Chapitre 12 : Le conseil de Christina 

- Mais Christina je peux te poser une question un peu délicate ? 

- Vas y petite soeur ! 

- J'ai été étonné de te voir prêcher ce dimanche au culte. Tout autour de toi montre pourtant que tu n'etais pas appellée au ministère. J'ai été surprise et tellement bénie de voir la servante de Dieu qu'il y a en vous. 

- Ce n'était pas une question Valérie !  Ahahahahahah 

Elle éclata de rire, elle avait ce rire contagieux dès qu'elle se mettait à rire tout le monde autour d'elle riait aussi. Même le long de sa prédication hier au culte  aussi ce fut le cas, desquelles riait toute l'assemblée riait avec elle. Alors je me mis à rire aussi à sa dernière remarque 

- Kiékiékiékié. C'est vrai que je ne sais pas synthétiser hein ! 

- Hum je dirais plutôt que tu ne sais pas faire semblant. Je ne sais pas si c'est moi qui suis comme une perceuse mais j'arrive à lire bien des choses que tu essais de dissimulées. 

Cette dernière remarque de Christina, me fit l'effet d'une douche froide, bien des choses que j'essais de dissimuler ?  Avait-elle compris que j'avais des problèmes en couple ? Sa façon d'être si rassurante me donnait bien envie de m'ouvrir, mais non ! Je n'osais pas. Si elle avait deviner par elle même, alors tant pis mais tant que je ne savais pas ce qu'elle croyait avoir dissimulé, je restais quand même dans ma coquille. La quelle des jeunes mariée ne se souvient t-elle pas de ce fameux conseil,  n'expose jamais ton mari, les problèmes du foyer reste dans le foyer. Une femme doit avoir un coeur qui supporte et qui porte de la même manière qu'elle porte des enfants dans un ventre....  Hum je suis sûre que toutes les mariées avaient au moins reçu ce conseil parfois d'une grande soeur, parfois d'une grand mère, parfois d'une tante, parfois même d'une mère. Je n'echappais pas à la règle. Mais parfois je ne demandais si ce conseil ne faisait pas souffrir la femme, garder jusqu'à devenir malade ? Mais là maintenant je préférais respecter ce conseil je refusais d'exposer Yves ici à des gens que je connaissais à peine. D'ailleurs je les avais connu grâce à Yves pourquoi ternir alors la réputation de mon mari auprès d'eux ? je souriais avec un air calme. Puis Christina poursuivit:

- En fait tu veux dire je ne suis pas très présente sur la toile des réseaux sociaux, c'est ça ton " tout autour de moi" n'est ce pas ? Puis que pour ceux qui prie dans mon église ou ceux qui m'ont déjà vu rendre ministère, ce n'est pas une surprise de me savoir active dans le ministère. Mais tu te disais sûrement que oarce que je suis l'épouse d'un homme de Dieu étude surcroît qui prêche j'aurais du avoir une image bien polie et me faire un nom un peu partout. 

Je me sentais un peu gênée, Christina avait une façon de résumer les choses mais toujours avec son sourire sincère elle continuait :

- Tu n'es pas la seule à voir les choses de cette façon beaucoup de gens le perçoivent ainsi, si seulement le bruit sur nous faisons dans les apparences étaient aussi le bruit que nous faisons dans les coeurs des âmes, je pense que la parole serait tellement puissamment annoncée que le diable aura honte et sera dans la confusion. Malheureusement ce n'est pas ce que nous voyons. Je suis contre cette façon de faire ma chère Valérie, belle photo et texte a l'appui pour annoncer la parole de Dieu, je me suis souvent posée la question de savoir est ce la parole de Dieu que nous voulons mettre en avant ou nos belles photos et notre semblant de vue paisible ? 

Je la regardais fixement, pendant qu'elle poursuivait:

- Mais rassure toi je ne condamne pas la méthode des uns, car d'ailleurs mon mari tiens aussi un ministère sur les réseaux sociaux, je sais combien de personnes ont été touché par ce qu'il fait et publie. Mais remarque que ce qu'il fait et publié sur la toile n'attire l'attention sur sut celui qui est annoncé et prêché donc que sur Christ. Voilà ce que devrait être notre influence et les apparences que nous voulons renvoyer aux gens.

