Les jours passèrent, et même si Idriss restait froid et distant, Fatima remarquait de petits changements. 

Il ne quittait plus la table du petit-déjeuner immédiatement lorsqu’elle s’asseyait, et il semblait moins irrité par sa présence.

Un soir, alors qu’elle rangeait la cuisine après le dîner, elle entendit des pas derrière elle. 

Elle se retourna et vit Idriss, un verre d’eau à la main, la fixant d’un air indéchiffrable.

— Tu es toujours en train de tout ranger, murmura-t-il.

Fatima haussa légèrement les épaules.

— C’est une habitude. 

J’aime que tout soit propre avant d’aller dormir.

Il hocha la tête, puis contre toute attente, il prit une assiette et l’essuya avec un torchon. 

Fatima le regarda, surprise.

— Tu n’es pas obligé…

— Je sais, coupa-t-il.

Un silence s’installa entre eux, mais ce n’était plus le même silence pesant d’avant. 

C’était un silence habité d’une sorte d’acceptation muette.

Fatima sentit son cœur battre un peu plus vite. 

Ce n’était qu’un petit geste, mais pour elle, c’était un premier pas.

Quelques jours plus tard, Fatima décida de rendre visite à sa mère. 

Après une longue discussion remplie de conseils et de paroles réconfortantes, elle repartit au crépuscule.

Elle attendait un taxi lorsqu’un groupe d’hommes au coin de la rue la fixèrent un peu trop intensément. 

Elle serra son voile autour de son visage, mal à l’aise.

Juste à cet instant, une voiture noire s’arrêta devant elle. 

La vitre se baissa, révélant le visage d’Idriss.

— Monte, ordonna-t-il d’un ton qui n’admettait pas de refus.

Fatima hésita une seconde, puis ouvrit la portière et s’installa.

— Comment savais-tu que j’étais ici ? demanda-t-elle, troublée.

— Ta mère m’a appelé, répondit-il en regardant droit devant lui. 

Elle s’inquiétait que tu rentres seule à cette heure.

Fatima resta silencieuse un moment, observant son profil. 

C’était peut-être une simple obligation pour lui, mais pour elle, cela signifiait quelque chose.

— Merci, murmura-t-elle finalement.

Il ne répondit pas, mais sa main serra légèrement le volant, signe qu’il avait entendu.

Désormais, Idriss dormait sur le même lit que Fatima , les choses se dessinait devant elle ,et elle redoubla dans la prière.... Sa foi en Allah avait grandit considérablement.