Chapitre 13: Des questions

Write by Plume Inspirée

Assis devant mon verre de jus, j’attendais son arrivée, tout à l’heure au téléphone, la personne m’avait promis arriver dans moins d’une heure. Pendant que j’attendais, pleins de questions traversaient ma tête. Il est vrai que j’avais peut être été irresponsable voilà pourquoi mon fils était mort sous mes yeux comme ça. Mais si j’avais l’opportunité aujourd’hui de le venger pourquoi ne le ferrais je pas?

 

En même temps je raisonnais en me disant, s’il fallait croire à l’hypothèse selon laquelle il aurait été sacrifié par quelqu’un qui ça aurait bien pu être? En plus avec tout mon bagage intellectuel comment pouvais je seulement être réduit à croire à ce genre d’âneries?

 

Ma tête chauffait, ce verre de jus que j’avais commandé restait rempli là devant moi. Je ne l’avais toujours pas touché.

 

Je repassais dans ma tête le film d’avant la mort de mon fils, et si c’était vrai qu’il avait vraiment vu une femme ? Peut être que c’était une personne qui dans le passé avait eu un problème avec moi? Ou avec ma mère? Ou même avec Nadia? Si j’avais l’occasion de venger mon fils d’une telle personne, c’était décidé j’allais le faire.

 

Là sur le moment, je n’avais plus envie d’attendre le pasteur de mon père, il fallait que je rencontre plutôt ma mère et que je lui demande si elle savait un moyen par lequel on pouvait venger Junior. J’étais persuadé que cette femme était quelqu’un qui était peut être entré dans nos vies dans le passé et qui nous en voulait soit à moi, soit à ma mère pourquoi pas même à Nadia.

 

Sans toucher à ce verre, je venais de faire signe au serveur pour qu’il m’apporte l’addition. Il avait compris et était venu tout de suite avec l’addition dans un petit panier en liane. Je savais que ce verre de jus n’avait pas coûté plus de 5000 frs alors sans même jeter un œil à la facture, j’avais déposé 5000 frs dans le panier, puis m’étais levé avant même que le serveur ne prenne le panier.

 

Il me regardait fixement, certainement le fait que je n’avais pas touché à ce verre avait laissé des questions dans sa tête. Mais sans daigner me soucier de son regard insistant, j’avais déjà quitté le restaurant chinois.

 

Il fallait que je rencontre maman et qu’ensemble nous trouvions une solution. Était-elle déjà au boulot? Était-elle à la maison? Je ne ne savais pas. Alors, j’avais pris mon téléphone pour passer un appel, je composais encore le numéro de ma mère quand finalement un taxi venait de garer devant ma voiture stationnée,

 

- Brice mon fils, j’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre?

 

- Non pasteur mais pour tout vous dire j’allais quitter pour me rendre chez ma mère.

 

- Mais tu venais bien de me dire que tu voulais me parler, tu n’allais pas bien c’est bien ça?

 

- Oui mais bon je pense que ça va mieux. Je suis désolé de vous avoir alerté, mais il faut croire que ces derniers temps j’ai du mal à maîtriser chacune de mes émotions.

 

- Ce n’est pas bien grave, j’insiste quand même qu’on parle car je sais que l’Eternel ne fait pas les choses par hasard. S’il a permis que tu m’appelle ça veut dire qu’on devrait tout de même parler. Tu peux toujours partir chez ta mère après notre conversation tu sais?

 

En plus je me sentais un peu gêné d’avoir déplacé un si grand monsieur qui avait l’âge d’être mon père pour rien. Alors je rangeais mon téléphone dans ma poche, avant de répondre

 

- C'est vrai papa ça serait tout de même impoli que je vous déplace pour rien.

 

Il avait sincèrement sourit

 

- Ah delà d’une simple impolitesse, moi je pense plutôt que ça serait distrait de notre part de passer à côté de ce signal.

 

Alors qu’on cheminait pour aller à l’intérieur du restaurant et s’asseoir, on continuait tout naturellement notre conversation,

 

- Quel signal?

