Chapitre 13 : Qui es-tu Mélanie ?

Write by Benedictaaurellia

Deux jours plus tard.

Le lundi à l’école.

Orlane

C’est dans la bonne humeur, comme chaque matin, que j’entre dans ma classe.

Je remarque toute de suite que quelque chose cloche quand je vois la tête de Mélanie.

Elle a une mine déconfite. Elle porte des lunettes de soleil ce qui m’empêche de voir ses yeux.

Je prends place près d’elle.

Moi : Bonjour Mel. Comment vas-tu ?

Elle : ça va. Répondit-elle d’un ton sec.

Moi : Qu’as-tu ? A ta mine, on voit que tu as quelque chose.

Elle (sur un ton dur): De quoi je me mêle ?

Moi : Je veux juste t’aider.

Elle : t’ai-je dis que j’ai besoin d’aide ?

Moi : Non. Ta bouche ne l’a pas dit. Mais ton visage dit le contraire. Laisse-moi t’aider.

Elle : Ton aide garde la pour toi. Je n’en ai pas besoin. D’ailleurs cette amitié j’y mets un terme. Ne t’approche plus de moi.

Moi : Tu en es sûre ?

Elle : Puisque je te le dis. Va-t’en.

Je lui jette un dernier regard et m’éloigne d’elle.

Apparemment Mme la princesse est de retour.

Je ne comprends pas pourquoi elle a encore changé.

Vendredi tout allait bien. Elle était heureuse de retrouver ses parents et vice-versa. Que s’est-il passé entre le laps de temps ou je l’ai laissé avec ses parents et ce matin ?

Ou bien c’est dû à ses parents ?

Elle m’avait déjà dressé un tableau pas très flatteur de sa mère. Je ne la juge pas. Chacun a sa manière d’être.

Serait-ce à cause d’elle qu’elle a changé ?

Lui aurait-elle fait des remarques désobligeantes ? Pendant le court laps de temps que nous avons passé ensemble, j’ai appris que Mélanie tenait sa façon de parler et d’être de sa mère. Hier soir, je l’ai vu à l’œuvre avec cette dame de ménage. Je l’ai vraiment plaint. Ça ne doit pas être facile de travailler avec des gens pareils. Mais de ce que j’ai pu voir, son père semble être à l’opposé de sa mère.

C’est la tête pleine d’interrogations que je m’assoie pour suivre mon cours. Je les suis même à peine. Mon regard est juste sur Mélanie. Je suis sûre qu’il y a anguille sous roche.

J’attends impatiemment la récré pour parler avec elle. Tout en espérant que je ne me fasse pas refouler une fois de plus.

 

Mélanie.

Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on souvent. J’ai beau vouloir changer et devenir aussi douce et parfaite comme votre miss je ne peux pas y arriver.

Ma vraie nature c’est ça. Je suis née pour être arrogante. Je n’y peux rien. La douceur et l’humilité, non. Ça ce n’est pas moi.

Plusieurs se demanderont qu’est-ce qui n’a pas marché.

A cela, je réponds rien. Au contraire. Tout a très bien marché.

Comment voulez-vous qu’une personne change en une semaine à peine les habitudes de toute une vie ? C’est impossible. A moins d’un miracle. Et personnellement, je ne crois pas aux miracles. Donc, retour au point zéro.

Voilà ma vraie personnalité. Ces derniers jours, je m’étais efforcée de la cacher mais, on ne peut cacher sa vraie nature. On a beau joué des rôles, notre vraie nature fini par ressortir. Et c’est ce qui m’est arrivé. Chez Orlane, je ne faisais que jouer un rôle.

Ça, moi-même je n’en étais pas consciente. Il a fallu que je discute avec maman pour comprendre cela.

Après le départ d’Orlane, nous avons diné dans le silence comme d’habitude. Ça se voyait que maman prenait sur elle pour manger. Elle le faisait à contre cœur. Papa et moi au contraire, nous nous sommes bien régalés. C’était succulent.

Aussitôt le repas fini, je me suis rendu dans ma chambre.

Maman m’y a rejoint quelques minutes plus tard et nous avons ainsi eue une discussion mère-fille. Ça m’avait manqué.

Maman : Je peux entrer ?

Moi : Bien sûr maman.

Maman : Alors, raconte-moi. Comment était ton séjour chez ton amie ?

Je lui racontai en détail tout ce que j’avais fait depuis le week-end jusqu’ici. Tout ce que j’avais fait et comment cela m’avait impacté.

Moi : C’était super maman.

Elle m’écouta jusqu’à la fin sans m’interrompre.

Maman : Je suis contente que tu te sois amusée. Mais j’ai un doute.

Moi : Lequel ?

Maman : J’ai peur qu’on-t-ai forcé à jouer un rôle.

Moi : comment ça ? Personne ne m’a forcé à rien.

Maman : Regarde ton attitude par exemple. Tu côtoies et même te familiarises   avec le personnel. Ça ce n’est pas toi ma fille. Ce ne sont pas les valeurs que je t’ai inculqué.

Moi : Je sais maman. Mais tu sais, avec Orlane, j’ai appris que le personnel n’est pas différent de nous. Ce sont aussi des êtres humains comme nous. On leur doit du respect et de la considération.

Maman (secouant la tête) : c’est bien ce que je dis. On t’a fait un lavage de cerveau. Ils ont voulu t’inculquer leurs manières.

Moi : mais maman…

Maman : Ecoute moi. Penses-tu que je t’apprendrai de mauvaises choses ?

Moi : Non maman. Mais…

Maman : Alors écoute-moi. Il faut que tu te reprennes. Il faut que tu redeviennes toi.

Moi : Je suis moi maman.

Maman : Non. Cette fille que je vois devant moi et qui me parle n’est pas ma Mélanie. Ma Mélanie s’affirme. Elle a une force de caractère. Elle ne s’humilie pas comme tu es en train de le faire. Elle garde la tête haute quelles que soient les circonstances. C’est ce que je t’ai appris. Il faut que tu te reprennes et que tu te retrouves. Toi-même vois ton comportement de ce soir, de ces derniers jours et vois si c’est comme ça tu étais avant. Je ne te demande qu’une chose. Reprends-toi. Et vite. Je te laisse méditer là-dessus.

 Elle partit sur ce et je me mis à réfléchir.

C’est vrai que ces derniers temps, j’ai beaucoup changé. Mais je croyais devenir une meilleure personne. Serais-je en train de me tromper ? Ce n’est qu’un rôle que je joue ? La Mélanie d’avant, c’est elle la vraie moi ?

Je me suis interrogée toute la nuit et ce matin, j’ai pris ma décision. L’ancienne Mélanie devait revenir sur la scène. C’est elle la vraie moi. Je ne dois plus me laisser distraire par Orlane et sa famille.

Je dois vivre pleinement mon statut de fille aisée.

Je ne dois plus me mélanger aux personnes des autres classes comme je l’ai fait ces derniers jours.

Pour tenir mes résolutions, j’ai pris une décision radicale. J’ai décidé de couper les ponts avec Orlane et sa famille. Ça n’a pas été une décision facile à prendre. Je n’en ai même pas dormi cette nuit. Résultat, j’ai des cernes ce matin. Mais, je crois que c’est un mal pour un bien.

Du moins, je l’espère.

Jumelles de cœur