CHAPITRE 11: LE VIN EST TIRÉ...

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 11 : LE VIN EST TIRÉ…

**JANAÏ OLIWINA**

Je me lève une fois de plus en sursaut après avoir fait ce rêve où des gens nous poursuivent mon fils et moi pour nous tuer. Je suis en sueur et je cherche l’interrupteur pour mettre la lumière tout en regardant le réveil posé sur le chevet de mon lit, il est 4h du matin. Je descends de mon lit et je vais chercher ma bible dans mon sac mais elle n’y est pas. Je tourne dans toute la chambre à sa recherche jusqu’à ce que je sente une présence derrière moi qui me fait bondir de l’endroit où je me tenais pour le lit avant de me retourner pour tomber sur Alex qui me fixe.

Alex : Que cherches-tu ?

Moi : Rien.

Alex : Janaï ?

Moi : Je, je regardais ma boucle d’oreille .

 Alex : (Arquant un sourcil) À 4h du matin ?

Moi : (Silence)

Alex : (Après un moment) Retourne dormir.

Moi : Je n’ai plus sommeil.

Alex : (Venant se coucher de son côté) Ce n’est pas une raison pour rester éveillée. Viens t’allonger.

Moi : (Silence)

Alex : Janaï viens t’allonger.

Il me tient par la main et me tire sur le lit. Son corps est tellement froid que je frissonne automatiquement à son contact. Il me sert fortement contre lui en insérant sa main dans mon pyjama.

Alex : J’ai besoin de ta chaleur bébé, je suis épuisé.

Je ne dis rien et le laisse faire jusqu’à ce qu’il se mette au dessus de moi et entreprenne de m’embrasser tout en ôtant mes vêtements.

Alex : Bébé stp réagit, ne me laisse pas le faire tout seul.

Je reste immobile pendant quelques minutes supplémentaires et il me laisse en soupirant.

Alex : Janaï j’ai besoin de toi.

Moi : Je, je n’y arrive plus. Je.

Alex : Nous allons mourir tous les 4 Janaï.

Moi : (Pleurant) Je ne peux plus vivre ainsi Alex. Je ne dors plus les nuits. À chaque fois je fais ce rêve où des gens me poursuivent. La dernière fois c’était avec Ephraïm et ce soir c’est avec Jireh que je me suis vue. Je ne peux pas continuer comme ça Alex.

Alex : Ils ne vous feront rien, pas tant que nous sommes ensemble et que tu ne te refuses pas à moi. J’ai besoin de force Janaï et sans toi je ne peux pas vous défendre. Tu le sais.

Moi : (Pleurant) Je suis sûre que si on se met à prier tous les deux et

Alex : (Quittant le lit) Nous en avons déjà parlé Janaï.

Moi : On peut retourner au Gabon Alex. On ira voir mon pasteur qui pourra nous aider. Je suis sûre que Dieu peut nous aider et nous sortir de ce trou qui

Alex : (S’énervant) Tu vas arrêter avec tes bêtises Janaï ? Tu crois que je n’ai jamais pensé à arrêter ? Tu penses que je voulais me retrouver dans cette secte ? Tu penses que je n’ai pas cherché à me libérer de ça ? Je t’ai déjà dit que c’est impossible. C’est seulement la mort qui pourra me sortir de là alors arrête de revenir sur ce sujet. Nous ne pouvons pas retourner au Gabon sinon ils te tueront avec les enfants à l’instant où tu y mettras les pieds. L’église ou ton pasteur ne peuvent rien faire pour nous. Je t’ai déjà expliqué ce qui s’est passé avec John quand il a voulu se retirer en allant à l’église. Il a été tué, pur et simplement comme un vulgaire chien, devant son pasteur et toute son église, ils n’ont rien pu faire pour lui alors arrête de me parler de ton église et aide moi plutôt à gagner des forces pour que je puisse vous protéger.

Moi : (Reniflant, silence)

Nous sommes restés un long moment sans que personne ne parle puis il a fini par se retourner pour sortir de la chambre. Je me suis passée la main sur le visage pour essuyer mes larmes avant de descendre du lit et ôter mes vêtements. J’ai récupéré le peignoir de ma nuisette que j’ai mis pour me recouvrir et je suis sortie de la chambre pour aller le rejoindre. Je l’ai trouvé en bas au salon, debout devant une des fenêtres en train de regarder dehors. Je me suis approchée et je l’ai enlacé par l’arrière, son corps était toujours autant froid mais j’ai pris sur moi pour rester là.

