CHAPITRE 122: LE GRAND DÉPART 2

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 122 : LE GRAND DÉPART 2.

**BHERNIE ELLO**

Lucia vient de partir et je suis debout avec une main sur le visage pendant que tous les autres sont en retrait derrière moi. Je m’étais promis de ne pas pleurer en venant ici et d’être fort mais je n’avais pas prévu que ça serait aussi dur de la voir partir, j’ai l’impression que c’est une partie de moi qui vient de s’en aller. J’ai senti une main sur mon épaule et en me retournant, c’était tonton Alvine qui me tendait un mouchoir en souriant.


Moi : (Prenant) Merci.

Alvine : (Me tapotant l’épaule ) Ça ira mon grand, vous allez vous revoir.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Merci.


J’ai essuyé mes yeux et j’ai regardé les autres. Tantine Leslie et Erine étaient plus ou moins dans le même état que moi et les autres les consolaient. Après quelques minutes pour faire descendre nos émotions, tonton Arsène et tonton Alvine nous ont tous emmené au restaurant chez '’Paul’’ et nous avons occupé un grand espace. On a passé commande et on a mangé avant de rentrer. Tonton Arsène dans la voiture de qui on était mes frères et moi, nous a laissé à l’échangeur de Nzeng avant de continuer sa route, les autres sont partis avec tonton Alvine et tantine Reine. Mes gens et moi avons pris le clando pour la maison. Durant tout le trajet, les gars essayaient de m’arracher des sourires en racontant leurs ressenti au restaurant. C’était leur première fois dans ce genre d’endroit et ils partageaient leurs impressions.


Lens : Quand on est rentré j’ai commencé à me dire dans ma tête que '’c’est fini’’. L’enfant d’Obiang est arrivé, je vais manger dans le restaurant avec les blancs.

Rail : Et moi ? J’avais même peur de faire n’importe quoi là-bas et me taper la honte. Quand ils nous ont donné le menu pour choisir, je faisais semblant de réfléchir mais à vrai dire je ne kiffais rien.

Lens : Moi aussi.


On a éclaté de rire.


Rail : (Riant) Je disais seulement que le grand nous a emmené dans une famille où les gens mangent dans les restaurants hein, on va se taper la honte ici. Heureusement qu’on était pas les seuls villageois de la bande quoi.

Lens : Ah. À un moment j’avais même envie d’être à la place d’Erine, comme elle est petite, ce n’est pas grave.

Rail : Et puis les petits plats là coûtent cher hein oh. Tu t’imagines s’ils avaient dit que chacun paie sa part ?

Lens : Je devais fuir en courant, j’allais trouver l’argent où ?


Ils ont continué jusqu’à la maison en finissant sur une note positive, à savoir que la famille de Lucia était très sympa. Ils sont aussi revenus sur le cas de Lucrèce et tantine Leslie. Ils étaient étonnés de voir que tantine Leslie soit en fauteuil roulant et surtout que Lucrèce aille en vacances en Belgique.


Rail : La vie là n’est rien quoi. Du jour au lendemain notre condition peut changer. Quand je pense que Lucrèce avait même du mal à manger à sa faim ici aujourd’hui elle a pris l’avion pour voyager. 

Lens : Elle ressemble maintenant à une gosse de riche.

Moi : (Esquissant un faible sourire) Elle l’est.

Rail : Ils l’ont vraiment pris comme leur enfant hein. Je te jure que si je ne connaissais pas sa vraie famille et que je n’avais pas grandi avec elle ici au quartier, j’aurais juré que le grand frère de Lucia était son père pour de vrai et tantine Leslie sa mère.

Moi : (Silence)

Rail : La petite là a le ‘nton' (la chance)

Lens : Ce qui est bien c’est que malgré tout, elle n’a pas changé. Elle ne regarde pas les gens de haut.

Rail : C’est vrai. Et elle est encore plus belle qu’avant.

Moi : Hum.

Rail : (Souriant) Mais est-ce que j’ai menti ? Ce n’est plus la petite fille b (bordelle) comme on disait au quartier. 

Moi : Elle n’a jamais été b.

