Chapitre 13 : Veux-tu m’épouser ?
Write by Les Histoires de Laya
***Maurine***
Depuis que Laurent m’a parlé de cette histoire de mariage,
je me demande comment éviter cela, je ne sais vraiment pas comment m’y prendre.
J’ai besoin de son argent et de ses longs bras dans ce pays
mais je ne veux pas me marier avec lui, jamais.
Une belle femme comme moi avec un laid boy comme ça ?
JAMAIS.
Ses poches sont belles, très belles même mais pardon, me
lier à vie avec un singe, non merci (levant les yeux au ciel).
En attendant (sourire) je dois faire des recherches sur le
bel étalon qui était avec Marianne la fois passée.
Moi (dans le groupe WhatsApp) : Les gos
Elles : Oui
Moi : Vous avez déjà vu ma sœur avec un gars quelque
part ? Genre un grand de taille très mignon ?
Amie 1 : Bad
Amie 2 : Bien même. Pas plus tard que samedi j’ai
aperçu ta sœur avec un gars que je n’ai jamais vu dans le quartier. Mamaaa, le
genre qu’on ne croise pas beaucoup. Le gars est nouveau dans le quartier ntc,
c’est ce qui se dit ici, tellement les filles sont déjà en transe en le voyant.
Yeeees !
Moi : J’espère que tu n’es pas en transe hein ?
Elle : Si je peux le croquer, ça ne me dérangerait pas.
Moi (mentant) : Arrête d’abord tes conneries. J’ai
besoin d’infos sur lui, deviens sa bonne voisine stp.
Elle : Pourquoi Mme Laurent ?
Moi (levant les yeux au ciel) : Fais seulement, tu
seras bien payée. Comme Marianne ne te connait pas, elle ne se doutera pas que
tu l’approches car je t’ai envoyé.
Elle : C’est le copain de ta sœur hein ?
Moi (mentant) : Oui ! Et j’ai besoin d’avoir des
infos sur lui, je ne le sens pas clair.
Elle : Ok madame, mais faut d’abord envoyer mon argent.
Moi : Escroc, Tchiup.
Amie 1 : Envoie aussi pour moi, je vais l’aider à
t’avoir des infos.
Moi : CHIENNE.
Je sors de WhatsApp.
Maintenant que j’ai lancé mon action, j’attends seulement la
suite.
J’entends la voiture de Laurent entrer dans la concession,
je souffle d’agacement.
Lui : Bonjour !
Moi : Bonjour !
Lui : Bonjour chien ? Chat ? oiseau ?
Moi (le fixant) : Moustique.
Lui (sourire en coin) : J’aime bien ton arrogance
Maurine, et je suis très patient. Bref, je suis venu te laisser des sous pour
que tu renouvelles ta marchandise. Ça c’est 1.
Moi (sourire) : Merci bébé.
Lui (sérieux) : 2, le corps de ma femme sort samedi, tu
dois y être et m’assister.
Moi : Pardon ? Moi j’ai quoi à y voir avec ta
femme ?
Lui : Tu es sa remplaçante, donc il faut bien que tu
lui rendes un hommage.
Moi : Mais tu es complètement malade !
Lui (venant vers moi) : Je ne te demande pas ton
avis ! Je t’informe que samedi, tu seras à sa sortie de corps et tu vas
assister jusqu’à son enterrement. (Serrant mon cou) et je suis très sérieux
Maurine, ne me défie pas.
Moi (dégageant sa main) : Arrête de serrer mon cou de
la sorte, Tchiup. Je verrai si j’ai du temps.
Lui (rire nerveux) : TU AURAS DU TEMPS. Mon homme de
main viendra te prendre samedi matin.
Il retourne comme il est venu et je me mets à masser mon
cou, Tchiup, connard.
***Marianne***
Je souffle un bon coup.
Moi (le fixant) : M. NGUEMA, j’accepte un CDD de six
mois uniquement.
Lui (surpris) : Pourquoi Mlle ? Je vous propose un
CDD d’un an directement !
Moi : Je vous en remercie mais j’aimerai me challenger,
je veux de la pression, encore plus de pression. Plus le CDD est court, plus
j’aurai cette envie quotidienne de tout donner car l’échéance est proche.
Lui : Alors là, je suis étonné. Mais vous savez combien
c’est difficile de trouver du boulot au Gabon ? Vous êtes sûre de votre
choix ?
Moi : Très sure.
Lui : D’accord.
Il appelle la secrétaire en lui demandant d’imprimer un nouveau
contrat mais de six mois au lieu d’un an.
