Chapitre 13
Write by EdnaYamba
Tia
Jackson
-
Je tenais vraiment à m’excuser Aaron, lui
dis-je. Il est vrai que j’aurais dû te dire que j’étais fiancée la manière dont
tu l’as apprise…ça c’est fait très rapidement.
-
Je suppose que c’est parce que vous êtes très
amoureux ? me demande-t-il avec son regard d’inspecteur qui cherche à
déceler le vrai du faux.
Je suppose que s’il m’avait posé cette question la
semaine passée, il aurait certainement vu que je mens, mais là mon cœur bat à
chaque fois que je pense à Peter. Aussi brute, soit-il. C’est étonnant le
contraste entre les deux. Aaron est aussi doux et prévenant que Peter est Brute
et séduisant.
Peut-être que ça aurait été plus simple d’être avec Aaron,
on se comprend bien, mais mon cœur a balancé pour le plus difficile des deux
qu’il me tarde de retrouver d’ailleurs. Je ne sais pas ce que je ressens
exactement pour lui mais je sais que c’est Peter qui me fait sentir toute
chose.
-
Je comprends, dit Aaron, je ne vais pas te
cacher que je suis terriblement déçu de ne pas être celui qui aura fait battre
ton cœur, qu’à cela ne tienne je me contenterai d’être ton ami, mais je suis là
dans les alentours s’il fait l’erreur de te perdre !
Je souris en pensant au fait qu’il bouillonnerait
d’écouter Aaron dire ça.
Quand je rentre à la maison, je le trouve là, il n’a pas
bougé. Il est resté chez moi. (Sourire).
Je l’observe, il dort paisiblement. J’espère que je ne mets pas mon cœur en
péril en m’engageant dans cette relation. J’ai peur mais néanmoins j’ai envie
d’essayer avec lui. il me reste juste à être prudente. J’ôte mes chaussures et
je vais le rejoindre sur le lit. Il se retourne pour me serrer dans ses bras
les yeux toujours fermés et c’est ainsi que je tombe à mon tour dans le
sommeil.
Finalement c’est maman qui a raison c’est toujours plus
agréable d’avoir quelqu’un que d’être célibataire.
-
Reste- là ! me bloque Peter alors que je
veux sortir du lit, où vas-tu comme ça ? c’est le weekend !
-
Je devais faire mon footing, dis-je en me
rallongeant
-
Alors ton diner ?
-
Ça s’est bien passé, Aaron est plutôt
compréhensif contrairement à d’autres…
-
Humm, je dois en tuer combien des comme
lui ? me dit-il en me faisant des chatouilles.
Je me débats autant que je peux. Alors que penché sur
moi, il me fixe les yeux rieurs.
-
Personne bon c’est vrai qu’il y a Harry
-
Harry ? fait-il en levant le sourcil
-
Mon meilleur ami, souris-je, lui, je te donne ma bénédiction tue-le !
Peter éclate de rire et s’enroule autour de moi. Il me
serre dans ses bras. Délicieuse sensation.
-
Je vais devoir faire un tour à la maison pour
me changer ! annonce-t-il. Ne fais pas de programmes si tu veux bien, on
passe la journée ensemble. J’aimerais qu’on apprenne à se connaitre.
J’aperçois sous
mes lunettes de soleil, allongée sur le transat de l’établissement privé
près de la plage où Peter m’a emmenée, mon fiancé qui sort de l’eau. Je dépose
le roman que je lisais pour le contempler. Le torse mouillé, les abdos de rêve, je me
pince la lèvre. Je n’aurais pas imaginé que je ressentirais un déferlement
d’émotions de ce genre à nouveau. Il est intercepté au passage par une jeune
fille, c’est la deuxième fille depuis que nous sommes descendus à la plage.
J’aurais peut-être dû aller dans l’eau avec lui, histoire que ces filles si
courageuses constatent qu’il n’est pas seul mais j’avais trop honte d’exposer
mon corps que j’ai laissé mon maillot deux pièces sous ma mini tunique crochet
blanche. Je ne veux pas me ridiculiser devant toutes ces filles. Ni qu’il ne
nous compare et se rende compte qu’il a peut-être intérêt à regarder ailleurs.
Je sais que je laisse encore parler mon manque d’assurance mais je ne peux pas
m’en départir il m’aide à garder la tête sur les épaules, parce que depuis
quelques jours je rêve éveillée. Il me faut cette voix qui me rappelle que je
dois rester vigilante sans offrir totalement mon cœur au moins la chute sera
moins brutale au moment où il me quittera…
Je ne sais pas ce
qu’il lui dit, mais je la vois se retourner vers moi, Peter me salue de la
main. Et ce simple geste rend mon cœur chaud. Je me demande comment il arrive à
produire tout cet effet sur moi. La jeune fille s’en va et Peter avance
souriant en ma direction.
