Chapitre 10

Write by Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Épisode 10 : Foyer


**** Salewa ****


Une journée merdique. Voilà comment je peux qualifier ma journée d'aujourd'hui. Comme je l'avais expliqué avant, je suis toujours à la recherche d'un petit job. Hier et aujourd'hui, j'étais allée vendre de la nourriture avec une bonne dame au devanture du stade de l'amitié. Je l'accompagnais au marché faire les courses, surveillait la cuisson des trois différentes nourritures avec elle, servait les clients puis faisait enfin la vaisselle des plats ainsi des grosses marmites. Je devrais normalement être payé par jour mais elle m'a dit qu'elle allait me remettre ma paie des deux journées aujourd'hui. Ce soir vers vingt heures que nous avons fini de ranger les choses, je lui demande ma paie et elle me met 500f entre les mains. Au début je croyais que c'était pour cette journée uniquement mais elle m'a vite détrompé en disant que c'était pour les deux journées de travail, ce qui équivaut à 250f par jour. Si cela n'est pas pour se foutre de moi, c'est quoi alors ? Je suis une fille très calme, à la limite pacifique de nature mais je n'aime pas les choses du je m'enfoutisme de ce degré. Pour ne pas faire des vagues, j'ai calmement pris les cinq cents francs en me promettant intérieurement de ne plus mettre mes pieds devant son maquis. Jessica m'avait bien prévenu sur de pareilles choses mais c'est moi-même qui me suis entêtée. Je crois avoir enfin retenu la leçon.


— Salut, chérie !


J'étais sur le chemin de retour de la maison et voilà qu'un imbécile cherche à m'importuner. Je ne bronche pas. À vrai dire, il ne m'était pas venu à l’idée qu’on puisse m'adresser ainsi la parole en pleine rue à cette heure tardive.


— Ne fais pas ta pimbêche.


Comme je ne lui répondais toujours pas et continuais de hâter mes pas, l’inconnu m’attrape par le bras pour attirer mon attention.


 Moi : Je vous demande pardon ? je fais en reculant pour toiser mon interlocuteur –  ce qui n’était guère aisé car l’individu en question avait une bonne demi-tête de plus que moi.


Il ne me lâche pas pour autant.


— Pas commode, hein ? Ce n’est pas pour me déplaire.


Malgré ses beaux vêtements, ses manières laissaient à désirer. Il était plutôt beau garçon, mais cela n’entrait pas en ligne de compte pour moi. Comment vais-je pouvoir bien me débarrasser de ce malotru ? Déconcertée, je voulus me dégager de son étreinte en vain.


 Moi : Allez-vous-en, monsieur, et cessez de m’importuner !


 Lui : Inutile de te donner de grands airs, ma mignonne. Je te vois ici au milieu du trottoir, j’en déduis que tu n’as rien de mieux à faire. On peut prendre un peu de bon temps ensemble. Il n’y a pas de mal à ça.


L’effroi me saisit. Fallait-il répliquer ? Apparemment non. Ne lui avais-je pas déjà dit 

clairement ma façon de penser ? Alors, de la main qui tenait le sac de course dans lequel je garde des habits de rechange pour mon ex-job,  je fais le geste de le frapper. Il me lâche enfin le bras et recula précipitamment afin d’éviter le coup, heurtant un passant qui attendait de pouvoir traverser la rue. Ce dernier le repoussa violemment avec un torrent d’injures qui me firent frémir. L’importun retrouva son équilibre et m'adresse un regard noir.


— Garce ! Tu n’avais qu’à dire non tout simplement.


Je fulminais mais j'estimais que je suis trop bien élevée pour me permettre le moindre écart de langage. Je me contentai donc de lui tourner le dos et une exclamation de dépit lui échappa.