Moi : Je, je suis désolée. Je ne voulais pas te contrarier. C’est juste que je voulais essayer de trouver une solution parce que tous ces rêves me font peur et sont de plus en plus réalistes. Je te demande pardon.

Alex : (Silence)

Moi : (Le contournant pour être face à lui) Bébé je suis désolée, stp pardonne moi.

Alex : Je me bats pour vous préserver Janaï, il n’y a pas un seul jour depuis que Félicité avait dévoilé votre existence que je n’ai pas tout mis en œuvre pour qu’ils ne mettent pas la main sur vous. Je ne peux le faire que lorsque tu m’aides. Sans toi, je deviens ordinaire et si cela arrive, ils nous tueront car ils attendent une ouverture.

Moi : Je suis là. (Ouvrant mon peignoir pour lui montrer ma nudité) Tu peux me faire l’amour.

Il me regarde sans parler et je prends une de ses mains pour la poser sur ma fesse, je prends la deuxième que je pose sur ma poitrine avant de lever mes jambes et l’embrasser sur la bouche. Il n’a pas tardé à réagir et à presser mon corps contre le sien tout en malaxant mes formes. Il a fini par me soulever et m’allonger sur le canapé juste à côté. Nous nous sommes caressés 2 minutes puis il a retiré son bas de pyjama et s’est inséré en moi en frissonnant et grognant de plaisir. Il s’est enfoncé jusqu’à buter contre le fond puis s’est mis à bouger lentement. Son corps a commencé à se réchauffer au fur et à mesure qu’il allait et venait en moi. Au bout de quelques minutes, sa température était à nouveau normale et il m’a serrée très fort juste avant de jouir à l’intérieur de moi en enfouissant son visage au creux de mon cou. Je n’ai pas joui car cet acte n’était pas un de nos moments d’intimités où nous nous donnons l’un à l’autre par amour ou par désir. Cet acte est un transfert d’énergie afin de masquée sa présence dans sa secte et endormir la puissance du serpent qui est encore très présente en lui car il revient de leur réunion mensuelle et il a dû se transformer en cet horrible animal pour faire leurs choses. Je ne sais ni comment ni pourquoi mais je sais que lorsque nous nous unissons par le sexe après ses réunions, ils n’arrivent ni à l’atteindre ni à savoir ce qu’il fait et où il se trouve exactement. C’est ce qu’il m’a dit en m’expliquant les choses il y a trois ans quand j’ai découvert toute cette histoire. Je me rappelle que je m’étais évanouie en découvrant sa véritable identité et je pensais réellement être maudite. Comment me suis-je alors retrouvée dans cette position ?

Après cette fois où je m’étais évanouie, je m’étais réveillée à l’hôpital avec lui à mes côtés de même que mes parents qui étaient également là. Je me rappelle qu’en le voyant, j’avais paniqué après avoir su qui il était véritablement, en l’occurrence un serpent.

Moi : (Sursautant) Au

Alex : (Prenant ma main dans la sienne et mettant une pression dessus en me fixant dans les yeux) Dieu merci mon amour, tu t’es réveillée. Nous étions tellement morts d’inquiétude pour toi.

Moi : (Silence)

Maman : (Se rapprochant) Janaï tu va bien ?

Moi : (Regardant Alex)

Maman : Janaï, tu m’écoutes ?

Moi : (Silence)

Maman : (Regardant mon père, inquiète) Elle ne parle pas ou comment ?

Papa : OLIWINA ?

Moi : (Fixant Alex, silence)

Papa : Je crois qu’il faut qu’un médecin vienne la voir pour comprendre ce qui se passe.

Maman : (Se levant) Je vais aller le chercher.

Elle est sortie de la pièce et papa est resté avec nous.

Alex : (S’asseyant sur le lit en prenant ma main l’air inquiet) Mon cœur, ça va ? Tu arrives à m’écouter ?

Moi : (Silence)

Maman était revenue dans la salle avec le médecin qui avait dit à tout le monde de sortir un moment pour m’examiner et comprendre ce qui se passait mais même avec lui je n’avais rien dit. Pas parce que je ne voulais pas mais parce que je ne pouvais pas. Je ne savais pas ce qui était en train de m’arriver mais je ressentais une grosse lourdeur sur ma langue et mes lèvres. J’avais aussi une pression sur les épaules comme si quelqu’un me tenait avec énormément de force pour m’empêcher de bouger. La seule chose que je pouvais faire c’était de bouger mes yeux et je pleurais pendant que le médecin m’auscultait pour comprendre ce qui se passait avec moi.