Rail : Ce n’est pas moi qui ai dit ça oh, c’est le nom qu’on lui a donné et

Moi : (Coupant court) Je sais exactement ce qui se disait ou se dit mais ce n’est pas la vérité donc laisse ce sujet.

Rail : D’accord.


Nous sommes arrivés à la maison et nous avons trouvé l’idiote de Stella devant la télévision. Hier après que je sois allé laisser Lucia chez elle, je suis rentré pour parler avec mes parents par rapport à son attitude et l’imbécile ose dire que ce n’est pas elle qui a mis le sable dans la nourriture mais Lucia et que cette dernière a mis le tort sur elle. La raclée que je lui ai donné devant ses parents cette nuit, si mon père ne m’avait pas retenu peut-être que je lui aurais cassé quelque chose. Maman a carrément dit.


Maman : (En colère contre moi) C’est à cause de cette petite bilop (non fang) que tu veux tuer mon enfant ? Lucia c’est qui et c’est quelle marque ? Je savais depuis le premier jour que cette petite devait te monter la tête contre ta propre famille, voilà ça. Un mois seulement et tu veux me tuer l’enfant ? Moi-même, tu me manques de respect et tu veux tuer ta propre petite sœur à cause de quoi ? Lucia non ? Et c’est comme ça que tu crois que je vais accepter cette fille dans ma famille ? Si c’est dans mon ventre que tu es venu et que c’est moi qui t’ai mise au monde, je verrai par où cette fille portera ton nom. 


C’est mon père qui a pris la parole pour les gronder toutes les deux. Comme le vampire que sa fille a voulu faire elle n’a pas vu c’est ma relation le problème c’est bien. Je lui ai dit clairement qu’avec ou sans elle, au moment opportun, Lucia deviendra ma femme et que si cela la dérangeait, elle devait faire ce qu’elle voulait. C’était tellement tendu que pour m’éviter une autre crise qui n’allait pas manquer si je restais là, papa m’a dit d’aller dans ma chambre et qu’il devait régler l’histoire lui-même. Je suis parti et depuis, je ne parle ni à cette imbécile de Stella, ni à ma mère. Je compte les jours pour partir d’ici et j’ai décidé de les éviter jusqu’à mon départ, c’est pourquoi depuis hier soir, je n’ai pas mis les pieds dans la grande maison et là même, je trace tout droit dans ma chambre pour rester là-bas. 

J’arrive donc dans ma chambre et je m’assois sur l’une des chaises. Le peignoir que Lucia avait la nuit dernière a attiré mon attention et je l’ai pris pour l’humer car son odeur y était fortement imprégnée. J’ai fermé les yeux et je nous ai revu durant ces moments. J’ai ouvert les yeux et j’ai allumé l’ordinateur pour revoir les images que nous avons transférées à l’intérieur. Je me suis mis à sourire tout seul devant les images et j’ai regardé la vidéo en boucle jusqu’au soir. Mon bébé me manque mais j’essaie de relativiser en me disant que je la tiendrai à nouveau dans mes bras dans quatre mois et que tout irait bien. À ce moment, je me dis que ce n'est pas trop grave et qu’on a beaucoup de chance, il y a d’autres qui font plusieurs années sans se revoir donc on était pas à plaindre. Je pensais comme ça à Pierredelin qui devait laisser sa go ici pour les 5 prochaines années et je me suis dis que mon cas était enviable. J’ai vraiment eu beaucoup de chance donc cela atténue la douleur de la séparation. J’ai pris l’ordi et je suis allé m’allongé sur le lit avec pour continuer à regarder nos photos. C’est fou la façon avec laquelle je me suis attaché à Lucia. Quand je l’avais vu cette première fois chez tantine Leslie, bien qu’elle avait tout de suite attiré mon attention, j’étais loin de m’imaginer que notre lien serait aussi fort. Je nous revois cette fois à Sogatol pour son premier jour de travail dans le groupe et je me souviens que c’était ce jour où j’avais réellement su qu’elle me plaisait. Je revois la façon dont elle était nerveuse et comment elle n’arrivait pas à soutenir mon regard ni même à me parler sans bégayer. Quand on avait pris le bus, j’avais tout de suite su que c’était sa première fois, à la façon dont elle se tenait, je souris tout seul.


