CHAPITRE 11

Write by Anaëlle97

Chapitre 11: L'accident

***Luna***


Je n'ai pas réussi à fermer l’œil  de toute la nuit. Je cogitais sérieusement sur ma situation actuelle durant toute la nuit. J'ai cherché  toutes les solutions possibles, des plus stupides aux plus sensées et je reviens toujours au point de départ! J'ai envisagé fuguer, je me suis alors demandée de quoi j'allais vivre et où? Papa en aurait le cœur brisé une fois de plus. J'ai pensé à qui pouvait bien être cette personne. Je vis avec deux hommes, mon frère et mon père et je ne peux pas concevoir que l’un deux me veuille du mal. Et j'ai pensé à dire ce qui se passe à Papa et à Sylvain mais je me suis ravisé. On ne sait pas qui est qui finalement. Il vaut mieux que je sois plus prudente. Que je cherche une aide extérieure.

-Luna?
 
C'est Papa… je ne l'ai pas entendu descendre les escaliers, je me suis retournée vers lui. Il est dans un costume noir comme d'habitude depuis la mort de Maman. Mon père a toujours été la figure d'autorité dans cette maison, pas celui vers qui je me tournais quand je voulais me confier. C'était plus Maman qui m’écoutait.

-Luna? Répète-t-il encore cette fois les sourcils froncés et la mine inquiète

-Oui (me levant) papa

Je suis allée prendre la mallette de ses mains, il n'a pas arrêté de me fixer

-Tu es sûre que tout va bien ? Me questionne-t-il

Une énorme boule d'angoisse s'est formée dans ma gorge, j'ai senti la moutarde me monter au nez mais cette fois je vais faire un pas vers la vérité. J’ai envie de parler à mon père.

-Ça ne va pas papa, j'aimerais te parler de quelque chose ce soir quand tu seras de retour

-Non tu peux m'en parler maintenant j'ai tout mon temps

-Je t'en parlerai ce soir Papa
-Ce n'est rien de grave j'espère

-Tu le sauras ce soir Papa

-Bonjour à vous lança Sylvain qui surgit des escaliers sans qu'on ne s'y attende

Je veux leur dire la vérité mais pas aux deux en même temps, d’abord Papa, je n'ai pas une grande affinité fraternelle avec Sylvain donc j'ai vraiment du mal à aller vers lui. Je dois m’efforcer de parler. Même si je n’en ai pas envie.

- Bonjour Sylvain dit Papa l'air embêté par la présence de Sylvain en ce moment

-Bonjour Sylvain, le saluais-je du bout des lèvres

-Il se passe quelque chose? nous interroge-t-il l’air de rien.

-Non je pars pour le boulot lui répond Papa

Je ne m'explique pas le rictus de dédain qui s'est dessiné sur les lèvres de Sylvain pendant deux secondes. Ou je me fais des idées parce que je regarde trop Lie to Me. Sentant que je le regardais, il m'a souri.

-Luna va déposer ma mallette, vérifie que le gardien a bien lavé ma voiture et dis-lui de m'ouvrir le portail le portail.

[....]

Après le départ de Papa, Sylvain est remonté dans sa chambre où il est resté pendant presque deux heures avant de descendre et d'aller au boulot.

**Georges GBEDJI**

Durant tout le trajet pour le boulot je n'ai pas arrêté de penser à ce que Luna voulait me dire. Ça n'a pas l'air d'être une bonne nouvelle. Je le savais, je savais que quelque chose n'allait pas. J'espère que personne n'a osé faire du mal à ma fille, je ne sais pas ce que je serai capable de faire à cette personne. Toute la matinée j'étais distrait, quand l'heure de la pause a sonné j'ai pris la direction de chez Rokia à Kaboma.

Je roule en regardant les boutiques et les maisons de Cotonou défiler sous mes yeux, j'ai remarqué un camion de gravier qui faisait la manœuvre pour monter sur la chaussée, mais il va un peu trop vite et il n'a pas l'air d'avoir regardé le trafic avec de s'engager. Je me suis retrouvé devant le camion et le temps que je freine ou je n'enclenche la marche arrière j'ai entendu le bruit de mon capot qui se ratatine sous le camion.................. .....puis trou noir.

[....]

Quelques minutes plus tard

J'ouvre difficilement les yeux, il y a de la fumée et je sens l'odeur ferreuse du sang. Une vive douleur s'est réveillée au niveau de ma tête et une autre au niveau de ma jambe. La lumière du soleil qui s'infiltre dans la voiture ressemble à des flèches de lumière qui viennent me transpercer à travers l'œil. J'ai fermé les yeux en grimaçant de douleur. Je commence par entendre un brouhaha sûrement dû à un attroupement.