Lui : Je ne comprends vraiment pas ce qui se passe. Tout semble pourtant être normal en dehors de cette blessure sur votre jambe et les blessures sur votre visage. Nous allons faire des examens plus poussés pour essayer de comprendre ce qui se passe.

Moi : (Pleurant, silence)

Il était sorti et quelques minutes plus tard deux infirmières étaient venues me chercher pour me faire des examens avant de me ramener dans la chambre. Le médecin s’était ensuite entretenu avec mes parents pour leur expliquer qu’il avait fait des examens approfondis pour être fixé sur mon état car en apparence tout était normal. Il leur avait dit qu’il se pourrait que les coups portés sur mon visage avait dû endommager quelque chose à l’intérieur de mon cerveau mais qu’il ne pouvait se prononcer sans les résultats des examens. Il leur avait dit qu’ils allaient me garder jusqu’à la sortie des résultats. Mes parents avaient acquiescé avant que ma mère ne rentre dans la salle en pleurant.

Maman : (Pleurant) Janaï seigneur, c’est quelle malchance avec moi ? Qui est cette femme qui est venue vous attaquer ta sœur et toi ? Ça ce n’est pas le vampire de cette famille pour me nuire ? Je ne t’avais pas dit que je ne voulais pas que tu partes dans ce terrain ? Je n’étais pas venue te chercher là-bas pour te dire de partir Janaï ? Mais quand on te parle, tu ne comprends pas. Voilà ta sœur qui est en soins intensifs et Dieu seul sait si elle va sortir de là-bas ou non. Te voici ici incapable de parler. Qu’est-ce que je vais devenir si vous ne sortez pas de là ? Ton mariage qui devait se passer ce week-end, on va faire comment avec ça ? Ah Dieu.

Elle s’était tue et avait continué à pleurer. Papa était venu la trouver et lui avait dit qu’ils devait rentrer à la maison pour se reposer car il se faisait tard. Maman avait dit qu’elle voulait rester à l’hôpital avec nous mais il avait refusé en disant qu’Alex s’était proposé pour veiller sur moi cette nuit et que pour Jada, il n’y avait rien à faire et que personne ne pouvait entrer dans sa chambre. Elle avait fini par partir avec lui et m’avait laissée avec Alex qui avait refait son entrée peu avant leur départ.

Papa : Tiens nous informer si jamais il y a du nouveau.

Alex : D’accord.

Ils étaient partis et Alex s’était tourné vers moi avant de se rapprocher du lit.

Alex : (S’asseyant à mes côtés) Tu n’as rien à craindre mon amour. Tu retrouveras l’usage de la parole, je te le promets mais pas avant que nous partions de ce pays avec notre fils et je te promets de tout te dire.

Moi : (Coulant des larmes)

Alex : (Me prenant dans ses bras) Ne pleure pas bébé. Je ne te ferai aucun mal, tu n’as pas à avoir peur de moi Janaï. Tout ce que je fais là c’est pour ton bien et aussi pour notre fils. Tu sauras tout dans quelques jours, tout ce que je te demande c’est que tu me fasses confiance. (Caressant mon visage) Je ne te ferai jamais du mal Janaï parce que je t’aime (Me fixant dans les yeux) Je t’aime et je veux que tu cesses de pleurer.

J’étais restée en train de le regarder toujours en pleurant. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire à Dieu pour mériter ça. Comment Dieu avait fait pour me laisser piéger et me mettre en couple avec un sorcier, un occultiste qui se transformait en serpent ? Qu’est-ce que j’avais fait pour me retrouver dans cette situation ? Qu’est-ce que j’avais bien pu faire à Dieu ? Je n’avais pas eu de réponse et j’avais continué à pleurer jusqu’à ce que le sommeil m’emporte. Le lendemain, le médecin était revenu avec les résultats et il n’y avait rien à l’intérieur qui pouvait justifier mon état, il ne se l’expliquait d’ailleurs pas. Alors que mon père demandait ce que nous devrions faire Alex avait dit qu’il allait m’emmener aux USA rencontrer les meilleurs médecins afin que l’on me trouve une solution. Il avait dit qu’il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour me sortir de cette condition parce qu’il m’aimait. Il était conscient que cela n’allait pas être facile mais il était prêt à m’assumer ainsi. Il avait toutefois souhaité que l’on termine avec la dot avant notre départ. Contre toute attente, mon père avait été d’accord et nous étions rentrés à la maison le jour en question. Mamie était arrivée en soirée avec mes sœurs de Mindoubé pour venir me voir et elle était tombée sur l’affaire selon laquelle j’allais toujours me marier malgré ma condition et cela avait provoqué une énorme dispute.