 

- Celui que le Saint-Esprit t’a donné de m’appeler moi! Qui sait peut être que ce que je vais te dire te sera salutaire.

 

« Hum ces hommes d’église avec leur histoire de Saint-Esprit » me disais je au fond moi. Donc pour lui, c’était le sois disant Saint-Esprit qui m’aurait poussé à l’appeler lui? S’il savait qu’en premier ce n’était même pas lui que j’avais appelé, mais bon je lui laissais croire à son histoire de Saint-Esprit.

 

Une fois à l’intérieur, nous nous étions installés, je pouvais remarquer discrètement le regard questionneur que le serveur de tout à l’heure lançait sur moi. Certainement qu’il se demandait ce qui n’allait pas avec moi, je venais de lui laisser un verre que je n’avais même pas touché avec un pourboire et me voilà qui revenait encore même pas trente minutes après.

 

Le même serveur de tout à l’heure s’était approché de notre table,

 

- Euh Messieurs je vous sers quoi?

 

J’avais eu besoin de lui taquiner alors je lançais

 

- Je pense avoir laissé mon verre ici

 

- Euh Euh mmmm...

 

Il cherchait quelque chose à me dire quand je rajoutais

 

- Je rigole bien sure! Donnez moi un verre d’orange pressée. Et vous papa que prenez vous?

 

- Du coca cola si possible

 

- D’accord messieurs!

 

Quelques minutes plus tard, nous étions servis, et notre conversation devenait de plus en plus intéressante

 

- Mon fils ce que le médecin n’a pas pu te dire c’est ce qui relève du spirituel justement

 

- Oui justement comme vous le dites papa, alors vous qui êtes si spirituel dites moi, de quoi est mort mon fils?

 

- Brice le médecin t’as déjà dit il me semble!

 

- Mais je viens de vous expliquer que le médecin m’a dit que rien d’après les examens n’explique jusqu’ici la cause de sa mort. Et vous m’avez parlé de ce qui relève du spirituel à vous donc de me dire!

 

- Brice je suis un homme comme toi, dans toute ma connaissance je reste limité, c’est pourquoi ma mission c’est de présenter l’homme qui connaît tout, parce que tout prend d’abord source en lui. Cet homme s’appelle Jésus-Christ de Nazareth. Brice si tu continues ta marche sans lui, je suis désolé de te le dire mais la mort de ton fils ne sera que le début d’une suite de dégâts. Quand il se passe des choses qu’on ne maîtrise pas, ça veut dire qu’on doit se ressaisir et s’assurer que les portes sont toutes fermées.

 

A vrai dire, ce pasteur commençait à m’ennuyer. Je savais qu’il ne savait quoi dire pour expliquer la mort de mon fils alors il se mettait à raconter du n’importe quoi. Mais par respect pour lui, je restais assis là et l’écouter.

 

- Tu vois c’est comme un père qui est dans sa maison et un moment au milieu de la nuit. il se rend compte que sa télé a disparu, le premier réflexe c’est de s’assurer que toutes les ouvertures sont fermées, avant d’oser continuer à dormir encore sinon au pire des cas il décidera de ne plus dormir et de rester éveillé.

 

Je souriais juste, « Quel perdu ce papa! » Me disais je au fond de moi. Je regrettais d’avoir annulé mon initiative de me rendre chez ma mère.

 

Mais au moins je n’allais pas nier que cette conversation quoi que bidon m’avait aidé à aller mieux. J’avais réussi à sortir un peu de ma tête ce que le médecin  venait de me dire.

 

Après près d’une heure, j’avais déposé le pasteur à son église, puis ayant reçu un message de Pitsou, j’étais retourné à BTL. Je me disais que j’irais chez maman même le lendemain pour lui parler de ce que m’avait dit le médecin et lui demander si elle connaissait quelqu’un capable de nous aider à trouver ce que signifiait le fait que Junior voyait une femme avant de mourrir.