-É ka dho gbèa? (Est-il encore en vie)

-Énan kpa tcha mi (Cela m'étonnerait)
-Mimon dhé é djor gbon on aé (N'avez-vous pas vu comment ça s'est passé?)É sin kpo dho gbèa (il ne peut plus être vivant)

C'étaient trois hommes qui discutaient en fon, j'avais envie de crier pour leur signaler que je n'étais pas mort mais rien n'est sorti de ma gorge comme son.

-Midè lè orh mika toun Mawou Adja Olonnon sin nou wiwa lè aé? (Vous ! Ne savez-vous pas que les voies du Dieu tout puissant sont insondables?)

C'était une femme qui parlait manifestement remontée par les propos des trois hommes

-Allons chercher quelque chose pour le dégager de la voiture, peut-être qu'il est encore en vie a suggéré un autre homme, j'ai déjà appelé les secours.

En quelque secondes ils se sont équipés de haches et de houes. La plupart se disaient que j'étais mort et frappaient sans retenue sur la carcasse de ma voiture. Un a envoyé sa hache tellement près de mon pied que j'ai crié sans m'en rendre compte. Ils ont reculé d'effroi quelques secondes et ils se sont remis à la tâche avec plus de douceur cette fois.

Ils étaient toujours en train d'essayer de m'extirper quand l'ambulance est venue. En quinze minutes j'étais hors de la voiture sur un brancard avec une minerve au cou. Quand on me mettait dans l'ambulance j'ai pu apercevoir ma voiture, elle était complètement aplati, je me demande comment mon siège a pu s'aplatir pour former une couchette, le système pour ça était hermétiquement  verrouillé.

Je n'ai rien de bien grave une blessure à la tête, les débris de mon parebrise qui se sont logés sur son visage et une entorse de la cheville.
J'étais à ça de mourir et que va devenir Luna? Mon cœur s'est rempli d'une immense reconnaissance.

***Luna***

Depuis quelques minutes une angoisse terrible m'empêche presque de respirer, comme s’il était arrivé quelque chose de grave. J'ai appelé Sylvain il avait l'air d'aller bien, mais Papa ne décroche pas.
Ping sms

Mimi: Luna allume la télévision et va sur Canal 3

Je suis allée allumer le régulateur de la télé et je l'ai mise en marche. Je suis allée sur Canal 3 c'était le journal de 13h, le journaliste parle de collision frontale entre un camion et une voiture de particulier qu’ils ont montré à l’écran. La voiture était complètement saccagée.

-Il s'agirait d'un certain George GBEDJI qui sortait déjeuner, pour vous rappeler une fois encore pourquoi laisser les camions circuler librement en plein centre-ville aux heures de pointe et de descente  est dangereux. Nous ne savons toujours pas dans quel état se trouve George GBEDJI mais le conducteur du camion a pris la fuite.

Je me suis agrippée au fauteuil le plus proche autrement les jambes m'auraient lâchée. Le journaliste, il a bien dit Georges GBEDJI, je me mets à suer à grosses gouttes et ma respiration est un peu trop rapide. J'ai couru dans la salle de bain et j'ai ouvert le jet d’eau. J'ai laissé l'eau couler pour me calmer. Je me suis accroupie sur le carrelage de la salle de bain et j’ai fondu en larmes. Il faut que je me rende à l’hôpital…une fois que ma crise de panique serait passée.

[....]

C'est la sonnerie de mon portable qui m'a ramené à la réalité. J'ai fermé le jet d’eau. Je suis précipitée toute mouillée vers le salon pour décrocher le téléphone.  C'est Sylvain

-Allô?

-Depuis tu attendais quoi pour décrocher?

Son ton était dur

-Je n'étais pas à côté du téléphone

-On a dit "Portable" pas "Laissable". Papa ne t'a pas offert un téléphone pour que tu le laisses traîner.

-Comment va Papa?

-Je ne sais pas, il a été conduit au CNHU

- Ok ! Je te rejoins là-bas. Click


Je lui ai raccroché au nez, pourquoi il se défoule sur moi? J'ai assez de soucis comme ça.

Je suis retournée dans ma chambre me changer. J'ai pris mon fourretout, mon portemonnaie, mon téléphone. Papa laisse toujours une enveloppe sous le décodeur en cas d'urgence, je l'ai prise, j'ai tout bouclé et je suis sortie à pied chercher un conducteur de taxi-moto. Je marchais tellement vite que j'ai commencé par manquer de souffle. J'ai pris un autre conducteur de taxi-moto à 150 f qui m'a déposée Kpota, ensuite j'ai pris un autre conducteur de taxi-moto à 700 F pour le CNHU. Une fois au CNHU, j'ai été orientée vers les urgences.

