Chapitre 12

Write by Les Chroniques de Natou

- Approche-toi, ma fille ! Je suis le grand maitre Wôklofo Hahahahahahahahaha, criait- il d'une voix retentissante! 

Cet endroit faisait vraiment peur avec tout ce que ça comportait.  Le grand maître Wôklofo était vêtu d'une longue soutane noire et rouge,  assis à même le sol. Autour de lui, il y avait des masques affreux,  des cuvettes remplies de sang d'animaux,  des cauris au sol et autres... Carine s'avançait vers lui petit à petit. 


      - Je te salue, grand maître Wôklofo. 

     - Sois la bienvenue, ma fille. 

     - Merci, grand maître. 

     - Assieds-toi.  Qu'est-ce qui t'emmène, ma fille ? Pourquoi es-tu toute seule aujourd'hui ? Où est ta sœur que tu m'avais amenée la dernière fois?

     - Elle n'est pas venue, car je ne lui ai pas dit que je venais.  Je suis venue toute seule aujourd'hui  parce que  je souhaite qu’on ne parle rien qu'à deux. 

      - D’accord.  Je t'écoute, ma fille. 

      - Grand maître Wôklofo,  j'ai bel et bien commencé les rituels depuis trois jours.  Mais je ne vois rien,  c'est lent, pourtant tu m'avais dit que les résultats seront imminents : hélas, jusqu’ici  rien !

     - Es-tu sûre d'avoir fait les incantations comme il se devait ? 

     - Oui, grand maître. Dans mes incantations, je disais qu'il faut que Natacha meure et Rollande aussi  afin qu'Eric me revienne, car je le veux. 

     - Euuuuye ! Ma fille, mais ce n'est pas ce que tu m'as dit l'autre jour, quand vous étiez ici. Voilà pourquoi les rituels ne marchent pas.  La potion que je t'ai donnée n'est pas adaptée à ce que tu me dis présentement. Si tu veux aussi cet homme,  dans ce cas on doit changer de méthode.  

      - Oui grand maître, changeons de méthode.  Mais pour un premier temps,  il faudrait que Natacha meure le plus tôt.  C'est la première personne à éliminer car, tant qu'elle est là,  Éric ne pourra pas me regarder. Il l'aime trop ;  grand maître, tue-la !!!

      - Ma fille,  tu es plus enragée que la dernière fois hein.  Calme-toi,  tes désirs seront exaucés. Pour commencer, est-ce que les noms de la fille et de l'homme que tu m'avais écrits l'autre fois sont corrects? Parce que,  quand je prononce "Éric Bélinga",  je ne le vois pas dans mon miroir.  Tu es sûre que c'est le nom exact ?

     - Grand maître,  je crois que c'est son nom hein,  vu que son père s'appelle Belinga. Mais pour la fille, je suis certaine que c'est son nom car je la connais très  bien. 

    - Rassures-toi bien sur le nom de l'homme et reviens-moi demain. 

   - Grand maître,  je ne peux plus partir et revenir. Attends, je  vais appeler ma copine  pour me rassurer comme elle le  connaît bien. 

Carine appela Rollande sur le champ :

    - Allô Rollande ?

   - Oui !

   - S'il te plaît dis-moi,  Éric s'appelle-t-il  Belinga ? Car je veux m'assurer qu'on a donné les vrais noms au grand maître. 

    - Non, Éric ne porte pas le nom Bélinga.  Il s'appelle Essomba.  Éric Essomba est son nom. 

     - D’accord,  merci bye !

Mais pourquoi Éric ne porte pas le nom Belinga, pourtant Belinga est le nom de son père, se demandait Carine ? Bref,  là n'était pas le plus important.  

       - Grand maître, évidemment je me suis trompée de nom.  Je te réécris ça sur un papier et je te le donne.

       - Ma fille, dorénavant fais attention et rassure-toi des informations que tu me donnes, car à la deuxième erreur,  les rituels se retourneront contre toi lorsqu'ils ne trouveront pas la personne vers qui sont envoyées les incantations. 

        - D’accord, grand maître.  Voici le papier et les photos de la fille et de l'homme,  elles sont récentes.  

Le marabout prit les photos  et les mit dans une calebasse et se mit à faire des incantations : <<Wôklofo Wôklofo !!! Je suis le grand maître ! Que le visage de cet homme apparaisse sur mon miroir,  hahahahaha !!!!  Natachaaaaaaaa !!!!!!! Natachaaaaaaaaa !!!!!!! Que ton esprit se retrouve ici  Hahahahahahaha !!!!!!! >>

 Pendant qu'il faisait ces incantations,  il s'arrêta un instant. 