Je souriai d'un air gêné mais pour être honnête c'était même ce qui se passait dans ma vie ainsi que celle de Yves . Elle poursuivait:

- Le vrai ministère c'est celui qui se vit en restant ce que nous sommes authentiquement . Car si on est vraiment né de nouveau ça veut dire que déjà le Saint Esprit sait être manifeste en nous et nous sommes ce qu'il veut que nous soyons. Du coup être sois en toute authenticité pour un vrai fils ou fille de Dieu, c'est laisser le Saint Esprit se manifester. Et moi, j'ai toujours été une personne très discrète j'aime être authentique mais surtout j'aime attirer l'attention sur Dieu. Souvent à force de ramener l'attention sur nous, même lorsqu'on veut retourner cette attention sur Dieu, certains resteront les yeux fixés sur nous alors on aura perdu le but essentiel. Christ doit être prêché ma belle Valérie. 

Je la regardais avec beaucoup d'admiration, cette femme était si attractive, elle dégageait quelque chose, un peu comme cette énergie qu'il y avait ce dimanche où son mari le pasteur Hans avait prêché chez nous. Là pendant qu'elle parlait, il y avait la même énergie. Quelque chose qui te capte vraiment. Elle continuait à parler :

- En fait je ne suis pas seulement femme de pasteur, je suis aussi Pasteur. Je n'avais pas trouvé important de me présenter ainsi auprès de ton mari et toi la dernière fois. Car d'ailleurs je suis tout d'abord fille de Dieu avant tout. Mon identité c'est celle de fille de Dieu, voilà ce que je veux que les gens gardent de moi.  Mais je suis pasteur, Hans et moi nous nous sommes connus au collège biblique aux États-Unis. Après ma licence en comptabilité j'ai été brusquée par Dieu. Ahahahahhaahha

 elle se mit à rire encore et moi avec elle

- Kiékiékiékié 

- Oui, brusquée ma belle,  je vois encore la tête de mon père, quand j'ai commencé à aller precher dans les métros. Ahahhahaha il disait à ma mère, ta fille a perdu la tête. Mais Dieu merci, un jour il a fini par comprendre mes choix. Aujourd'hui j'arrive à mettre l'équilibre entre mon ministère, ma vie d'épouse et ma carrière professionnelle, pour le moment Dieu ne m'a pas encore dit de quitter mon boulot et peut être qu'il ne me le dira jamais.  Et donc je disais que je ne suis pas contre les impressions puis que parfois les gens ne retiennent que ce qu'ils voient mais les impressions, les impressions et encore les impressions très souvent nous font passer à côté ou encore parfois nous sommes pris dans notre propre piège. 

- C'est vrai que parfois nous sommes pris dans notre propre piège et selon toi comment faire pour éviter cela ?  Ou disons que je me rends compte que j'ai beaucoup attiré l'attention sur ma vie, mais je le faisais en premier lieu pour édifier, mais apparemment j'ai tout mélangé. Comment revenir strictement sur le principal dans né plus mélanger des artifices sur la toile ? 

- Regarde Hans par exemple il est comme ton mari, il aime le contact et bien de jeunes le suivent et font de lui leur modèle, c'est un influenceur et Dieu merci, beaucoup sont édifiés par lui. Mais personne ne nous voit comme le couple le plus cool et le plus amoureux de la terre. Pourquoi ? Est ce parce que nous ne le sommes pas ? Non, mais parce que ce n'est pas le problème des gens. Notre couple c'est notre affaire. Nos enfants ont droit à leur intimité et nous même aussi. Nous pouvons apporter la parole de Dieu aux gens sans exposer notre couple ou donner l'air d'être trop parfait. Ou faire le fanfaron excuse moi le terme mais malheureusement c'est l'entrée qui convient aujourd'hui. Il arrive que Hans et moi soyons très fâchés et que ça soit bien tendus dans notre couple mais personne ne pourra s'en douter non pas parce que nous ferons semblant mais parce que les gens ne font pas très attention à ce côté là. Tu sais pourquoi ? 