Je poursuis mon chemin en fulminant toujours et j'étais déjà à plusieurs centaines de mètres qu'un autre importun m'arrête. Alors là c'est le comble ! Je vois là l'occasion de déverser tout l'amertume que j'ai accumulé dans la journée sur quelqu'un. Je me retourne lentement sans prendre la peine de le regarder dans les yeux.


 Lui : Mademoiselle ?


 Moi : Oui ? je fais en feignant un air distrait, sans pour autant le regarder.


 Lui : Écoutez-moi un instant, mademoiselle. Je souhaite que nous échangions nos contacts.


Tsuiiip. Contact. Comme s'il m'avait déjà acheté un téléphone. Pour toute réponse, je lui lance un regard ulcéré comme je le faisais à mes petits frères quand ils cherchaient à m'importuner.


 Moi : Je n'ai pas de contact.


 Lui : Je peux vous donner le mien pour que...


  Moi : ( désagréable): Écoutez-moi bien monsieur, j'ai eu une dure journée et là je m'en vais chez moi. Vous me donnez la migraine à m'arrêter en pleine rue pour une drague de puceau. Vous me perdez inutilement le temps. Sur ce, passez une bonne soirée.


Je ne lui laisse même pas le temps d'en placer une avant de prendre mes jambes à mon cou et de précipiter mes pas pour entrer dans ma von. Une fois dans la von, je me mets à courir comme si j'avais le feu aux fesses. À vrai dire j'avais très peur. Je craignais qu'il me poursuive et essaie de se venger de la manière dont je lui ai parlé. À bien y réfléchir, il n'avait rien fait de mal. Au moins lui s'était montré plus poli que l'autre con. Il a seulement eu la malchance d'être là au mauvais moment. De toute façon, même si j'étais d'humeur joyeuse, je ne lui aurais jamais accordé d'attention car je ne suis pas en ville pour chercher les hommes mais plutôt l'argent. Quand je rentre à la maison, je retrouve une Jessica qui m'attendait le visage déformé par la colère.


 Jessica : Depuis le temps que je t'attendais ! Tu as peut-être oublié que nous devons essayer la robe de la cérémonie de dot de mon amie aujourd'hui.


 Moi : Excuse-moi Jessy j'ai totalement oublié. Je te prie de m'excuser. Vous êtes déjà partis faire les essayages ?


 Jessica : Bien sûr que oui. La couturière amèneras les robes demain chez Kamila. Tu vas essayer la tienne là-bas et s'il y a une retouche à faire, elle le fera en même temps.


 Moi : D'accord. Encore une fois, excuse-moi Jessy.


 Jessica : D'ailleurs, combien tu as gagné aujourd'hui ? Tu m'avais dit que la dame du marquis avait dit qu'elle allait te payer tes deux jours de travail aujourd'hui.


 Moi ( évasive): Ah oui .


 Jessica ( suspicieuse): Et elle t'a remis combien, mademoiselle Ali ?

 

 Moi ( honteusement): Cinq cents.


 Jessica ( s'écriant) : QUOI ? Cinq cents quoi ? Et tu as pris ça ? Mais tu es bête ma parole, Salewa ! Tu fais tous ces travaux pendant deux jours d'affilé et elle te remets cinq cents et tu prends ? Tu m'as suivi en ville pour t'adonner à ces minables tâches ? Tu te regardes souvent dans le miroir ? Avec ta beauté tu crois que tu mérites ces travaux humiliants ? À ce rythme, comment comptes-tu aider tes parents et t'en sortir toi-même ? Tu aimes souffrir apparemment hein. En tout cas, sache que la prochaine fois que tu sortiras d'ici pour un quelconque travail, je vais te jeter hors de chez moi car je ne cautionne pas les bêtises. Dès qu'on en  finit avec la dote de Kamila, nous discuterons sérieusement toi et moi.


Au fur et à mesure qu'elle parlait, des larmes silencieuses coulaient le long de mes joues. D'une part elle a raison. Mais ai-je seulement le choix ?

