Je me réveille, sur un plafond blanc qui a perdu de sa fraicheur dans une chambre que je ne reconnais pas. À mon chevet je distingue une silhouette familière, celle de ma meilleure amie: Azraël NDONG LEDUQ aka Az pour les intimes. Pendant de nombreuses minutes, je fixe le plafond en essayant de comprendre ou je suis et ce que j'y fais. La porte s'ouvre sur un jeune homme, qu'on distingue facilement être dans sa trentaine et dont l'accoutrement me fais penser à un médécin. Alors qu'il réalise que j'ai ouvert les yeux, il tire doucement Az de son sommeil  et entamme une série de question à mon endroit.

Au début,  tout reste confus dans ma tête puis les images remontent en moi les unes à la suite des autres et de nouveau. Je cherche l'air et Az me prends rapidement dans ses bras, vu qu'elle sait que je suis très près de l'implosion. Mes yeux ne cessent de s'embuer, et ma peine ne semble absolument pas vouloir disparaître. En dépit de la chaleur des bras de mon amie, je me sens tellement mal que j'ai  juste besoin de réponse. J'ai besoin de comprendre pour pouvoir accepter, entendre pour pardonner, avoir ma soeur en face de moi pour pouvoir je ne sais pas pourquoi. 

A ma question silencieuse, Az me confirme la mort de Liam. Selon le médecin, personne à notre mariage n'a su réagir correctement. Les uns et les autres étaient trop occupé à commentés lorsqu'ils ne vociféraient pas. Ma sœur quant à elle est en maison d'arrêt et personne ne comprend encore son geste, ce qu'elle a essayé de faire. J'apprends aussi que la famille de Liam a décidé de ses obsèques pour le jour d'après sans aucune concertation préalable avec moi.Je demande au médecin de faire ma décharge au plus tôt malgré son avis défavorable. J'ai besoin de serrer Liam, de le toucher de faire quelque chose mon Dieu, de faire quelque chose. Je dois parler à Lara, à ma sœur pour savoir de quoi il en retourne.

Alors que la voiture roule dans les rues de Cadjehoun (quartier de la capitale économique du Bénin), pour me déposer chez les parents de Liam je reste blottie dans les bras d'Az qui fait de son mieux pour me réconforter. L'altercation qui suit est tellement douloureuse que je préfère vous épargner les détails. Toujours est-il que je n’ai pas été autorisé à dire adieu à mon mari, chassé et interdite de l'approcher par sa famille. Malgré mon immense chagrin, une infime part de moi comprend cette famille qui se retrouvent plonger dans le deuil peu après avoir marier leur fils. 

En remontant dans la voiture, je n'ai qu'une seule idée en tête: voir Lara. Comprendre, parler, essayer de pardonner. En 30 min j'arrive à la prison principale de Cotonou où ma sœur est détenue. Malgré son refus de me voir et bien que je déteste en temps normal donner de l'argent aux policiers( je considère que c'est de la corruption purement et simplement) j'ai trop besoin de la voir. Devant moi une Lara pâle comme je ne l'ai jamais vu. Je commence en lui disant que tout ira bien que nous trouvions une solution.

Moi: Je veux te pardonner, comprendre mais j'ai besoin de savoir ce qui s'est passé pourquoi à tu tirer sur Liam? Qu'est-ce qui est arrivé?

Lara: Qui a dit que Liam était ma cible? 

Moi: Tu visais quelqu'un d'autre? Attends, ce n'étais pas un accident? Tu envisageais vraiment de tuer quelqu'un? Mais qui alors qui?

Lara: Toi ADAYA, toi

Moi: Attends! Je ne suis pas suivre. Tu essayais de tuer quelqu'un pour moi?????

Lara: ADAYA la balle était destinée à TE TUER. Liam m'a vu pointer l'arme à feu dans ta direction et lorsque j'ai tiré il a utilisé son corps pour te protéger. À croire qu'il s'est pris pour superman(Levant les yeux au ciel)

Moi: Quoi? Qu'est-ce que tu raconte? Mais toi et moi on est sœur tu n'aurais jamais. Tu es ma

Lara: Sœur c'est ce que tu veux dire. Lol la belle blague. Jamais, Adaya a aucun moment de notre vie tu ne m'as considéré comme ta grande sœur. Sinon, tu ne te serais jamais mis entre moi et l'amour de ma vie.

Moi: L'amour de ta vie. De quoi tu parle?

Lara: De Liam Adaya suis un peu. J'ai toujours été amoureuse de Liam, il le savait aussi bien que moi mais il t'a préférer-toi. Alors si je te supprimais de l'équation tout aurait été pour le mieux. Mais bien sûr il a fallu que ce à quoi je tienne le plus, me file entre les doigts encore une fois. Et on dit merci qui, merci Adaya petite soeur chérie. Je n'ai ni besoin de ton pardon ni de tes morales à 2 balles de "chrétienne". Va loin et restes y, je te déteste de toutes mes forces et mon plus grand souhait c'est de ne jamais te revoir.

Garde sortez-moi d'ici svp

Je ne me rappelle pas combien de minutes je suis resté dans cette pièce à regarder dans la direction par laquelle Lara venait de s'en aller. Je me rappelle juste d'un policier qui m'a invité rudement à "dégager". Je me rappelle d'Az qui me demandait ce qui s'était passé. D'avoir vu Pierre (l'époux d'Az) courir à toute vitesse pour me rattraper. Je me rappelle du sol qui vient de plus en plus vite. Je me rappelle d'avoir entraperçut les magnifiques ailes de morphé, comme si à cet instant il me disait laisse moi mettre pause à ta peine. Je veux juste dormir, dormir pour ne pas me réveiller. Dormir pour tout oublier.

PS: Un grand merci à toutes les personnes qui ont kiffé et commenté. Cela me fait plaisir et m'encourage à donner le meilleur de moi pour notre plaisir collectif. 

Pour ceux qui ont vues sans laisser aucune impression (Hum Dieu nous voit hum) essayez de soutenir un peu plus les différents auteur de la plateforme svp.

Info: Je publierais à raison de 2 à 3 fois par semaines. Je ne fixe pas de jour parce que je ne suis pas maîtresse de ce qui se passe dans mes journées. Bisous à tous.