Au fur et à mesure qu’il s’avance, des frissons me
parcourent.
Il pose ses lèvres mouillées sur les miennes avant de
prendre sa serviette sur son transat.
-
L’eau est bonne, tu es sure que tu ne veux
pas te mouiller un peu ?
-
Non, lui dis-je en reprenant mon livre.
Il vient s’asseoir sur mon transat et m’arrache doucement
le livre.
-
C’est quoi la raison ?
-
Quelle raison ?
-
Je vois cette expression sur ton visage qui
me laisse croire que tu voudrais bien mais c’est comme si quelque chose t’en
empêche. Tu es parfois expressive tu sais !
-
Ya rien !
-
Tia , le but de cette escapade ensemble c’est
d’apprendre à nous connaitre, il y a une alchimie indéniable entre nous c’est
sûr , mais j’aimerais apprendre à mieux te connaitre… une relation ne se base
pas uniquement sur le sexe on finit par s’en lasser et je dois t’avouer que je
n’ai pas envie de me lasser de toi. Et j’ai cette nette impression que même si
tu le veux, tu ne t’impliqueras pas entièrement dans la relation. Je me
trompe ?
Comment il a pu me percer en si peu de temps ? Comme
s’il avait pénétré dans mon esprit et écouté tout ce qui se dit.
-
Alors tu veux bien me laisser te connaitre
Tia ?
Je soupire retirant mes lunettes de soleil.
C’est pour moi un risque de m’ouvrir, de me dévoiler.
-
Qui me dit que tout ceci n’est pas qu’un jeu
pour toi Peter ?
Il fronce les sourcils.
-
On n’en est encore là ? ce n’est pas un
jeu Tia, je te l’ai dit tu me plais, et tu me plais énormément. Il m’aurait
suffi de démentir toute cette histoire pour qu’on n’en parle plus mais si je
n’ai rien fait c’est peut-être parce que tu me plaisais non ? alors une
bonne fois pour toutes, ce n’est pas un jeu.
-
Je ne
sais pas faire confiance aux gens Peter, j’ai peur d’être déçue c’est
pourquoi je ne m’engage pas facilement, je me dis qu’à n’importe quel moment on
trouvera mieux que moi….
Il me prend la main qu’il porte à ses lèvres.
-
Je ne peux pas te promettre de ne jamais te
décevoir Tia , parce qu’une femme comme toi est tellement parfaite qu’on a
envie d’être meilleur tout le temps. Ce que je peux te promettre c’est
d’essayer de te rendre heureuse. Je ne sais pas d’où te vient cette idée selon
laquelle tu es moins que les autres mais sors-là. tu es une femme
exceptionnelle, tu n’en as pas seulement conscience !
Ces paroles me touchent profondément, surtout que je lis
une telle sincérité au travers de ses yeux. Pour la première fois, j’ai envie
de lâcher prise, lâcher totalement prise …
-
Il y a des choses qui apparaissent parfois
comme une évidence Tia et la première fois que je t’ai vu j’ai pensé que tu étais
le genre de femme qu’il me faut et crois-moi des femmes j’en ai connu.
Maintenant j’ai envie de construire quelque chose de réel avec toi, et
toi ? si tu dis oui, je ne veux pas un peu, je veux te veux entière…
BOUM BOUM.
C’est mon cœur qui s’affole. C’est le moment où je décide
de m’engager véritablement, de donner mon cœur, de devenir vulnérable…
-
Sinon on peut toujours arrêter et continuer
comme prévu…mais moi je te veux Tia
Il me fixe de son regard de braise tandis que son pouce
frotte ma joue. Je ne peux pas le nier mon être entier le veut aussi, et même
mon cœur dans sa danse affolée me le dit, il serait préférable que je capitule.
-
Je le veux aussi, murmuré-je dans un souffle.
-
Entière Tia…
-
Entière
Il prend mon visage entre ses mains et m’embrasse. Je
fonds complètement en me laissant aller…
-
Maintenant viens, me dit-il en mettant un
terme à notre baiser, je veux pouvoir me baigner avec la plus jolie fille de
cette plage.
Il me tire du transat et me soulève en courant vers l’eau
alors que souriante je m’accroche à son cou.
Mireille
KAKOU
-
Où est-ce que tu vas chérie ? me demande
Sylvain alors que je me prépare toute nerveuse après avoir reçu l’appelle d’Innocent
MAGANGA.
Il a presqu’ordonné d’un ton calme que je le rejoigne en
disant un mot c’est au sujet de ton mari.
-
J’arrive bébé. Je vais faire un tour chez
Prisca.