Moi : (À voix basse) Ma Lumière, j’espère que tu feras un bon voyage et j’ai hâte que tu m’appelles pour que je puisse entendre ta douce voix qui m’apaise comme personne d’autre.


Je suis resté dans mes souvenirs jusqu’à ce qu’Erine vienne frapper à ma porte.


Erine : Ya Bhernie tu ne viens pas manger ?

Moi : Non, je n’ai pas faim. 

Erine : D’accord.


Elle est retournée et je suis resté dans mes souvenirs. À 4h du matin j’ai reçu un coup de fil d’un numéro étranger et en décrochant c’était Lucia. Elle m’a demandé de me connecter et lorsque je l’ai fait, on a fait un appel vidéo WhatsApp. On a échangé pendant une heure de temps avant de se laisser, elle est bien arrivée et c’est l’essentiel, mon cœur était beaucoup plus apaisé et j’ai poursuivi mon sommeil. 

Les jours qui ont suivi, j’ai été occupé dans mes rangements. J’ai acheté des valises, fait mes sacs, trié et autres. J’ai également fait trois tours à l’aéroport pour dire au revoir à Mel, Josué et Maurice qui sont partis avant nous. Moi je voyage samedi et Pierre le dimanche. En ce qui me concerne, le père de Lucia va me récupérer en Allemagne et passera deux semaines avec moi pour m’aider à m’installer donc je ne serai pas totalement livré à moi-même durant les premiers jours et en cela, je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils font pour moi. Il me l’avait dit la veille du départ de Lucia et cette semaine nous en avons encore discuté au téléphone. Il est censé partir un jour avant moi et en l’occurrence demain vue que moi je pars après demain.

 Toute cette semaine également j’ai évité ma mère et sa fille, en dehors des salutations d’usage avec maman, je passais ma route. La raison à cela c’est que malgré la dispute de la dernière fois que mon père avait réglé, un de mes cousins m’avait fait un message pour me demander qui était Lucia ? Surpris, je lui avais demandé où est-ce qu’il avait entendu ce prénom ? Et lui de me dire que ma mère avait fait une petite réunion avec ses frères et sœurs pour aller dire que j’avais voulu tuer Stella à cause de cette Lucia et que cette dernière m'entêtait à lui tenir tête et lui manquer de respect, donc le prénom de Lucia était déjà dans la famille de ma mère. La colère que j’avais éprouvé ce jour m’avait obligé à me rendre au travail de mon père pour lui dire que j’allais faire le désordre. Il m’avait gardé le reste de la journée avec lui pour me calmer en me rappelant que je voyageais dans quelques jours et ce n’était pas bénéfique pour moi de créer une atmosphère négative autour de moi, je ne gagnerais rien à organiser une réunion avec les parents de ma mère pour chercher à démentir ses propos et qu’il allait régler ça lui-même une fois que je serais arrivé à bon port. J’étais rentré avec lui à la maison et j’étais directement allé m’enfermer dans ma chambre pour faire mes bagages. Cette nuit je n’avais pas cessé de me demander pourquoi ma mère faisait des trucs comme ça ? C’est ma mère et je ne mentirais pas en disant qu’elle a toujours été une sainte, elle a fait beaucoup de mauvaises choses que je sais mais jamais je ne la croyais capable de me faire un truc pareil, j’étais loin de connaître cet aspect de sa personnalité et cela m’avait laissé un goût amer. J’ai préféré rester dans mon coin jusqu’à mon départ. Je traîne avec les autres qui passent les journées avec moi quand je suis à la maison et qui m’ont aidé à boucler mes valises.


Rail : Je peux prendre ta chambre non ?

Moi : Est-ce que tu as l’âge ?

Rail : Oui, maintenant que tu t’en vas, je deviens automatiquement le plus grand de la maison et j’ai 16 ans. C’est à 16 ans que papa avait décidé de te mettre ici. 