       - Mais cette fille ne sort pas dans mon miroir, il y a quelque chose qui ne va pas.  Je ne la vois pas apparaître. 

       - Comment ça, grand maître ? Si c’est comme ça, moi je vais donc aller ailleurs.  

        - Tais- toi !!!! Quand on entre chez le grand maître Wôklofo, on ne ressort plus,  sauf en cas de mort.  Alors il ne sert à rien d'aller ailleurs. 

 Carine prit peur et resta tranquille.

        - Excuses-moi grand maître,  mais il faut que cette fille meure le plus tôt possible. 

        - Calme-toi, mon enfant.  Il y a quelque chose de bizarre en cette fille.  On ne peut l'atteindre facilement de façon mystique à distance. Voici donc ce qu’on va faire : je vais te donner un remède mystique en poudre rouge que tu devras  mettre devant la porte de la maison  de cette fille. Quand elle l’aura traversé,  elle tombera gravement malade et deux jours après, elle mourra.  Mais rassure-toi que ce soit elle qui traverse le remède  car, si une autre personne le traverse,  cette personne sera affectée mais les revers contre toi seront dangereux et c'est toi qui écoperas.  

       - Non grand maître,  je ne vais pas me tromper.  J'irai chez elle en cachette  et je mettrai ça devant sa porte et je vais m'assurer qu'elle ait traversé cette poudre. 

        - C'est bon.  Entre temps, je ferais des incantations sur l'homme  et une fois la fille décédée,  reviens-moi et on attaque la prochaine étape.  

         - Merci, grand maître.  Donne-moi et je m'en vais.  

         - Non, ce n'est pas gratuit hein.  

         - Comment ça, grand maître ? La fois dernière, on t'a donné de l'argent nooor??

         - Cette fois, c'est une autre dimension.  Alors, je vais juste te demander de.... Huuumm tu vois…. de....  coucher avec moi. C'est la seule condition. 

         - Ça veut dire quoi?

         - Si tu ne veux pas, tu ne pourras pas avoir cette poudre.  Tu peux donc t'en aller et quand tu seras prête à remplir les conditions,  reviens. 

          - Non non, ça va.  Huuuumm ! Mais, ne mets pas long hein !

Carine était choquée, mais elle n'avait pas le choix  car il fallait payer le prix du mal. Comme elle l'avait dit elle-même,  à Rollande : << Quand on a le cœur disposé à faire le mal, on n'est plus loin du diable >>

    – Aïiiiie !!!!  Grand maître,  fais doucement pardon. 

    – youshh !!!!!! c'est bon hein! Écarte bien,  ma fille !

   - Aïiiiiieee ! Doucement grand, maître!  Ça va nooorrr ! Lève-toi sur moi, c'est bon comme ça. 

Le marabout continuait son travail tandis que Carine jetait le visage de côté pour ne pas regarder son visage.  Oui, ce n'était que le début,  il fallait bien qu'elle assume ce qu'elle avait commencé.  Finalement, le marabout après avoir fini,  s'est réjoui. 

          - Ma fille, c'était sucré hein !! ( en riant).  Tu n'aurais pas pensé quand même que ça allait être aussi facile ?

          - Grand maître Wôklofo,  donne-moi la poudre afin que je m'en aille ! Il faudra que j'aille chez elle quand ?

           - Dans quatre jours,  va verser ce remède devant sa porte et tu verras le résultat de toi-même.   Au-revoir !

Le marabout lui donna le remède et elle s'en alla. 

- Ce sale machin a osé me toucher. Natacha, j'ai payé ce prix juste pour te voir  mourir et rien que pour te détruire,  je ferais n'importe quoi,  disait Carine avec une haine et une colère atroces. 


J'étais rentrée chez moi après que mon soi-disant admirateur m'a déposée devant mon appartement.  J'avais trouvé que ma mère avait déjà fait à manger et elle regardait la télé.  

        - Natoutou ! 

        - Oui, maman !

        - Tu étais où ce matin ? Ça va? 

        - Oui maman, ça va juste fatiguée.  J'étais à l'hôpital pour faire des examens et voir mon gynécologue.  On m'a donné rendez-vous dans trois jours pour  récupérer mes résultats. 

        - D’accord. Tu as dit à Éric que je suis là ? Bientôt je rentre à Yaoundé, alors il faudrait que je le voie. 

