Chapitre 12 : Je suis celle qui sait tout.

Write by Les Histoires de Laya


***Stéphane***
Suite à mon séjour au Canada, je suis rentré à Libreville et grande fut ma surprise de me faire embarquer à l’aéroport.
J’ai été roué de coups par les sbires de Gracien OKINDA, je n’ai pas bronché, j’ai failli à ma mission et Grazi s’est encore laissée baiser par ce jeune homme.
Gracien : Je ne me répèterai pas OTONDO, je ne me répète jamais. Je voyage pour une semaine, quand je reviens, Grazi ne doit jurer que par ton nom.
Je suis sorti de son KGB deux jours plus tard, direction ma maison pour une semaine histoire de me remettre de tout ça, mon visage a souffert.
Une semaine plus tard, Laurencia était toujours vivante et j’en étais ravi.
Pause : vous croyez vraiment que je vais tuer Laurencia ?
Play !
j’ai demandé à mon chauffeur de passer lui remettre une grosse enveloppe, 20 Millions FCFA pour son silence et son éloignement, c’est ma seule option à date.
***Gracien***
Moi (à mon chauffeur) : suis-le !
Il suit le véhicule, je savais que je n’aurais pas dû lui faire totalement confiance.
Son taxi se gare dans une très belle allée, quartier tout autant huppé que le sien.
Grazi ne sait pas que je suis là, oh que non.
Je la vois descendre du taxi, rentrer dans l’immeuble comme une habituée, je pouffe d’agacement.
Trois heures, c’est très exactement le temps qu’elle y fait.
Elle en ressort avec cet homme, un jeune homme.
Il est trop couvert pour que je distingue clairement ses traits, cette fraîcheur me crée des problèmes.
Grazi remonte dans son taxi, non sans avoir embrassé ce jeune.
Dès son départ, il s’essuie violemment la bouche et rentre chez lui.
Peut-être me suis-je trompé de cible ? Il n’a pas l’air de l’aimer alors ce n’est pas lui.
***
Je me retrouve dans une pièce très chaude, j’ai volontairement monté le chauffage à l’extrême.
Ils sont tous en extrême souffrance, me supplient de les relâcher mais non c’est trop facile.
Moi (tapant sur la table) : Quelle était votre mission ?
Eux : la tenir loin de tout homme !
Moi : qu’avez-vous fait ?
Un silence assourdissant retentit dans la pièce.
Moi (magnant un fusil) : Qui dois-je buter en premier pour cet écart ?
Solidairement, ils lèvent tous les mains, mais savent-ils que je suis capable de tous les buter et les remplacer ?
(intérieurement) réfléchis Gracien, réfléchis ! Elle a une confiance aveugle en ces personnes, c’est pas le moment et ils savent que je n’en ferai rien.
Mais pour leur donner une bonne leçon, je claque des doigts et ils se font tous tabasser !
Moi : maintenant, vous ferez ce que je veux, right ?
Eux : clear !
Moi (souriant) : Parfait.
Je suis sorti de là et deux heures plus tard, ils ont été relâchés.
***Grazi***
Je ne cesse d’appeler Olivier mais ça sonne dans le vide.
Il me rappelle une heure plus tard, tout joyeux.
Moi : bon sang, tu m’as fait peur !
Lui : désolée mon amour.
Moi : Merde !
Lui (amusé) : Détends toi chérie, je faisais juste un peu de sport.
Puis un silence s’est installé, en réalité, je n’ai plus rien à dire à Olivier, mes pensées sont hantées par Stéphane.
Lui : allo ? Grazi ?
Moi : je suis là !
Lui : tu veux que je te laisse un moment ?
Moi : oui stp.
Lui : je te rappelle alors, prends soin de toi.
Après ça, plus rien n’a été pareil.
Je baisais avec lui au départ, mais je ne faisais absolument plus rien pour notre relation.
Puis il y’a eu ce jour, ah ce jour !
Moi (m’allongeant) : je suis perdue…
Sara : mais encore ?
Moi : je ne sais pas !
Cassie : écoute meuf, si une relation sérieuse ne t’intéresse plus, je crois qu’il faut juste que tu te barres.
Moi (étonnée) : tu l’aimais bien pourtant Olivier !
Cannelle : ça c’était avant qu’on ne découvre qu’il te trompe.
Moi (choquée) : pardon ?
Cassie : c’est pour cette raison que tu ne me vois plus t’en parler depuis longtemps.
Sara : Lol !
