Chapitre 13: Déboussolée

Write by Plume Inspirée

Chapitre 13: Déboussolée 


- Maman, papa arrive à quelle heure finalement ?


- C’est vrai qu’il devrait être là depuis ce matin n’est ce pas maman?


- Maman c’est bien ce dimanche qu’on va chez pépé et mémé non?


- Oui méme avait même dit qu’elle nous ferra les haricots j’ai trop hâte 


- Moi aussi yaya, mais bon j’ai surtout hâte de sauter sur papa.


- Maman t’es sure que papa n’a pas raté son vol? Tu ne l’as pas eu au téléphone?


Je ne savais pas qui disait quoi? J’évitais juste les voix de mes enfants qui parlaient tour à tour. Depuis mon mariage, c’était là toute première fois que je rêvais du calme de ma chambre de célibataire. Je rêvais de pas avoir des enfants à qui j’annoncerais que leur père était en prison. 


J’avais appris à ne pas construire ma vie sur l’avis des autres, mais ce soir, pour une première fois je redoutais l’avis des autres concernant ce que je venais d’apprendre cet après midi. Je redoutais ce que devait être la rumeur. Doxa et Lola assis avec moi au salon parlaient tour à tour. Sans même daigner répondre à une seule de leurs questions multiples, je m’étais levée pour me diriger vers la chambre, plus je m’éloignais, plus la voix de mes enfants me paraissaient être très loin. 


Une fois dans la chambre, j’avais fermée la porte à clé, pris mon téléphone j’appelais un numéro par réflexe je ne savais même plus c’était le numéro de qui que je venais de composer tellement je faisais tout par automatisme 


- Oui Johanna ma chérie!


Cette voix m’apaisait tellement, je me souvenais encore de ce moment de ma vie où j’étais sous pression à cause de mon célibat, les notes vocales de cette femme, ses messages, ses appels, cet autre maman que Dieu m’avait donné en cadeau. Là rien qu’écouter sa voix m’avait apaisé j’avais envie de pleurer alors je ne retenais pas les larmes qui quittaient mes yeux en laissant une sensation de picotement pour traverser tour à tour les coins de gauche et de droite de mon nez avant de rejoindre mes joues en y laissant une sensation de chaleur. D’une voix tremblante, 


- Maman Nath, maman Nath je suis abattue je suis perdue, j’ai appris tout à l’heure que Martial est en prison il a été retrouvé avec un paquet de drogue maman!


- Oh ma fille calme toi d’abord et explique moi pas à pas Johanna tu es une femme forte ne l’oublie pas surtout souviens toi que Dieu ne te laissera pas éprouver au delà de tes forces. Alors si tout ça t’arrive ça veut dire que tu peux le gérer.


-Maman je suis perdue très perdue


- Johanna où sont les enfants?


- Au salon et ils me parlaient tout à l’heure j’étais incapable de les dire quoi que ce soit je me suis juste levée pour rejoindre la chambre.


- Johanna je te répète que tu auras besoin de ta force et de ton calme pour gérer cette situation. Et je crois en toi, je sais que tu as la force qu’il faut pour gérer cette situation. Il est déjà 20 heures va d’abord t’occuper des enfants moi je reste connectée près de mon téléphone puis on se parle calmement. Nous allons trouver une solution, notre Dieu ne va pas nous laisser Johanna je te promets que nous allons nous en sortir. 


- D’accord maman Nathalie.


Maman Nathalie était un don du ciel, une femme qui avait toujours du temps pour moi, pour mon mari et pour mes enfants. Elle était mon amie, mon mentor et ma maman. Je ne sais pas comment c’était possible mais tout ce qu’elle me disait me rassurait toujours.  Je m’étais surprise débout avec une force que je saurais expliquer. J’avais ouvert la porte de la chambre, pour retrouver mes enfants au salon. Ils n’étaient pas là, je m’assurais que la porte de la maison était fermée, elle était bien fermée. Je ne me souvenais pas l’avoir fait. Puis je regardais à travers la fenêtre, la sentinelle était installée tout près du portail. Puis je me dirigeais vers les chambres des enfants, en m’approchant de la chambre de Doxa j’entendais des voix. Alors je m’arrêtais, pour écouter derrière la porte 


- Elle à quoi maman? Doxa tu penses qu’elle est fâchée contre moi parce que je ne les adressais pas la parole papa et elle?


