Chapitre 13 : Une situation inattendue
Write by kaynaliah
1 semaine plus tard
******Serges******
Je sors de la cabine de douche et prends une serviette sur l’étagère de
la salle de bains. Je m’essuie le corps rapidement, met de la crème
hydratante et attache la serviette autour de ma taille avant de sortir
de la pièce. Je me rends vers le dressing lorsque la sonnerie de mon
portable retentit : un appel entrant de Patrick. Je laisse sonner car je
dois me dépêcher. Je dois aller chercher Abbi ce matin. Elle a un
rendez-vous avec un gynécologue pour une échographie de contrôle. La
dernière fois, j’ai fait la grande erreur de donner son numéro à Patrick
pour qu’il plaide un peu ma cause mais cela s’ est retourné contre
nous. Lorsque Patrick m’a fait le compte-rendu de leur échange
téléphonique, j’ai eu honte. Pas qu’elle ait ainsi fermé le clapet à mon
ami mais parce que ce qu’elle a eu à lui dire est une vérité
tranchante. J’ai honte de constater à présent que j’ai toujours manqué
de respect à ma femme devant mes propres amis. Ils sont toujours là
lorsque je suis dans de mauvais coups avec d’autres femmes. Jamais un ne
m’a arrêté pour me rappeler à l’ordre. Nous sommes toujours là à
vouloir jouer aux grands hommes mais à quel prix. Je me demande vraiment
à quel prix car je suis à deux doigts de tout perdre. Abbi ne comprend
pas qu’elle ait ma vie et que je l’aime malgré toutes les conneries que
j’ai eues à faire. Oui j’ai été con mais j’essaye de changer par amour
pour ma famille.
Depuis la dernière fois, Abbi ne me parle pas
beaucoup pour la simple raison qu’elle explose à chaque fois que je
tente de parler de notre mariage. Vu son état et en raison surtout du
fait qu’il s’agit d’une grossesse gémellaire, il n’est pas prudent pour
elle de retourner à Paris come c’était prévu pour qu’elle mette au monde
nos enfants. Elle est obligée d’accoucher sur le sol américain. Je ne
veux rien manquer de cette grossesse ni surtout la naissance de mes
filles. Je reste là pour l’épauler et l’aider durant ce dernier cap. Je
suis en relation avec mon bureau depuis Libreville et je travaille ici.
Je suis déjà en chemin pour aller prendre Abbi. Je l’appelle rapidement
pour lui dire que je serai là dans 10 minutes environ. Elle ne fait pas
de commentaires et raccroche rapidement. Dès que je gare devant son
immeuble, je la vois sortir par la porte d’entrée et sortir rapidement
pour monter dans la voiture.
-« Bonjour Abbi »
-« Bonjour Serges »
-« Ca va ? »
-« Ca peut aller ? »
-« Tu as encore mal dormi ? »
-« ….Oui. Tu m’excuses mais là je suis épuisée. Je n’ai pas envie de faire la causette avec toi «
-« ….Ok »
J’attends qu’elle mette sa ceinture de sécurité avant de démarrer. Je
me mets en route pour l’hôpital. Je lance de temps en temps des regards à
Abbi qui a le visage tourné de l’autre côté et les yeux fermés. Ca se
voit qu’elle est vraiment fatiguée. E me gare sur le parking de
l’hôpital. Je descends rapidement et contourne la voiture pour ouvrir la
portière à Abbi. Elle me regarde longuement avant de me remercier. Je
prends son sac et l’aide à marcher en la soutenant par le bras. On
rentre à l’intérieur de l’hôpital et on se dirige vers l’accueil. Je
paie la consultation malgré les regards insistants d’Abbi avant qu’on
aille s’asseoir en salle d’attente. Je prends un magazine tandis qu’elle
a les yeux fermés avec les mains posées sur son ventre.
-« tu es fatiguée toi ? »
-« Je ne te le fais pas dire »
-« Pourquoi ? »
-« Elles m’ont travaillé le ventre toute la nuit et là je veux juste
dormir je te promets. Je suis épuisée. J’ai hâte qu’elle sorte de mon
ventre vu qu’elle prenne mon ventre pour un terrain de punching-ball »
-« Lol Abbi. C’est bientôt la fin »
-« Elles m’ont réveillé à 2 heures du matin avec une envie de sauce Odika et de foutou banane »
-« De vraies gourmandes comme leur mère »
-« Ou comme leur père car tu n’es pas en reste non plus avec la gourmandise »
-« C’est vrai »
-« Abbi….. »
Je suis interrompu car l’assistante prononce le nom d’Abbi pour nous
annoncer notre tour. J’ aide Abbi à se lever et on avance vers le bureau
du médecin. On s’installe et la consultation commence. Je suis
émerveillée lorsqu’Abbi remonte sa robe et laisse dévoiler ce ventre
qui porte nos bouts de choux. Le médecin est satisfait mais recommande
malgré tout à Abbi du repos. Il nous prescrit quelques vitamines qu’elle
doit prendre ainsi que des aliments qu’elle doit privilégier. On règle
encore quelques éléments liés à la prochaine naissance avant de nous en
aller.
-« Ca te dit que je t’invite à déjeuner ? »
-« Si tu veux. Ca tombe bien car je commence à mourir de faim »
-« C’est parti »
J’ai conduit jusqu’à Duane Street où je connais un excellent
restaurant. Je crois que pour la première fois depuis que toute cette
histoire a explosé, je passe un bon moment avec ma femme même si pour
elle dans sa tête c’est plus de l’amitié qu’autre chose. On n’a pas trop
duré car elle est fatiguée et veut se reposer. Je la ramène chez elle
et après m’être assurée qu’elle va bien et n’a plus besoin de moi, je la
laisse.
Je viens d’arriver à l’hôtel et je me rappelle de
l’appel de Patrick. Je le rappelle immédiatement. On discute rapidement
de ma situation actuelle avec Abbi et il me dit qu’il veut tout de même
s’excuser auprès d’Abbi même s’il sait qu’elle ne lui pardonnera pas. Je
me demande comment les choses se passeront si jamais on arrive à
recoller les morceaux. Acceptera-t-elle de recevoir mes amis chez nous
tout en sachant qu’ils étaient avec moi lorsque j’avais mes relations
extra-conjugales.
Il est déjà 23h30 et je m’apprête à me
coucher lorsque j’entends la sonnerie de mon portable retentir. C’est
Abbi et je ne sais pas pourquoi mais mon cœur a fait un gros bond.
-« Abbi tout va bien ? »
-« …Oui »
-« Ok j’ai eu peur »
-« C’est normal »
-« Que puis-je faire pour toi ? »
-« Tes filles veulent de l’attiéké avec du poisson »
-« Attends-moi tranquillement à la maison. Je connais un restaurant qui en fait »
-« ok »
Et moi qui voulais me reposer. Je me prépare et file à Harlem récupérer
la nourriture avant de retourner chez Abbi. Elle est belle dans sa
nuisette. Elle va chercher des assiettes et installe tout sur la table
du salon. Je fais la prière de bénédiction du repas avant qu’n ne
commence à manger.
-« Tu sais des fois l’amour seul ne suffit
pas. Pourquoi veux-tu nous enfermer dans une spirale qui nous fera tous
souffrir au final? »
Koum koum koum.
Elle me pose une
question piège comme ça à près d’une heure du matin. Pour seule réponse,
je me suis approché d’elle et l’ai embrassée. Je me suis senti bien et à
ma place. Abbi je l’aie dans la peau et ne compte m’en séparer pour
rien au monde.