En vérité, je souhaite aller ailleurs et d’ailleurs, je sais
déjà où j’irai. Sauf que cela se fera dans 7 mois, alors au lieu de rester sans
rien faire, je vais faire les six prochains mois ici.
J’ai suivi vos conseils, j’ai besoin d’aller dans
différentes entreprises, gouter à plusieurs expériences, blinder mon CV à fond.
Même si ici je me sens bien, j’ai besoin de vivre d’autres
expériences, après tout, c’est ça la vie.
Je sors de son bureau en ayant signé tout.
Je soutiens ce vendredi, le stress.
Actuellement, tout est prêt pour ma soutenance.
Je fais le tour des bureaux pour inviter ceux qui veulent
bien venir et je termine par Kylian.
Lui : J’y serai, ne t’inquiète pas.
Moi : Merci chef.
Lui : Tu as arrangé ton power point ?
Moi : Oui, j’ai modifié ! Merci chef.
Lui : Je t’en prie ! Montre-le-moi.
Je lui montre mon power point définitif et il valide. Il m’a
aidé à le réaliser car il est vraiment très fort dans ce genre de choses,
encore plus fort que moi (rire).
Mon power point est juste magnifique.
À 19h, quand j’arrive à la maison, je souffle et je prends
vraiment mon élan.
Moi (lançant l’appel) :
Maurine (décrochant) : Y’a quoi encore ?
Moi : Bonsoir Mau, ça va ?
Mau : Oui, que me veux-tu ?
Moi : Je soutiens vendredi à 13h, j’aimerai que tu
viennes me voir s’il te plait.
Mau : Il faut souvent arrêter de me déranger pour tes
futilités (koum, dans mon cœur) c’est moi qui t’ai envoyée à l’école ?
Faut dire à tes parents de venir !
Moi (déçue) : Même pour un évènement si important
Mau ?
Mau : Tu me perds le temps, Tchiup.
Elle coupe l’appel et quand j’essaie de rappeler, elle rejette
mes appels.
Je ferme mes yeux deux minutes, je respire lentement, je
pense, je pense à tout ça.
Je ne sais pas quelles relations vous avez avec vos frères
et sœurs mais les miennes sont chaotiques et c’est dommage.
Ça fait mal au cœur.
Je vais trouver les parents au salon en leur donnant les
infos sur la soutenance.
Je n’ai même pas fini de parler que je vois maman lancer un
appel et la suite me déprime totalement.
Elle a invité la femme du procureur et surtout son fils
Evan.
Je craque complètement.
Papa : Tu pleures pourquoi ?
Moi : Je n’en peux plus papa, je ne sais pas si vous
réalisez ce que vous me faites ! Regarde-moi papa snif, je suis
heureuse ? Est-ce que tu me trouves épanouie ? Snif, parce que vous
me tuez moralement à petit feu, vous et les filles, vous me tuez à petit feu.
Maman (agacée) : On te tue à petit feu mais tu es
toujours là debout ?
Papa : Marianne, donc tout ce que je fais de bien pour
toi c’est te tuer à petit feu ?
Moi (coupant court) : C’est bon papa. Laisse tomber
s’il te plait. (Essuyant mes larmes) Je vais marcher dehors, prendre l’air.
Papa : Hum, faut prendre ton téléphone avec toi au cas
où ma puce. Pourquoi pas appeler Evan pour qu’il te tienne compagnie ?
Moi : J’ai besoin d’être seule.
Maman (me toisant) : J’espère que ce n’est pas pour
aller trouver ton copain, Tchiup.
Je retourne prendre mon téléphone et je mets un pull.
Je prends des sous avec moi au cas où.
Je sors de la maison, je marche sans réel but.
Je marche tellement que sans me rendre compte, j’arrive chez
Pascaline, celle qui vend les gâteaux à la première cité.
Je prends mes gâteaux, je pars m’asseoir sur les bancs, à
regarder les voitures passer, tout en mangeant ses gâteaux qui me redonnent le
sourire, tant ils sont bons.
Les plaisirs simples sont les meilleurs.
J’aurais tout donné pour avoir une vie simple, sans
problèmes, sans pression familiale, malheureusement, ce n’est pas le cas.
Alors, je profite de ces instants de répits.
Quand je finis, je pars récupérer ma monnaie avec Pascaline
et je reconnais, malgré le noir, l’ex de Kylian qu’on avait vu au magasin.
Apparemment, elle me reconnait aussi, vu qu’elle lance un
énorme « Tchiup, tu ne vois pas que je suis avant toi ?».
Moi : Bonsoir, je prends juste ma monnaie et vous
n’avez pas besoin de me crier dessus.