- Non Lola qu’est ce que tu racontes? Quoi tu ne les adressais pas la parole?


- Oui à cause de l’histoire de la journée culturelle de l’école tu te souviens? Donc quand papa a voyage bah je me le parlais pas. 


- Mais quand on est resté avec maman,je te voyais bien parler avec maman non?


-Oui mais peut être que maman s’est souvenue que j’avais tout de même passé trois jours à faire la tête puis aujourd’hui elle s’est décidée de ne pas me parler.


Ma pauvre fille elle parlait de mon silence de tout à l’heure. J’avais le cœur serré qu’elle pense que je lui faisais la tête. Je voulais entrer quand ce que disait Doxa me fit reculer, alors je reculais d’un pas pour mieux l’écouter discrètement 


- Tu sais Lola je pense que tu te trompe maman ne peut jamais te faire la tête. On a une superbe maman et aussi un super papa. Mais je crois qu’il y a un problème à la maison. Parce que tout à l’heure maman avait l’air d’être très pensive pourtant avant qu’elle ne sorte elle était toute joyeuse. Tout ce qu’on doit faire c’est de prier pour notre papa et notre maman au moins Dieu lui il sait tout et il peut tout 


Lola se mit à rire aux éclats


- Ahahahaahhaahha Tu as copié la phrase de papa! Dieu sait tout et il peut tout. Papa me manque beaucoup c’est sure qu’il viendra très tard dans la nuit et on le verra demain.


- Oui c’est sure 


J’étais fière de Doxa, il était protecteur et très sage. Je me décidais enfin de mettre fin à mon petit moment d’espionnage pour entrer dans la chambre 


- Toc toc toc?


- Oui qui est là ( répondit Lola qui était allongé dans le lit de son frère 


Ce tableau de mes deux enfants allongés dans le lit me redonna force et courage


- C’est madame Johanna je viens vous demander si vous n’avez pas vu mes enfants par hasard 


- Kiekiekiekiekiekie ( les deux éclatèrent de rire)


Je m’allongeais au milieu entre les deux


- Vous n’avez pas encore pris votre lait et vous voilà déjà au lit?


- Bah on ne dort pas encore maman, déjà qu’ici ce n’est pas ma chambre.


- Ah bon je n’avais pas remarqué je pensais que c’était ta chambre 


Lola poussa des éclats de rire comme c’était à son habitude chaque fois qu’elle écoutait quelque chose de drôle 


- Ahahhahahahahahahahahah


- Dis moi Dodo c’est toi qui a fermé la porte de la maison?


- Oui maman c’est bien moi. 


- Bravo mon fils tu as trop grandi toi!


- Merci maman. Au fait maman papa rentre tard dans la nuit?


- Ah j’ai oublié de vous dire, votre papa a prolongé son séjour encore pour quelques jours, il nous dira quand il rentre prochainement. Bon venez je vais vous faire le lait.


Je pris mes enfants les tenant par la main, l’un à la main gauche et l’autre à la main droite. Je n’aimais pas le fait d’être obligée de les mentir mais je n’allais pas en parler aux enfants avant de parler avec leur père. Il fallait d’abord que je parle à mon mari avant tout. Heureusement pour moi, ils avaient pas posé beaucoup de questions à ce sujet, en fait ils étaient un peu habitué avec les voyages de leur père.


Environ deux heures plus tard, j’avais enfin terminé de prendre soin des enfants. Je pris mon téléphone puis je composai le numéro de maman Nathalie 


- Oui Johanna je t’attendais 


- Je faisais le lait aux enfants maintenant ils dorment.


- D’accord ma chérie je suis avec votre papa j’ai mis le haut parleur je lui ai rapporté ce que tu venais de me dire. Vas y explique nous calmement ma chérie 


- Donc voilà Martial était censé rentrer ce matin. Comme d’habitude personne ne devait aller le chercher à l’aéroport alors je m’attendais juste de le trouver à la maison ce soir en rentrant. C’est vrai que j’étais quand même inquiète parce que jusqu’à cet après midi, j’essayais de le joindre en vain. J’ai même appelé Madeleine pour savoir si Martial était arrivé à la maison mais elle m’a fait savoir que non.  Vers 14 heures j’ai reçu l’appel d’une dame qui voulait me rencontrer. Alors je suis sortie du bureau vers 17 heures et j’ai rejoins la dame à son domicile parce qu’elle me disait être fatiguée, elle venait des États Unis ce matin du coup elle était fatiguée à cause du voyage mais il fallait qu’elle me rencontre en urgence.  Je suis allée chez elle. 


