Chapitre 10

Write by Verdo


Le jour où Ethiam franchit à nouveau le seuil de l’église du pasteur Sika, une tension palpable se dégageait dans l’air. La sacoche noire pesait lourdement dans ses mains, comme si elle aspirait toute la lumière autour d’elle. Il avait passé des nuits blanches à réfléchir à cette décision, mais la situation était devenue insoutenable. Les pleurs incessants de Pépé, l’inquiétude d’Ayélévi et la culpabilité qui rongeait son esprit l’avaient poussé à cette extrémité.


Le pasteur Sika l’accueillit avec son sourire habituel, mais ses yeux brillaient d’une intensité inhabituelle. Après quelques prières pour invoquer la présence divine, le pasteur se tourna vers Ethiam avec un regard perçant.

— Frère Ethiam, avant d’entamer quoi que ce soit, il y a une chose que je dois clarifier. Vous ne m’avez pas tout dit lors de notre dernière rencontre, n’est-ce pas ?


Ethiam détourna le regard, mal à l’aise.

— Pasteur, je vous ai tout raconté, balbutia-t-il.


Mais Sika, imperturbable, continua :

— Vous pouvez mentir à un homme, mais pas à l’Esprit Saint. Je ressens qu’il y a des zones d’ombre dans votre récit. Si vous voulez être délivré, vous devez me confier toute la vérité, sans retenue.


Luttant intérieurement, Ethiam finit par céder. La voix tremblante, il révéla tout. Il parla du meurtre de Nomagno, des cauris, de la sacoche qui revenait sans cesse, des nuits d’angoisse, et de sa peur grandissante que d’autres personnes découvrent son secret.


Le pasteur Sika, bien qu’impressionné par la gravité de l’histoire, resta calme. Il ouvrit sa Bible et lut quelques versets sur la repentance et la rédemption. Puis, il posa ses mains sur la sacoche.

— Cette chose que vous portez est une malédiction attachée à vos péchés. Mais pour la briser, il y a un prix à payer.


Ethiam le regarda avec méfiance.

— Quel prix, pasteur ?


— Vous êtes immensément riche, frère Ethiam. Vous devez prouver que vous êtes prêt à tout pour obtenir votre délivrance. Apportez cinquante millions de francs et engagez-vous à ne plus jamais agir avec violence ou cupidité. Avec cette somme, nous purifierons votre vie et détruirons cette sacoche une bonne fois pour toutes.


Ethiam hésita un instant. Mais face à la perspective de retrouver enfin la paix, il hocha la tête.

— Je vous paierai, pasteur. Mais à une condition : la sacoche doit disparaître définitivement.


— Ce sera fait, promit le pasteur avec assurance.


Quelques jours plus tard, Ethiam revint, chargé d’un sac contenant les cinquante millions. La sacoche, toujours aussi inquiétante, était posée à ses pieds. Le pasteur Sika, initia une session de prière intensive. Pendant vingt-quatre heures, ils chantèrent, jeûnèrent, et prièrent autour de la sacoche, implorant l’intervention divine.


Quand l’horloge marqua la fin de la vingt-quatrième heure, un silence saisissant enveloppa la pièce. Une brise étrange souffla à l’intérieur, éteignant les bougies. Quand la lumière revint, la sacoche avait disparu. Pas un seul cauri ne restait.


Le pasteur Sika s’essuya le front, épuisé mais satisfait.

— C’est fini, frère Ethiam. Vous êtes libre.


Ethiam, incrédule, regarda autour de lui. Pour la première fois depuis des années, il sentit un poids immense se lever de ses épaules. Il tomba à genoux, les larmes coulant sur son visage.

— Merci, pasteur. Merci pour tout.


Mais dans un coin sombre de la pièce, une petite ombre semblait se mouvoir imperceptiblement, comme une mise en garde silencieuse que tout n’était peut-être pas encore fini.


