Chapitre 13 : L'irréparable
Write by Verdo
POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman)
****Chapitre 13 : L'incorrigible ****
<<Un chien reconnaissant vaut mieux qu'un homme ingrat.>>
Auteur inconnu...
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****Quelques semaines plus tard...****
Durant le déroulement des funérailles de mami, je n'eus pas de nouvelles de Théophile. Malgré tout ce qui s'était passé et tout l'amertume que je ressentais en moi, j'avais essayé de le joindre à plusieurs reprises mais il était injoignable. Je me laissai donc croire qu'il ne voulait plus rien à avoir avec moi. Quant à Awa qui guelait sans cesse et m'accusait de tout, elle n'avait pas pu sortir grand chose de sa poche comme contribution. Tout s'était reposé sur moi seule. J'avais retiré toutes mes petites économies que j'avais déposées à la banque y compris aussi le reste de mes frais de scolarité. Dieu merci que cela avait suffit et que mami fut enterrée comme elle le méritait.
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- Je ne suis plus apte à prendre en charge Dalila, Nadine et Letho. Il faut que tu m'aides Awa. Je n'ai plus rien et Théophile m'a quitté. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve.
- Je sais tout cela Bené. Les choses sont aussi tellement dures pour moi aussi ces temps ci. Mais ce n'est pas pour cela que je te laisserai tomber. Je veux que Dalila et Nadine viennent rester avec moi. Pour leur scolarité, on verra comment s'arranger.
- Et pour leurs grossesses?
- Cette fois ci on a plus le choix. Il faut qu'on interpelle les auteurs pour qu'ils prennent leurs responsabilités.
- D'accord on verra.
- Et par rapport à Théophile ? C'est donc terminé comme ça ou quoi?
- Je n'en sais absolument rien. Je n'ai pas de ses nouvelles depuis belle lurette. À vrai dire, je ne veux plus en parler du moins pour l'instant. Essayons d'abord de régler le problème de nos sœurs.
Je l'observai avec attention quand elle me parlait; ses mains, sa respiration et aussi la manière dont mon parfum la faisait cracher dans tous les sens.
- Dis-moi Awa est-ce que tu es enceinte ?
- Euh non! Pourquoi cette question?
- Ah arrête. Ne fait pas comme si cela pouvait rester caché. Regarde toi, tu n'arrêtes pas de cracher dans tous les sens.
- Hum. Non. Je ne suis pas enceinte. Et arrête de parler de moi aussi.
- T'es sérieuse là? Bon c'est comme tu veux.
- OK OK. Je vais te dire la vérité. Mais ne me juge pas comme tu as souvent l'habitude de le faire. C'est vrai. Je suis enceinte de deux mois.
- Et Théophile est le père je suppose.
- Bien sûr que si. Qui veux-tu que ça soit ?
- D'accord. Si c'est bien pour toi alors, c'est bien pour moi.
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Cette nuit, après avoir passé une dure journée, je pris une bonne douche puis m'assis avec Letho sur la grande terrasse de la maison. Nous étions en train d'élaborer des plans pour pouvoir sortir de cette situation dans laquelle nous nous trouvions lorsque l'alarme retentit.
- Mais qui peut sonner à cette heure de la nuit? S'inquiéta Letho puisque nous étions maintenant que nous deux après le départ de Dalila et Nadine.
- Bon, j'en sais rien. Peut-être que c'est Dalila et Nadine. Elles ont peut être oublié quelque chose.
- Je ne crois pas. Sinon elles nous auraient appelé. Bon je vais aller voir qui s'est.
- Okay.
Bien avant que je n'arrive au portail, l'on sonna pour la seconde fois.
- Qui est-ce ?
- C'est Théophile. Ouvre.
- Théophile !
Mon cœur battit à se rompre dans ma poitrine. Mais je me résolus de lui ouvrir pour ne pas le laisser traîner dehors. Grande fut ma surprise. Je le vis trimballer avec lui deux grandes valises.
- Bonsoir Béné. Aide-moi à faire vite rentrer tout ça avant que ma femme ne sache où je suis.
- Je je... Titubai-je pendant quelques secondes.
- S'il te plaît Béné. Aide-moi, après tu pourrais poser toutes les questions que tu veux.
- D'accord.
Après avoir ramené les valises sur la terrasse et pris soin de bien fermer le portail, je repris place à côté de Letho sans adresser la parole à Théophile. Il devint tout frêle. Letho ayant remarqué notre silence annonciateur de disputes se leva et nous laissa tous les deux. À son départ, Théophile après s'être tu pendant un bon moment s'approcha de moi et s'assit à la place de Letho. Il balbutia à voix basse des choses que j'entendais difficilement dans un premier temps ensuite il me dit lamentablement :
- Elle m'a tout pris dans le processus de divorce. Je n'ai plus rien. Tous mes biens et mes comptes en banque. Je ne suis qu'un moins que rien maintenant. Je n'ai nulle part où aller. Tu vas devoir m'héberger Béné. Elle a dit aussi qu'elle ne te lâchera pas d'une semelle jusqu'à ce que tu payes.