Mamie : (À mes parents) Mais qu’est-ce qui ne va pas avec vous ? L’enfant traverse une situation bizarre ou elle ne parle pas et ne réagit presque pas et vous tout ce qui vous intéresse c’est de la faire marier ?

Mon père avait regardé ma mère le visage fermé avant de sortir de la pièce comme pour lui dire qu’elle n’a qu’à gérer sa mère.

Maman : Tu n’es pas venue ici pour foutre la merde dans mon foyer maman. Je n’ai pas l’énergie nécessaire pour tes conneries aujourd’hui.

Mamie : Donc selon toi, ce que vous faites est normal ? Au lieu de soigner l’enfant votre préoccupation c’est de la marier à ce type ? À cause de quoi ? L’argent ? La vie de ton enfant ne te préoccupe pas Astrid ? Mais quel genre de cœur as-tu ?

 Papa : (Revenant dans la pièce) Le genre de cœur qui se soucie de ses enfants. Je me suis saigné comme un chien pour inculquer de bonnes valeurs à mes enfants. Des choses que vous vous êtes évertuée à remettre en question à chaque fois que vous avez mis les pieds ici. Je vous ai toujours respecté et c’est la raison pour laquelle je me suis efforcé de ne pas vous dire le fond de ma pensée. Mais toute chose a des limites. Ses enfants sont les miens et si aujourd’hui elles se retrouvent dans cette situation c’est de votre faute à vous.

Mamie : (Écarquillant les yeux) Pardon ?

Papa : Vous m’avez parfaitement compris. Vous êtes la responsable de tout ce merdier. Si vous n’aviez pas entraîné ma fille sur votre terrain de débauche, sa sœur et elle n’en seraient pas là aujourd’hui.

Mamie : Et si vous n’aviez pas commencé à la traiter avec son enfant comme des criminels, je devrais mettre ma bouche dedans ? Si vous n’aviez pas élevé ces enfants comme des étrangers pour leur propre famille, je devais mettre ma bouche dedans ? Vous-même vous trouvez que c’est normal ce que vous faites ta femme et toi ? Et comme si cela ne suffisait pas, vous voulez la donner en mariage alors que son état de santé n’est pas au beau fixe et que sa sœur même est dans un état critique ? Vous trouvez ça normal ?

Papa : Ce qui n’est pas normal c’est que vous cherchez par tous les moyens de vous mêlez des choses qui ne vous regardent pas. Si vous vous ennuyez tant, vous avez une pléthore d’enfants et petits inutiles dehors ici. Pourquoi est-ce sur mes enfants que vous vous acharnez ?

Mamie : (Silence)

Papa : C’est quoi votre projet ? Les rendre aussi bon à rien que le sont les autres ?

Simone : Mamie partons d’ici c’est mieux.

Papa : Effectivement c’est mieux et ce n’est pas la peine de revenir. Loin Janaï se tiendra de vous et mieux elle se portera.

Les filles avaient pris mamie qui regardait sa fille en silence et l’avaient entrainée avec elles.

Papa : (À ma mère) Je ne veux plus voir tes parents ici si c’est pour venir à chaque fois pour me contredire. Ta mère pense se soucier de mes enfants plus que moi ? Quand je souffrais ici à les élever elle était présente ou avait contribué ? Donc si j’ai l’opportunité de faire sortir mon enfant de ce pays afin qu’elle bénéficie des meilleurs soins je ne dois pas accepter parce que ta mère a le dessein de me tuer les enfants ?

 Maman : (Silence)

Papa : Je te préviens qu’un jour, c’est moi qui les mettrai à la porte avec une interdiction de revenir ici. N’importe quoi.

Il était parti et nous avait laissées toutes les deux dans la pièce. Maman m’avait regardée pendant que j’étais sur cette chaise roulante en train de pleurer en silence, je n’avais vraiment plus aucune maîtrise de mon corps et je ne savais même pas où était mon enfant depuis là car je ne l’avais pas vu depuis mon réveil à l’hôpital.