Je m’arrêtais un moment pour retrouver mon calme car je sentais que j’avais soudainement envie de pleurer, la voix de pasteur Patrick me ramenait encore à la réalité et m’encourageait aussi


- Allo Johanna vas y nous t’écoutons et donc c’est par la dame que tu as appris cette nouvelle c’est bien ça?


- Oui papa, elle m’a dit qu’elle était censée prendre le même vol que Martial qu’elle avait d’ailleurs rencontrer à l’aéroport seulement. Il était devant elle dans la file d’attente pour les formalités d’embarquement. Et c’est là que Martial s’est fait arrêter parce qu’on aurait trouvé de la drogue dans l’une de ses valises. Et Martial lui a communiqué très vite mon numéro avant d’être transporté par les policiers. La dame a essayé de me joindre tout de suite par son numéro du pays puis qu’elle l’utilisait le roaming mais ça sonnait en vain. En fait hier j’ai vu les appels en absence de la dame mais j’avais oublié mon téléphone à la maison. Quand j’ai alors rappelé son téléphone était bloqué puis qu’elle était dans son vol de retour. Voilà ce que je viens d’apprendre ce soir je suis déboussolée je ne sais même pas par où commencer .Vous êtes les premières personnes à qui j’en parle. Le pire c’est que je n’ai même pas le numéro de l’un de ses amis des USA. Quand pasteur Aubin était là je n’avais pas pris le soin de pendre son numéro il va falloir que je demande peut être demain à l’un des membres du conseil de l’église s’ils ont pris son numéro pendant qu’il était là pour que je l’appelle et essai de comprendre tout ça 


- Je ne comprend pas donc ça veut dire que l’un de ses amis des USA est même venu à l’église pour prêcher?


Fit Pasteur Patrick consterné, je venais de sortir cette information sans me rendre compte qu’on en avait jamais parlé à maman Nathalie et au pasteur Patrick. Puis que je restais silencieuse sans dire mot il rajouta 


- Je ne comprends pas pourquoi Martial n’a jamais voulu écouter mes avertissements. Il avait tellement confiance en eux qu’il est même allé jusqu’à inviter l’un d’eux à l’église. Il ne faut pas se joindre au ministère de n’importe qui juste par plaisir, je lui ai toujours dis ça et aujourd’hui voilà dans quoi il se retrouve!


Il avait l’air très en colère, je restais silencieuse, puis il eut la voix de maman Nathalie 


- Chéri tu penses que le moment est bien choisi pour faire les leçons de morale? Pour le moment nous devons unir nos forces pour trouver des idées et sortir notre fils de là. L’erreur est déjà fait et on ne peut pas revenir en arrière. 


Après cette remarque de maman Nathalie, pasteur Patrick, son mari se calma et son ton avait baissé, il parlait maintenant d’un ton très tendre, je retrouvais le pasteur Patrick pour qui Martial avait une grande estime, celui là que Martial disait être son modèle dans le ministère. 


- Je vais déjà contacter mon ami pasteur qui est aux USA, il va commencer par retrouver là où Martial se trouve incarcéré. Ça ne doit pas être bien difficile parce que là bas tout est informatisé. Puis déjà il va chercher à le voir pour écouter sa version des faits. Aussi nous allons prendre un avocat et je verrais par rapport à comment avanceront les choses si je dois aller aux USA moi même pour l’assister sur place.


Toutes ces instructions me rassuraient tellement. En tout cas Martial savait le dire si souvent cet homme et cette femme étaient les parents que Dieu lui avaient renvoyés. Avant de couper l’appel on avait passé un moment dans la prière. 


Une fois l’appel coupé, je restais là dans ma chambre, dans mon lit vide où la solitude commençait à peser déjà sur moi. En me réveillant ce matin j’avais imaginé que cette nuit je ne serais pas seule dans ce grand lit sans savoir ce qui m’attendait. 


