chapitre 11

Write by Lady_miinash21

Aïcha Gueye 


Pendant tout le trajet, j'ai bien vu que Abdel était inquiet mais aussi un peu en colère ce que je ne comprends pas. J'étais aussi inquiète que lui mais le fait qu'il ne me dise pas ce que le docteur lui a dit me stresse encore plus. 


Heureusement en moins de 15mn, nous sommes arrivés à l'hôpital. Et c'est l'hôpital où Kay est suivie, c'est donc sûrement le docteur Hanne qui a appelé mon mari, oh mon Dieu ! J'espère qu'elle n'a pas refait une crise. Je m'en veux de ne pas l'avoir amener la dernière qu'elle a fait, lorsque son père l'a battu. S'il lui arrive quoi que ce soit, ce sera de ma faute.


Dès que la voiture se gare, je descends en vitesse et entre dans le bâtiment avant de me diriger vers la secrétaire. 


-Bonjour, ma fille a été admise içi, il y a quelques heures.


-Son nom s'il vous plaît ? 


-Kayni Gueye 


Elle tapote quelque chose dans l'ordinateur avant de relever la tête vers moi.


-Elle est dans la chambre 26. Allez jusqu'au bout du couloir, prenez votre gauche, c'est la troisième porte. 


-Merci 


Je dis à mon mari qui venait d'arriver de me suivre et je suis les directions données par la secrétaire. Je marche tellement rapidement qu'arriver au pas de la porte, je m'arrête pour souffler de nombreux coups, avant d'ouvrir. 


J'aperçois ma fille en pleurs au bras de son docteur et mon coeur rate un battement. Ça me fait mal de la voir comme ça, ses larmes m'ont toujours fendu le coeur. Je m'avance près d'elle et sans rien dire, le docteur me cède sa place avant de sortir avec Abdel. 


-Mon bébé, dis-je en la prenant dans mes bras 


Elle me regarde tristement et relâche un sanglot qu'elle retenait. 


-M...ma...man


-Chut...arrête de pleurer...je suis là, calme toi s'il te plaît, tentais je de la réconforter.


Je lui caresse le dos et elle continue de pleurer longtemps avant de s'endormir dans mes bras. Je la dépose doucement sur le lit avant de sortir, le coeur meurtri. Tout est de ma faute, comment est-ce que j'ai pu la laisser comme ça et avec les récents événements, c'est clair qu'il y ait des conséquences. C'est à cause de moi si elle est içi aujourd'hui, je suis une mauvaise mère. 


Comme je ne voyais pas mon mari et le docteur Hanne dans le couloir, je me dirige vers le bureau de cette dernière.


J'ouvre la porte et me jette dans les bras d'Abdel en sanglots.


-C'est...à cause de...moi, j'aurais dû l'ame...l'amener la dernière fois...j...suis une...snif...mauvaise mère 


-Mais non, dit pas ça ma chérie 


-Mais si, c'est vrai, je savais que j'aurais dû l'amener la dernière fois qu'elle a fait la crise à la maison mais je suis tellement irresponsable, on en serait pas là si c'était le cas 


-Excusez moi, elle a récemment fait une crise ? 


Oh mon Dieu, j'avais oublié qu'elle était là, quelle honte ! 


-Euh...oui


Son regard déçu m'achève. Si la honte pouvait tuer, je serais déjà pourrie dans ma tombe. Elle s'est tellement souciée et investie à fond dans l'état de Kayni. Elle a fait tellement de recherche et de travail acharné afin de lui trouver un bon traitement pour qu'au final tous volent en éclats. Je me culpabilise à cette idée et encore plus parce qu'elle ne dis rien nous jetant tout simplement des regards de déception. 







Docteur Kadijah Hanne 


Je suis déçue oui mais aussi curieuse. Parce que pour que Kayni fasse une seconde crise après 7 ans de traitement qui produisait de bons résultats et conduisait à un total rétablissement, il y a sûrement eu un élément déclencheur. 


-Qu'est-ce qui l'a causée ? 


Abdel: Pardon ? 


-Qu'est-ce qui est à l'origine de cette crise ? L'élément déclencheur ? 


Abdel: Heu...


Ils se regarde tous les deux et baisse la tête sans répondre. Leur attitude me montre que c'est sûrement à cause d'eux. 