Elle : Parce que Kylian te couche, ça te donne des
ailes ?
Moi : Pascaline, merci pour les gâteaux et à plus.
Pascaline : Merci.
Je tourne le dos et elle reste à parler derrière moi.
Je reviens sur mes pas
Moi (la regardant) : Je ne couche pas avec Kylian,
c’est mon supérieur au boulot, donc, j’aimerai que tu arrêtes de dire des bêtises
sur moi. Je déteste passer pour ce que je ne suis pas et surtout lorsqu’on veut
me faire passer pour un vagin sur pattes. Bonne soirée.
Je reprends ma route.
Donc dans Libreville, on ne peut plus aider de bon cœur une
personne sans que ça n’ait une connotation en dessous de la ceinture ?
À croire qu’avoir bon cœur est une maladie dans ce pays.
Quand je rentre chez moi, je décide d’appeler Kylian, car je
n’apprécie vraiment pas cela.
***Kylian***
Je suis en train de me faire à manger dans mon nouveau chez
moi tout en écoutant la musique.
La musique se coupe et c’est la sonnerie d’un appel entrant
qui la remplace : Marianne M.
Moi (décrochant) : Bonsoir Marianne.
Elle : Bonsoir Kylian, Es-tu bien rentré ?
Moi : Oui et toi ?
Elle : Oui. Je te dérange ? Tu es occupé ?
Moi : Je fais à manger, mais vas-y, je t’écoute, il y’a
un souci ?
Elle : Je te respecte énormément Kylian et tu le sais,
mais par pitié, parle à ton ex. Je ne supporte pas qu’on me manque de respect,
qu’on me colle une étiquette ou qu’on m’invente une vie. S’il te plait, parle lui.
Que faire de cette fille ?
Moi : D’accord Marianne et encore désolé pour le désagrément.
Elle (sèche) : Merci, bon appétit et bonne soirée.
Moi : Tu es fâchée ?
Elle : Pas contre toi, j’ai eu une soirée difficile, je
te laisse.
Moi : Tu sais au moins que tu soutiens samedi
Marianne ? Et veux t’encombrer le cerveau avec des histoires sans intérêt,
il faut apprendre à maitriser tes émotions Marianne, arrêter de mettre les
choses au même niveau dans ta tête sinon tu seras toujours en train de penser à
tout sauf à l’essentiel.
Elle (après 30 secondes) : Oui, tu as raison. Mais, dis-lui
quand-même, car, ça ne m’a pas plu.
Moi : Je le ferai. Repose-toi bien, demain nous serons
sur plusieurs dossiers.
Elle : D’accord, bonne soirée à toi.
Moi : Pareillement.
Je coupe l’appel et je commence à réfléchir à ce que je peux
faire de Ludmilla.
Dites-moi ce que je peux faire pour qu’elle arrête de
raconter ses conneries dans LBV, dites-moi que faire de cette femme ?
Mon téléphone signale un message, un numéro +225, Cote
d’ivoire.
Numéro : Bonsoir Kylian, c’est Molly, j’espère que tu
vas bien. On peut s’appeler ?
J’ouvre le message sans y répondre.
S’en suit une avalanche de messages pleins d’amour, d’appels
à n’en plus finir, que je ne décroche pas.
Je n’aime pas en arriver là, mais je la bloque à nouveau, et
ce, de partout.
Que personne ne me traite de mauvais, j’avais prévenu dès le
début.
Le jour où j’aurai à nouveau envie de me marier, ce sera
avec une femme qui se respecte et non pas une que j’aurai déjà sauté en plan
cul.
J’ai de très grands projets, c’est pas pour les faire avec
une femme comme Molly, jamais.
À côté d’un grand homme, une grande dame, et celle-ci ne
sera jamais Molly.
Même avec une arme pointée sur la tête, jamais je ne
choisirai Molly.
La raison ? Une pute en reste une.
Si tu arrives à te donner sur un plateau à un homme aujourd’hui,
qu’est-ce-que tu feras demain ? Si ce n’est reproduire le même
schéma ?
Pardon, je continue ma cuisson.
Je mange seul sur ma petite table, seul face à moi-même.
Savourant mon plat délicieux, écoutant la musique, pensant à
ce que je dois accomplir.
J’ai tellement de choses dans ma tête, tellement de projets
à accomplir.
Est-ce qu’il y’a une femme sur qui je pourrai me reposer
sans inquiétude ? Est-ce que cette femme existe dans LBV ?
Même quand tu crois qu’elle est bien, elle s’avère être une
joueuse redoutable, un trou dans lequel toute la ville s’est jetée.