Depuis que j’avais appris la nouvelle de l’incarcération de mon mari, il y avait cette idée que je ne cessais de refouler qui commençait encore à monter dans mon cœur, je faisais tout mon possible pour le refouler mais en vain.


- - Et s’il était coupable? 


Me disais je au fond de moi. Alors que cette dame me relatait ce qui s’était passé à l’aéroport, et que j’avais pris le soin de lui dire que je croyais de tout mon cœur à l’innocence de mon mari, j’avais en fait dans mon cœur cette pensée que j’avais fais l’effort de refouler. Mais là je n’arrivais plus à la refouler. En raisonnant et en alignant les faits, Martial pouvait bel et bien être coupable. Déjà à son départ nous étions dans une passe financière très compliquée. Puis il m’avait aussi tenu un mot sur une proposition que ses amis allaient lui faire qui pouvait être une probable solution à nos problèmes financiers. Il était très excité quand il m’en parlait je me souviens encore de cette nuit là;


  —Dans les pensées de Johanna—


- Martial ne t’emballe pas d’abord sans avoir écouter la proposition rien ne te fait dire que c’est une bonne proposition ou disons ça peut être une bonne proposition mais sans qu’elle ne nous arrange aussi qui sait?


- Hum Johanna je sens que ça va être une bonne proposition j’ai trop hâte de régler cette situation par laquelle nous passons car crois moi ça ne me fait pas plaisir de voir notre fille nous faire la tête juste pour une histoire de billet pour une journée culturelle. Je n’aime pas voir mes enfants manquer de l’essentiel 


- Je vais te rappeler combien de fois que nos enfants ne manquent pas de l’essentiel Martial. Ils ont tout le nécessaire et nous servons Dieu, alors je crois qu’il ne nous laissera jamais manquer l’essentiel. Il peut arriver qu’on ait pas de superflu dans nos finances mais jamais nous ne manquerons de l’essentiel il dit dans sa parole vous me servirez et je prendrais soin de vous, souviens toi Dieu prend soin de nous lui même 


- Je le sais mais il ne faut pas oublier que Dieu nous envoie souvent des opportunités pour cela et je crois que la proposition que me feront mes amis est une opportunité. En tout cas je vais la saisir!


Assise dans notre lit cela me revenait comme si c’était hier, ou même comme si c’était ce matin que j’avais eu cette conversation avec Martial. Je pouvais revoir l’expression de son visage quand il avait dit en tout cas je vais la saisir. Il était prêt à tout pour que notre situation financière se stabilise à nouveau. La seule question que je me posais était celle de savoir est ce que ce prêt à tout était prêt à compromettre ses valeurs? Est ce que cette détermination l’avait amené à vendre de la drogue? Quelle était cette proposition que lui avait faite ses sois disant amis? Je me posais plein de questions tout d’un coup.


J’avais bien envie de confier ce doute à maman Nathalie mais je n’avais pas pu le faire tout à l’heure alors que nous étions au téléphone car il y’avait pasteur Patrick à côté. Déjà qu’il avait insisté pour que Martial arrête de voir ses amis là, j’avais peur que si je lui disais ma peur et la raison de cette peur,  je craignais qu’il soit amené à douter de l’innocence de Martial et surtout qu’il regrette toutes les responsabilités qu’il lui avait confié jusqu’ici. Je ne voulais pas causer un tel désordre. J’avais vu mon mari servir Dieu fidèlement en mettant à son service tout ce qu’il avait: de ses dons en passant par ses talents, son temps et même son argent. Alors je ne pouvais pas risquer de créer le doute dans la tête de son père spirituel. Je préférais garder ce doute pour moi même. 


En même temps en me posant des questions sur la fameuse proposition que devait lui faire ses amis, j’en venais à penser au pasteur Aubin. Il peut se faire que mon instinct ne m’avait pas trompé au départ, cet homme était peut être pas sincère. C’est vrai que sa visite chez nous m’avait amené à baisser ma garde. Il avait une connaissance très pertinente des écritures et à côté de cela il savait tout de suite plaire aux gens. Il était gentil et plein d’humeur, on se sentait bien en sa compagnie mais est ce que cela suffisait pour que je baisse ma garde. Pourquoi n’avais je pas demander au Saint-Esprit de me convaincre sur lui? 