-C'est vous, n'est ce pas ? 


Rien. 


-J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est réellement passé sinon je ne pourrais pas aider votre fille. Cela me tiens vraiment à coeur et ça me vexe que vous n'ayez pas confiance en moi même après sept années. Dites moi ce qui s'est passé, c'est le mariage c'est ça ? 


Ils me regardent tous les deux. 


-Je le sais, c'est son mari qui l'a amené 


Pa Abdel: il est où ? 


-Je ne sais pas mais ça ne répond pas à ma question. 


Pa Abdel: enfaîte...heu...je...je l'ai...je veux dire 


Ma Aïcha: il l'a frappé, voilà ce qu'il veut dire, il a frappé ma fille avec violence et sans pitié.


Pa Abdel: Aïcha on en a déjà parlé, souffla t-il.


Ma Aïcha: Parler ? Bien sûr, parce que tu crois que me donner des excuses bidons comme quoi t'étais sous le coup de la colère on suffit ? Moi aussi j'étais sous le coup de la colère mais ça ne m'a pas poussé à battre ma fille à sang. Tu as été brutal avec elle et encore une fois tout est de ma faute, si j'avais intervenu à temps tout ça ne serait pas arrivé. Cria t-elle avant de sortir du bureau en larmes. 


-Pourquoi vous avez fait ça monsieur ? 


Pa Abdel: je...je ne voulais pas lui faire de mal, j'étais juste...sous le coup de la colère et...elle avait fait une erreur, il fallait que je la punisse.


-Il y a beaucoup d'autres moyens de punir un enfant vous savez, mais pas la violence. Elle ne résout rien et n'apporte que des problèmes. Voyez par vous même les conséquences. 


Pa Abdel: Je regrette 


-De toute façon ce qui est fait est fait, on y peut plus rien, maintenant il faut que l'on se concentre sur ce qui se passe là maintenant.


On toque à la porte.


-Oui entrez 


L'infirmier entre avec une enveloppe à la main. 


-Bonjour, docteur voici les résultats des analyses que vous avez demandé. 


-D'accord merci.


Il ressort et j'ouvre l'enveloppe pour lire le contenu de la feuille qui s'y trouve. Au fil de ma lecture mes yeux s'agrandissent, je passe de certitude à etonnement puis de choc à tristesse, oh non pas ça. 







Ismaïla Junior Sy 


Lorsque je suis ressortie de la chambre de cette fille, je ne suis pas rentré chez moi, je me suis mis dans un coin à attendre que son docteur ressorte. Je ne vais pas la laisser me dénoncer et gâcher ma vie comme ça en me jetant en prison, non non pas du tout. Je vais faire en sorte qu'elle revienne à la maison et la contrôler du mieux que je peux sinon c'est fichu pour moi. 


J'attends toujours dans un coin du couloir quand j'aperçois ses parents à l'accueil, sheut il manquait plus que ça. Je me cache encore plus pour ne pas qu'il me repère et les vois me dépasser en courant. 


J'espère que kayni ne leur dira rien, ou c'est ma fin.


Heureusement en même pas une minute, je les revois sortir mais sans la mère. Mon coeur bat fort, faite qu'elle n'ouvre pas sa bouche rek. 


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C'est 30 minutes plus tard que Ma Aïcha daigne sortir de la chambre. J'inspecte bien son visage rempli de larmes mais je ne vois que de la tristesse. Je n'en suis pas pour autant rassuré. 


J'attends qu'elle s'éloigne et tourne vers un autre couloir pour aller vers la chambre. J'ouvre la porte et la vois qui dors paisiblement. Je m'avance vers elle et lui tapote l'épaule. Elle ouvre lentement les yeux et sursaute en me voyant.


-Qu'est-ce que tu fais là ? Sors d'ici tout de suite ou je crie 


-Bah vas-y crie, on verra qui va t'entendre puisque j'ai fermé la porte.


-Qu'est-ce tu me veux ? Qu'est-ce que je t'ai fais pour que tu gâches ma vie comme ça ? 


-Mais je ne gâche pas ta vie chérie, t'es ma femme et je ne veux que ton bien, dis-je en approchant ma main pour la caresser. 