« Hell bev », je crois que c’est mieux d’appeler
cette ville ainsi.
Je bosse jusqu’à deux heures du matin sur mes différents
business plan, j’avance pas mal.
D’ici l’an prochain, mon projet 2 sera lancé. Il me faut
juste une personne sur qui je puisse compter sérieusement.
La semaine passe assez vite et le vendredi, je me rends à la
soutenance de Marianne avec les autres collègues.
Un sourire de fierté se dessine sur mon visage au fur et à mesure
que sa présentation avance.
Moi (intérieurement) : On a fait du bon boulot.
Elle est classe, elle parle bien, sa gestuelle est majestueuse,
elle est confiante, le stress se lit très peu sur son visage.
Quand on arrive aux questions-réponses, on sent qu’elle
maitrise son sujet.
Elle est claire, précise dans ses réponses, elle ne tombe
pas dans les questions pièges posées par le jury.
Je suis fier d’elle car c’était vraiment ma stagiaire, le
senior m’a laissé tout lui apprendre.
Et le fait de voir que j’ai bien fait, quel plaisir.
J’aime ça, le travail bien fait.
J’aime surtout le fait de bien transmettre mes
connaissances, quel plaisir.
***Marianne***
Je réponds à toutes les questions, faciles comme difficiles,
les jurés affichent des mines satisfaites.
Je balaie la salle du regard quand je réponds, je vois papa
afficher un large sourire, il en est de même pour mon chef et mes autres collègues.
Je ne me déconcentre pas pour autant, je continue jusqu’à ce
que le président du jury décide de la fin de la partie question-réponses.
Je souffle un bon coup et on sort tous de la salle pour
laisser le jury réfléchir sur ma note.
Evan vient vers moi.
Lui (tout sourire) : Bonjour ma belle Marianne.
Moi : Bonjour Evan.
Lui : Tu étais vraiment dans ton élément, c’était beau
à voir.
Moi : Merci Evan.
Je me mets à faire des petits pas histoire de faire
redescendre toute la pression accumulée ces derniers temps.
Kylian (souriant) : Respect Mlle.
Moi (souriante) : C’est la moquerie ou la réalité ?
Kylian : Réalité, tu as assuré.
Moi : J’espère bien ! Merci pour tout Kylian.
Lui : Je t’en prie.
On retourne dans la salle, un silence lourd s’installe au
moment d’annoncer la note.
Mon cœur bat
Président du jury : On vous attribue la note de 18/20,
félicitations Mlle.
Je saute de joie, je suis trop heureuse.
Mon père (criant) : C’est ma fille, ma fille chérie,
les millions dépensés n’étaient pas en vain.
Maman : OUII OOH, C’EST NOTRE ENFANT.
Ils m’applaudissent tous.
Je fais mes photos avec le jury puis je fais des bises à
tout le monde.
Moi (le regardant) : Tu viens à mon repas ?
Kylian : Oui !
Moi : Ok, c’est demain 14h.
Kylian : J’y serai.
Comme je m’y attendais, Maurine n’a pas fait le déplacement
(soufflant).
Mais bref, j’ai enfin fini avec l’université, quel
soulagement.
Le soir j’assaisonne déjà la nourriture de demain, je fais
tout ce que j’ai à faire et c’est à 2h du matin que je me jette dans mes draps,
totalement épuisée par cette journée.
À 6h je suis déjà d’attaque.
Maman fait les canapés et moi je fais les différentes
entrées.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de moments comme
ça avec elle, où elle semble calme et me parle tranquillement.
Sauf que comme toujours
Elle : J’espère que tu n’as pas invité ton copain ?
Moi : Pourquoi pas ?
Elle (fermant son visage) : Parce que je ne veux
pas le voir là-bas et surtout que ta belle-famille y sera.
Moi : Ma belle-famille ?
Elle : Oh que oui ma chérie, la famille d’Evan
(souriant à nouveau) aujourd’hui ta vie prendra un grand tournant.
Moi : De quoi tu parles ?
Elle : Tu verras !
Moi : Maman, aujourd’hui c’est ma journée, je célèbre
mon diplôme, alors ne me cause pas de peine, s’il te plait. Cette fois ci, je
ne vais pas accepter.
Elle : Tu me menaces ?
Moi : Non maman, je ne te menace pas, je veux juste
passer une bonne journée.
Elle : Mais tu en passeras une ma puce ! Par
contre ton pseudo copain, je n’en suis pas si sûre.
Je ne réponds plus rien, je continue ma tâche.
À 10h, j’envoie l’adresse de la salle que les parents ont
décidé de louer pour l’occasion à tout le monde.
