Chapitre 11

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 11⚜️


Yolande Otando épouse Biyoghe


Je suis assise contre le mur, les genoux repliés vers ma poitrine. Je pleure à chaudes larmes pendant qu'Emile continue de raconter ses atrocités avec les mains en poches. 


—Je ne comprends pas pourquoi tu pleures mon bébé, dit Emile, hilare. Nous serons très heureux dans notre foyer et puis si ça t'intéresse, on pourra souvent se donner du plaisir tous les trois, ajoute t-il avec un clin d'oeil. 


Mon sang bouillonne littéralement ! 


—Jamais Emile, tu m’entends ? Grondé-je en me levant brusquement.Jamais je ne te laisserai t’approcher de ma soeur avec tes idées tordues. Tu es malade ou quoi ? 


—Oh parce que je te dis qu'on sera heureux dans notre foyer, tu te faches de la sorte? Fait-il, amusé. 


Il me parle avec le sourire, il apprécie visiblement de me torturer psychologiquement avec ses conneries. 


—Tu penses que je vais faire comme si de rien n’était? Jouer à la parfaite épouse muette assise au foyer à te pomper les enfants et te regarder poser tes doigts crasseux sur Mélissa ? Tu dois fumer une herbe de mauvaise qualité toi là ! 


—Pomper les quoi ? Les enfants hein ? me demande t-il, hilare. Tu sais quelle est la chose la plus difficile que j’ai dû faire dans ma vie ? Pas ôter la vie à mon père ou avoir des relations physiques avec ma mère. Au contraire ça a été très facile et très joui*ssif. Mais la chose qui m’a été si difficile à faire est de coucher avec toi.


—Tu me dégoutes, crié-je. 


—Tu ne m'interesses pas du tout Yolande. Voila pourquoi, je m'inventais mille et une excuses pour ne pas avoir à te sauter. Mais tôt ou tard, tu allais commencer à te poser trop de questions, que peut-être je suis gay ou impuissant, d'ailleurs je sais que ces idées t'ont forcément traversé l'esprit. Il me fallait donc jouer le jeu, te donner une bonne dose pour te faire définitivement tomber dans mes filets. Honnêtement je ne sais pas comment j'ai même fait pour réussir à bander et te prendre dans toutes ces positions tout le week-end. 

Soit dit en passant j'espère que tu en as bien profité parce que ça ne va plus jamais se reproduire. 


Je le regarde sans voix parce que je comprends mieux son désintérêt total pour le se*xe. Et en repensant à ce week-end je me rend compte qu'il est très fort parce que vu comment il m'a prise ce jour là, impossible de penser qu'il se forçait. 


—Donc tu comprends mieux pourquoi hier soir j’ai déserté la chambre d’hôtel pour notre nuit de noces. Je t'ai vu sortir ta ridicule nuisette dans l'espoir que moi Emile Biyoghe je te fasse jouir jusqu'au matin, "mdr" comme on dit. 

Ceci étant dit, tu peux facilement en déduire que je n’attends pas de toi que tu me fasses des enfants. Quand les gens se demanderont pourquoi on n'a toujours pas d’enfants, je dirai que les médecins t’ont déclarée stérile.


C'est incroyable comment la vie d'un être humain peut basculer du jour au lendemain. Il n'y a pas si longtemps, j'avais un fiancé génial qui m'aimait. Le papa de mes futurs enfants avec qui je souhaitais vieillir. Et aujourd'hui, je me retrouve dans un véritable cauchemar éveillé, mon monde vient de basculer et le ciel me tombe sur la tête. 


—Tu vas monter et descendre Emile, commencé-je, mais sache que je vais pas permettre que tu t'approches de Mélissa. S'il faille que je te tue pour la protéger, je n'hésiterai pas. 


—Tu crois me faire peur? me demande t-il avec une pointe d'amusement dans la voix. Mais sache que moi aussi je n'hésiterai pas à te tuer pour avoir Mélissa. Tu sais ce jour là où je vous ai vu à la plage, la première fois, j'ai remarqué ses manières, elle m'a tapé dans l'oeil mais je n'ai rien fait. Le week-end suivant quand je vous ai revu, j'ai su que c'était le destin. Et vu que tu n'arrivais pas à cesser de me regarder, je savais que ce serait très simple d'arriver à mes fins et aujourd'hui nous voilà. Et puis qui sait, elle pourrait apprécier ce que je vais lui faire, on ne sait jamais, ajoute t-il hilare. 


—Tu es malade! Grondé-je en essayant d'ouvrir la porte. 


—Cette porte est fermée Yolande, ne fais pas l'enfant et revient t’asseoir.


Je tambourine sur la porte, en criant avec les joues trempées de larmes. 


—Au secours ! À l’aide !