 

——

 

Il était 17 h quand j’avais quitté BTL pour me rendre chez Camille. Je m’étais arrêté dans un supermarché pour lui prendre quelques petits trucs à grignoter.

 

...

 

- Allô Camille!

 

- Oui!

 

- Je suis devant chez toi

 

- Après?

 

Mais pourquoi n’était t-elle pas de bonne humeur? Ça ne ressemblait pas à Camille ça! Mais je faisais tout de même l’effort d’être gentil

 

- Bah après tu me dis si je peux rentrer ou tu viens me rejoindre dans la voiture?

 

- Genre ici c’est trop sale du coup tu ne peux pas rentrer ou quoi? Je ne comprend pas!

 

- Oh là! Dame Camille t’as quoi à être nerveuse comme ça? C’est juste que je ne suis jamais entré chez toi, je me demande si je peux, c’est tout. Il n’y a rien de grave pourtant

 

- Fais comme tu veux!

 

Sérieux? Mais qu’est ce qu’elle avait à être aussi nerveuse! Elle avait raccroché l’appel, j’étais resté un moment sans savoir quoi faire. Puis je m’étais décidé à descendre de la voiture. J’avais pris les courses de Camille avec moi puis j’étais entré dans la parcelle.

 

C’était ma toute première fois d’ailleurs d’entrer dans cette parcelle, chaque fois que j’avais déposé Camille, ça s’arrêtait juste devant le portail.

 

Camille était assise sur une natte à la véranda avec une assiette et une fourchette entre les mains. De loin, je ne pouvais pas voir ce qu’elle mangeait. A ses côtés, il y avait une petite fille dont l’âge pouvait être compris entre 14 et 17 ans.

 

- Bonsoir

 

J’avais lancé en arrivant tout près d’elles. Seule la petite fille avait répondu avec enthousiasme et sourire

 

- Bonsoiiirrrrrr

 

Camille quant à elle avait juste dit

 

- Bonsoir

 

De façon assez sec! Mais qu’est ce qu’elle avait?

 

Je n’avais pas attendu qu’elle me propose de m’asseoir, je m’étais assis sur une chaise que je trouvais juste là à leurs côtés.

 

- Sérieux c’est ce que tu manges?

 

J’avais lancé à l’égard de Camille en voyant ce qu’il y avait dans son assiette. Ma petite remarque avait été la bienvenue apparemment puis que Camille venait de sourire. Ce qui m’avait d’ailleurs fait énormément plaisir de retrouver ce sourire.

 

Chaque fois que Camille souriait, ça lui définissait mieux. Je me rappelais toujours de cette première fois au secrétariat. La première chose qui m’avait attiré chez cette jeune femme c’était son sourire et sa gentillesse ainsi que sa simplicité.

 

- C’est bon je t’assure! Ne te laisse pas tromper par les apparences

 

Avait-elle lancé en faisant allusion à ce qu’elle mangeait

 

- Ah bon c’est quoi ce mélange? Je reconnais à peine la barbadine et la mangue c’est ça?

 

- Non ce n’est pas la saison des mangues hein. Effectivement il y a la barbadine, la figue, les malombos.

 

Elle s’était arrêtée un moment, je regardais son sourire, il y avait quelque chose dans le sourire de Camille qui me faisait perdre la tête par moment.

 

- Je ne suis même pas sure que tu connaisses les malombos?

 

- Kiekiekiekiekiekie

 

Nous avions éclaté de rire au même moment. Puis je rajoutais

 

- Sérieux? Tu penses être plus congolaise que moi c’est ça? Bien sûr que je connais les malombos, passe moi ton assiette je vais identifier les malombos.

 

Sans discuter elle me passait son assiette, tranquillement j’avais pris la fourchette et m’étais lancé à déguster ce mélange de fruit

 

- C'est trop bon en plus!

 

- Et moi qui pensait que tu identifiais les malombos?

 

- C’est ce que je fais.

 

- Carole prends moi la salade de fruits qui reste sur la table s’il te plaît

 

Avait lancé Camille à l’intention de la jeune fille assise à ses côtés. Pendant ce temps, je continuais à déguster ma salade de fruits.

