Chapitre 1 : L’origine de mon malheur.

Write by Les Histoires de Laya

*** Tia***

J'étais dans ma chambre et j’entendais maman hurler dans la maison, on dirait qu’elle se disputait avec papa.

Maman (criant) : J’aurais dû l’avorter, ça m’aurait empêché d’avoir un enfant qui te ressemble, espèce de couillon.

Papa : Oh mais fallait avorter. Que tu crois que moi je voulais avoir un enfant avec toi ? Une femme impolie, rebelle, arriviste, matérialiste, sans éducation. Tu crois que moi je voulais d’un enfant ?

Maman : Matérialiste que tu as d’abord quoi à me donner ? Un ivrogne, idiot, rigolo, tu crois que c’est avec toi que j’aspire à finir ma vie ? Tu m’as bien regardée ? Une belle femme, moi Nadine MBOUROU, je vais finir avec un rieneux comme toi ? Mais tu es malade !

Papa : Tu me fais bien rire Nadine. Toi la belle femme, tu fais encore quoi ici alors ? Sors de ma maison ! Pars avec ta batarde de fille, disparaissez de ma vie. Tu crois que moi j’ai votre temps ? Un enfant que tu as eu en me piégeant, tu crois que ça m’intéresse d’être son père ? Au contraire tu vas me soulager si tu te casses avec elle.

Maman : J’ai pitié de la femme qui va accepter de t’épouser.

Papa : Et moi j’ai pitié de l’homme qui va te prendre pour femme, en plus avec un enfant dans les bras. Je le plains déjà car tu es la pire femme au monde. (Rire) Tu me libères vraiment, merci ! Je vais pouvoir faire ma vie avec une femme normale.

Maman : C’est même ce que j’attendais. Va te faire foutre Roger, tu comprends non ? Incapable ! Homme qui a un petit kiki mais c’est toi qui veux bonne femme, couillon !

Papa : Petit kiki qui t’a engrossé non ? Pardon sors de chez moi avant que je ne te jette à la porte comme une malpropre.

Mes larmes ont commencé à couler, j’ai 8 ans mais ces paroles, je les comprends à peu près. Je sais que mes parents sont en train de se séparer.

Maman pousse la porte avec force.

Moi : Aïe !

Elle : On t’a dit qu’on écoute aux portes ? Petite impolie, idiote comme son père, (me frappant) imbécile…

Elle a continué à m’insulter, me frapper, mettre toute sa rage sur moi « l’erreur de sa vie ».

Elle : Tu ramasses tes affaires et on sort d’ici !

Papa (débarquant) : Quelles affaires ? Ce que j’ai acheté avec mon argent ne sortira pas d’ici ! Comme ta mère veut monter sur les gens et être impolie, qu’elle aille t’acheter de nouveaux vêtements. Mais ce que mon maigre argent a payé ne sortira pas d’ici.

Maman : Roger, tu es vraiment un pauvre type. C’est qu’elle restera nue alors parce que je ne vais pas dépenser mon argent sur une imbécile pareille.

Mes larmes coulent juste et je ne dis rien. Je me demande où nous allons vivre ? Si je ne prends pas de vêtements, que vais-je porter ?   Pourquoi mes parents me traitent ainsi ?

Quand je veux prendre mes cahiers de CE2

Papa (me giflant au dos) : J’ai dit que rien ne sort d’ici !

J’ai pleuré de plus belle.

 

Le même soir, maman et moi sommes sortis de la maison, nous avons marché jusqu’à chez mémé (la mère de maman) et quand nous sommes arrivées 

Ma tante : J’avais dit ça ici là non ? Nadine ? Le mariage sans alliances est terminé ?

Maman : Je ne t’ai rien demandé !

Ma tante : Et tu fais encore la grande gueule ? Quand tu viens dans cette maison, qui va payer les factures ? C’est toi ? Ah oui j’oubliais tu vas te servir de tes fesses pour payer ça non ?

Mémé : Quand il fallait faire l’école, rien ! Tu me déçois vraiment Nadine !

Maman : Je ne suis pas là pour écouter vos histoires. Je veux simplement dormir.

Mémé : Tu viens faire la grande gueule dans ma maison ? Sache Nadine que si tu veux dormir ici, tu vas payer et participer aux charges. Dans le cas contraire, je garde juste ma petite fille, et toi, tu fous le camp de ma maison.

 

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées à vivre chez mémé.

Mémé me traitait bien et c’était la seule d’ailleurs. Mes tantes se moquaient de moi à cause de ma maigreur et mon teint sombre. Et surtout je n’étais pas l’enfant super intelligent comme les leurs, j’étais moyenne et j’étudiais difficilement.

J’apprenais dans une école primaire publique de la place et c’est mamie qui me payait les cours avec la recette de son commerce.