Et là je me souvenais aussi d’Angie, elle était persuadée d’avoir rencontré ce pasteur Aubin quelque part. Là à ma montre il était 23 heures, avec le décalage horaire il était 1 heures en Afrique du Sud. Mais j’avais envie de faire ce message à Angie, alors je pris mon téléphone et lui fit un message 


- Coucou Angie c’est urgent efforce toi de te rappeler là où tu avais déjà rencontré le pasteur Aubin l’ami de Martial que tu avais rencontré à la maison la dernière fois. J’ai des grands doutes sur lui.


Angie était rentrée en Afrique du Sud depuis une semaine environ. Je venais alors de lui laisser un message et compte tenu de l’heure, elle allait lire le message à son réveil seulement. 


Alors que j’étais encore connectée il y avait Jemima qui me fit un message 


<<Tu ne dors pas encore Madame Martial?>>


Je n’avais pas répondu à son message mais elle continuait d’écrire apparement puis alors que je m’apprêtais à me déconnecter elle me fit un autre message 


<< Moi je viens de finir de ranger les choses dans la cuisine je vais filer dodo. Je me suis dis que comme Martial est arrivé aujourd’hui seulement il est certainement fatigué et je suppose que ce dimanche vous aurez besoin du temps seul à seul alors est ce que le dimanche d’après  vous pouvez passer à la maison après l’église je vais faire à manger. S’il te plaît confirme moi d’ici le début de la semaine prochaine. Je ne sais pas comment te dire merci, ton amitié m’est tellement précieuse.Merci à Martial et à toi pour ce que vous ne cessez de faire pour Rhodes et moi. Tu sais hier après t’avoir rencontré, Rhodes est rentré et à demander à ce qu’on parle. Nous avons parlé et nous nous sommes compris je te raconterais dans les détails. Je t’appelle au calme dès que possible. Je t’aime ma Johanna je sais que toi aujourd’hui tu as aussi Yasmine mais tu es restée depuis toujours ma meilleure amie, tu es une femme exceptionnelle merci pour tout ma Jojo>>


J’étais contente pour Jemima mais là en ce moment je n’avais pas envie de lui répondre. Je m’allongeais juste au lit sans trouver le sommeil puis mon téléphone vibra à nouveau. Je le pris en vitesse, qui sait, ça pouvait peut être Angie qui s’était réveillée au beau milieu de la nuit et avait vu mon message 


<< Je n’arrive pas à fermer l’œil Johanna je pense à toi, aux enfants et à Jeremy mais j’ai l’assurance que l’Eternel va déployer son armée pour nous sortir de là, n’oublie pas:


«Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter.»

1 Corinthiens 10:13 LSG


C’était maman Nathalie je lisais ce message j’avais envie que quelqu’un me serre très fort dans ses bras. Je le lisais et le relisais comme si je voulais me convaincre chaque phrase de ce verset. Cette nuit était bien longue! 


Comment trouver le sommeil alors que je ne savais pas dans quel état se trouvait l’homme que j’aimais de tout mon cœur. Mon meilleur ami, mon mentor, mon mari, mon pasteur , mon coéquipier, Martial était trop de chose à la fois pour moi. Il était trop pour moi. Depuis notre mariage je n’arrivais plus à surmonter une épreuve sans lui, voilà qu’aujourd’hui nous étions appelés à surmonter une épreuve qui frappait notre famille lui a l’autre bout du monde et moi ici.C'était injuste me disais je! On pouvait être éprouvé mais pas l’un dans son coin, non les conditions de terrain étaient injustes! 


- - C’est injuste Seigneur! C’est injuste Seigneur, C’est injuste Seigneur 


Je tournais dans mon lit et je ne cessais de répéter


- - C’est injuste Seigneur!


J’avais beau faire l’effort de dormir en vain, je me levais du lit puis je pris l’un de nos albums de mariage et je me mis à voir les photos. Je voyais le sourire et le bonheur qui se laissaient voir à travers les yeux de Martial et des miens. Dans ses vœux Martial m’avait dit qu’il sera toujours là me tenant la main chaque fois que ça deviendra difficile. Mais il n’était pas là cette nuit hélas! Ça devenait difficile là en ce moment et je n’étais même pas fixée sur rien je ne savais même pas si mon mari était coupable ou pas. Mais je savais une chose même coupable je l’aimais encore et j’étais prête à tout vendre pour qu’il sorte de là s’il le fallait!

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