Cassie : je te casserai la gueule un jour Sara, ne t’en fais pas !
Cannelle : amour vache, bref, revenons en aux faits, Grazi ma belle, barre toi de là, ce mec est un trompeur né, il tire sur tout ce qui bouge, laisse nous te montrer des preuves.
Elles me montrent des tonnes de captures d’écran, Olivier me trompe bel et bien.
J’ai vomi !
Je ne pouvais pas l’imaginer.
Moi : super alors !
Après ce jour, je n’ai plus voulu toucher ce mec. Je m’attendais à ce qu’il me frappe, mais me tromper ? Inacceptable.
Je l’ai lâché, il a pleuré, rampé, supplié, je n’ai pas cédé.
Les jours étaient durs pour lui, très durs.
Les jours les plus durs étaient sans doute les jours où Stéphane réapparaissait, chaque fois à intervalle d’un mois.
Je me rapprochais de plus en plus de mon père, qui n’a pas manqué ma remise de diplôme.
Stéphane non plus ne l’a pas manquée, il était là, tapi dans l’ombre, mais je le voyais et nous deux savions.
Nous deux étions conscients de ces baisers de plus en plus forts, de mes gémissements, de mon regard plaintif qui le suppliait de me retourner une bonne fois pour toutes.
Olivier aussi était là, il était beau, souriant, fier de moi mais se tenait à l’écart à cause de mon père.
Dans ma tête, une seule envie, rentrer au Gabon, auprès de mon père et enfin me laisser ploter librement par Stéphane OTONDO.
Clic ! c’est le bruit de l’appareil photo, une très belle photo de mon père et moi, des jumeaux, vrais jumeaux.
Je suis surexcitée, joyeuse !
Trois semaines plus tard je suis de retour au Gabon, je trouve Xénia sur place, pfff, j’oubliais que sa mère avait décidé qu’elle passerait chaque vacances ici.
***deux mois plus tard
Mes amies sont toutes arrivées ce jour, nous sommes toutes au Gabon, l’heure est venue de se chercher ou plutôt lol, se trouver.
*** Cinq mois plus tard
C’est la pause, je vais retrouver ma team au restaurant, c’est notre rdv hebdomadaire.
Est-ce que je compte revenir ici ? LOL, moi Graziella Iniva OKINDA ?
Je balance à ma secrétaire son lot de documents à signer.
Elle (étonnée) : Mme OKINDA, nous avons vraiment besoin de votre signature aujourd’hui.
Moi : eh beh dis donc, à quel moment penses tu pouvoir m’imposer une quelconque signature AUJOURD’HUI ?
J’ai tellement hurlé qu’elle a sursauté.
Elle : je suis désolée mais il faut que les étudiants soient pay…
Moi (la stoppant) : je n’en ai rien à cirer.
Je l’entends murmurer « une petite fille comme ça vient tous nous humilier…. »
Je mets mes lunettes, sors de cet immeuble, monte dans mon véhicule au sein duquel un chauffeur m’attend.
Moi (à haute voix) : l’ODIKA.
Lui : bien Mlle !
Je pouffe de rire.
Moi (écrivant) : on m’appelle toujours Mlle ?
Stéphane : Ça changera assez rapidement.
Je souris et sors de cette conversation.
Les nouvelles ? Nous en sommes toujours au même stade, je ne cesse de me livrer aux plaisirs solitaires après chacun de ses baisers.
Je reçois un énième message d’OLIVIER.
FAIS CHIER, MERDE !
Lui : Grazi, dis moi juste que tu ne veux plus rien et je m’effacerai.
Moi : Tu sais que je t’aime, mais c’est si dur pour moi.
Lui : Explique le moi Grazi, qu’est-ce qui est dur pour toi ?
Moi : arrête de faire semblant Olivier stp.
Lui : tu sais que je t’aime Grazi, tu le sais.
Moi : et c’est bien ça le problème…
Je sors de cette conversation et rentre dans celle avec Cassie, ma meilleure amie.
Elle : tu as enfin largué Olivier stp ?
Moi : je compte le garder un peu sous le coude, j’ai besoin qu’il me voit dans les bras d’un autre, qu’il ait son karma.
Elle : c’est pour ça que tu continues à lui faire croire à des sentiments ?
Moi : oui…
Elle : Je t’interdis de recoucher avec lui.
Moi (pouffant) : il n’est même pas au Gabon, tu sais.
Elle : oh oh !
Mon téléphone vibre dans ma main, je décroche
Elle : meuf, Olivier est au Gabon. Tu vis sur quel nuage toi ?