Maman : Il est vraiment mieux que tu partes loin d’ici afin que nous ayons un peu de paix. Tout ça c’est de ta faute, tu ne comprends jamais quand on te parle.

Elle était sortie à son tour et m’avait laissée là. Le week-end qui avait suivi, on n’était venu me prendre dans ma chambre pour me laver, me coiffer et me maquiller avant de m’habiller. Mes tenues de mariage étant déjà prêtes, on me les avait enfilées et la cérémonie s’était déroulée dans le salon de mon père où il y avait juste une quinzaine de personnes. Quelques membres des parents de mon père, ceux de ma mère, Alex venu avec 3 personnes qu’il m’avait présenté comme des amis à lui, mon frère, mon fils que je revoyais pour la première fois et moi. La cérémonie n’avait pas mis du temps. Quelques pourparlers, la somme de 100 milles pour le rachat des droits sur Ephraïm, la marchandise déposée dans son entièreté et la somme de 2 millions 500 milles en espèces pour moi. Ne pouvant pas parler ni quoi que ce soit, c’était une des nièces de mon père qui parlait à ma place. Au bout d’un moment, on était retourné me changer pour me mettre la tenue assortie à celle d’Alex. Quelques conseils, une légère séance de photos, le repas et c’était fini comme ça. Je n’avais même plus assez de larmes pour pleurer sur ma situation et le lundi, mon fils, son père et moi avions quitté le Gabon pour les USA. J’étais toujours assise sur ma chaise roulante quand nous étions rentrés dans cette maison qui est la nôtre. Alex s’était assuré qu’Ephraïm ait tout ce qu’il avait besoin avant de le laisser dans sa chambre pour m’emmener dans la nôtre. Il m’avait soulevée et posée sur le lit avant de s’asseoir sur le canapé en face du lit. Il s’était mis à me regarder dans les yeux avant de prendre la parole.

Alex : Je sais très bien ce que tu peux bien penser de moi Janaï mais je t’assure que je ne te veux pas de mal. Toi et Ephraïm vous êtes toute ma vie et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger de qui que ce soit. J’aurais souhaité que tu n’apprennes jamais cette facette de moi mais hélas. Je vais tout te raconter et je vais te libérer afin que tu puisses à nouveau t’exprimer. Si je t’ai bloqué ainsi c’était pour que tu ne puisses rien dire à personne afin que je puisse vous sortir de ce pays dans lequel vous n’étiez plus en sécurité. (Soupirant) J’appartiens à une confrérie Janaï et si je me suis retrouvé dedans, ce n’était pas par choix mais j’en ai été contraint. Ma vie, celle de ma sœur ainsi que celle de son fils étaient menacées alors j’ai cédé. (Fermant les yeux en soupirant) Comme je te l’ai dit, je suis orphelin de père et de mère depuis mes 4 ans et ma sœur...