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Depuis plusieurs semaines, Ayélévi retrouvait enfin un semblant de sérénité. Les nuits jadis tourmentées par les pleurs incessants de Pépé étaient désormais remplies de calme. Le nourrisson, qui auparavant ne trouvait aucun repos la nuit, dormait paisiblement dans son berceau, enveloppé dans la chaleur protectrice de son foyer. Pour Ayélévi, cette transformation presque miraculeuse ressemblait à une bénédiction inespérée.


Elle se souvenait des moments de doute qui l’avaient hantée. Elle avait été convaincue que la villa d’Ethiam, avec son histoire complexe et ses secrets enfouis, portait un poids spirituel qui troublait son enfant. Elle se rappelait avoir longuement hésité à quitter la maison, certaine que la seule solution pour protéger son fils et sa santé mentale était de partir. Cependant, l’insistance et les promesses d’Ethiam, combinées à ses propres espoirs de voir leur famille s’unir, l’avaient poussée à rester.


À présent, elle ne regrettait pas cette décision. Pépé semblait épanoui. Son rire, cristallin et joyeux, résonnait dans les couloirs de la villa, chassant les ombres du passé. Ayélévi observait son fils avec émerveillement, se demandant comment un si petit être pouvait apporter tant de lumière dans une maison autrefois assombrie par des tensions et des mystères.


Ethiam, de son côté, s’efforçait d’être l’homme qu’il avait promis de devenir. Il se montrait plus attentionné envers Ayélévi et prenait soin de consacrer du temps à sa famille, malgré les responsabilités qui pesaient sur lui. Ayélévi appréciait ces efforts et sentait que leur relation évoluait dans une direction positive.


Un soir, alors qu’elle berçait doucement Pépé dans ses bras, elle se surprit à penser à l’avenir avec optimisme. Elle imaginait une vie stable et paisible aux côtés d’Ethiam, loin des conflits et des incertitudes qui avaient marqué leurs débuts. La villa, qui lui semblait autrefois un lieu oppressant, commençait à prendre l’allure d’un foyer chaleureux où elle pouvait envisager de construire une vie solide pour son enfant.


Assise sur le canapé, Ayélévi regarda autour d’elle. Les murs qui lui paraissaient jadis froids et inhospitaliers semblaient maintenant accueillants. Les souvenirs de doutes et de peurs s’estompaient peu à peu, remplacés par des instants de bonheur partagés. Elle posa un regard tendre sur Pépé, endormi dans ses bras, et un sourire naquit sur ses lèvres.


— Peut-être que je me suis trompée, murmura-t-elle pour elle-même. Peut-être que cette maison n’est pas ma prison, mais plutôt un nouveau départ.


Elle réfléchissait à ses options, pesant le pour et le contre. Partir aurait été la solution facile, mais rester et construire quelque chose de solide exigeait du courage. Et elle sentait en elle une force nouvelle, alimentée par l’amour qu’elle portait à son fils et par la volonté de lui offrir une vie meilleure.


Ainsi, pour la première fois depuis longtemps, Ayélévi commença à envisager de rester définitivement. Pas seulement pour Pépé, mais aussi pour elle-même et pour tout ce qu’elle croyait encore possible avec Ethiam. Une lueur d’espoir naissait dans son cœur, dissipant les derniers vestiges de ses craintes.


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Nadine avait démarré son stage avec beaucoup d'enthousiasme. L’opportunité que Kodjo lui avait offerte était pour elle une porte d’entrée vers un avenir plus prometteur. Chaque matin, elle se levait tôt, pleine d’énergie, déterminée à donner le meilleur d’elle-même dans son travail. Ses collègues la trouvaient sérieuse et appliquée, et son superviseur ne manquait pas de noter son professionnalisme.


Un jour, Nadine prit une décision importante. Elle voulait présenter Kodjo à sa mère, cette femme courageuse qui l’avait élevée seule et qui avait toujours été son pilier. Pour Nadine, c’était une façon de montrer à sa mère qu’il existait encore des personnes prêtes à aider sans attendre quoi que ce soit en retour.


Elle proposa donc à Kodjo de venir chez elle un samedi après-midi. D’abord surpris par cette invitation, il accepta néanmoins, curieux de rencontrer la femme qui avait tant inspiré Nadine. Ce samedi-là, il se rendit dans un quartier modeste mais bien entretenu. La maison de Nadine, bien que petite, était propre et accueillante.