        - Il ne sait pas que  tu es là,  sinon il serait venu te voir.  Mais il m'a écrit ce matin pour me dire qu'il viendra ici en fin d'après-midi.  Donc, je suis sûre que d'un moment à l'autre, il sera là.  

       - D’accord, ma fille.  Va manger,  j'ai cuisiné l'okok et gardes aussi pour Éric. 

       - Éric n'a rien à manger ici chez moi.  Il viendra faire ce qu'il a à faire et il partira. 

       -    Akieu ! Nki nkè bé A Natou ? (Qu'est-ce qui ne va pas, Natou?)  Je suis ta mère et tu peux tout me dire. Je ne t'ai jamais donné de mauvais conseils. 

J'ai tout de suite éclaté en sanglots, je pleurais à chaudes larmes.  Ma mère est venue me prendre dans ses bras  pour me consoler.

     - J'ai mal, maman.  J’en souffre et je n'arrive pas à lui pardonner. C'est tellement difficile à digérer. 

     - Qu'est- ce qu'il y a mon enfant,  dis-moi tout.  Qu'est-ce qui s'est passé ?

     - Je ne peux te le dire, maman.  Je ne peux pas l'exposer comme ça, même si je lui en veux.  

     - Il a été infidèle, n'est-ce pas? Je sais que c'est de ça qu'il s'agit. J'attendais que tu me le dises de toi-même. Viens t'asseoir, je vais te parler. 

 Je me suis assise en face de ma mère et je l'écoutais parler.... 

    «  Le jour où tu es partie de Limbé sous l'effet de la colère,  Éric paniquait et il m'a appelée.  Il m'a raconté sa gaffe et tout ce qui s'était passé avec cette fille.   Je lui ai dit ce jour-là que ma fille ne l'épousera pas, car il m'a déçue et que ces fiançailles vont être  annulées.  Mais il a insisté en m'appelant et je le sentais vraiment sincère.  Cet homme, en dépit de son erreur, t'adore.  Je suis une mère et j'ai assez d'expériences. J'ai fait 35 ans de mariage avec ton père,  nous avons connu des hauts et des bas, pire que ce qui vous arrive,  mais nous les avons surmontés.  De nos jours,  avoir un homme fidèle est une grâce. Avoir un homme qui t'aime, c'est une grâce et tu ne peux rendre un homme fidèle par ta beauté, encore moins par tes propres forces.  Mais, seule la prière  peut maintenir un homme fidèle à une femme et l'aimer malgré le temps qui passe. Alors prie, car rien n'est un acquis sur cette terre sans Dieu. L'erreur qu'il a faite ne mérite peut-être pas le pardon, mais l'amour peut supporter et pardonner, surtout qu'il est sincère et regrette vraiment.  Il t'aime, je le sais. Je suis ta mère et je ne peux t'envoyer dans le mauvais sens. À toi de réfléchir et peu importe la décision que tu prendras,  je te soutiendrai. Mais rassure-toi d'avoir pris la bonne décision. Je vais me reposer un peu je suis fatiguée. »  

Ma mère alla dans sa chambre et me laissa au salon.  Je suis allée prendre mon plat d'okok qui m'attendait à la cuisine.  Pendant que je mangeais,  on sonna à la porte,  c'était Éric.  J'ouvris la porte :

           - Puis-je entrer ?

           - Oui. 

Après qu'il est entré,  j'ai refermé la porte ensuite et il prit place. 

           - Petit cœur, comment était ta journée ?

           - Bien. 

           - Qu'est-ce que je peux faire pour que tu puisses me pardonner. Je regrette,  je demande pardon, bb !

           - Je t'ai pardonné mais tu me dégoûtes. Je ne pense plus vouloir continuer cette relation, Éric.  Il vaut mieux qu'on se sépare définitivement. 

          - T'es sérieuse là ???? Tu veux faire tomber tous les projets qu'on a ensemble comme ça du jour au lendemain pour une faute que je reconnais et pour laquelle je demande pardon sincèrement ? Je t'aime, petit cœur...... 

Pendant qu'il parlait ma mère sortit de sa chambre  et nous trouva au salon. 

      - Éric, tu es là ?

      - Oui Maman, je suis là.  Bonsoir ! 

      - Bonsoir, Eric. 

      - Natoutou,  tu ne sers pas à manger à ton fiancé? 

Je n'ai même pas répondu,  je me suis levée et je suis allée dans ma chambre. 

Elle servit la nourriture à Éric.  Je les entendais discuter,  mais je ne sais de quoi concrètement. Quelques temps après,  ma mère m'appela :

      - Natoutou ! Natoutou !