—Premièrement on est au Mexique au cas où tu l’aurais oublié, les gens ne comprendront pas ce que tu dis vu qu’ici on parle espagnol. Deuxièmement tu refais ça encore, crier comme une idiote, plus jamais tu ne reverras ta sœur de toute ta vie. 

J’ai l’intention de te faire une faveur en la faisant vivre avec nous, je m’amuserai avec elle dans la maison mais au moins tu pourras la voir. 

Par contre si je t’entends encore crier à l’aide ici ou n’importe où, je te promets que tu ne poseras plus jamais les yeux sur Mélissa. 


—Tu ne peux pas m’empêcher de la voir, dis je désespérée. 


—Tente moi et tu verras que je suis capable de tout et du pire. 


Je suis debout, adossée à la porte en larmes, totalement apeurée et désespérée parce que je sais que dans tous les pays du monde, la corruption est monnaie courante, quand quelqu’un a les moyens financiers et les bras longs, il peut faire ce qu’il veut en toute impunité parce que le système est pourri et les gens comme moi n’ont aucune chance.


—Bon je commence à m’ennuyer ici, je vais sortir un moment boire quelques Mojitos, toi tu vas rester ici. Et pendant que je serai absent, si tu veux continuer à crier à l’aide, libre à toi. Mais je peux t'assurer que je vais te montrer qui je suis et tu ne vas pas apprécier, ajoute t-il en me regardant droit dans les yeux. 


—Il est hors de question que je te laisse m’enfermer ici, dis-je en lui barrant le chemin. Argent et bras long ou pas, je ne vais pas me laisser faire Emile. 


—Il ne vaut mieux pas que tu me pousses à te faire du mal parce que le problème est que je ne suis pas sûr de pouvoir m’arrêter avant de t’avoir tuée. 


Il le dit avec tout le sérieux du monde, ce qui me fait peur sur le coup. Il me pousse sur le lit et sort de la chambre en refermant à clé. Je me lève et tambourine sur la porte en criant dans l'espoir que quelqu'un m'entende. Découragée, je finis par me glisser le long de la porte jusqu’à m’asseoir par terre et pleurer. Au bout d'une heure, je me rapproche de la baie vitrée qui est en face de moi.J’essaye de l’ouvrir de toutes mes forces mais rien, elle est fermée. J'essaye de regarder à travers la baie vitrée, mais je ne vois personne à l'horizon. 


Je me met à fouiller nos valises dans l’espoir de trouver n’importe quoi qui m’aiderait à crocheter la serrure pour sortir de cette chambre. Je suis à la recherche de mes ciseaux ou de mon pied de biche pour manucure mais ils ont également disparus.Je m'assois par terre en me demandant à quel moment il a retiré mon téléphone,mon portefeuille,ma trousse de mon sac à main. Je finis par comprendre qu'il les a forcément pris dans l’avion quand je dormais vu que mon sac était posé par terre à mes pieds. Il m'a vraiment eu en beauté, je n'y ai vraiment vu que du feu. 


Après plusieurs heures assise par terre à penser comment ma vie a pu déraper en moins de 48h, je m'endors au sol. Quand je me réveille, je vois à travers la baie vitrée qu’il fait déjà nuit. Je me lève et il n’y a toujours aucune trace d’Émile. Je recommence à frapper à la porte jusqu’à ce que je touche la poignée et que je me rende compte que la porte n'est pas verrouillée. Je ne comprends pas comment c’est possible vu que lorsqu’il est sorti je l’ai très bien entendu la fermer à clé.


Je me dit que peut être il est revenu dans la chambre pendant que je dormais et qu'il l'a oubliée ouverte en ressortant. C'est la chance qui me sourit, je prend alors mes chaussures et mon sac à main et je sors de la chambre.Je marche le long du couloir, je préfère prendre les escaliers de peur de voir Emile sortir de l’ascenseur.

Arrivée dans le hall de l’hôtel qui est plein de monde, je suis soulagée en voyant la liberté me pendre au nez. 

Je m'approche de la réception, en m'apercevant, la receptionniste se met à me parler en français. 


Dieu merci! 


—Bonsoir madame, comment puis-je vous aider ?


—Oui bonsoir, j’ai besoin que vous appeliez mon ambassade, je suis gabonaise.J'ai besoin de retourner au Gabon, mais j’ai perdu mon argent et mon passeport.


—Oh lala , je suis désolé, me dit-elle. Puis-je avoir votre numéro de chambre s’il vous plait.


—Euh je ne m’en souviens pas malheureusement, mais je m’appelle Yolande Otando Biyoghe, je me suis enregistrée ici plus tôt quand je suis arrivée avec mon mari.


—Chambre 601 madame, dit-elle en consultant son ordinateur. Puis-je savoir où vous pensez avoir égaré votre passeport ?