Il s’était mis à me raconter son histoire que je connaissais déjà plus ou moins, de comment il avait été séparé de sa sœur et avait atterri chez son oncle où il était devenu domestique avant de se faire expulser par ce dernier à cause des magouilles de sa tante et une de ses cousines. De comment il avait grandi dans la rue avant d’être récupéré par le monsieur chez qui il était allé cambriolé. De comment ce monsieur avait fait de lui son bras droit et l’avait traité comme un de ses enfants en l’envoyant à l’école. De son retour au pays après ses études. De sa recherche d’emploi jusqu’à la découverte de qui était véritablement son bienfaiteur. De sa décision de le faire intégrer la secte, de comment il s’était enfoui en espérant échapper à tout cela, du harcèlement qu’il subissait de jour comme de nuit avec des voix et des apparitions qu’il avait où il se trouvait. De la mort de sa fiancée et de tout ce qu’il avait subi jusqu’à ce qu’il apprenne que sa sœur et son neveu étaient entre les mains de cet homme qui avait le dessein de les tuer s’il s’entêtait à refuser. De comment il avait capitulé et était finalement rentré pour épargner leurs vies. Des ouvertures qu’il avait eu après ça, des pouvoirs aussi et le sentiment d’être puissant l’avait finalement poussé à aimer la chose en contrepartie de quoi il devait emmener d’autres adhérents, voler les chances des gens et plein d’autres choses qu’il devait faire pour préserver tout ça. Il m’avait dit comment il avait recruté des gens dont Félicité et quelques uns de ses collègues. Il m’expliqua l’arrivée de Loyd au Ghana et ce que cela avait provoqué, de comment son bienfaiteur voulait s’emparer de lui pour l’exploiter et de tout ce qu’ils avait mis en œuvre pour le faire en vain. Il m’avait aussi raconté mon arrivée, de comment il avait senti que j’avais quelque chose mais qu’ils ne pouvait pas voir parce que j’étais inaccessible. Il pensait toutefois se servir de moi pour atteindre Loyd mais j’étais vite rentrée. Puis le retour de Loyd au Ghana ainsi que Lucrèce en qui il avait vu une grande richesse et qu’il fallait prendre. Il m’avait raconté l’altercation avec Loyd et de comment il avait failli mourir. De comment il avait eu l’idée de me contacter pour m’attirer au Ghana, de comment il avait le dessein de se servir de moi pour me vider mais qu’il n’avait pas pu d’abord parce que des choses étranges s’étaient produites cette nuit là mais aussi parce que quelque chose au fond de lui l’avait empêché de le faire. En couchant avec moi ce jour, il avait vu que je portais quelque chose de puissant et qu’il avait décidé de se connecter à moi pour me retrouver où que j’allais me trouver. C’est ainsi qu’il m’avait dit que les rêves que je faisais n’étaient pas des rêves mais bien des choses qui se passaient dans le monde parallèle. Il me raconta un rêve que j’avais fait dans lequel il était question de mariage et il m’avait dit que c’était véritablement le cas, il avait déjà payé ma dot autrefois par le canal de Jada avec qui il était resté en contact et à qui il avait remis de l’argent pour le donner à mes parents peu avant que je ne fasse ce rêve. Une fois qu’ils avaient pris et dépensé, il avait scellé le mariage dans le monde mystique. Il m’avait dit qu’il vivait parallèlement avec Félicité qui ne savait rien de son autre vie. Il m’expliqua les capacités qu’il avait développé depuis que nous étions ensemble et que surtout il avait pu se détacher de l’emprise que son bienfaiteur avait sur lui. Il avait pu mettre sa sœur à l’abri et que c’était ce qu’il cherchait à faire avec Ephraïm et moi en venant au Gabon.

Alex : L’une des conditions de cette secte Janaï, c’est que nous ne puissions pas faire des enfants.

Moi : (Le fixant les yeux brillants et les larmes coulant de mes yeux)

Alex : Ma semence a été consacrée au serpent Janaï, normalement, dès que je féconde une femme, le bébé est ravi dans son ventre par le serpent de qui nous puisons notre force. En principe, Ephraïm n’aurait pas dû naître, tu n’aurais même pas dû t’apercevoir que tu étais enceinte qu’il aurait été pris. je suis incapable de dire comment mais il est passé sous nos radars sans que personne ne le voie et je l’ai su que parce que j’étais venu te voir chez ta grand-mère. J’étais tellement choqué que je ne pouvais pas me l’expliquer. Je ne sais pas comment tu as fait pour le cacher et le préserver mais tu l’as fait. C’est sans aucun doute la même force qui m’a permis de me cacher de cette secte durant quelques temps pour faire des choses à leur insu. Je vous ai surveillé au loin jusqu’à sa naissance et j’ai aussi intervenu pour les fois où tu as voulu te faire avorter en provoquant l’accident du médecin qui te suivait ou en modifiant les médicaments que tu prenais car c’était la seule chance pour moi de devenir père et je ne voulais pas la gâcher. Tu m’avais déjà vu à l’époque comme cette fois là à l’hôpital ou avec cet homme qui voulait de toi dans ton lieu de travail. Ephraïm aussi m’avait déjà vu et je lui avais rendu visite plein de fois. C’est la raison pour laquelle il m’avait de suite reconnu quand je suis physiquement revenu vers toi. J’avais le dessein de venir vers toi depuis des années mais je me suis abstenu parce que j’avais peur de vous exposer et de vous mettre en danger. La secte avait déjà beaucoup de doute sur moi et j’étais déjà un point de mire mais je leur ai donné une ouverture lorsque la vie de notre fils a été menacée. Lorsque je l’avais vu allongé dans cette baignoire en train de s’étouffer, j’étais venu le sortir de là sans aucune précaution vous exposant ainsi à la merci de la secte.

Pendant qu’il racontait son histoire, j’avais des grands yeux écarquillés car je venais d’avoir la réponse à une pléthore d’interrogation que je me posais. C’était donc lui qui avait sorti Ephraïm de la baignoire pour le laisser au sol ???

 

 

 

 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...