 

- Ah fait tu te sens mieux? je te trouve pâle!

 

- Ah laisse! Hier je suis tombée, j’avais des vertiges, des maux de tête c’est vrai que je ne fais pas des fortes fièvres mais j’avais surtout très mal aux articulations. Heureusement qu’il y a un petit cabinet de soins médicaux juste au coin de la rue. Là ça va mieux, je prends des piqûres en plus des perfusions que j’ai prises hier. Disons que je vais mieux en dehors du goût amer qui m’empêche de sentir le goût des aliments je peux dire que ça va mieux.

 

Pendant ce temps, j’écoutais la fille dire à quelqu’un dans la maison

 

- Elle est avec Ya Brice qui vient d’arriver

 

J’étais étonné de savoir que cette fille me connaissait alors que Camille n’avait pas fait les présentations. En plus si la petite disait que Camille était avec moi, ça voulait dire que même la personne à qui elle le disait aussi était censé me connaître!

 

Quelques secondes plus tard, un monsieur pouvant être dans la tardive soixantaine, grand de taille et assez influent, était sorti de la maison, je posais très vite l’assiette de fruits, j’avais compris que c’était le père de Camille

 

- Papa c’est lui Brice mon ami!

 

- Ah mon fils! Je suis très content de mettre enfin un visage à ce nom. D’ailleurs je ne cessais de souhaiter te rencontrer.

 

Mon cœur battait plus vite que d’habitude. Il souhaitait me rencontrer, mais pourquoi?

 

- Avec tout le service que tu nous a rendu pour le stage du petit, je te dois bien une bonne bière. J’espère que tu n’es pas comme Camille hein. Elle c’est une soeur en Christ, elle ne prend pas l’alcool.

 

Le sourire qu’il venait de m’adresser me rassurait. Je m’étais levé pour serrer la main que le père de Camille me tendait

 

- Je suis très content de vous voir papa! Et pour la bière, soyez rassuré je suis dans votre équipe pas dans celle de la sœur en Christ. Sauf que je prendrais cette bière une prochaine fois.

 

- Je suis très content mon fils! Surtout ne te laisse pas influencer par Camille hein! C’est important un peu d’alcool dans le corps.

 

- Aaaaah papa vraiment! Tu penses que la seule façon d’avoir de l’alcool dans l’organisme c’est avec la bière? Je te signale que même les fruits que je mange là sont une source d’alcool.

 

Répliquait Camille...

 

Le papa souriait avant de rajouter

 

- Brice je répète encore ne te laisse pas influencer par les bêtises qu’elle raconte sur l’alcool. Un homme a besoin d’une bonne petite bière de temps en temps crois moi! Je te dis ça comme un vieux qui a vécu beaucoup de choses!

 

- Ahaahaha effectivement papa, je suis du même avis

 

Camille bougeait juste sa tête en souriant!

 

- Sinon mon fils comment vas tu maintenant? J’ai appris tout ce qui t’était arrivé.

 

- J’essaie de reprendre force papa!

 

- Un conseil: n’essaie pas mon fils, fais le avec assurance

 

- Merci beaucoup papa, je m’en souviendrais chaque fois.

 

- C’est très bien mon fils. Bon je retourne devant mon documentaire. Tu es chez toi ici!

 

- Merci papa!

 

Cette famille était décidément très accueillante les uns comme les autres. La minute d’après aussi me l’avait encore convaincu. La grande sœur de Camille était autant gentille que leur père. Elle était à son tour sorti de la maison pour faire ma connaissance. Puis elle s’était éclipsée à nouveau dans la maison. La petite fille de tout à l’heure était la cousine de Camille, elle ne vivait pas avec eux, elle était juste venue passer les vacances, avait fini par me raconter Camille.

 

J’avais passé un bon moment avec elle. Puis j’avais pris congé de tout le monde. Camille m’avait accompagné devant la voiture. J’en avais profité de lui raconter en bref ce que m’avait dit le médecin et aussi mon désir de chercher une personne capable de m’aider à venger la mort de mon fils. Apparemment ce que j’avais dit en dernier avait énervé Camille.

