Chapitre 12
Write by Chrime Kouemo
Rachel observait sans les voir les engins de chantier à travers la fenêtre de son bureau. La situation de son entreprise était encore plus catastrophique qu’elle ne le pensait. Le matin même, leur patron leur avait annoncé que leur société était officiellement en redressement judiciaire. Ce qui voulait aussi dire qu'elle était en cessation de paiement et que les salaires ne seraient pas versés avant qu’ils n’aient trouvé un repreneur. Dans l’intervalle ils se devaient d’honorer au mieux ses contrats, donc tous leurs chantiers démarrés poursuivaient leurs cours.
Comme la plupart de ses collègues, la jeune femme était bien évidemment inquiète. L’activité dans le secteur du bâtiment reprenait à peine depuis la crise économique survenue il y'a avait de cela trois ans. Elle essayait de garder son optimisme malgré tout. La situation ne pouvait être pire que lorsqu’elle avait été virée de sa précédente entreprise après le refus de sa demande de changement de statut. Elle avait maintenant une carte de séjour salariée et pouvait prétendre à toutes sortes d’emplois dans son domaine de compétence. Elle pouvait aussi envisager de retourner au pays; elle pouvait y avoir ses chances. Il est vrai qu’elle avait toujours envisagé un retour après avoir eu au moins cinq années d’expérience et surtout après s’être constitué une vraie épargne pour assurer ses arrières.
A peine cette idée lui avait-elle traversé l’esprit qu’elle se renfrogna de suite. La trahison d’Alexandre se rappelait à son bon souvenir. Si elle avait eu vent de la situation désastreuse de son entreprise il y a de cela trois semaines, il y avait fort à parier qu’elle n’aurait pas pris les choses de la même façon. Elle se serait certainement renseignée sur les entreprises qui embauchaient au pays. Après tout, sa relation avec lui étant au beau fixe à ce moment-là et elle aurait accéléré son retour au pays. Pour être honnête elle l’avait même envisagé, elle avait juste voulu attendre que leur histoire se consolide une fois qu’il aurait été aller voir ses parents, et elle se serait mise à prospecter activement. Mais voilà, la réalité était tout autre. Ils avaient rompu et elle n’entrevoyait plus que quoique ce soit avec lui après le sale coup qu’il lui avait fait. Inexorablement, ses pensées l’amenèrent vers sa relation naissante avec Seba.
Elle ne savait pas trop comment qualifier cette relation d’ailleurs. Elle n’avait jamais rien connu de tel auparavant. Pour une fois, elle avait foncé tête baissée dans une histoire avec un homme, et elle devait reconnaître que ça faisait du bien. Il existait une incroyable alchimie physique entre eux. Au souvenir de son week-end, elle ressentit immédiatement un long frisson lui parcourir l’échine. ll était à la fois passionné, tendre, drôle et d’excellente compagnie. Il l’avait emmenée dans les sommets de la passion. Le plus curieux dans tout cela était que c’était complètement inattendu. Si on lui avait dit avant le début de la soirée au Sankofa que les choses tourneraient de cette façon, elle aurait ri au nez de la personne. Maintenant, malgré son cœur qu’elle savait encore meurtri, elle était toute chamboulée par son week-end avec Seba. Il avait su l’exciter et l’emmener vers l’extase comme personne avant lui. En repensant à leurs ébats, les battements de son cœur s’accélérèrent et ses mains devinrent moites. C’était fou l’effet qu’il lui faisait. Elle ne pensait pas toutefois pas qu’il s’agissait d’un amour naissant. Elle sortait à peine d’une histoire compliquée, et elle n’envisageait pas de s’investir émotionnellement parlant.