—En fait, je l’avais en arrivant, dis-je avec un sourire jaune. Mais je ne l’ai plus, je pense que c’est mon mari qui l’a, mon portefeuille aussi. Et sans ça je ne peux pas rentrer chez moi, et j'ai besoin de votre aide s’il vous plaît. 


—Madame Biyoghe, où se trouve votre époux ?


—Il est sorti pendant que je dormais, s’il vous plaît, pouvez-vous appeler l’ambassade du Gabon pour moi? 


—Donnez moi un instant que je parle avec le manager de l’hôtel.


La réceptionniste s’éloigne pour parler avec son manager, ce dernier me regarde à distance en souriant jusqu’à ce qu’il prenne son téléphone pour passer un appel. Je me triture les doigts parce que je ne veux pas tomber sur Emile. La receptionniste revient se mettre derrière le comptoir. 


—Madame vous devriez vous asseoir jusqu’à ce que nous trouvions une solution, me dit-elle. 


—Non ce n'est pas nécessaire, votre manager appelle l’ambassade ? Pourquoi ça prend autant de temps ? 


—Veuillez vous asseoir Madame, ça va aller. 


—Il prend trop de temps, je vais trouver une autre solution. 


—Yolande ? 


Je me fige en reconnaissant la voix d'Emile et je le vois s'approcher de moi, l'air totalement préoccupé. 


—Ma chérie ça va aller, je suis là ne t'inquiète pas, dit-il en essayant de me toucher la joue. 


—Ne me touche pas, dis-je en reculant. N'essaye même pas de m'approcher. Svp aidez moi, cet homme est dangereux, ajouté-je en me tournant vers la réceptionniste. 


Le manager s'approche de nous, Emile lui fait fasse. 


—Merci de m’avoir prévenu qu’elle était ici, Monsieur le Manager. 


—Je vous en prie, répond ce dernier. 


—Émile rend moi mon passeport, mon portefeuille et mon téléphone, crié-je. 


—Chérie pourquoi tu fais toujours ça ?je t’ai remis ton passeport quand on est sorti de l’aéroport et je n’ai ni ton téléphone ni ton portefeuille. Viens on va plutôt dans la chambre pour que tu te reposes. 


—Tu n’es qu’un psychopathe, je veux mes affaires Émile! 


Le hall de l’hôtel est plein, tout le monde nous regarde. Émile se passe la main sur le visage, je suis totalement agitée parce qu’il est hors de question que je retourne dans cette chambre avec cet homme ignoble. 


—Madame vos affaires sont sûrement dans votre sac à main, me fait la receptionniste. 


Celle-ci me prend pour une idiote ? 


Je pose mon sac sur le comptoir avec des mains tremblantes, je l’ouvre et je verse le contenu sur le comptoir. 


—J’ai déjà fouillé ce p*utain de sac, il n’y a r…


Mes mots meurent dans ma gorge, je n'en reviens pas, je crois rêver. Il y a des lingettes, ma trousse à maquillage, ma trousse à manucure, une boîte de comprimés que je n’avais jamais vue avant et…mon téléphone, mon passeport et mon portefeuille. Mon sang ne fait qu'un tour, je me retroune furieuse vers Emile. 


—Tu les a remis quand je me suis endormie, n’est ce pas ? Je suis sûre que tu es revenu dans la chambre pour les replacer, hein ? pour me faire passer pour une folle? Tu es vraiment tordu! 


—Jusqu'à quand je vais devoir te rappeler de prendre tes médicaments ma chérie ? Me demande t-il l'air dépassé. Tu sais que quand tu ne les prends pas tu deviens hystérique. Je ne vais quand même pas être tout le temps derrière toi. 


—Je ne prends aucun médicament Émile, grondé-je. Je suis sûre que c’est toi qui a mis ces comprimés dans mon sac. Espèce de malade ! 


—Monsieur vous avez besoin d’aide ? Demande le manager. 


—Appelez plutôt la police, cet homme est un dangereux psychopathe!!! 


—Yolande ça suffit! Me dit-il avant de se tourner vers le manager. 

C’est exactement ce que je vous disais tout à l’heure, je suis vraiment désolé pour le scandale. 


—Quand vous nous avez dit plus tôt dans la journée que votre femme a l’habitude de créer des scènes de ce genre et qu’on ne devrait pas être étonné si ça se produisait, franchement je ne pensais pas que c’était à ce point. 


—Je ne sais pas ce qu'il vous a dit mais je n'ai aucun problème mental, il vous faut me croire. 


Je vois à la tête de tout le monde présent dans le Hall, que personne ne me crois. Je suis apeurée, à cran et surtout très agitée. J'ai vraiment l'air d'une cinglée. Et vu la tête de chien battu qu'Emile fait, il attire la sympathie et la pitié. Le tableau qui est reflété actuellement est celui d'un homme qui doit se battre chaque jour face à l'instabilité mentale de son épouse. 


Bonne lecture.

Dans le secret