 

- Attends Brice tu commences à me fatiguer à force de faire tout pour ne pas grandir. Tu viens de perdre ton fils et tu continues quand même à t’entêter avec ton ignorance? Donc tu veux me dire que tu ne sais pas que la cause principale de tout ça c’est que tu n’avais pas Christ? Mais depuis le Seigneur fait tout ce qui est possible pour gagner ton âme mais tu continues à faire comme si tu ne comprenais pas. Brice si ton fils est mort comme ça, dis toi que le pauvre petit n’était pour rien. Soit c’est Nadia, soit c’est toi qui est en danger.

 

Je sentais que là Camille avait perdu toute patience avec moi.

 

- Justement Camille j’ai compris. C’est pourquoi je t’ai dit entre autre que demain j’irais voir ma mère pour lui dire qu’on devrait chercher à se lever. Car moi aussi je pense qu’il y a bel et bien une personne qui nous veut du mal au point d’avoir touché à mon fils.

 

- Et ta mère elle est qui? Dieu c’est ça! Excuse moi mais je ne comprend pas comment tu fais pour ne pas prendre ta vie au sérieux comme ça. Je ne sais même pas pourquoi je m’énerve dans tout ça, je ne suis pas un membre de ta famille d’ailleurs, alors cesse de me raconter vos histoires.

 

Cette façon de s’énerver pour un rien, je me demandais bien si c’était le palu qui pouvait faire ça. Elle était déjà énervée alors je ne préférais pas justifier ce que je venais de dire. Je me disais que j’allais le faire par message d’ici demain.

 

- Je crois que tu as besoin de te reposer. Je n’aime pas te voir fâchée comme ça. Je te fais un message pour te dire que je suis bien arrivé. Entre temps si tu veux bien on reparlera de tout ça plus tard quand tu seras moins énervée.

 

Je ne sais pas pourquoi mais je mourrais d’envie de lui dire je t’aime après avoir parlé. Mais je me contentais de prendre une enveloppe dans ma voiture pour lui donner

 

- Tiens s’il y a des ordonnances à acheter encore et au cas où tu avais un besoin.

 

Elle voulait refuser je l’avais senti dans son regard, alors je m’empressai de rajouter

 

- Camille après tout ce qui est arrivé ces derniers jours, je ne te considère plus comme la simple fille que j’avais rencontré dans un secrétariat, tu es mon amie et l’un de mes amis les plus proches. Pour répondre à ta question de tout à l’heure pourquoi je te parle de mes problèmes de famille? Je dirais que c’est parce que tu es en partie un membre de ma famille. Camille, je t’ai vu pleurer mon fils que tu ne connaissais pas, toutes les nuits aux côtés de ma famille. C’est quoi la famille à ton avis?

 

Camille avait des larmes aux yeux. Décidément les femmes! Je n’avais pas dit tout ça pour qu’elle pleure mais bon! J’avais pris une pochette de la boîte à pochette dans ma voiture pour essuyer ses larmes.

 

Mais elle avait stoppé mon geste et m’avait pris la pochette des mains pour le faire elle même. Et avait pris l’enveloppe qui contenait l’argent.

 

- Merci, désolée de m’être emportée tout à l’heure. Tout ça me rend aussi perplexe que ton fils soit juste mort comme ça et c’est parce que je me sens aussi concernée que parfois ça m’énerve de ne pas pouvoir faire quelque chose pour t’aide. Tu as raison on va en parler plus tard. Mais de grace, ne va pas faire des choses par empressement tu veux bien?

 

-Oui je veux bien. Je ne ferais rien par empressement je te promet. Allez viens là!

 

Je l’avais serré très fort dans mes bras.