La mère de Nadine, une femme dans la soixantaine au sourire bienveillant, accueillit Kodjo avec beaucoup de chaleur. Elle portait un pagne traditionnel et semblait rayonnante malgré les épreuves de la vie. Après les salutations d’usage, elle invita Kodjo à s’asseoir dans le petit salon, tandis que Nadine apportait des rafraîchissements.


— Monsieur Kodjo, je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour ma fille, dit-elle en s’asseyant en face de lui.


— Ce n’est rien, madame. Nadine mérite ce genre de chances. Elle est intelligente et travailleuse.


— C’est vrai, répondit la mère, visiblement émue. Depuis que son père nous a laissées, je me bats seule pour qu’elle ait une éducation. Elle a toujours été une fille respectueuse et déterminée.


Kodjo hocha la tête avec un sourire. Il pouvait voir d’où Nadine tirait sa force et sa résilience. La conversation se poursuivit sur un ton léger, évoquant la vie quotidienne, le travail et les projets d’avenir de Nadine. Après environ une heure, Kodjo se leva pour prendre congé.


— Merci encore pour votre hospitalité, madame, dit-il en se dirigeant vers la porte.


— C’est moi qui vous remercie, répondit-elle avec un sourire sincère. Que Dieu vous bénisse pour votre bonté.


Une fois Kodjo parti, la mère de Nadine referma la porte et se tourna vers sa fille avec un regard curieux.


— C’est un homme bien, dit-elle en retournant au salon.


— Oui, il l’est, répondit Nadine, rangeant les verres dans la cuisine.


— Dis-moi, ma fille, cet homme est-il marié ?


Nadine se figea un instant, surprise par la question.


— Oui, maman. Il est marié et il a des enfants, répondit-elle en revenant dans le salon.


La mère de Nadine prit un air pensif.


— Hmm… Tu sais, ce n’est pas toujours facile de trouver des personnes comme lui, qui se soucient vraiment des autres. Assure-toi de toujours respecter cette relation professionnelle.


— Ne t’inquiète pas, maman. Je suis consciente de cela. Kodjo m’a aidée et je lui en suis reconnaissante, rien de plus.


Sa mère hocha la tête, satisfaite de la réponse, mais elle ne put s’empêcher de s’interroger. Pourquoi un homme aussi généreux et accompli prendrait-il autant à cœur le bien-être d’une simple vendeuse de fruits ? Peut-être voyait-il en Nadine un potentiel qu’elle-même n’avait pas encore pleinement exploré.


De son côté, Nadine était déterminée à prouver à Kodjo qu’elle méritait la confiance qu’il avait placée en elle. Les questions de sa mère la laissèrent cependant songeuse, se demandant si un jour elle pourrait rencontrer un homme aussi droit et bon pour partager sa vie. Mais pour l’instant, sa priorité restait claire : réussir son stage et bâtir un avenir meilleur.


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Selinam était assise seule dans sa petite villa, les pensées envahissant son esprit. Depuis qu’elle avait épousé le pasteur Sika, sa vie était devenue un mélange d’espoirs brisés et de solitude. Les moqueries des fidèles, les absences prolongées de son mari et le vide émotionnel qu’elle ressentait l’épuisaient chaque jour davantage. Ce matin-là, elle se réveilla avec un poids encore plus lourd sur le cœur.


Alors qu’elle contemplait son avenir, une fidèle de l’église, nommée Anita, vint lui rendre visite à l’improviste. Anita était une femme discrète, connue pour son air bienveillant et son franc-parler. Selinam fut surprise de la voir. Elles n’étaient pas particulièrement proches, mais Anita semblait avoir quelque chose d’important à dire.


— Bonjour, Selinam, dit Anita en s’installant sur une chaise après avoir été invitée à entrer.


— Bonjour, Anita. Que me vaut ta visite ? demanda Selinam, curieuse.


