Chapitre 13 : Un amour à distance

Write by Djiffa

Voilà bientôt dix jours que Mario s'est envolé sous d'autres cieux. Entre temps, les cours reprirent ainsi que les séances d 'étude chez Orpa. Chaque fois que je franchissais le portail de cette demeure, mon cœur se serrait. Cette année, plus de Mario pour me ramener chez moi mais surtout plus de Mario pour me câliner, pour me sourire, pour m'enchanter. Mario me manquait sérieusement.

Il m'arrive encore de ressentir cette profonde tristesse, cette solitude mais me consacrer à mes études me fut d'un grand secours. Cette tristesse me rend parfois agressive envers mes proches mais personne ne comprend et je ne peux rien expliquer. Seule Neka le savait mais elle n'était pas toujours là quand j'avais besoin d'extérioriser mes peines.

En effet, Neka continue ses études dans une autre ville., celle où se situait l'université de notre pays. Neka était inscrite en médecine. Elle rentrait de façon mensuelle. Je ne pus m'en ouvrir qu' à Orpa de ma tristesse et du manque que je ressentais.

Le sentiment amoureux se mesure à l'ampleur du manque, à l'état fiévreux dans lequel l'absence de l'autre nous plonge. Cela pèse lourd., l'absence de l'autre. Bien plus lourd qu'en disparition. Parce qu’avec les morts, on sait qu'ils ne reviendront plus. Mais je suis certaine que l'absence ne saurait détruire le véritable amour et le temps n'en saurait venir à bout.

La distance est uniquement un test afin de savoir jusqu'où l'amour peut voyager. La distance nous donne une raison d'aimer plus fort. La distance ne veut rien dire si les deux cœurs sont fidèles. Pour l'instant, je me contenterai de tenir Mario dans mon cœur en attendant de me blottir à nouveau dans ses bras. Plus longue est l'attente, plus doux est le baiser et un jour cette distance ne sera qu'un vulgaire souvenir.

Mario appelait à la fin de chaque séance d'étude avec Orpa. Nous passions des minutes au téléphone en nous remémorant nos bons moments et en nous promettant fidélité.

Ma gorge se nouait à chaque fois que je devrais raccrocher.

L'année académique s'écoula doucement et Orpa et moi nous préparons activement pour l'examen. Mario ne manqua pas de m'appeler la veille pour me donner des conseils pratiques.

Le jour de l'examen coïncidait avec mon jour de naissance. J'avais 18 ans révolu maintenant.

Je me dis que ceci devrait être un bon présage. En effet, tout se passa très bien pendant les trois jours qu'a duré l'examen et à la fin, je ne doutai point de ce que je serai admise.

Après l'examen, les vacances débutèrent. Elles furent pour moi un moment de grande tristesse surtout que Mario m'avait fait comprendre qu'il ne pourra plus rentrer comme prévu. Heureusement que Neka sera là.

Lettre à ma fille