Chapitre 12

Write by Spice light





Joan MUAMBA FOKE



Les cours ont commencé il y a juste un mois.

Nous sommes encore sur la partie théorique, mais j’ai hâte de mettre ma blouse et de commencer les stages pratiques.


— Pour le TP d’aujourd’hui, il vous faut un groupe de cinq. La problématique est : l’impact des pathologies sur le quotidien du patient, principalement le cancer, et l’importance d’un bon entourage pendant cette épreuve — à savoir le corps soignant (médecins) et la famille (restreinte et amis proches).

Demain à 8h, je veux avoir ce travail sur mon bureau, bien saisi et bien développé. Sur ce, bonne après-midi.


Il y a un grand brouhaha dans l’amphithéâtre. Quant à moi, mon cerveau tourne à plein régime.

Ce prof de pathologie exagère franchement avec ses TPs à développer. En plus, il ne nous laisse que très peu de temps. On devrait porter plainte à la section. Ce n’est pas normal.


Il aurait pu nous accorder deux ou trois jours pour collecter les témoignages des patients et du personnel médical afin de lui rendre un travail de qualité.

Mais ce n’est pas grave. On est censé finir à 16h, il n’est que 9h. On fera ce qu’on peut.


Je ne me dérange pas pour former un groupe : j’ai des amis sérieux.


— Alors Joan, on fait comment ? demande Mirabelle.


— Nous sommes cinq. Deux peuvent aller à l’hôpital pour récolter des infos, pendant que les trois autres iront dans des ONG qui luttent contre le cancer. Là-bas, on trouvera sûrement des témoignages utiles, j’explique.


— C’est une bonne idée. Mais Jo, tu as un vieux qui est en 3e année. Il semble t’apprécier, peut-être que son avis nous sera bénéfique, ajoute Freddy.


— Je ne trouve pas que ce soit nécessaire, je réplique.


— Freddy a raison, Joan, me dit Alliance.


— Bon, d’accord. Freddy et Laeticia, direction le CHU.

Mirabelle et Alliance, direction « Tous contre le cancer ».

Quant à moi, je vais vérifier si Onyx peut nous aider. Sinon, je vous tiens au courant dans le groupe.

Il est presque 10h. À 15h, on commence la rédaction pour tout finir avant 20h.


On se sépare et chacun s’affaire.

Onyx n’étant pas disponible, je me rends à l’hôpital privé où travaille maman. Elle n’y est pas.

Un infirmier accepte de m’aider. Ensuite, je passe à l’ONG avec les deux autres.

Une fois qu’ils ont ce qu’il faut, je leur demande de rentrer pour commencer la rédaction pendant que je pars rejoindre ceux du CHU.





Victor FOKE



— Kovo, le numéro que je t’avais demandé, il est où ?


— Mon vieux, avec tout le respect que je te dois, et en étant ton petit… laisse-moi te dire que je te décourage de faire la cour à cette fille. Elle a presque l’âge d’Ivy.


— Kovo ?


— Oui, mon vieux…


— Est-ce que je peux avoir son numéro, oui ou non ? je demande sèchement.


— Euh… oui vieux VIK.


Que cette fille ait même l’âge d’un nourrisson, ça ne me regarde pas.

Ce que je veux se trouve entre ses jambes. Point final.




— Alors comme ça tu t’appelles Alexia ?


— Oui, monsieur.


— Appelle-moi Djo VIK, c’est plus pratique.

Alors, ma petite Alex, quel âge as-tu ?


— 20 ans.


— Hum… je vois. On t’en donnerait facilement 25.


(Prenant un air plus sérieux)


— Alexia, je ne vais pas passer par quatre chemins. Je te veux.

Tu auras de l’argent, modérément. Mais reste à ta place.

Il arrivera peut-être que tu croises ma femme.

Mais sache une chose : elle n’est pas ton amie. Vous partagez certes le même sexe, mais mon cœur, c’est elle. Et mes enfants.

Je me suis bien fait comprendre ?


— Oui, Djo VIK.


— Bien. Je t’appellerai plus tard, lui dis-je en lui faisant un smack sur la bouche, puis en lui laissant de quoi payer son taxi.


La facture sera réglée plus tard.

Le bar « Sous le manguier » n’est plus qu’un simple bar. C’est une seconde maison.





Elsa MABEKA



Aujourd’hui est ma journée de récupération.

N’étant plus que Victor et moi à la maison, j’ai engagé une femme de ménage.

Elle m’aide pour tout : nettoyer la maison, laver le linge, et parfois cuisiner.

Le corps n’est plus celui d’avant, donc il faut me comprendre.


Je viens tout juste de la libérer pour la journée.

Au menu : fumbwa au poisson fumé et poulet rôti, avec de la chikwangue en accompagnement.

Je dresse la table et vais me rafraîchir.

On n’a pas d’heure fixe pour manger. Une fois prêt, on mange.


Victor rentre trois quarts d’heure plus tard, mais n’a pas faim tout de suite.

On patiente devant la télé et à 19h, on passe à table après que j’ai réchauffé le repas.


— Mais où est le vin ? demande Victor, un sourcil levé.


— Euh… mais à quel honneur ? je demande à mon tour.


— À notre honneur.

Parfois, il faut célébrer sans aucune raison.

Pas besoin de se prendre la tête à chercher un motif pour trinquer, ma chérie.


— Tu es trop tendre aujourd’hui, hein.


— Tu es ma femme, et c’est normal.

Après toutes ces années à élever nos enfants… Ils sont tous partis.

J’ai simplement du regret pour Rolls.


— Il s’en sortira. C’est un homme et un père aujourd’hui, ne t’inquiète pas.


— Oui, tu as raison.


On termine de manger. Victor m’aide avec la vaisselle.

On prend chacun un verre de vin blanc, puis on va se coucher, blottis l’un contre l’autre.




Le matin, je me réveille en levrette, en train d’encaisser ses coups.


— Oh oui Victor, fais ça bien… Oui, comme ça… Accélère…


— La vitesse est bonne ? demande-t-il en accélérant.


— Oh oui… ralentis bébé…


— Mais c’est déjà bon comme ça, Elsa, boude-t-il.


— Oh vas-y… je l’encourage.


Après 15 minutes de bonheur, on s’écroule sur le lit, épuisés.


À 7h tapantes, je suis déjà dans le taxi pour le travail, un sourire vissé aux lèvres.




— Bonjour Florence, je salue la réceptionniste.


— Bonjour Elsa, quel beau sourire ce matin !


— Vraiment ! je ris, puis vais me changer.


Place au boulot.

Après avoir fait le point avec l’équipe de nuit, je fais ma ronde en attendant le médecin.

On ne sait jamais, un malade a toujours besoin d’attention.


Plus tard, une femme entre avec son fils.

À première vue, mon cœur tressaille dans ma poitrine, mais je garde mon calme et adopte une posture professionnelle.


— Bonjour madame.


— Bonjour, infirmière.


— Alors, la consultation, c’est pour vous ou pour le petit ?


— C’est pour le petit. Voilà sa fiche.


En lisant le nom sur la fiche, mon cerveau confirme ce que je refusais de croire.

Mais encore une fois : faire passer le patient avant mes problèmes.


Je l’examine et prescris les examens à faire, avant de les envoyer au laboratoire.

Quand la dame revient avec les résultats, je rédige une ordonnance.


Ma journée est complètement chamboulée.

Je compte les heures.


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