Anita la regarda droit dans les yeux avant de répondre :


— Selinam, je sais que les choses ne sont pas faciles pour toi. Je vois comment les gens parlent dans ton dos et se moquent de toi à l’église.


Ces paroles firent baisser la tête à Selinam. Elle savait que c’était vrai, mais entendre quelqu’un le reconnaître à haute voix était douloureux.


— Je ne suis pas venue pour te juger, continua Anita. Je suis venue pour te dire quelque chose que je pense que tu dois savoir.


Selinam fronça les sourcils, soudain inquiète.


— Que veux-tu dire, Anita ?


Anita hésita un instant avant de répondre.


— Le pasteur Sika… Je ne sais pas si tu es au courant, mais il est déjà marié.


Selinam écarquilla les yeux, son cœur battant à tout rompre.


— Marié ? Comment ça, marié ? Tu es sûre de ce que tu dis ?


Anita hocha lentement la tête.


— Oui, il est marié et père de cinq enfants. Sa femme et ses enfants vivent aux États-Unis. Beaucoup de fidèles le savent, mais personne n’ose en parler ouvertement.


Selinam sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle se leva brusquement, les mains tremblantes, et marcha de long en large dans la pièce.


— Non, ce n’est pas possible ! Pourquoi personne ne m’a rien dit ? Pourquoi lui-même ne m’a jamais parlé de ça ?


— Je pense qu’il ne voulait pas que tu le saches, répondit Anita. Sa famille ne vient jamais au pays, et il évite soigneusement d’aborder le sujet.


Les mots d’Anita résonnaient dans la tête de Selinam comme un écho douloureux. Tout ce qu’elle avait imaginé, tout ce qu’elle espérait pour son mariage, s’effondrait en un instant.


— Anita, tu es sûre de tout ça ? Tu as des preuves ? demanda Selinam, désespérée.


— Selinam, pourquoi je viendrais te mentir ? Si tu ne me crois pas, tu peux enquêter toi-même. Mais je t’assure que je dis la vérité.


Selinam s’effondra sur une chaise, le regard vide. Les souvenirs de ses interactions avec Sika revinrent en rafale : son absence, ses excuses vagues, sa réticence à partager sa vie personnelle et son comportement quand elle lui avait annoncé sa grossesse. Tout semblait maintenant faire sens.


— Pourquoi m’a-t-il fait ça ? murmura-t-elle.


Anita posa une main réconfortante sur son épaule.


— Je suis désolée, Selinam. Tu mérites mieux que ça. Je ne voulais pas te blesser, mais je pensais que tu devais savoir la vérité.


Les larmes coulèrent librement sur le visage de Selinam. Elle avait tout abandonné pour cet homme : sa dignité, ses rêves, ses espoirs d’une vie de couple épanouie. Et maintenant, elle découvrait qu’il l’avait manipulée et utilisée.


— Je ne sais pas quoi faire, Anita, dit-elle en sanglotant.


— Prends le temps de réfléchir. Et si tu veux quitter cette situation, sache que tu n’es pas seule. Je suis là pour t’aider.


Anita resta avec elle un moment, lui offrant une épaule sur laquelle pleurer. Lorsque la fidèle partit enfin, Selinam était encore sous le choc. Son monde s’était effondré, mais au fond d’elle, une petite flamme de détermination commençait à brûler. Elle ne laisserait plus personne jouer avec sa vie. Pas même un homme de Dieu.


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Quelques jours s’étaient écoulés depuis qu’Ethiam avait quitté l’église du pasteur Sika, persuadé que la sacoche noire et ses mystères appartenaient enfin au passé. Sa vie semblait enfin revenir à la normale. Pépé ne pleurait plus la nuit, Ayélévi était plus sereine, et tout semblait glisser vers une tranquillité tant attendue. Mais cette nuit-là, tout bascula à nouveau.


Aux environs de minuit, un bruit sourd résonna dans la maison, brisant le calme de la nuit. Ethiam, encore à moitié endormi, se leva précipitamment. Le bruit semblait provenir du salon. Son cœur s’accéléra tandis qu’il descendait les escaliers. Lorsqu’il atteignit le salon, une scène qu’il aurait préféré ne plus jamais voir l’attendait : la sacoche noire était posée là, sur la table centrale, exactement à l’endroit où il l’avait vue la dernière fois avant qu’elle ne la déplace.