- Non ( Je secouais la tête )

- Parce que nous ne leur avons jamais laissé penser que nous sommes des stars de la télévision, des personnes célèbres,  non non. Nous leur avons laissé comprendre que nous sommes des fils de Dieu et aussi serviteurs de Dieu. Si on se comporte comme une star le jour où ça capote chez toi ne te plains pas de ce que tout le monde veut une explication, tu as commencé comme ça tu vas devoir finir comme ça. Regarde autour des tard du monde il y a toujours un scandale qui leur fait monter en popularité, et si tu opte pour la célébrité attends toi à ce que les gens soient à la recherche d'un scandale tout le temps dans ta vie. 

- Et si on a commencé comme ça. Peut t-on finallement rectifier le tir ? 

- Oui,  au début les gens vont bouder après ils s'habitueront aux nouvelles règles.

Le temps de ce déjeuner avec Christina m'avait tellement enseigné, j'étais tombée dans le piège de l'immaturité ou peut être de la recherche de la gloire et du succès de mon mari. Je n'avais pas cessé d'attirer les regards sur ce que j'étais, ce que j'avais,  sur ce que je savais faire. Il était temps que j'attire les regards sur Christ. Aujourd'hui que tout le monde nous voyait comme un couple de célébrité, ça devenait très difficile pour nous de gérer nos problèmes raisonnablement. Ne pas publier une photo de nous en l'espace d'un mois était risquant, je me disais toujours les gens se douteront que nous ne sommes pas en paix dans notre foyer. Ne pas nous tenir la main en public était stressant pour Yves, il se disait que les gens nous verront comme un couple distant. Je n'étais pas contre la romance mais je me rendais juste compte que la romance devait être vraie, et vécue non pas pour que les gens se fassent une image de nous mais vécue parce qu'elle faisait partie de notre vie de couple.

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Cela faisait déjà une journée que j'étais de retour chez nous, j'étais sortie faire une course en banque, j'avais effectué un versement. Ma vente au Gabon avait rapporté 700 milles. J'avais payé ma dime. Et envoyé de l'argent à Alimata, la femme a Daryl, le petit frère à mon mari. Je l'avais envoyé l'argent pour acheter du matériel: Perles, fils, pagnes, apprêts, et tout ce qui m'était utiles pour mes créations. De retour à la maison, je m'étais décidée à appeler ma belle mère pour prendre rendez vous avec elle, il fallait que je lui dise les choses qui se passaient dans mon foyer. À peine je m'installais à la véranda avec mon téléphone, Yves faisait son entrée au portail, il avait certainement garé à l'extérieur. 

- Ça va ? 

- Oui oui. 

- Le pasteur Maurice vient d'Australie, il sera l'un des intervenants au séminaire de la jeunesse, prépare une chambre pour lui. 

- C'est qui ce pasteur ? 

- Il fut l'un des amis de mon défunt père mais il est aussi l'un des premiers pasteurs de notre première communauté chrétienne. Tu sais l'eglise où j'étais avec toute ma famille avant que je ne reçoive l'appel de mon propre ministère. 

- Oh OK, il sera là quand ? 

- Dans trois jours. Il va falloir que tu fasse les courses alimentaires aussi, on aura du monde à la maison pendant le temps de son séjour, c'est sure qu'il aura plein de visites à longueur de journée. Je te donne les sous cette nuit pour les achats. 

- OK. 

Fallait t-il que je fasse table rase de nos problèmes de couple le temps de cette visite ou il fallait que j'appelle tout de même ma belle mère pour parler de toutes ces choses qui ne cessaient de me peser dans le coeur ?  Là était la question que je me posais, mais en même temps attendre était comme repartir dans le même labyrinthe. Le moment serait toujours mal choisi pour en parler et si je continuais à ce rythme je continuerais à tolérer encore et encore sans que ça ne cesse.  On avait encore trois jours avant l'arrivée du pasteur ce qui suffisait largement pour parler à ma belle mère. Je pris mon téléphone je l'appelais ça sonnait sans réponse, puis je tentai encore une fois de plus :

- Oui allô Valérie ? 

- Oui maman ! 

- Comment tu vas  ma fille, bon retour à la maison je pense qu'on se verra seulement après demain au culte hein.

- Je vais bien maman, j'ai des choses à te dire, je passerais demain à la maison si tu n'y vois pas d'inconvénients.

Je n'avais pas écouté Yves qui s'approchait de moi:

- À qui parles tu ?