S’arrachant à la vue de se fenêtre, elle soupira et essaya de se concentrer sur le tableau de suivi financier qui s’affichait sur son ordinateur. Au bout de quelques minutes d’efforts inutiles, elle abandonna. Elle s’empara de son téléphone portable dans son sac et sortit du bureau. Elle emprunta l’escalier qui menait à la toiture des cantonnements de chantier. Avec la brise douce qui soufflait par cette belle journée d’été, c’était le meilleur endroit pour se remettre les idées en place. En regardant l’écran d’accueil de son iPhone, elle vit le message de Seba « ça va ma puce? » Son cœur fit une drôle d’embardée dans sa cage thoracique. Elle déverrouilla l’écran et répondit aussitôt : « Très bien et toi, chéri? ». Mais elle hésita ensuite avant d’envoyer le message. Le petit mot affectueux était sorti tout seul, sans qu’elle n’y ait réfléchi. Finalement, se disant qu’elle ne voulait pas précipiter les choses, elle effaça le dernier mot et envoya le message sans plus se poser de question. Elle composait le numéro de Gabrielle quand le numéro de cette dernière s’afficha en appel. Quelle synchronisation!
- Hum... Nanhou? C’est comment ? Fit la belle voix de son amie dans le combiné.
- Ca va et toi ? pourquoi ce«hum»?
- Tu me poses la question? C’est toi qui as visiblement pas mal de choses à me raconter. Déjà, tu annules notre rendez-vous cinéma sous un prétexte plus que tendancieux, et ensuite j’apprends par Ariane que tu t’es fait raccompagner par Seba après la soirée au Sankofa. Je pense donc à juste titre que tu as pleiiiinnn de choses à me raconter.
Rachel réprima un rire en entendant son amie insister sur le « plein » de choses qu’elle avait à raconter. Gaby était décidément une incorrigible fouineuse. Elle avait le don de vous faire avouer les choses enfouies au plus profond de vous. En près de dix ans d’amitié, elle n’était jamais parvenue à lui dissimuler quelque chose longtemps. Quand elle avait fait sa connaissance au Collège Vogt, le courant était tout de suite passée entre elles. Les premières semaines, elles étaient tout le temps fourrées l’une chez l’autre. Cela avait été comme un coup de foudre amical. Elles étaient pourtant radicalement différentes. Gabrielle était une fille exubérante, pleine d’assurance et qui faisait tomber les mecs comme des mouches à ses pieds tandis que Rachel était une fille un peu réservée, ayant du mal à aller vers les gens. Au contact de Gabrielle, elle s’était un peu plus ouverte aux gens, et surtout aux garçons. C’était elle qui lui avait appris à transformer sa gaucherie en mystère, parce qu’elle disait que cela ne laissait aucun homme indifférent. Elle lui avait également appris à marcher sur des talons, et même à lancer des œillades coquines juste pour allumer; ce qu’elle n’avait jamais essayé de peur de se rendre ridicule.
- Je vois que les nouvelles vont vite hein ? Biaisa-t-elle en souriant.
Elle prenait un malin plaisir à faire ainsi mariner son amie
- Rach, il se passe quoi? Tu veux que je viennes te faire cracher le morceau à ta pause-déjeuner? Menaça t’elle gentiment.
- Pourquoi pas? Continua Rachel en s’amusant de l’impatience de Gaby.
- Allez, vas-y.... J’ai du temps libre devant moi, et tu sais que je serais même capable d’atterrir sur ton chantier.
- Je te rappelle que tu bosses à l’autre bout de la ville. Donc, avant d’atterrir ici comme tu dis, tu auras tout ton temps pour ronger ton frein dans les transports en commun.
- Oooooh...Pourquoi tu me fais ça? Supplia Gabrielle.
- C’est bon... Tu vas l’avoir ton scoop.
- Yes! Allez je suis tout ouïe... Attends, je m’éloigne, je ne veux pas que mes collègues de l’open space me prennent pour une tarée car je sens qu’il y a du lourd.
Rachel leva les yeux en l’air. Gabrielle était décidément incorrigible. Elle réfléchit un instant à comment elle allait formuler toutes les émotions par lesquelles elle était passée ce week-end. Puis, elle lâcha simplement :
- J’ai fait l’amour avec Seba, et c’était fabuleux.Le hurlement de son amie ne se fit pas attendre.- Quuuuuuooooooi ?????