Il sentit un frisson glacé parcourir son corps. Cela ne pouvait pas être réel. Il avait vu cette sacoche disparaître sous ses yeux après les vingt-quatre heures de prières avec le pasteur Sika. Comment était-elle revenue ici ?


Alors qu’il fixait la sacoche, incapable de bouger, Ayélévi, alertée par le bruit et par l’absence d’Ethiam à ses côtés, descendit à son tour. Elle portait une robe de nuit et avait l’air inquiète.


— Qu’est-ce qui se passe, Ethiam ? demanda-t-elle en arrivant dans le salon.


Ethiam, pétrifié, balbutia :


— Rien… je… je ne sais pas…


Mais Ayélévi remarqua immédiatement la sacoche qui brillait. 


— Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda-t-elle en s’avançant vers la table.


— Ne t’approche pas ! cria Ethiam d’une voix tremblante.


— Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a dans cette sacoche ?


— Je… je ne sais pas. Ne la touche pas, Ayélévi, s’il te plaît.


Mais la curiosité d’Ayélévi était piquée. Elle s’approcha davantage, tendant la main pour toucher la sacoche malgré les supplications désespérées d’Ethiam.


— Arrête ! Je t’en prie, ne fais pas ça ! cria-t-il presque en larmes.


Mais Ayélévi ne l’écouta pas. À l’instant où sa main effleura la sacoche, une décharge électrique invisible mais terriblement puissante jaillit de l’objet. Un cri aigu s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne s’effondre lourdement sur le sol, inconsciente.


— Ayélévi ! cria Ethiam en se précipitant vers elle.


Il s’agenouilla à ses côtés, vérifiant son pouls. Heureusement, elle respirait encore, mais elle semblait profondément inconsciente. Ethiam, paniqué, ne savait que faire. Son esprit était embrouillé, et son corps tremblait de peur.


Sans perdre une seconde, il attrapa son téléphone et appela le pasteur Sika. Le téléphone sonna plusieurs fois avant qu’une voix faible et tremblante ne décroche. Mais ce n’était pas celle du pasteur.


— Allô ? Qui est-ce ? demanda Ethiam d’une voix paniquée.


— Ici, c’est l’assistant du pasteur Sika, répondit la voix.


— Je dois lui parler immédiatement ! C’est une urgence !


Un silence pesant suivit avant que l’assistant ne parle à nouveau, d’une voix lourde de tristesse.


— Le pasteur Sika est dans le coma.


Les mots frappèrent Ethiam comme une gifle.


— Quoi ? Comment ça, dans le coma ?


— Il a été frappé par la foudre il y a quelques heures, répondit l’assistant. C’est un miracle qu’il soit encore en vie.


Le téléphone glissa des mains d’Ethiam et tomba au sol. Tout son monde semblait s’effondrer autour de lui. Le pasteur Sika, l’homme qui était censé l’aider à se débarrasser de cette sacoche maudite, était maintenant hors d’état de l’assister. Et Ayélévi, sa femme, gisait inconsciente à ses pieds.


Il releva les yeux vers la sacoche. Elle était toujours là, immobile mais terrifiante. Il avait l’impression qu’elle le regardait, qu’elle se nourrissait de son désespoir et de sa peur.


— Pourquoi ? murmura-t-il, les larmes coulant librement sur son visage. Pourquoi est-ce que tu fais ça ?


La sacoche ne répondit pas, mais l’atmosphère dans la pièce semblait s’alourdir encore davantage. Ethiam se sentait piégé, acculé par une force qu’il ne comprenait pas et contre laquelle il ne pouvait pas lutter.


Cette nuit-là, il comprit que la sacoche n’avait jamais été détruite. Et pire encore, elle n’était pas prête à le laisser partir.



Écrit par Koffi Olivier HONSOU. 


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La sacoche aux secre...