Je manque d’avaler mes crachats, j’ai failli m’étouffer avec.
Moi : on en parle au restaurant.
Je retrouve les girls, toutes vêtues en mode corporate.
Chacune de nous est dans le top management d’une entité publique gabonaise. Les gens ont parlé, parlé, vociféré, ça n’a rien changé.
Dès mon arrivée à Libreville, mon poste m’attendait, les leurs aussi.
J’ai remis tous les CV à mon père, enfin bref, c’était juste pour faire semblant sinon, qui peut refuser à Gracien OKINDA un poste dans ce pays ? Personne. Et mes amies sont ses filles aussi.
Bref, nous sommes toutes quelque part et ne percevons pas moins de 5 000 000 FCFA/mois et des fonds communs de 30 à 60 Millions FCFA / trimestre.
Moi : alors, tu me racontais quoi comme ça ?
Cannelle : je parie qu’elle disait que Olivier est au Gabon ?
Sara (étonnée) : ah bon ?
Elle prend son téléphone, le manipule mais je ne fais pas cas.
Cassie : of course ! Depuis trois mois maintenant.
Moi : je n’en savais rien.
Cannelle : et tu ne sais toujours rien. On s’en fiche de ce type voyons, nous sommes là pour écouter les potins savoureux (souriant) STEPHANE !
On éclate toutes de rire.
Je leur raconte que rien n’a évolué et que je commence à en avoir un peu marre. Olivier est au Gabon, il faut qu’il entende parler de moi, de mon mariage avec l’homme que j’aime.
***Grace OKINDA***
Moi (la fixant) : Je pense à quitter la maison.
Maman : pour aller où ? Sans mari ? Sans même un vulgaire copain ? En étant toujours vierge ?
Moi (agacée) : Maman, tu sais très bien et ne me pousse pas à le dire ici.
Maman (offusquée) : ferme la Grace OKINDA, ferme là à jamais.
Moi : Maman, tu sais très bien ce qui s’est passé ce soir là maman, tu sais !
Maman : contente toi de rester comme tu l’as toujours été : fade, insipide, sans avis, sans parti pris, dans l’ombre de cette idiote de Graziella. Grace, tu me fais HONTE. Hein ? Dis-moi, qu’as-tu déjà fait pour avoir un peu de caractère dans cette maison ? A part pleurnicher (m’imitant) je suis seule nieunieu, Grazi ne parle qu’avec son père, Mélanie est une peste (me fixant) qu’as-tu fait Grace OKINDA ? Tu m’es complètement inutile.
Moi (les larmes dans les yeux) : pourtant tu l’as laissé me violer à 10 ans, pour assouvir ses sales besognes de pouvoir et d’ambition. (pétant le câble) chaque nuit maman, je fais des rêves érotiques, en français vulgaire, on appelle ça des maris de nuit maman, chaque nuit je rêve que je couche avec MON PÈRE ! Maman, comment as-tu pu me faire ça ?
Elle (se levant) : si tu es bordelle, laisse mon mari en dehors de tout ça.
***Emilie OKINDA***
Je m’enfuis presque de cette pièce où mon cœur a commencé à battre violemment.
Je rentre en furie dans la chambre, cherchant Gracien en balayant la pièce du regard. J’entends l’eau couler, il est sous la douche.
J’ouvre la porte toujours avec la même énergie, je suis en crise d’hystérie.
Moi (hurlant) : elle le sait Gracien, elle le sait, bordel de merde, elle le sait ! Gracien putain de merde, réagis !
Lui (amusé) : Oui, et ? Suis-je sensé arrêter mon bain ? Et pour qui déjà ? Laquelle de tes idiotes de filles veut finir dans la tombe pour avoir fouillé trop tôt dans mes affaires ?
Moi (me taisant) :
Lui : ce n’est surement pas mon trésor Grazi. Alors, choisis, Emilie, qui est le plus grand danger pour moi ?
Moi (reculant d’un pas) : C’est Grazi !
Lui (pouffant) : Alors je les prendrai toutes.
J’ai manqué de glisser dans la salle de bain
Moi : non stp !
Il n’a plus rien dit mais je l’ai regardé dans les yeux, et j’ai su qu’il n’en sera rien. Il ne pourrait pas éliminer ses sources inépuisables.
***Grace***
Lui : comment te sens tu ?
Moi : ça va !
Nous nous sommes fixés et ni une ni deux, nos vêtements ont volé dans la pièce.
