La nuit vient de bercer doucement ma ville, certains s’apprêtaient à aller dormir tandis que d’autres étaient prêts à aller travailler. Je fais partie de la deuxième catégorie: je travaille la nuit . Pour vous ça peut s’appeler autrement mais pour moi c’est ma seule porte de sortie . Je m’appel Sarah , mais ce n’est pas moi qui compte c’est Axar , ma petite sœur Axar ,je ferais tout pour elle. Si innocence ,elle est mon rayon de soleil, c’est pourquoi je fais ce travail pour qu’elle ne manque de rien . Depuis qu’on s’est retrouvé seules au monde j’ai su que mon devoir était de la protéger. Elle n’avait que 10 ans , et moi 20 ans ,nous habitons une chambre louée à Sègbèya non loin du CEG . Cette année j'avais même pu avec mes économies, l’inscrire dans une école privée ,elle était si contente dans son uniforme, elle a fait ma joie .

Il y a des difficultés qui doivent vous amener à vous surpasser. Chaque fois que vous avez une difficulté, dites vous que ce n’est qu’une escale. Ça va passer. Pourtant j’ai choisis cette voie ,vendre mon corps . Et c’était ce sacrifice qui me permettait de nous mettre à l’abri . 

La journée,je me levais tôt pour préparer Axar pour l’école et me préparer, ensuite elle prenait son petit déjeuner et le goûter pour l’école. Les soirs j’allais la chercher à 17h ,je l’aidais à faire ses devoirs et lui faisait à manger ,la mettais au lit et à 23h je partais pour Jonket ,le patron ne tolérait aucun retard . J’étais payer , 30.000fcfa la nuit ce qui me faisait 150000 la semaine, parce que les week-end je restais avec ma seule famille,Axar . 

Vous devez faire des trucs dans cette vie, vous devez continuer à avancer et à réaliser de grandes choses.

En chemin, vous devez sacrifier votre propre confort mental pour continuer à pousser.

Il faut s'asseoir face à la vérité, se laisser aller à la boue la plus sombre de la réalité tordue dans laquelle nous vivons, être mal à l'aise . Le mieux était de trouver la meilleure raison pour commettre ce péché contre mon propre corps ,et je l’avais trouvé,c’était Axar ,ma chère Axar ,qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi ,pour te rendre heureuse? 

Ce soir , en allant au boulot, non loin de la pharmacie de Jonquet , une voiture ne faisait que claxonner  , je n’y prêtais aucune attention mais elle arrêta de me suivre quand j’atteignis la mosquée. Quand à mon boulot,il était à quelques rue de la mosquée. 

Dès mon entré , un homme assez étrange, m’agrippe et se met à me regarder intensément ,je le repousse violemment et cours jusqu’à la chambre commune d’essayage , c’était dans cette chambre que nous nous mettions en tenue pour le rituel habituel ( s’aligner,les hommes venaient,faisait leur choix et selon l’argent payé,on disposait dans une chambre) . J’ai eu droit à un regard foudroyant du gérant qui devait m’attendre depuis un bon moment.

Mais à ma surprise cette nuit là,toutes les filles étaient assignées à la besogne sauf moi . Le patron m’avait fait attendre et ça devenait de plus en plus inquiétant car ça n’était jamais arrivé avant, je partais toujours avant toute ces filles. Je ne voulais pas perdre mon boulot pour un retard de 5 min . À ce moment précis où le silence régnait dans la pièce je maudissais celui qui m’avait agrippé à l’entrée du night-shum. C’est alors qu’à un moment,toujours debout tandis que le patron était assis je remarque une autre personne dans la pièce.Que se passait-Il ? Je commence à paniquer et avoir froid dans le dos face à cette situation, pourquoi moi ? Pourquoi je ne pouvais pas simplement aller  comme les autres filles ce soir là ? Pourquoi aujourd’hui depuis 5 ans il y avait quelqu’un d’autre dans ce lieu si privé et interdit du public ?