Rachel éloigna le combiné de son oreille. C’était son amie tout craché.
- Tu as très bien entendu.
- Wow!! Si je m’attendais à ça!! Je croyais que tu allais me dire que vous vous étiez embrassés
ou un autre truc chaste dans le genre, mais là....
- Je t’en bouche un coin hein? se moqua t’elle.
- Je t’avoue que là oui et tu sais que je ne suis pas du genre à me laisser impressionner. Alors là, je veux tous les détails.
- Pour le coup tu vas devoir attendre pour le reste des détails ce soir. Mais pour un aperçu : oui c’était génial, c’était avec lui que j’étais dimanche après-midi et j’apprécie vraiment sa compagnie.
- Oohhhh c’est trop mignon ! J’étais sûre qu’il se passerait un truc entre vous. Il y'a toujours eu une sorte de magnétisme entre vous.
- Tout de suite les grands mots ! Rétorqua Rachel même si au fond d’elle, elle devait reconnaître que son amie avait raison.
Elle avait essayé de se le nier pendant longtemps mais avec le recul, elle acceptait de regarder la réalité en face. Sinon, comment expliquer qu’elle, si prévisible et qui aimait tout contrôler, aurait pu coucher avec lui alors qu’ils ne sortaient même pas ensemble ?
Un appel téléphonique professionnel l’obligea à écourter plus rapidement son échange avec son amie. Le sourire aux lèvres, elle prit la communication. Elle aurait tout le temps de se confier à Gaby dans les détails mais pour l’heure, une bonne journée de travail l’attendait.
♣♣♣
- Alors, ta journée? demanda Seba à Rachel.
La jeune femme mit le téléphone sur haut-parleur et le posa sur le plan de travail de son coin cuisine.
- Harassante. J’ai passé toute la journée en réunion, et je peux t’assurer qu’en sortant de la dernière j’avais envie d’étriper quelqu’un, lui répondit-elle en coupant rageusement en dés un oignon sur sa petite planche en bois. Le jeune homme éclata de rire.
- A ce point ? Que s’est-il passé?
- J’ai parfois l’impression d’être comme une institutrice à l’école maternelle avec les entreprises sur le chantier. Elles attendent toutes que tu les prennes par la main pour régler leurs problèmes, alors que des fois il suffit juste de discuter avec les autres collaborateurs pour trouver des solutions. C’est de pire en pire.
- Je vois ce que tu veux dire mais c’est un peu ton rôle non? Si j’ai bien compris ce que tu m’as expliqué la dernière fois.
- Oui, effectivement c'est mon rôle, mais je t’assure que des fois ça frise le ridicule. C’est limite, tu as un chargé d’affaires qui va te sortir un truc du genre : « je ne parle qu’à mon donneur d’ordres ».
Le jeune homme recommença à rire.
- Ça m’a l’air passionnant tout ça.
- Pas tous les jours hein? fit-elle en souriant à son tour ; il fallait dire qu’il avait un rire très communicatif. Et la tienne ça a été? Poursuivit-elle.
- J’ai aussi passé toute ma journée avec des clients mais rien à voir avec l’animation de tes réunions hein? Et là tu fais quoi?
- Je suis en train de cuisiner. Gaby passe tout à l’heure à la maison.
- Et tu cuisines quoi?
- Bof, rien de spécial, une salade vite fait avec des escalopes grillées aux épices du pays.
- Mmh.... Tu me mets l’eau à la bouche. Quand est-ce que tu m’invites à manger chez toi? Interrogea-t-il d’un ton gourmand.
- On peut faire ça ce week-end si tu veux proposa-t-elle. Tu peux même me dire ce que tu aimerais que je fasse à manger.
- Ça c’est une invitation qui ne se refuse pas. C’est noté! Sinon, où est situé le chantier sur lequel tu travailles actuellement?
- Dans le douzième arrondissement.
- Ça te dit qu’on se retrouve demain midi pour déjeuner?