 

En route pour la maison, je repensais à Camille. J’avais envie de lui dire que je voulais qu’elle reconsidère la nature de notre relation. J’étais amoureux d’elle. C’était quoi cette histoire? Camille n’était pas mon style pourtant, déjà elle ne pouvait même pas partir en boîte avec moi et plein d’autres restrictions dans sa façon de vivre. Mais c’est elle que je voulais plus fort que tout. En même temps je ne pouvais pas faire une chose pareille à Camille, lui dire que je l’aimais tout en sachant que je n’avais pas l’intention de l’épouser? Parce qu’il fallait aussi que je reconnaisse une chose, mon ressenti concernant le mariage n’avait cependant pas changé...

 

J’aimais Camille? Oui! mais pas pour l’épouser!

 

Tant de questions continuaient à traverser ma tête, finalement Camille avait raison, il fallait que je prenne mon temps avant de prendre des décisions à la hâte. Il fallait même que je repousse le moment de parler à ma mère pour lui dire de chercher quelqu’un capable de nous aider à propos de la mort de Junior. Camille avait raison, il fallait vraiment pas que je fasse les choses avec empressement.

 

     ... Dans la nuit...

 

   ** Narration de l’Auteur** (selon les faits rapportés par un ouvrier de la maison)

 

Depuis son arrivée Dominique restait renfermée dans sa tristesse, combien même arrogante ou hautaine, elle avait un cœur et perdre son neveu qu’elle aimait tant l’avait beaucoup affecté.

 

Cette nuit là, alors qu’elle était dans sa chambre entrain de pleurer comme toutes les nuits, elle venait de ressentir un creux alors, elle se dirigeait vers la cuisine pour chercher à grignoter. En traversant le couloir alors qu’il était minuit dépassé de quelques minutes, elle avait semblé voir son neveux, elle venait de pousser un cri

 

- Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan Cathyyyyyyyyyyyyyyyyyyy!

 

Sa maman n’était pas tout de suite sortie de la chambre mais sa sœur Cathy si. Cathy était tout autant paniquée que sa grande sœur

 

- Yaya dis moi ce qui ne va pas!

 

- J’ai vu Junior, Cathy je je je... l’ai...

 

- Mais Ya Dominique c’est impossible , il est mort ce sont les soucis qui te font ça

 

Dominique transpirait à grosse gouttes, elle n’arrivait pas à bien articuler ses mots, rien que sa panique avait suffit pour paniquer Cathy à son tour. Les deux sœurs tremblaient de peur.

 

- Maman Maaaaamaaaan

 

S’écriait Cathy, mais où était leur mère? Cathy était plus courageuse que sa grande sœur. Elle avait essayé de se reprendre.

 

- Ya Dominique vient on va au salon

 

Puis que les deux sœurs étaient au niveau du long couloir de leur grande maison. Elles s’étaient armées de courage et avaient rejoint le salon.

 

- Cathy je te jure je l’ai vu sortir de sa chambre et rejoindre la chambre de maman je te jure!

 

- Yaya le stress peut causer beaucoup de troubles en effet.

 

Apparemment le cri de Dominique qui avait laissé indifférente leur mère dont la chambre était juste proche, avait cependant attiré l’attention des deux sentinelles du domicile. L’un d’entre eux s’était approché de la véranda du devant et s’était mis à frapper à la porte. Au premier coup frappé, Cathy et Dominique s’étaient mises à paniquer.

 

Le bruit de leur voix en panique pouvait se faire entendre depuis l’extérieur, alors la sentinelle l’ayant compris les rassurait

 

- Les filles c’est moi tonton Romain, qu’est ce qui se passe là bas j’ai entendu un cri est ce que ça va?

 

Un temps de silence s’était abattu, les filles avaient peur de répondre. Dominique chuchotait à sa sœur

 

- Qu’est ce qui te fait dire que c’est vraiment tonton Romain? Surtout n’ouvre pas cette porte.

 

- Mais yaya c’est sa voix, je ne peux pas oublier sa voix.

 

- Non Cathy n’ouvre pas!

 

Dominique avait fait l’effort de retrouver son calme avant de répondre en criant vers tonton Romain, l’une des deux sentinelles de la maison

 

- Romain il n’y a rien d’alarmant j’ai trébuché et j’ai poussé un cri tu peux retourner à ton poste.