Moi : Oui mais je répète, est-ce que tu as l’âge ? Quand je te parle d’âge , je ne fais pas allusion au chiffre mais ce qui se passe dans ta tête. Tu sais que pour moi ça ne me dérange pas de te laisser cette chambre mais tu sais que papa ne te laissera pas l’occuper s’il n’estime pas que tu es déjà un homme. Et de toi à moi, nous savons que tu ne l’es pas encore.

Rail : (Silence) 

Moi : Comme tu l’as dit, je suis en train de partir et je ne serais plus là pour être sur ton dos à essayer de te recadrer à chaque fois que tu feras une bêtise. Je t’ai déjà parlé de tes fréquentations Rail, si tu veux occuper cette chambre il est temps que tu grandisses et que tu montres à papa qu’il peut te faire confiance. Je pars et c’est sur toi que les yeux seront braqués désormais. Lens et les filles auront besoin d’un cadre surtout Stella qui nous a montré la sorcellerie dernièrement, elle aura besoin que tu gardes un œil avisé sur elle afin qu’elle ne tourne pas mal. Ce sont autant de choses que tu devras gérer en devenant l’aîné de cette maison après mon départ et c’est avec ça que papa dira si oui ou non tu pourras sortir de la maison pour avoir de l’indépendance. Tu me suis ?

Rail : Oui.

Moi : Je m’en vais mais je n’ai pas envie que papa m’appelle pour me dire que tu as fait ceci ou cela de mauvais, que tu as arrêté l’école pour rentrer dans des gangs, que tu fumes, bois, fais maintenant les bagarres en tout genre et je ne sais quoi d’autre encore. J’espère que je suis clair ?

Rail : Oui.

Moi : Tu tentes ça et je m’arrangerai à rentrer pour venir sérieusement te casser la gueule et si tu es trop fort, tu vas me frapper (il esquisse un léger sourire) souris mais je suis très sérieux et tu me connais.

Rail : Je sais. 

Moi : Tant mieux. Et je veux que tu te trouves des activités à faire même pendant les cours pour avoir les sous, je ne serai plus là pour que tu viennes me demander et tu sais que les parents ne gagnent presque rien donc bouge toi.

Rail : Oui. 

Moi : Ok. En tout cas, si le boss est d’accord , prends la chambre mais grandis.

Rail : J’ai compris.

Moi : Et ne crois pas que je vais te laisser avec la décoration de Lucia hein ? J’enlève bien tous ça.

Rail : (Riant) Ça c’est le mauvais cœur seulement. 

Moi : (Souriant) Oui, c’est ma femme qui a acheté ça, la tienne n’a qu’à acheter pour toi. 


Nous avons ri avant que je ne le libère et que Lens ne le remplace et après lui Erine à qui j’ai donné mon lot de conseil aussi. Je voulais m’arrêter là mais j’ai fini par faire venir Stella et je lui ai parlé.


Moi : Je pars d’ici Stella en étant très fâché et déçu de toi. Ce que tu as voulu faire à Lucia ici et que tu prennes ton courage pour mentir devant papa et maman avant d’aller avec ta mère pour aller salir le nom de ma copine dans la famille, je te le dis clairement, ça m’est resté en travers de la gorge et cela me prouve à suffisance que moi ton frère, tu n’as aucune considération et aucun respect pour moi.

Stella : (La tête baissée) Je te respecte.

Moi : Tu ne me respectes pas parce que si c’était le cas, jamais tu n’aurais fait ce que tu as fait. Lucia étant ma femme, elle n’est ni ta copine ni ta ménagère. Vous n’avez pas le même âge et même si jamais c’était le cas, le simple fait que ce soit ma femme l’élève automatiquement au dessus toi. Tu n’es et ne seras jamais son égal Stella donc commence à faire rentrer ça dans ta tête.

Stella : (Silence)

Moi : Bref, j’espère que là où je suis en train de partir là, je n’entendrai pas des échos négatifs sur toi. Je n’ai pas envie d’apprendre que ma petite sœur est devenue la serpillière des garçons de ce quartier et qu’elle a vu tous les plafonds des maisons des gens. Tu as intérêt à faire l’école et te concentrer sur les vraies choses. J’espère que tu as compris ?

Stella : Oui. 

Moi : Tant mieux. Tu peux t’en aller.