*

*

*


   **** OUMOU ****


Je suis consciente que je n'ai pas un mariage comme les autres mais je ne me plains pas. Je ne peux blâmer personne à part moi-même dans ma situation. 


Très tôt ce matin avec l'aide de ma mère, je range mes vêtements dans une petite valise que m'avait donné Jessica lors de l'un de ses séjours Ici.


Quand nous finissons, nous rejoignons mon père au salon. Je m’approchai de ma mère pour l'embrasser.


 Moi : Je t'aime maman.


Puis je me suis tourné vers mon père qui me regardait avec un regard triste.


 Moi : Je t'aime papa. 


 Papa : Je t'aime également ma fille. Tout ce que j'ai à te conseiller, c'est la patience. Tu attends un enfant et une autre vie commence pour toi. Tu sais qui est Amir, et ses parents également. Quoi qu'on te fera ou te dira, je veux que tu gardes ton calme en toute chose. Je sais qu'avec ta belle-mère ce ne sera pas facile vu déjà la manière dont elle réagit mais ne cherche jamais à lui manquer de respect. Tu es une fille pieuse et respectueuse. Comporte-toi comme nous t'avons élevé.


 Moi : Je ne vous décevrai pas papa.


À midi, j'étais prête pour y aller. Je suis montée dans la voiture avec mes beaux-parents, Amir et le chauffeur. C'était un peu froid dans l'habitacle. Seul mon beau père essayait de me faire la conversation. La voiture a roulé pendant plusieurs heures avant que nous n’entrions dans la ville où je voyais les immeubles se dresser un peu partout puis quelques minutes plus tard, la voiture s'immobilise devant une très belle maison à façade blanc. Elle était jolie vu de dehors et était juste somptueuse vu de l'intérieur.

Un gardien ouvre en grand les deux portails et le chauffeur se gare ensuite dans la cour. Je suis ensuite les beaux-parents et mon mari dans un salon où il y'avait une jeune femme que j'ai tout de suite reconnue comme étant la petite sœur d'Amir. Elle salue chaleureusement ses parents puis me fait un câlin de bienvenue à mon tour. 


 Beau-père : Avant, je te souhaite la bienvenue, Oumou. Ici c'est ta maison. Tu es dans ta famille. Ton père est mon beau-frère mais je le considère comme un frère. Alors tu vas me considérer comme ton oncle et ma femme ici présente est ta mère. Le mariage n'est pas chose facile mais je prie que ta relation avec Amir qui s'est certes mal commencée dure tant que vous êtes sur terre. Je n’en dirais pas long juste d'être une bonne épouse. Et bienvenue.


 Moi ( émue jusqu'aux larmes): Merci beaucoup papa.


 Maïmouna : Bienvenue Oumou. Tu peux m'appeler Maï.


 Moi : Merci Maï. Sur quatre personnes, deux personnes ( Amir et sa mère) me regardant comme une persona-no-grata tandis que les deux autres ( mon beau-père monsieur Youssef et ma belle-sœur Maïmouna) se montraient très agréable avec moi.


 Maïmouna : Bon, tu viens je te montre ta chambre. 


Je l'ai suivi à travers un couloir. La chambre était très vaste, belle et simple à la fois. Un grand lit trônait au beau milieu de la chambre. 


 Maïmouna : C'est la chambre d'Amir. Comme vous êtes mari et femme maintenant vous allez la partager.


 Moi( gênée): Euh...je ne crois pas qu'Amir sera...


 Maïmouna : Ne dis rien. C'est papa même qui m'a ordonné de t'emmener ici.


 Moi : Ok d'accord.


 Maïmouna : Bon, je te laisse te reposer. Nous dînons à 20h et papa tient à ce que personne ne s'absente à table.


 Moi ( lui souriant): Okay j'ai pris note.


Lorsqu'elle sort enfin de la chambre, je me dirige vers le dressing pour y ranger mes affaires d'un côté avant de me jeter sur le lit pour dormir un peu.

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