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e m'appelle Caroline et voici mon histoire.

Je suis née dans une famille modeste, ni pauvre, ni riche. Nous mangions à notre faim et j'allais au collège. J'ai deux frères et une sœur.

 

C'est au collège que j'ai fait la connaissance de Guillaume et nous sommes devenus des amis. Mais Malheureusement Guillaume était issue d'une famille très pauvre. Son père était décédé et sa mère vendait des beignets pour nourrir Guillaume et sa sœur. J'avais pitié de lui car parfois Guillaume et sa famille manquaient de quoi manger  et je volais la nourriture de mes parents pour leur apporter. Je dérobais aussi l'argent de mon père pour payer la scolarité de Guillaume. Que voulez-vous? Je suis très sensible aux malheurs de mon prochain et la bible dit qu'il faut aider les veuves et les orphelins. Et c'est ce que je fais même si je dois voler pour ça.

 

Guillaume, sa sœur Anna et sa mère ne cessaient de me remercier pour toute l'aide que je leur apportais. C’est ainsi que les jours passaient jusqu'à ce que nous entrâmes Guillaume et moi à l'université. Guillaume était assez brillant au collège. Le concours d'entrée à l'institut national d'économie qu'il passa lui permit de bénéficier de la scolarité gratuite et d'une bourse mensuelle équivalent au SMIG de notre pays. Cette heureuse situation améliora leur condition de vie. Il pouvait maintenant payer la scolarité de sa sœur et donner un peu d'argent à sa mère.

 

Guillaume étudiait donc à l'institut National d'économie et moi j'étais inscrite en faculté de droit. N’étant plus dans la même structure d'enseignement et sa situation s'étant améliorée, je cessais de leur rendre visite.

 

 Un jour, plus précisément le jour de mon anniversaire, l'un de mes frères vint me prévenir d'une visite. Je ne m'attendais pas à Guillaume, j’étais vraiment surprise. Guillaume me salua et je le fis asseoir. Il me tendit un paquet bien emballé et me dit:

 

- Joyeux anniversaire Caroline. J'ai tenu à t'offrir ce cadeau en reconnaissance de tout ce que tu as fait pour moi et ma famille.

- merci Guillaume, cela me fait très plaisir même si tu n'aurais pas dû.

- non, Caroline, j'ai une bourse et même si c'est insuffisant, notre quotidien a changé. En prévision de ton anniversaire, j’ai économisé pour t'offrir  ce présent.

- merci Guillaume, merci beaucoup.

- Au fait, Caroline ma mère se plaint de ce que tu ne nous rends plus visite. Elle aimerait bien te revoir.

- OK. Je vais faire un programme et passer.

Guillaume  se leva et demanda à partir.

 

Une fois seule, j'ouvris le cadeau, curieuse de voir ce qu'il contenait. Je découvris un pagne communément appelé chez nous Wax hollandais .Guillaume avait beaucoup dépensé parce que le pagne Wax fait partie des plus chères dans notre pays. C'est un tissu  en coton imprimé de qualité supérieure que nous femmes africaines  utilisons pour la confection de nos vêtements. Il est encore appelé Vlisco. Le pagne offert par Guillaume est vraiment beau. Il y avait un dessin unique et le fond était un mélange de couleur bleu et rose.

Je souris encore une fois de ce merveilleux cadeau et je m'imaginais déjà le coudre pour fanfaronner devant mes copines. Il a vraiment fait un grand effort vu la misère dans laquelle lui et sa famille vivaient.

 

Le samedi qui suivit le jour de la visite de Guillaume, je suis allée comme promis, rendre visite à sa mère. Je l'appelais Maman Guy.

Maman Guy était  une brave femme. Depuis le décès de son mari, elle se battait seule  pour élever ses deux enfants. Elle vendait  des beignets,  passait chez les nantis faire la lessive, etc. Mais tout cela ne rapportait pas grand-chose. L’aide que je leur apportais était donc la bienvenue. Mais depuis que Guillaume a eu  la bourse, leur situation s’était un petit peu améliorée.

Maman Guy et ses deux enfants habitaient une cabane faite de bois construite sur un petit lopin de terre. C'était la pauvreté totale.

 

- toc toc toc, il y a quelqu’un?

- Oui répondit  Anna la soeur de Guillaume. Bonjour Caro. Il y a belle lurette.

- En effet Anna. Maman est là. ?

- Oui elle est là. Mamaaaan! Caro est là.

 Maman Guy sortit de la cabane et un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle me vit.

 - Ah Caro ma fille. Sois la Bienvenue.

Elle me désigna un petit tabouret et me demanda de m'asseoir.

- Caro, tu vas bien?

- Je vais bien maman,

- tu nous as oubliés.

- pas du tout Maman, ce sont les études. L'université n'est pas le collège.

-Ah OK sinon comment vont tes parents. ?

- Ils vont bien, merci.

- Dis-moi Caroline. As-tu aimé le pagne que Guillaume t’a apporté. ?

- Oui Maman. Il t’en a parlé. ?

- parlé c'est peu dire. C’est moi qui suis allé acheter le pagne sur sa demande.

- Aaah. Merci beaucoup maman Guy. Le pagne est très beau. Je l'ai même déjà confié à mon couturier.

- tu sais ma fille, Guy a longtemps économisé pour t'offrir ce cadeau.

-Je sais Maman Guy, mais il n'aurait pas dû se gêner vu sa situation.

- mmmmh.ma chérie, que ne ferais-t-on pas au nom de l'amour!

- l'amour. ? Pourquoi tu parles d'amour Maman.?

- hum. Tu sais ma fille Guillaume me dit tout. Il ne me cache rien. Il t'a toujours beaucoup aimé. Mais comme il est très pauvre, il sait que jamais tu ne l'accepteras.

Je fus troublée d'emblée par cette révélation de Maman Guy. Guillaume !  M'aimer. ?

Je la remerciai d'avoir pris la peine de me choisir un si beau pagne puis je mis fin à ma visite.

Mais pendant des jours, mon esprit ne cessait de penser à ma discussion avec maman Guy...............

Oui j'y pensais. J'y pensais pratiquement tout le temps. En effet, secrètement, je me suis prise d'affection pour Guillaume. Mais la situation qu'elle et sa famille traversaient ne me permettait pas de lui révéler. Ce serait comme si j'exigeais de lui qu'il m'aime parce que je l'aidais.

D'un autre côté, jamais ma famille, surtout ma mère ne verrait cette idylle d'un bon œil. Elle a toujours voulu pour moi, un homme de milieu social aisé et ne cessait de me le répéter depuis mon entrée à l'université.

 

Ces raisons ont fait que jusqu'à présent, j'ai fait l'effort pour ignorer ce que je ressentais pour Guillaume. Mais à présent, je sais que le sentiment est réciproque. Mais en fait est-ce de l'amour qu'il a pour moi ou de la reconnaissance pour ma solidarité à leur endroit. ?

Que dois-je faire?

Je décidai  de me  rendre chez Guillaume pour qu’ 'il me confirme ce que sa mère a dit de sa propre bouche.

A suivre.......