Stella : Je peux prendre ton miroir ?

Moi : Non. C’est pour Lucia et c’est Erine qui l’aura.

Stella : Ok.


Elle est partie et oui, elle n’aura rien venant de moi après son attitude, j’ai décidé de ne rien lui donner. (…)


JOUR DU DÉPART


(Coups frappés à la porte) Toc, toc ?

Je regarde l’heure sur mon téléphone et je vois qu’il est 4h du matin. Je me lève du lit et je vais ouvrir la porte de la chambre car je sais sans l’ombre d’un doute qu’il s’agit de mon père. Il va au travail à 5h45 et il travaille aujourd’hui , il ne pourra donc pas m’accompagner à l’aéroport et ne me verra pas non plus partir de la maison. Je savais donc qu’il viendrai me dire au revoir cette nuit et c’est pour cela que je suis debout depuis 3h pour l’attendre. J’ouvre donc la porte et je me mets sur le côté pour le laisser passer, il avait déjà son uniforme de travail signe qu’après avoir parlé avec moi, il s’en ira. 


Papa : Tu ne dormais pas ?

Moi : Non, je n’avais pas vraiment sommeil. 

Papa : Stressé ?

Moi : Oui, un peu.

Papa : (Souriant)Un peu seulement ?

Moi : (Répondant à son sourire) Non beaucoup c’est vrai.

Papa : (Souriant) Je m’en doutais. Je peux m’asseoir ?

Moi : Oui. 


J’ai arrangé les chaises et nous nous sommes assis l’un en face de l’autre. Il s’est mis à regarder la chambre des yeux avec un sourire en coin.


Papa : C’est donc ici que tu faisais crier l’enfant d’autrui.

Moi : (Me pinçant la lèvre)

Papa : ‘’Oh Ciel je vais mourir’’, '’J’arrête ?’’ '’Non continue’’. Oh.


J’ai éclaté de rire malgré moi en mettant la main sur mon visage. Il riait également.


Papa : (Après un moment) Je n’avais jamais entendu un bruit de femme venant de ta chambre, je suppose donc que c’est avec elle que tu as commencé n’est-ce pas ?

Moi : Oui.

Papa : Je vois. Tu avais dit que c’était toi son premier ?

Moi : Oui.

Papa : Je vois. Tu as vraiment énormément de chance. Il est très rare d’avoir une telle alchimie sexuelle entre deux personnes et même pour les personnes qui le font depuis des années ce n’est pas évident parce qu’il n’arrive pas à se satisfaire mutuellement. Tu te sens bien sur ce plan avec elle n’est-ce pas ?

Moi : Oui.

Papa : C’est très bien, je vais te conseiller de te contenter d’elle et de ne jamais chercher à aller ailleurs. Ne dissipe pas ton énergie sexuelle partout car avec elle ira ta vigueur et la force de tes jeunes jours. Tu as eu très tôt la chance de tomber sur une jeune femme bien, respectueuse, travailleuse, qui t’aime d’un amour pur, avec laquelle tu es en phase sur le plan sexuel et qui par-dessus tout a une très belle aura. Je l’ai observé durant le petit temps où elle venait et de jour en jour, mon opinion sur elle s’est consolidée, je pense que c’est la femme qu’il te faut. Après, vous êtes encore tous jeunes tous les deux et qu’en grandissant les aspirations peuvent changer et avec elles certaines conceptions. Si jamais ce n’est plus le cas et qu’entre vous, cela ne marche plus, séparez vous clairement avant d’aller voir ailleurs et ne commets pas l’erreur que font plusieurs en s’adonnant à d’autres personnes au prétexte de se chercher. Je te l’ai dit, je l’ai fait et les conséquences pour moi ont été très lourdes, ne répète pas cette erreur.

Moi : D’accord papa.