Elle le repousse violemment. Je commence à perdre patience. D'un geste, je l'attrape par le menton.


-Maintenant tu vas m'écouter et arrêtez de faire la maligne ok. Tu vas faire tout ce que je te dis sinon je te tue et t'inquiète pas j'en suis très capable. 


Je lis la peur dans ses yeux. Bien je vais pouvoir la contrôler à ma manière maintenant. 










Inconnue 


L'ensemble salopette beige, le sac vintage crème, les escarpins noirs, le maquillage soft, les lunettes de soleil et hop, je suis prête. 


-Maman j'y vais, à ce soir.


-D'accord ma chérie, fais attention sur la route 


-Oui maman, ne t'inquiète pas. 


Je vais dans le garage et choisis la range noir. Le gardien m'ouvre la porte et je sors de la propriété direction Caesar. 


J'ai rendez-vous avec Malick, mon détective. J'ai fait appel à lui pour retrouver mon père, je le cherche depuis un bon bout de temps. Malick m'a appelé pour me dire qu'il a découvert qu'il était à Dakar et aujourd'hui je dois le voir pour confirmer tout ça preuve à l'appui. 


Ma mère ne sait pas que je cherche mon père et il vaut mieux qu'elle n'en sache rien sinon elle va tout faire foirer. Elle n'aime pas qu'on parle de lui et veux qu'on laisse le passé là où il est, mais moi je ne veux pas, je ne peux pas laisser ce monstre errer dans la rue à la recherche d'autres proies. Il a assez fait de mal autour de lui, cela suffit, cela doit cesser. C'est de mon père dont je parle oui, il a contribué à me donner la vie, malheureusement. 


Je rentre dans le parking et gare la voiture dans un espace libre, puis je me dirige vers le restaurant. C'est sans grand peine que j'aperçois Malick qui me fait signe de la main. 


-Salut 


-Salut, dis-je en prenant place.


-Tu veux commander quelque chose à boire ? 


-de la limonade, s'il te plaît 


-D'accord 


Il appelle le serveur pour passer ma commande. On discute un peu puis il attaque les choses sérieuses. 


-Voilà ce que j'ai pu avoir de lui, dit-il en sortant d'une enveloppe des photos de mon père. 


Dans les photos, il est soit en compagnie d'une fille dans un bar ou à l'entrée d'un hôtel. Soit il rentre dans une banque sûrement pour retirer l'argent qu'il a volé ou il rentre alors dans une maison qui vu sur les photos doit être vraiment belle. 


-Tu sais si c'est là où il habite ? Demandais je 


-Certainement parce qu'il y va à chaque fin de journée et n'en ressors dès fois que le lendemain. 


-Dès fois ? 


-Oui dès fois parce qu'à plusieurs reprises, il est sorti dans les environs de 1h ou 2h du matin pour aller au little buddha. C'est un bar qu'il fréquente souvent on dirait. 


-Si c'est chez lui, alors il faut que j'y aille.


-Pourquoi ? 


-Il faut que je l'approche un peu plus et essayer de «recréer les liens père-fille» qui se sont rompu, obtenir sa totale confiance et ainsi le coincé là où il s'attendra le moins. 


-C'est une bonne idée mais tu risques gros en faisant ça. Tu connais ton père mieux que moi et tu sais qu'il est  capable du pire. 


-J'en suis consciente mais je prends le risque. Il faut que je le fasse pas seulement pour ma mère mais pour moi aussi, il n'y a que quand il aura payé que je pourrais dormir tranquillement. 


-Je te comprends et quoi qu'il en soit je te soutiendrais à fond. 


-Je te remercie pour ça. Je suis seule dans ce combat et savoir qu'il y a une personne qui souhaite m'épauler me rebooste, merci beaucoup. 


-T'inquiète pas, c'est avec grand plaisir. Je te serais toujours disponible. 


-Merci, bon j'y vais, ciao 


-Ciao et bonne chance. 


Je sors du resto et me redirige vers le parking. 


C'est le moment pour moi d'agir. Mon père en a assez fait, il est temps qu'il cesse. Je sais que ma mère m'en voudra mais c'est pour nous que je le fais et j'irai jusqu'au bout quoi qu'il arrive. 









Chamboulé