      - Oui, maman !

Je sortis de ma chambre... 

      - Éric s'en va déjà,  je vous laisse causer,  je retourne dans la chambre. 

Ma mère retourna dans sa chambre et nous laissa au salon Éric et moi.  

       - Je venais te voir pour qu'on parle de quelque chose.  Hier, Carine était à mon bureau. 

      - Hum donc ce que j'ai vu hier était  vrai !

      - Tu nous a vus hier?

      - Oui. 

      - Elle est venue avec de très mauvaises intentions croyant que je tomberais dans ses filets mais en vain. 

        - Peut-être,  mais tu l'as quand même laissée monter dans ta voiture !

       - J'ai juste été poli de la déposer à son lieu de service et je lui ai dit qu'il n'était plus question qu'elle m'appelle.  Déjà,  je ne sais pas comment elle a eu mon numéro. Bref fais attention à cette  fille, elle n'est pas l'amie sincère que tu penses avoir.  Coupe les ponts avec elle, si tu veux ton bien.

         - Merci pour la mise en garde.

         - Tu étais  sérieuse quand tout à l'heure tu m'as dit qu'on mette un terme à notre relation ?

         - Oui.  C'est mieux ainsi.

         - D’accord.  Si c'est ce que tu veux.  Mais sache que je t'aime tellement, Natacha. Tu me manques. 

          - Il est temps que tu partes, Éric ;  on n'a plus rien à se dire.  

J'ai ouvert la porte et après qu'il est sorti,  j'ai refermé ensuite. Cette décision me faisait tellement mal, mon Éric… mon homme… Il allait tellement me manquer.  Comment serait une nouvelle vie sans lui à mes côtés ?  Comment parvenir à l'oublier ? J'avais envie de parler à Noëlle, il fallait que je l'appelle... 

         - Allô Noëlle ?

         - oui ma pupuce, c'est quoi encore Natou? 

        - Viens à la maison s'il te plaît. 

        - Ne pleure pas ma puce, j'arrive. Je suis chez mes parents pour une semaine.  Rollande  arrive aussi. Mes parents  fêtent leurs  trente ans de mariage ce week-end, donc ils nous ont demandées à Rollande et moi de venir passer du temps avec eux. Mais, je vais venir faire un tour chez toi et rentrer. D’accord ?

         -D’accord. 

Je repensais à ce qu’Eric m'avait dit concernant Carine. Donc, non seulement Carine avait volé mes photos,  elle avait aussi volé le numéro d'Eric dans mon téléphone? Carine prend mon calme pour de la faiblesse, mais bientôt je vais régler son compte,  me disais-je.  

Une fois rentrée de chez le marabout,  Carine appela Rollande : 

      - Allô Rollande ! C’est comment?

      - Ça va miss. Mais tu étais où comme ça ? Tu m'as appelée et tu as subitement raccroché.  

       - Nulle part, je suis chez moi. J'appelais juste pour être rassurée du nom.  Mais c'est  bizarre qu'Eric ne porte pas le nom de son père.  

    . - Moi aussi je m'étais dite la même chose sur le  pourquoi Eric ne porte pas le nom Bélinga. C'est le jour où je suis allée chez ses parents que j'ai su qu'Eric ne porte pas le nom de son père. 

         - Hum c'est mystérieux ça..... Bref… tu fais quoi ?

         - J'apprête mes affaires,  je vais chez mes parents pour six jours. Ils fêtent leurs trente ans de mariage ce week-end donc il faut que ma sœur et moi soyons là. 

         - Ah d'accord !  Bon  je te laisse, bonne soirée ! 

        - D’accord ciao,  Carine !


Il était 18h quand  Noëlle arriva chez moi.  Je lui ai tout raconté sur ma rupture avec Éric et ce qu'il m'avait dit par rapport à Carine. 

      .  – Natacha, es-tu sûre que tu veux vraiment cette rupture? Ça c'est de la lâcheté ! Tu  refuses d'affronter la situation,  ce n’est pas normal ! Sois courageuse, Natacha.  Éric t'adore, tu le sais.  Tu vas donner raison à Carine,  à Rollande et à la mère de son enfant. Arrête un peu ! 

      - S'il te plaît Noëlle, respecte ma décision.  Pour le moment je veux qu'Eric et moi soyons chacun dans son coin.  

 .    - Natou dis-moi,  tu l'aimes toujours ou pas?

       - C'est sans importance. 