Papa : Tu t’en vas dans un autre pays et tu seras livré à toi-même. Je ne connais pas là-bas et je ne sais pas comment ça se passe mais je veux que tu fasses très attention et que tu gardes à l’esprit que tu es chez  autrui par conséquent, fais profil bas. Tu vas là-bas pour les études et peut-être pour une bonne opportunité de travail si jamais tu la trouves.  Je te le répète, je ne veux pas que tu te mêles des histoires qui ne te concernent pas, que tu fréquentes des gens qui vont t’emmener des problèmes de quelques sortes et surtout pas des choses qui vont mettre à mal ton état de santé Bhernie, tu connais ta condition fais donc en sorte de rester stable. Tu me comprends ?

Moi : Oui papa.

Papa : J’espérais que tu fasses les études dans de bonnes conditions et Dieu merci tu as eu cette opportunité par le canal des parents de Lucia. Ces gens ne te devaient rien mais ils ont parié sur toi et tes amis, rends les donc fiers en leur montrant que leur investissement n’est pas vain, rends les fiers par ton travail, par tes résultats et surtout par ta conduite afin qu’ils sachent qu’ils ont misé sur la bonne personne et que plus tard, tu puisses leur rendre la pareille.

Moi : D’accord papa.

Papa : En ce qui concerne ta mère, bien que son comportement ait été déplorable ces derniers temps et que comme je te l’ai promis, je réglerai cette histoire, elle reste ta mère et ne t’en vas pas sans lui avoir parlé. Va avec le cœur léger et ainsi toutes les portes te seront ouvertes.

Moi : D’accord .


Il s’est tu et m’a fixé dans les yeux pendant quelques minutes avant de se lever et me tirer pour me serrer fortement dans ses bras. Des larmes silencieuses se sont mises à couler de nos yeux et nous sommes restés dans cette position pendant plusieurs minutes avant qu’il ne prenne la parole.


Papa : (Me serrant toujours) J’ai fait beaucoup de mauvais choix dans ma vie mais toi tu es sans aucun doute ma plus grande réussite et je bénis les dieux qui m’ont permis d’être père car c’est grâce à toi que je me suis ressaisis et que j’ai essayé d’être qui je suis aujourd’hui pour être un bon père pour toi et tes frères. J’espère avoir fait de mon mieux avec toi et que tous les conseils que je t’ai donné te porteront plus loin. Je t’aime et je suis très fier de toi et de l’homme que tu deviens. Va et continue à me rendre fier comme ces 19 premières années. Je t’aime mon fils.

Moi : (Reniflant) Je t’aime aussi papa et je suis fier d’avoir un père tel que toi. Ne t’inquiètes pas, je te rendrai fier, je te le promets.

Papa : Je te fais confiance.


Nous sommes encore restés là avant de nous séparer. 


Papa : Je vais y aller. (Me tenant l’épaule ) Bon voyage mon fils, tu vas beaucoup me manquer.

Moi : Merci papa, tu vas me manquer aussi.


Il m’a encore fixé avant de s’en aller. J’ai soupiré un grand coup avant de fermer la porte et revenir me coucher. Le matin, je suis allé voir ma mère pour lui parler et lui dire que je lui pardonnais. À l’heure du départ, c’est tonton Arsène qui est venu me chercher à la route pour me conduire à l’aéroport. Mes frères et Erine étaient avec nous, ma personne aussi. Nous avons accompli les formalités avant d’attendre l’heure du départ en parlant de tous et de rien. J’ai même eu l’occasion de parler avec mon bébé via WhatsApp vidéo par le téléphone de son frère quand il l’a appelé pour lui dire qu’il m’avait conduit à bon port. Puis ce fut l’heure du départ, j’ai serré mes frères qui pleuraient dans mes bras, fais plein de bisous à Erine et une accolade à Pierredelin et tonton Arsène. J’ai pris mon bagage à main et mon sac à dos puis je suis parti pour d’autres cieux à la poursuite de mes rêves afin de rendre mes parents et tous ceux qui ont cru en moi fiers de moi.


Moi : (Assis dans l’avion côté hublot) J’atteindrai tous mes objectifs et je deviendrai quelqu’un ….


PS : LA SUITE DE L’HISTOIRE DE BHERNIE ET LUCIA DANS L’HISTOIRE QUI LEUR EST CONSACRÉE « L’AMOUR SUFFIT -IL ? ». PROCHAINEMENT SUR AMAZON.


L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

SECONDE CHANCE