CHAPITRE 10

Write by Lady bv2g

 

Je n’en pouvais vraiment plus de cette situation. Chaque soir, lorsque je lisais les brochures d’université que j’avais collecté, alors une avait attiré mon attention ; c’est une université qui se trouve à Bandjoun dans ma ville natale, du coup j’avais trop hâte de pouvoir retourner enfin chez moi. Et pour qu’on ne me parle pas de soucis financiers, je faisais de petites économies contribuant à mon en vol.

Plus Les mois passèrent, plus mes journées devenaient de plus en plus sombres ; je m’étais déjà accoutumé à la souffrance et la douleur était devenue une seconde nature pour moi. Maintenant je faisais tout mon possible pour ne pas perdre de vue mes objectifs après l’obtention de mon baccalauréat car il fallait absolument que je m’en aille de cette maison.

Ma tante Eldive ne s’était jamais rendu compte que certaines de ses clientes me remettaient des pourboires dans sa boutique à son insu ; c’est ça qui me permettait de gonfler mon argent de poche et je faisais tout mon possible pour qu’elle ne le découvre pas, j’allais jusqu’à me priver de tout plaisir de sucreries, de nouvelle garde-robe, car si quoi que ce soit était acheté par moi, alors j’aurai signé mon arrêt de mort.

Je continuais à accepter d’être traité comme une misérable orpheline, Car à ce point je ne me voyais que comme une misérable orpheline sans amour sans attention ; par contre sa fille Agnès qui avait commencé par avoir une mauvaise réputation au lycée, on ne la grondait pas, non !! fallait juste s’en prendre au maillon faible l’orpheline !

Un beau soir, au retour de mes cours de répétitions, alors que je longeais la pente de la boulangerie du rond-point Makèpè où j’ai l’habitude de prendre mon taxi, soudain j’aperçois de loin mon oncle   seul en bordure de route ; tandis que je me pressais pour le rejoindre afin de rentrer avec lui, je le revois papoter avec une magnifique jeune fille puis ils se sont embrassés langoureusement sur la bouche. Direct je ralentis les pas, je baisse le regard, je change de direction et je grimpe dans le premier taxi stoppé sans discuter le prix.

Ceci était juste la cerise sur le gâteau, un oncle trompeur et une cousine qui devenait la garce du lycée dans tout ça c’était toujours moi l’épave lol !

Cette douleur qu’on m’affligeait commençait à être une rigolarde pour moi car j’ai tellement voulu me faire aimer par des êtres hypocrites ; je me demande si au final, tantine Eldive ne déversait pas sa colère sur moi, sachant qu’elle ne pouvait plus rien réparer sur son misérable mariage qui battait de l’aile.

Aujourd’hui je suis fière d’être le tambourin de service car cette vie odieuse à laquelle cette famille gongang s’y prêtait, je suis heureuse de ne pas en faire partir.

Nous voilà à nouveau dans les repartions des examens mon sort était toujours élégiaque mais j’ai fini par me faire une raison et garder la tête haute pour quitter de cette maison.

Un samedi après mes cours de répétitions, je suis passé à la boutique de tantine pour l’aider et me faire un peu de sou, j’arrangeais les vêtements et j’accompagnais les clients dans leur choix. Un client qui voulait payer par carte bancaire avait eu un petit problème alors il fallait que je fasse signe à tantine eldive.

En me rendant dans son bureau, je trouve la porte entre ouverte et je la surprends en train de pleurer à chaude larme.

« Tata ça fait quoi de se sentir seul ? tata dit moi aujourd’hui ça fait quoi de sentir déplorable ? tata eldive dit moi te voilà sans amour et dans un mariage parsemé d’hypocrisie ! vas-y explique ! tout compte fait, je ne peux même pas compatir à ta douleur » je me le dis en moi-même. Avant de réellement entrer dans son bureau.

Je toque à la porte, elle prend rapidement le mouchoir, s’essui puis me demande d’entrer, je lui dis « un client à un problème au niveau du payement par carte bancaire », « okay divine j’arrive » réplique-t-elle. Je me retourne et je m’en rends compte que ma tante n’a pas soulevé le regard vers moi. Du coup je me suis sentit mal pour elle car tout un coup elle m’a inspiré la pitié.

Au retour, On rentre ensemble à la maison et j’empohe un gros pourboire. Ma tante que j’aie vu attristé dans son bureau redevint le martyr qui m’horrifie mais ça ne me posait plus aucun problème car je savais que la fin approchait et mon objectif c’était de les abandonner dans leurs sombres histoires entre eux.

Les mois des examens approchaient à grand pas et la pression des examens s’intensifiaient à nouveau, j’avais commencé à étudier avec Hervé en catimini après les cours de répétition je l’aidais en littérature et lui en science.

Agnès elle continuait à amasser la réputation de coucher avec tout le monde, au début je n’y croyais pas car elle m’a toujours parue comme une jeune fille intègre et un exemple de grande sœur à suivre, malgré sa méchanceté à temps partiel

Ensuite les semaines qui ont suivi, une autre rumeur à son sujet circulait comme quoi elle est enceinte. « ho Dieu pardonne moi mais j’ai envie de rigoler, de rire haut et fort, donc voilà comment les méchants sont récompensés ». Je me souviens de ses sombres nuits de nausées, de vomissement mais je me disais qu’elle avait une gastrite ou un simple malaise. Quelque fois lorsqu’elle se plaignait de vertiges à table, nous croyons qu’elle faisait sa miss comme d’habitude.

Pourtant tout ceci marquait les symptômes d’une grossesse en cour « tantine eldive ho vient voir le résultat de ta méchanceté »

Au vu de la persistance de ces signes, Ma tante décida de la conduire à l’hôpital un chaleureux soir, car elle ne faisait que vomir et cela s’amplifiait avec les heures. Arrivé ils l’hospitalisent, font des analyses sanguines au décours duquel ils confirment sa grossesse et enfin tiennent informer ma tante des résultats d’analyse et de l’état de grossesse de ma cousine.

Je n’y étais pas pour voir sa réaction mais je l’imaginais juste. De retour de l’hôpital elle me convoque dans sa chambre pour savoir si j’étais au courant de cette grossesse, j’acquiesce et comme à son habitude elle prit le fouet et me frappa.

« Je ne pleurai plus, je ne m’en voulais plus, je ne ressentais plus rien, je ne voulais plus de cette affection ni attention, je ne voulais plus être parmi eux, je ne voulais plus rien avoir avec eux. Ils étaient pathétiques à mes yeux, je rigole et j’espère vraiment qu’ils resteront sombrer dans leur noirceur. »

 

Oncle sylvian après avoir appris la nouvelle a commencé à se disputer avec tantine pratiquement tous les jours, anis s’était rapproché de moi et me demandait à tout moment pardon, mais j’étais remplis de rancœur et je ne pouvais guère le pardonner. De nombreuses fois je l’ai appelé à l’aide il n’a jamais rien fait pour moi ; oui c’était un petit garçon mais il pouvait au moins faire quelque chose pour moi. Désolé anis mais mon effroi ne te fera pas de cadeaux.

A SUIVRE

DIVINE L'ORPHELINE A...