Ça me prit un bon moment bien avant de lui répondre.
- Je suis sincèrement désolée pour ce qui t'arrive Théo. Je n'avais jamais songé que les choses tourneraient ainsi pour nous. Nous sommes tous deux responsables de cette situation. Nous l'avons crée. Mais t'inquiète, ici c'est ta maison. Tu me l'as payée avec tes sous alors, je ne pourrais jamais refuser que tu y restes. Ce serait vraiment égoïste et ingrat.
- Merci.
- Mais une seule chose m'inquiète. Que ta femme débarque ici et qu'elle fasse tout un scandale comme la dernière fois. Ma grand mère s'en est allée comme ça pendant que t'étais là sans rien faire.
- Je sais. Et je m'en veux tellement. Mais je ne pouvais rien faire.
- Arrête de te jouer les victimes Théo. Et ne me dit plus que tu ne pouvais rien faire. Tu pouvais calmer ta femme et l'empêcher d'avoir été responsable de ce qui s'était passé. T'as très mal agi Théo. Et après tout ce qui s'est passé, tu n'as même pas essayé de m'appeler. Même si tu avais tous le poids de l'univers sur tes épaules, ne serait-ce qu'un appel Théo (j'eclatai en sanglots). Un appel. C'était tout ce que je voulais. Des fois l'argent ne règle pas tout.
- Je suis désolé Béné. Je...
- Arrête! Je n'ai plus envie de te parler. Ni à toi, ni de ce sujet. Tu as le droit de rester ici parce que c'est ta maison mais s'il te plaît, ne m'adresse plus la parole.
- Quoi? Mais Béné...
- Fiche-moi la paix Théo. Tu me fends de nouveau le cœur.
Je le quittai et accourus dans ma chambre en pleurs comme une adolescente trahie pour la première fois.
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****Un mois plus tard...****
Je commençai à détester Théo malgré que cela me gênait énormément de le voir souffrir. Lui, un richissime homme qui se retrouvait sans rien. J'imaginais ce qu'il pouvait ressentir psychologiquement. Mais était-ce de ma faute ? J'avais certes une part de responsabilité mais il en avait doublement, voire triplement que moi. Je me sentais aussi mal d'avoir perdu ma grand mère dans cette histoire mais ce que je lui reprochais était juste qu'il pouvait se montrer compatissant envers moi vu tout ce que nous partagions ensemble même s'il s'était aussi retrouvé dans un capharnaüm sans sans issue.
Il y avait une distance entre Théo et moi et cela me mettait mal à l'aise. Quand on se dépassait sans rien se dire pourtant il n'avait aucun problème avec Letho. Ils s'entendaient très bien. Un beau matin, je décidai d'arranger les choses avec lui et de voir comment est-ce que nous pourrions arriver à tout arranger. Letho me fit savoir qu'il était sorti très tôt. Je décidai alors de lui cuisiner le plat qu'il aimait tant afin que nous puissions rompre avec nos soucis à tous les deux. Je me rendis donc au marché puis achetai les condiments. Lorsque j'eus fini, j'aperçus de loin sa femme. Celle même qui m'avait battue la dernière fois comme si j'étais une chienne qui lui avait volé sa nourriture. Je me cachai derrière une bonne dame jusqu'à ce qu'elle ne s'en aille. Sur le chemin retour, Letho m'appela et me fit savoir qu'il allait à un TD à l'université; qu'il rentrerait tardivement. Je me réjouis de cette nouvelle car ce serait cool de se retrouver seule avec Théo, comme ça nous pourrions bien discuter.
Une fois à la maison, je remarquai que le portail n'était pas fermé à clé et lorsque je rentrai, il n'y avait personne sur la terrasse; le salon non plus. J'entendis des cris qui ressemblaient à des gémissements de femme dans la chambre où vivait maintenant Théo. Par curiosité, je m'approchai et sans frapper, j'ouvris. Je le trouvai en plein ébat sexuel avec une femme un peu plus âgée que moi. Involontairement, je laissai tomber par terre les condiments que j'avais achétés au marché. J'éclatai en sanglots puis sortis les laisser pour qu'ils en profitent bien. J'arrivai à la cuisine toute troublée. J'entendis une sonnerie de téléphone. C'était la mienne. Je le sortis. Nadine me fit savoir après avoir décroché qu'Awa était aux urgences du CHU. Titi l'avait poignardé à plusieurs reprises pendant une violente dispute et elle risquait d'y laisser sa vie.
NB : Toutes mes excuses pour le long silence. Et de passage merci à tous ceux qui m'ont soutenu à travers leurs messages durant ma convalescence. Je vais mieux maintenant pour vous. Merci. God bless.
À suivre...
Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).
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