 

- Ah merci madame Dominique.

 

À 24 ans Dominique arborait déjà des airs de dame, aucun ouvrier dans la maison de sa mère n’osait l’appeler par son nom ou se comporter de façon familière avec elle comme c’était le cas avec Brice.

 

Dominique ne laissait pas de proximité se créer entre elle et les ouvriers de la maison: des chauffeurs aux femmes de ménage en passant par les jardiniers et les sentinelles, tous l’appelaient madame. Et elle les appelait tous par leurs noms peu importe leur âge.

 

Cathy s’écriait pour compléter ce que venait de dire sa sœur

 

- Merci tonton Romain c’est rien de grave!

 

Cathy quant à elle disait tonton, tantine, pour s’adresser aux ouvriers de maison.

 

- Mais maman est où?

 

S’étonnait d’un coup Cathy, qui se rendait compte que c’était quand même un cri aigüe que sa sœur avait poussé et si même les sentinelles avaient été alertées, comment leur mère ne s’était-elle pas réveillée?

 

C’est après cet étonnement de Cathy que leur mère sortait de sa chambre en peignoir avec tonton Alfred. Le premier geste de Dominique était celui de voir l’heure, elle jetait un oeil à la montre accrochée au mur, il était minuit dépassée de 40 minutes. 

 

Tonton Alfred n’avait jamais traîné chez eux jusqu’au delà de 22 h, il rentrait toujours chez lui à des heures raisonnables. Dominique avait fait l’effort de cacher son étonnement

 

- Tonton Alfred bonsoir!

 

- Bonsoir les filles, vous êtes encore debout jusqu’à une heure pareille?

 

- Oui papa

 

Avait répondu Cathy

 

Leur maman avait escorté son amant jusqu’à l’extérieur de la parcelle, où était garé sa voiture. Dominique s’était levée pour voir à travers les vitres des fenêtres, alors qu’elle les voyait approcher vers la guérite de sécurités II servait de maison de repos aux sentinelles pour demander la clé du portail, Dominique s’était retournée vers sa sœur

 

- Cathy tonton Alfred dort maintenant ici?

 

- Euh dort je dirais non hein, mais je peux dire que depuis quelques jours avant le voyage de maman pour la France, il reste jusqu’à tard.

 

- Ah ok. Tu crois que je devrais dire à maman mon délire de tout à l’heure?

 

Cathy avait éclaté de rire

 

- Kiekiekiekiekie dis lui quand même.  Même si c’était un vrai délire, tu m’as fait peur sérieux yaya

 

- Même à moi même!

 

Leur maman était de retour, aussitôt qu’elle refermait la porte à clé et à crochets, ces filles entamèrent la conversation

 

- Maman tu m’as écouté crier?

 

- Non quoi je devrais?

 

- Oui maman yaya a poussé un cri, elle dit avoir vu Junior

 

- Dominique je pense que tu pleures trop et voilà les conséquences de tout ça. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je voulais que ton frère revienne à la maison. Tu es venu te reposer ici pour que vous passiez du temps tous les trois et que vos blessures cicatrisent vite mais lui il continue à s’entêter de rester là bas. Et compte à vous deux, demain je vous amène voir un psychologue.

 

- Maman il ne faut pas en vouloir à Brice c’est dur tout ça. Je pense que tu as raison sur ce coup, je n’ arrive plus à gérer ma douleur toute seule. Est ce qu’ici aussi il y a des bons psy?

 

- Oui il y en a je vais téléphoner une de mes amies qui avait amené sa fille chez le psy après qu’elle ait subit un viol. Elle m’en avait parlé un jour en passant que le gars était un bon psy.

 

- D’accord maman!

 

Elles étaient restées au salon une heure encore à parler de tout et de rien, cette discussion avait fait du bien aux deux sœurs, elles étaient mieux rassurées.

 

Dominique avait préféré dormir dans la chambre de Cathy.

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