- Oui ce serait avec plaisir.
- Tu as une préférence?
- Pas vraiment. Evite juste les restos chinois et japonais, j’en ai ma dose avec ceux qui sont près de mon chantier.
- D’accord. Tu penseras à m'envoyer l’adresse de ton chantier pour que je passe te prendre.
- Ça marche. Je...
La sonnerie de la porte d’entrée retentit désagréablement aux oreilles de Rachel qui sursauta et faillit se blesser avec le couteau qu’elle tenait à la main.
- Gabrielle vient de sonner annonça Rachel. On se rappelle plus tard?
- Ça me va ! Pas trop de Kongossa sur moi hein?
- Qu’est ce qui te fait dire qu’on va parler de toi?
- Prends-moi aussi pour un mbout pendant qu’on y est, fit-il d’un ton blagueur.
- Loin de moi cette idée lui retourna-t-elle en riant. Bon, il faut que je te laisse, je vais ouvrir à Gaby. A tout à l’heure.
- Atoute!
Elle rinça ses mains, et alla ouvrir la porte à une Gabrielle qui trépignait d’impatience sur le palier. - C’est quoi avec toi la fille-ci? Depuis que j’attends là ??
- Ekié! A peine arrivée et tu me harcèles déjà comme ça? Lui rétorqua t’elle en retenant un
sourire.
- En tout cas, ça sent bon ici. Je crois que je vais pouvoir te pardonner assez rapidement.
- C’est trop aimable, ironisa Rachel.
Gabrielle ôta sa veste d’été qu’elle accrocha soigneusement sur le dos d’une chaise. La jeune femme était vêtue d’un pantalon noir à pinces et d’un chemiser à manches courtes et à col cavalière, coupée dans un tissu jaune fluide. Et comme à son habitude, elle était juchée sur des sandales à talon qui ne devaient pas faire moins de 10cm. L’ensemble lui donnait une classe folle.- Dis donc, tu es au top hein? La complimenta Rachel.
- Oh merci.
Son amie enleva ensuite ses chaussures et soupira en s’affalant sur le canapé.
- Bon! Mes divers maintenant!
- Tu ne veux pas attendre qu’on soit en train de manger? Les escalopes seront bientôt prêtes.
- Nan! Tu me tournes depuis ce matin, refusa t’elle en secouant la tête.
- Ok... Capitula Rachel en se grattant le menton. Par où est ce que je commence?
- Le début bien évidemment, et cette fameuse soirée au Sankofa que je n’aurais apparemment
pas dû manquer.
Rachel se lança dans un récit détaillé des trois derniers jours. Au fur et à mesure de sa narration, elles s’installèrent, mangèrent et prirent un thé en guise de digestif. Les mots lui venaient de façon fluide, simplement. Gabrielle, toujours friande de détails, l’interrompait de temps en temps pour demander des précisions sur son ressenti, ses émotions...Parfois aussi, son amie battait des mains telle une enfant comme elle avait coutume de le faire quand une situation lui plaisait vraiment. Quand elle lui avait raconté comment elle avait proposé à Seba de monter dans son appartement pour poursuivre ce qui avait commencé si passionnément dans la voiture, Gaby était restée pendant quelques instants la bouche grande ouverte, totalement incrédule, puis elle s’était écriée :
- Toi Nanhou? Où est passée la fille qui avait du mal à danser un slow avec un gars de peur qu’il la colle trop et qu’elle ne sache pas gérer?
Elle avait pouffé de rire devant la démonstration de ses manières un peu étriquées d’antan par Gabrielle, puis avait haussé négligemment les épaules et répondu :
- Cachée quelque part en moi je présume, mais je t’avoue que j’aime bien cette version fatale de moi.
- Tu m’étonnes! Et moi donc ??
Quand elle était parvenue à la fin de son récit, Gaby s’était exclamée :
- Je t’avoue que là tu m’en bouches un coin. Si je m’attendais à ça! Et que ressens-tu
concrètement pour lui ? Demanda t’elle d’un ton plus calme.