-
J’ai bien réfléchi chérie, me dit Sylvain. Je
n’arrive pas à dormir avec cette histoire, il serait peut-être mieux qu’on
aille voir ton avocate.
-
On en reparle au retour s’il te plait, lui dis-je
-
Oui j’ai pris sa carte, peut-être que je
devrais appeler pour prendre rendez-vous.
-
Bébé s’il te plait, attends mon retour.
J’ai un mauvais pressentiment. Je préfère aller discuter
avec Innocent avant. Si avant, il n’avait jamais évoqué le problème de Pharmaco
et co avec moi, ce n’est certainement pas pour rien qu’il m’appelle. Je le
trouve assis ;
-
Qu’y a-t-il au sujet de mon mari ? dis-
je aussitôt assise.
-
Je sais que tu sais ! alors on ne va pas
jouer au chat et à la souris.
Il me fixe dans les yeux.
-
Ton mari est sorti d’affaire, la prochaine
fois il n’aura peut-etre pas autant de chance ! soit il revient travailler
pour nous et se tait, soit il nous défie et ….
Je n’ose même pas imaginer la suite.
Je suis dégoutée, il me répugne, je me demande ce qui a
bien pu m’arriver le jour où j’ai cédé…
-
Ne fais pas cette tête chérie, moi comme mes
investisseurs avons investi beaucoup d’argent à l’intérieur de ce projet qu’il
est hors de question qu’on perde. Alors la balle est dans votre camp !
c’est parce que j’ai beaucoup d’estime pour toi que je te préviens.
Beaucoup d’estime pour moi ? la bonne blague.
-
Des gens vont mourir , n’as-tu pas un peu de
scrupules ?
-
Comme tu en as eu toi quand tu t’es jetée
dans mes bras,
Il affiche un sourire narquois
-
D’ailleurs tu ne voudrais pas que ça se sache
n’est-ce pas ? que ton mari sache que je peux etre le potentiel père de
cet enfant que tu portes !
-
Tu n’en es pas le père ! répliqué-je
soudain
Il ricane tel un chacal.
-
Permets-moi d’en douter chérie, quoi qu’il en soit ! où vous êtes avec nous ou vous
êtes contre nous, crois-moi à votre place je choisirais le premier camp !
Il se lève et d’une main fait signe au serveur qui
apporte l’addition. Il glisse des billets, puis se retourne vers moi en me
disant :
-
La pression de la dernière fois ce n’était
rien, alors réfléchissez bien !
Et il s’en va.
Je mets mes mains sur ma tête dépassée.
Dans quel guêpier, je nous fourre Sylvain et moi. Il me
serait plus facile de dire la vérité à Sylvain de chercher de l’aide auprès de
la justice via Mlle Jackson mais je sais que je perdrais mon mari. Sylvain ne
me le pardonnera jamais s’il sait que je l’ai trompée.
Ces gens qui mourront, je ne les connais pas, pourquoi devrais je m’en préoccuper ?
Au risque de perdre mon mari.
***
Quand nous entendons cogner à notre porte, Sylvain et
moi, nous nous redressons, alertés. Il
est 21h qui est-ce ? Je vais me placer derrière la porte, le balai à la
main. On ne peut plus être sûr de rien avec tout ce qui nous est arrivé.
-
C’est qui ?
-
C’est Henri !
Henri ? Le collègue de Sylvain. Qu’est-ce qu’il
vient faire là, à cette heure ? Depuis que Sylvain est à l’hôpital, aucun de
ses collègues n’a appelé pour prendre de ses nouvelles, ni n’est passé le voir.
Alors que vient faire Henri ici à cette heure de la nuit ? Je regarde
Sylvain, il me fait signe de la tête de le laisser entrer. Je dépose mon balai
et j’ouvre la porte.
Henri rentre.
-
Bonsoir Mireille. Bonsoir Sylvain.
Je ne sais même pas s’il faut lui répondre, je me
contente d’hocher la tête. Il se dirige vers Sylvain, je m’éloigne un peu.
Alors que je les entends murmurer je ne sais quoi, j’essaie de tendre
l’oreille, pour recueillir des bribes de conversations. Mais rien.
Puis Sylvain et lui se lèvent et sortent.
Une demi-heure plus tard Sylvain revient. Je n’ai pas
besoin de lui demander, mon regard suffit pour qu’il me dise.
-
Les patrons veulent me voir Lundi!
-
Sylvain s’il te plait oublions cette histoire
tu m’as toi-même dit qu’ils étaient dangereux, je suis enceinte chéri
-
Tu as raison, il n’est pas question que je
vous mette en danger le bébé et toi, je vais leur dire que je me tairais. Le bébé
et toi êtes ce que j’ai de plus cher.
Je me jette dans ses bras. Alors que je laisse échapper
des larmes de tristesse. J’ai vendu mon âme au diable.