Durant les vacances, elle m’a initié à la vente en me mettant une petite table dans la cour où je vendais des petites choses pendant qu’elle se rendait au marché écouler sa marchandise.

Ma mère ? Je ne sais même pas si elle se rendait compte de mon existence ! Elle passait sa vie dehors et elle rentrait avec de la nourriture, qu’elle ne me donnait jamais.

On mangeait une fois par jour, je n’avais pas droit aux gouters, ni à rien d’autre. Pourtant quand tu voyais ma maman en route, tu pouvais jurer qu’elle a de l’argent.

Les habits ? J’en avais très peu. Et comme j’étais « la batarde » de la famille, mes tantes envoyaient les vêtements usés de leurs enfants afin que je les porte. Ils flottaient sur moi bien sûr, mais je n’avais pas de choix. Et quand elles me voyaient habillée ainsi, ça ne semblait pas les déranger, au contraire, elles rigolaient.

J’avais très mal du haut de mes 8 ans.

Je comprenais alors que personne ne m’aimait réellement, sauf mamie bien sûr.

 

Le lendemain de mes dix ans, maman est venue nous annoncer qu’elle avait trouvé un homme prêt à l’épouser.

Mes tantes : Ah ça !

Mamie : Qui est-il ?

Maman (souriant) : Il s’appelle Bernard OLOMO, il a 42 ans et il travaille au ministère des finances (les yeux brillants)

Mamie : Hum, je veux d’abord le voir ici là ! Et je te donnerai ma réponse !

Tante 1 : Vraiment !

Maman : Positive ou négative, je vais me marier ! Si vous pensez que dans cette famille, vous allez bloquer mon mariage, vous vous mettez le doigt dans l’œil.

Tante 2 : Que qui ici a d’abord le temps de bloquer un mariage qui ne fera pas long feu ? Toi tu peux garder un foyer Nadine ? Tu n’as pas honte ? Faire le ménage, rien ! Faire à manger, rien ! Même ton truc que tu appelles enfant là apprend déjà à faire à manger à 10ans. Toi, ton seul travail c’est être belle !

Maman (ricanant) : Et mon Bernard aime ça ! Ma beauté ! Tu es jalouse ? (Piaffant) et en plus, apprendre à faire à manger pourquoi ? Vu que j’aurai un cuisinier ? Chacun sa destinée mesdames, ne soyez pas aigries !

Tante 1 : Parce que tu crois qu’on peut t’envier Nadine ? Ma tête est bien pleine, je ne manque de rien, je suis mariée et épanouie, je ne peux pas envier une personne qui ne sait compter que sur sa beauté et ses fesses!

Maman : En même temps tu ne vas pas compter sur ce que tu n’as pas (riant) !

Tante 1 (se levant) : Je rentre chez moi maman, je ne vais pas écouter les conneries plus longtemps. Heureux ménage et emmène ton enfant avec toi, ou balance la chez Roger son père. On n’a pas que ça à faire, s’occuper d’un enfant qui a été conçu par deux inconscients. Foutaises.

 

La maison se vide peu à peu et je reste assise avec des larmes aux yeux. Je n’ai pas demandé à venir au monde alors pourquoi on me méprise autant ? Pourquoi je n’ai pas des parents comme les autres enfants de mon âge ? Me disais-je intérieurement.

Mamie : Il ne faut pas pleurer Tia, je vais m’occuper de toi, on va s’en sortir !

Quelques mois après, maman s’est mariée à la coutume avec tonton Bernard. Elle est allée s’installer chez lui en m’abandonnant avec mamie car selon elle, je devais entacher son bonheur. Elle ne voulait pas voir dans sa maison « ma face de rat comme mon père ».

À cet instant, je me suis sentie abandonnée, et j’ai réalisé l’ampleur de son désamour pour moi.

 

Plusieurs mois après, mamie est tombée malade, j’avais 11 ans et j’étais seule avec ma mamie malade, à prendre soin d’elle chaque nuit. Cela m’a fait redoubler la sixième car je n’avais pas la tête à l’école.

 

La veille de mes 12 ans, mamie a rendu l’âme et j’ai eu l’impression que ma vie s’arrêtait. La seule personne qui prenait soin de moi venait de partir, je savais que j’allais souffrir.

Il y’a eu des réunions car mes tantes avaient décidé de mettre la maison de mémé en location donc je devais « foutre le camp » chez mon père ou ma mère.

Ma mère ne voulait pas de moi.

Mon père ? Fallait même pas rêver. Je porte juste son nom mais il s’en fiche et ne me considère pas.

Un matin, mes tantes sont allées me larguer comme une malpropre devant le portail de maman. J’étais choquée de voir que ma mère vivait dans une si grande maison et me laissait vivre comme une orpheline. Elle me laissait souffrir alors qu’elle avait la vie de rêve !

 

Si seulement je savais ce qui m’y attendait !


Tatiana : Une âme so...