- Honnêtement? Je ne le sais pas précisément. Tout ce que je sais c’est que je suis détendue, à l’aise avec lui. Et puis physiquement, c’est magique entre nous. Il me fait un de ces effets! Je n’arrive même pas à te le décrire c’est te dire, mais dès que je suis près de lui, j’ai l’impression d’avoir encore plus conscience de chaque partie de mon corps.
- Wow!
- C’est exactement ça : wow! Et pour une fois, je n’essaie pas de me projeter comme je le faisais avant. J’ai juste envie de vivre cette histoire sans me poser de questions, confia Rachel.
- Ne te prive pas de faire ce dont tu as envie. Tu me connais mon avis sur la question non? Des fois, ce n’est pas plus mal de se laisser surprendre par les évènements.
- Je suis aussi lucide et je sais que ce refus de me poser plus de questions est directement lié au désastre avec Alexandre.
- Pardon, oublie-le ce connard!
- Tu ne crois pas que je suis sur la bonne voie? Fit-elle en plaisantant, puis reprenant son sérieux: ça ne fait que deux semaines tu sais? Je mentirais si je disais que je ne ressens pas un pincement au cœur à chaque fois que je repense à tout ça.
- C’est tout à fait normal, la rassura Gabrielle. Les sentiments que tu as eus pour lui ne peuvent pas s’effacer d’un coup de baguette magique. Le plus important est que tu sois en train de tourner la page et d’avancer. Cela te permettra d’oublier toute cette histoire plus rapidement.
- Tu penses?
- J’en suis certaine, affirma son amie en se levant pour débarrasser leurs assiettes et faire la vaisselle. Et vous vous revoyez quand? Ajouta- t-elle.
- Demain nous déjeunons ensemble, répondit Rachel qui remplissait d’eau la bouilloire pour le thé.
- J’ai hâte de vous voir tous les deux ensemble. J’ai toujours su que vous formeriez un beau couple.
- Ouais ouais... marmonna la jeune femme.
Elle arborait néanmoins un petit sourire au coin des lèvres. Il était vrai que dès sa rupture avec Alexandre, elle avait été la première à lui parler de Seba. C’était également elle qui était à l’origine des plans de tables du mariage d’Ariane où elle s’était retrouvée à l’avoir pour cavalier pour toute la soirée. C’était encore et toujours elle qui profitait de la moindre occasion pour lui rappeler qu’il était toujours intéressé par elle. Bref il n’aurait pas pu trouver meilleur avocat que Gabrielle.
Elles restèrent à discuter jusque presque 22h avant que son amie lève l’ancre. En refermant la porte, Rachel se dit qu’elle avait vraiment de la chance d’avoir une amie pareille à qui elle pouvait se confier en toute simplicité, sans fioriture, sans cachotterie. Les gens disaient souvent que les amitiés entre filles masquaient souvent de la jalousie ou de la mesquinerie. Elle était heureuse de se dire qu’avec Gabrielle et Ariane, ce n’était absolument pas le cas. Elle n’avait jamais douté de la totale sincérité de ses amies.
Son rituel du soir achevé, elle se dirigea dans sa chambre et s’allongea sur son lit. Un de ses oreillers était encore imprégné de l’odeur de Seba. Les choses étaient allées si vite entre eux qu’elle avait parfois l’impression de rêver et qu’elle allait se réveiller à un moment ou l’autre. Mais d’un autre côté, elle était aussi pleinement consciente de tout ce qui s’était passé entre eux ces derniers jours.
Contrairement à son habitude de tout planifier et de se projeter dans le temps, elle ne se posait aucune question sur sa relation naissante avec lui tel qu’elle l’avait dit à son amie. Elle se laissait vivre comme cela lui avait été conseillé à plusieurs reprises, et ça faisait un bien fou. Elle allait vivre à fond l’instant présent comme le recommandait les livres de développement personnel qu’elle lisait de temps à autre.
Saisissant son téléphone, elle composa le numéro de Seba.