       - De toutes les façons, concernant Carine, comme Rollande vient tout à l'heure à la maison familiale,  je vais surveiller tous ses faits et gestes afin de découvrir ce que Carine et elle  manigancent.  Mais, si Carine fait des avances à Eric,  cela signifie que même avec Rollande, elle n'est pas sincère. Yes! La fille-là, c'est Lucifer en personne ! De toutes les façons je saurai. 

        - Ça m'est égal ! Si elles veulent,  qu'elles le prennent. Je leur en fais cadeau. 

        - Hum Natacha, réfléchis encore bien sur ta décision. Tu es sous l'effet de la colère.  Bon,  j'y vais ma puce.  Sois forte et saches que moi, je suis là pour toi.  Je ne veux que ton bien c'est tout.  

      - Merci beaucoup, No'o. Allons-y,  je t'accompagne...


Trois jours étaient passés,  et il fallait que j'aille prendre les résultats de mes examens. Je m'apprêtais pour aller à l'hôpital.  Arrivée à l'hôpital,  je suis allée voir le médecin.

       - Asseyez-vous, mademoiselle. 

       - Merci, Docteur.

       - Bon, les résultats de vos examens ne montrent rien de grave, mais vous devriez tout de même vous faire suivre de près sur le plan gynécologique. Donc ne vous inquiétez pas, vous n'avez rien de grave.  La fièvre,  la fatigue et les vertiges que vous ressentez,  c'est tout à fait normal car ce sont les premiers symptômes d'une grossesse. 

          - Docteur, pardon ??? 

          - Oui, vous êtes enceinte de trois semaines. Tenez, voilà vos résultats.  Pour la fièvre et la fatigue,  voilà l'ordonnance prescrite. Vous commencerez les visites à partir du troisième mois. Mais en dehors de ça, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. 

Je n'arrivais pas à y croire,  j'étais enceinte... Enceinte d'Eric.... Mais on venait de rompre.  J'étais heureuse  de porter cet être précieux, mais j'étais triste oui très triste car je n'étais plus avec l'auteur de cette grossesse.  Je n'étais plus avec cet homme que j'ai aimé et que j'aime.  Il n'était pas question qu'il le sache.  J’allais moi-même m'occuper de mon bébé,  je n'avais pas besoin de lui. D'ailleurs, il avait déjà d'autres enfants,  alors tant mieux, me disais-je. 

Je me sentais mal, je me demandais comment j'allais m'en sortir étant mère célibataire. En marchant,  je me suis arrêtée à l'Eglise juste à côté de la clinique d'où je venais de prendre mes résultats.  J'avais tellement envie de parler à Dieu,  j'étais tellement perturbée que je ne savais même pas où  j'entrais.  Mais, je sais juste que c'était dans une cathédrale. Je me suis agenouillée en pleurant de toutes mes forces : <<Seigneur, j'ai besoin de toi s'il te plaît.  Voilà encore une épreuve que je dois endurer,  je me rends compte aujourd'hui que je suis enceinte.  Déjà, pardonne-moi pour tout et aide moi à pardonner au père de cet enfant que je porte.  Je n'arrive pas à lui pardonner.  Je n'arrive pas à oublier sa faute. Je t'en supplie Seigneur, soutiens-moi et aide moi à prendre la bonne décision.  Je ne suis pas assez forte pour traverser les étapes de cette grossesse seule. Aide moi je t'en supplie..... >>>


Pendant que je disais ces paroles, j'ai senti la main de quelqu'un sur mon épaule.  Je me retournai et je vis que c'était le prêtre. 

     - Mon enfant, sèche tes larmes.  Je t'entends pleurer depuis. Sèche tes larmes. 

   - Bonjour, mon père 

   - Sois bénie mon enfant.  Écoute,  Dieu ne donne jamais une lourde charge au-dessus de nos forces.  Alors, peu importe ce que tu vis en ce moment, sache qu'il est là et te fortifie.  Tu as des ennemis qui complotent le mal contre toi,  mais Dieu se chargera de combattre pour toi.  Alors, sois forte et courageuse pour affronter les défis de  la vie.  Cette vie ne sera pas toujours rose, tu dois savoir affronter les hauts et les bas. Lèves-toi,  Dieu sais tout ce que tu vis.  Et il est avec toi.  

     - Merci beaucoup, mon père. 

     - Que le Seigneur soit avec toi au nom du Père,  du Fils et du Saint-Esprit. 

     - Amen.  

Je me suis levée et j'ai pris un taxi pour retourner à la maison.... 

Écrit par #Natacha_Victoria_Mbili

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