Je n’étais plus que gémissements, ce bel apollon est à moi ?
Lui : oui mon cœur, qu’est-ce que j’adore ton corps Grace ?
Moi : moi aussi bébé, moi aussi !
Ça fait deux mois que je suis avec Junior.
Je l’ai rencontré une première fois à l’aéroport de Casablanca après mes vacances au Maroc.
En un regard, j’ai eu un putain de coup de foudre. Il est grand, musclé, tout ce que j’aime secrètement.
Mais je me suis sentie banale, comme toujours, je n’ai pas su l’aborder.
Je suis celle dans la famille qui, ne parvient pas à s’assumer pleinement, c’est connu, je n’ai pas confiance en moi, je n’ai aucun cran.
Combien de fois ai-je été humiliée par Mélanie, ma petite sœur, cette peste ?
Combien de fois, Grazi, qui depuis qu’elle a l’entière attention de mon père m’a craché dessus ?
Bref, je n’ai jamais su me mettre en avant et depuis cet évènement, ancré dans ma mémoire, le changement n’a plus jamais été possible : mon père me traumatise.
Je sais, je sais que durant les vacances à Libreville, il y’a eu des soirs, je veux dire de nombreux soirs où mon père a violé Grazi.
Je le sais mais je n’en ferai rien car elle est devenue hautaine.
Je me suis parfois demandée si c’était consenti, puis est arrivé ce jour où je l’ai vue sciemment verser quelque chose dans son verre après l’avoir envoyée récupérer son livre dans sa chambre
Je les guettais, j’avais 14 ans à ce moment là, j’ai fait le guet toute la soirée. En même pas 30 minutes Grazi s’est allongée sur le canapé en quasi inconscience.
Maman est arrivée dans la pièce, j’ai dû étouffer un cri quand je les ai vu la porter tous les deux.
Ils se sont rendus dans sa chambre.
Mais je n’ai pas pu entendre.
C’est le lendemain, quand Grazi s’est adressée à moi en ces termes « je me suis levée très mouillée ce matin (gloussant), tu vois ce que je veux dire, je crois que je vis ce que mes copines appellent la puberté c’est ça ? (haussant les épaules) j’ai jamais couché tu sais ».
À ce moment, j’ai su, j’ai su et je me suis tue, car mon père était un monstre qui pouvait me détruire.
Moi aussi j’ai été droguée, mais peut-être que ses doses n’étaient pas assez violentes pour moi ou peut-être jouais-je le jeu de la fille endormie.
J’avais déjà entendu mon père dire à ma mère qu’il n’hésiterait pas à nous faire plus de mal si nous le découvrions et tentions d’aller contre sa volonté.
Pour sauver Mélanie, de façon peut-être hypothétique car je ne savais pas si ça la sauverait de son vice, je me suis plusieurs fois mise en danger, surtout durant mes règles, je savais que c’était sa période préférée pour nous violer, je le savais alors je faisais ce que le gabonais lambda appelle « se mettre en erreur ».
Je le laissais avec mon verre, et à mon retour je savais ce qui m’attendait.
Pourquoi suis-je restée ici, pourquoi ai-je motivé cette petite peste de Mélanie à se tenir loin de papa ? Car ça serait le coup de grâce pour moi, s’il touchait Mélanie, ça me tuerait.
Mélanie est ma seule sœur même père même mère depuis que nos frères sont partis et que notre mère enchaine les fausses couches. Alors, je la protège en m’offrant et surtout Grazi m’y aide pas mal en étant la préférée de papa. Mélanie n’est par conséquent, pas très proche de lui, elle ne jure que par sa mère.
Est-ce que ça fonctionne ? Je ne pourrai l’affirmer très exactement mais elle ne m’a jamais fait une confidence étrange, jamais parlé de couches de nuit, rien de rien, j’espère que ce n’est pas juste de la cachoterie de sa part.
Pourquoi n’ai-je pas dit à maman que tout ceci n’était pas uniquement en rêve mais que je savais que mon père continuait de me violer à chaque période de règles, eh bien ça détruirait tout et je sais qu’il pourrait me tuer de ses propres mains pour éviter un scandale à la présidence.
Ah oui, Xénia, le sujet qui fâche ! Ce jour, ce jour là, j’ai su, oh j’ai su qu’il s’était passé quelque chose.
Est-ce que je crois que DIEU existe ? Non, sinon il enverrait mon père brûler dans les enfers, sa vraie place.

Grazi : Relations to...