Chapitre 11 :
Write by Maya my'a
Sophie...
Je file Paula sans alerter les invités.
- Chérie, nous sommes ici pour le succès de ton procès, viens te joindre à nous...
-Je ne me sens pas bien ! J’ai besoin de repos.
-Oui, mais pas en présence de tes invités...
-Dis plutôt vos invités ! Il s’agit de vos invités et non des miens...
-Ils sont, tous, là pour toi, Paula !
-Je suis fatiguée ! J’ai besoin de me reposer, tu peux le comprendre ?
-Non ! Tu agis très mal, toutes ces personnes sont là pour toi...
-Et ? Ce que je dis ne t’importe pas ? Ici, vous êtes chez moi. Je n’ai pas d’ordre à recevoir venant de toi.
-Tu ne penses qu’à toi, Paula. Tu es égoïste.
-Laisse-moi seul !
-Tes sauts d’humeur m’exaspèrent, Paula.
Je claque, la porte de sa chambre, de colère. "Pour qui se prend-elle, cette fille gâtée et bête ?" Je vais vers sa mère !
-Paula ne veut pas savourer sa victoire avec nous...
-Pourquoi ? Que t’a-t-elle dit ?
-Elle ne veut pas voir les gens chez elle ! Je rentre chez moi, maman. Depuis un moment, Paula devient très grincheuse, et vraiment agaçante.
-Ma fille, ne t’inquiète pas, je vais lui parler.
-Sa porte est fermée.
-J’arrive ! Répond-elle le dos tourné.
Je regarde sa mère se diriger devant la porte de sa chambre. Je m’assois pendant deux minutes au salon. Puis...
-Marise, viens ! Paula n’est pas contente de notre présence ici, dis-je exagérément.
-Hein ? Mais...pourquoi nous avoir conviés aujourd’hui ? S’énerve, Marise.
-Je me demande !
-Dans ce cas, je rentre chez moi. Paula déconne ! Où puise-t-elle cette manière de se moquer des gens ?
-Je ne comprends pas sa colère ! Elle est furieuse... Dis-je.
-Elle est furieuse contre qui?
-Toi, marise! Elle n'a pas souhaitez te voir ici aujourd'hui.
- Pour qui se prend-elle ? Cris, Marise, ahurit. Je rentre chez moi...
-Je suis vraiment désolée pour elle ! Marise, tu sais que je n'ai rien après toi. Je t'aime bien d'ailleurs comme tout le monde.
-Non ! Ne t’inquiète pas, répond-elle frustrée.
Je sais à qui je passe ce message, pour quel résultat. Marise s’emporte vite, de plus, elle sait extrapoler les situations. Elle sait aussi propager la mauvaise information; elle est aimée de tous nos collègues. Marise sait mobiliser les collègues autour d'elle. Vaux mieux ne pas être son ennemie car lorsqu'elle joue la victime, tout le monde se range, le plus souvent, de son côté.
Cinq minutes plus tard, elle incite les collègues à quitter les lieux avant que Paula ne sorte aux bras de sa mère.
Paula...
Je sors plus détendu ! Le salon est vide.
-Mais... dit Maman ! Où sont-ils ?
-Partie ! Maman, je n'ai pas cerné ce qui leur a motivé... Répond Sophie.
-Comment est-ce possible ? S'interroge maman.
-Je retournais le poisson au four lorsque j'ai constaté le silence ici, au salon. En sortant, Il n'y avait plus personne... Dit-Sophie.
- C’est étrange ! Réponds maman.
- Il n’y a rien d’étrange maman ! Ils se sont senti agacer par mon attitude et mon absence.
-Hum ! S’exclame Sophie, ce n’est pas une raison pour partir sans dire au revoir...
-Vraiment ! Soutien maman.
- Ce n’est rien ! Dis-je d’une petite voix.
Le départ de mes collègues me touche moins que l'image de Patrick dans cet état épouvantable. Je suis meurtrie par la barbarie qu'il a subie. Je m'assois le regard évasif. Je peine à terminer le plat de beignets que m'a servi maman. Et si Patrick est tout le contraire de ce qu'il m'a montré ? N'ai-je pas fait une erreur en le traduisant en justice ?
Il m'a donné le plaisir que je n'ai plus ressenti, il y a un peu plus d'un an.
" Pourquoi, ai-je été si dure ? Pourtant, le samedi et le dimanche, j’ai été celle qui en redemandait. J’ai été celle qui l’a traîné dans tous les coins de la maison. Et même lorsqu’il n’en a plus voulu, il s’est laissé faire ".
Je n’imagine pas ce qu’il subit actuellement dans ce lieu. Pendant le procès, il a été mentionné que son casier judiciaire n’a été marqué d’aucune quelconque observation déplorable. Patrick est sans antécédents juridiques. Il est plutôt un homme avec une si belle carrière.
*
Kathy est gênée par mon attitude ; elle décide subitement de rentrer au Cap-Vert après la réception échouée, qu’elle a conjointement organisée avec Sophie.
Depuis son départ au pays, je ne mange presque plus. Chaque soir, je fais de fortes fièvres. Je ne peux non plus compter sur Sophie, pour m’alimenter. Elle s’est complétement braqué contre moi. Concernant mon emploi, sur mon lieu de travail, je fais du présentéisme. J’y vais sans y être, et au plus tard midis, je rentre la maison.
*
Je me trimballe entre deux taxis pour arriver à la maison. Chaque sortie du boulot provoque en moi un émoi. Je me sens de plus en plus mal.
À peine mon pied foule le sol de ma cour, je me mets à vomir abondamment. La fatigue me cloue sur le sol. Pour autant, je ne me laisse pas dominer. Bien au contraire, je me bats du mieux que je peux pour m'emmener à la clinique : El Rapha.
Sur le chemin, une personne de bonne foi m'accompagne. J'arrive presque évanouie ; les infirmières m'installent en chambre d'attente. Je me repose une bonne minutie, pour rencontrer le médecin, trente minutes plus tard.
Il m'examine ; il me recommande plusieurs examens sanguins, que je fais sans trop d'efforts. Il me prescrit du fer et un repos de cinq jours.
Je rentre chez moi au tour de vingt-deux heures.
*
La semaine se déroule sans pression : sans aucun malaise. Alors, j'en profite pour me reposer. Les jours suivants, je me hâte de prendre mes résultats.
- Seigneur, faites qu’il n’ait rien de grave.
Je décide de conduire le véhicule que m’a offert Patrick. J’effectue quelques courses avant de me rendre à la clinique. Dans le hall, à l’accueil, je fais une petite prière avant de prendre les résultats.
Une fois, je les ai entre les mains, je me mets, aussitôt, sur le chemin du retour.
Chez moi, dans la cour, je gare en position de départ. Je descends, puis j’empresse le pas pour rejoindre ma chambre afin de prendre connaissance de desdits résultats.
Je ferme les yeux, les pressant fort ; mon cœur bat vite. "Si les résultats sont positifs, je fais un arrêt cardiaque".
Lentement, en prenant mon souffle, j’ouvre l’enveloppe ; je décortique les écrits. Tout est négatif. Je suis en bonne santé. Pour célébrer la bonne nouvelle, je mets de la musique en sautant de joie. Je remercie le Seigneur, mais ma conscience m’interpelle sans arrêt. Je pense à Patrick. Officiellement, il est en prison: cela ne fait que quelques mois.
Je me remémore encore le théâtre du procès. Par la suite, je me souviens que ce jour, il était tout seul. Alors sur ce fait, je m'interroge.
(Aucun droit sur image)
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