Papa se trouve dans une salle commune avec d'autres malades, une infirmière m'a rassurée en me disant qu'il ne risquait plus rien. Ils lui ont administré des sédatifs pour qu'il se repose, il dormait donc quand je suis arrivée et Sylvain n'était pas encore là.

Papa a un bandage sur le front, de petites sur le bas des joues et le menton, ils lui ont rasé la barbe je suppose pour atteindre ses blessures. Á part ça il n'a que quelques égratignures ici et là. Je suis passée à l'accueil pour la paperasse. Je me sentais totalement perdue. Je jouais l'adulte alors que je suis complètement effrayée. C'est Sylvain qui devait être là à tout coordonner. Le médecin urgentiste m'a dit qu’ils vont le garder en observation et que si tout va bien il sera libéré.

Je suis renseignée sur le supermarché le plus proche, j'ai pris un pack d'eau, du dentifrice, une brosse, du savon. Dans une autre boutique, j'ai pris deux tee-shirts pour homme, deux pantalons et des babouches. Je suis ensuite dans le premier restaurant que j'ai vu pour prendre de la nourriture à emporter.

[....]

Quand je suis revenue Sylvain était au chevet de Papa. Dès qu'il m'a vue rentré dans la salle il s'est levé pour me donner une gifle magistrale.

-Papa est à l'hôpital et mademoiselle va se promener? , commence-t-il les yeux injectés de sang.

Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil. J'ai déposé tout ce que j'ai gardé comme colis au sol et j'ai levé les yeux vers lui.

-D'abord mademoiselle ne se promenait pas ! J'étais déjà venue, j'ai même déjà réglé la paperasse, pendant que toi "Monsieur", tu étais je ne sais où. J'étais sortie acheter quelques petites choses dont Papa aura besoin à son réveil. Et une dernière chose, ne t'avise plus jamais de lever la main sur moi, mes parents ne l'ont jamais fait donc ce n'est pas toi qui le feras !

Je l'ai poussé de mon chemin, j'ai commencé par ranger mes achats dans la petite étagère en fer placée à côté du lit de Papa. Je déteste me donner en spectacle et lui vient m'afficher  toutes ces personnes, il est même quel genre de frère?

-Lu je m'excuse je ne sais pas ce qui m'a pris, j'étais inquiet

-Ce n'est pas une raison, lui répondis-je sèchement

Une jeune femme qui depuis mon retour est restée en retrait s'est approchée de Sylvain et a mis une main sur son épaule

- Calme toi Sylvain, tu vois ce que tu viens de créer comme situation?

-Je suis désolée Mira, je n'aurai pas dû et Lu, je ne suis pas vite venu parce qu'il y avait des embouteillages

-Euh bonjour Luna, moi c'est Miranda, dit la femme en me touchant la main

-Enchantée, Miranda, moi c'est Luna , vous êtes ensemble?
 
-Keuf , keuf ..........de l'eau.

On s'est tous retournée vers Papa

[....]

***Miranda ****

Je viens de rentrer chez moi cette journée a été productive.

1/La famille de Sylvain me connaît et a l'air de m'apprécier.

2/Sylvain s'est entiché de sa petite sœur. Je ne vois pas une autre explication à sa scène et la tête qu'il faisait mon Dieu! On aurait dit que Luna lui appartenait. Je ne sais pas mais il y a anguille sous roche.

3/ Luna a un secret

Ne me demandez pas comment je le sais… Je le sais c'est tout. Je me demande quel autre dossier louche, il traîne.
Quelques-uns ont déjà une idée sur qui je suis et qu'elles sont mes motivations, je suis la grande sœur de Claudia ADJOVI. La jeune femme sauvagement assassinée par Sylvain. Je ne sais pas comment il a fait pour se garantir un alibi. Avant que Claudia ne rencontre Sylvain malgré la distance nous étions vraiment proches, nous nous disions tout. Puis on s'est disputées. Vous avez dû remarquer qu'on n’a pas les mêmes noms de famille, nous n'avons pas le même père mais la même mère. On a juste deux ans d’écart, maman nous a élevé seule et a toujours veillé à ce qu'on ne manque de rien. Elle a rencontré quelqu'un et ils prévoyaient de se marier. Maman avait l'air heureuse j'ai donc donné ma bénédictions à leur union ce qui n'était pas le cas de Claudia. Elle a toujours essayé de rabibocher maman avec son père et elle a vécu ma bénédiction comme une trahison. On s'est violemment disputée. Elle n'était d'ailleurs pas présente au mariage.

Quand j'ai vu que Sylvain ne semblait pas me connaitre le jour de la réunion dans les locaux de Orabank, j'en ai déduis qu'elle ne lui a pas parlé de moi. Je suis à peu près de même type physique que Claudia donc tout à fait du goût de Sylvain, j'ai décidé d'en user pour découvrir la vérité.

LUNA: MES LARMES