire. Inès vient de réduire mes plans de me rapprocher de ma fille.

-« J’ai pris les mesures nécessaires pour ne plus que tu te rapproches de ma famille. Si je te vois tourner autour de nous je n’hésiterai pas à te mettre en prison. Crois-moi »
-« Tu n’oserai pas faire cela ? »
-« Tente-moi et tu verras »

Annick me traite comme un vulgaire criminel aujourd’hui et tout cela à cause d’Inès. Elle va me le payer celle-la.

Fin du flashback
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Je suis réuni avec mon directeur des achats dans mon bureau afin de faire le point sur son prochain voyage.

-« Alors où en sommes-nous ? »
-« J’ai tout préparé Charles. J’ai pris la réservation au nom de l’entreprise car je t’avoue que je suis inquiet de devoir partir et laisser ma femme enceinte et presqu’à terme toute seule. En plus, j’ai eu l’information que la société MARCOTEX envoie un deuxième membre sur le terrain »
-« Ah bon ? »
-« Oui. Je me suis renseignée sur cette personne d’ailleurs et elle est très compétente »
-« Parfait alors »
-« D’ailleurs là tu as les noms de tous les participants »
-« Fais-moi voir la liste stp »

Il me la tend et je la parcoure jusqu’à un nom qui me fait battre le cœur.

-« Tu as reçu la confirmation de toutes ces personnes »
-« Oui Charles »
-« Parfait »
-« ……. »
-« Finalement reste auprès de ton épouse. J’irai moi-même sur place »
-« Tu en es-sûr ? »
-« Oh oui »

Je le libère et m’assois sur mon siège. Annick fait partie de la délégation et représente la société MARCOTEX. A nous deux ! C’est au Gabon qu’elle vient me faire la longue bouche. Je verrai comment elle fera au Bénin. Je prends mon téléphone et confirme mon billet d’avion après de la compagnie aérienne et ma réservation auprès de l’hôtel après m’être assurée qu’Annick descendrait dans la même. A nous deux maintenant.