Ils ont tout géré.
Si ça ne tenait qu’à moi ce repas se passerait à la maison.
Mais cela ne convenait pas à Maurice & Barbara qui ne se voyaient pas faire
un repas banal pour « leur fille chérie ».
Je n’ai pas cherché à combattre leur idée, j’en avais déjà gros
sur la patate, je ne pouvais pas m’encombrer encore avec un autre palabre.
Ils ont voulu louer une salle ? D’accord !
Une fois de plus, leur image, leur image, encore leur image.
Une fois de plus, leur envie de montrer au monde surpasse
les désirs simples de leur enfant.
Maurine ? Elle n’y sera pas, je le sais déjà, je ne me
fais aucun film.
Mes collègues et mes anciens camarades de BBS seront là, je
passerai du bon temps avec eux, c’est de ça dont j’ai besoin actuellement,
passer du bon temps.
J’enfile une belle robe rose et une paire de talon.
Je lisse mon tissage et je me maquille.
Moi (me regardant) : Tu es belle ho Marianne !
La femme Punu dans toute sa splendeur.
Si je ne me lance pas des fleurs, qui le fera ? (Rire)
C’est à 14h30 que j’arrive à la salle.
Les parents m’ont devancé avec toute la nourriture.
Et c’est mon jour aussi (rire), donc j’arrive en dernière.
Je fais des bises à tout le monde et Kylian me lance un regard
particulier que je ne saurai décrypter.
Il me sourit et je lui rends son sourire, c’est une personne
que j’apprécie vraiment beaucoup.
Je prends le micro et j’ouvre le buffet.
La table où je suis assise, vous n’imaginerez jamais qui est
assis à mes côtés ?
Evan, ses parents, mes parents !
Qui a fait cela ? Maman !
J’ai quitté la table en allant rejoindre mes collègues.
Même quand c’est mon jour, elle trouve le moyen de faire
tout ce que je ne veux pas, c’est trop.
Je rigole avec mes collègues et mes anciens camarades quand
mes parents prennent le micro.
Papa : Bonsoir à tous ! Merci d’avoir fait le
déplacement pour honorer ma princesse. (Me regardant) Marianne, je suis si
fière de toi car aujourd’hui tu deviens une femme. Tu es belle, intelligente,
travailleuse,
Maman (le coupant) : Et un sacré cordon bleu.
Papa : Oui, ça aussi (souriant). Merci de nous rendre
fiers, nous sommes tous fiers de toi.
Maman (émue) : Une personne a décidé de te rendre hommage
aujourd’hui mon bébé, viens t’asseoir ici s’il te plait.
Je ne comprends pas trop ce qui se passe, ils sont fiers oui
mais au point où maman pleure ?
Je pars m’asseoir sur la chaise qui est placée en plein
centre de la salle.
Elle me met un foulard sur les yeux et un silence s’installe
dans la pièce.
Je sens qu’une personne se place devant moi.
Dès son premier mot, je reconnais sa voix.
Ils n’ont pas osé ?
Evan : Marianne mon amour, enlève ton foulard s’il te
plait.
J’entends les gens faire des petits cris de joie dans la
salle.
Mon battement de cœur s’accélère et quand je retire mon bandeau,
je me rends compte que mes parents vont me décevoir, une fois de plus.
Evan a un genou posé au sol et une bague entre ses mains.
Mes larmes commencent à couler, des larmes de colère et non
pas de joie.
Les autres dans la salle : Elle est émue, c’est trop
beau.
Je vois les gens commencer à filmer, mes larmes s’intensifient
mais je ne bouge pas, tant le choc est immense.
Evan (jeu d’acteur) : Ne pleure pas chérie, tu vas me
faire pleurer aussi. Ecoute bébé, je t’aime tellement que j’ai décidé de me lancer.
Je sais que c’est fou car je ne t’en ai jamais parlé, mais je suis prêt à
sauter le pas. (Soufflant) je me lance.
Les autres : Vas-y frère, vas-y.
Son père : Vas-y mon fils
Mes parents : Courage
Evan : Je ne sais pas faire de longs discours alors je
vais aller droit au but. Je t’aime ma puce et j’aimerai être avec toi toute ma vie.
Quel bonheur pour moi si je réussis à t’avoir comme femme. Alors, Marianne, mon
amour, veux-tu m’épouser ?
La salle : Dis ouiii
Moi (en colère) : NON (me retournant vers mes parents) BRAVO,
VRAIMENT BRAVO.
Je me lève en le poussant de mon chemin, je récupère ma sacoche
et je sors de la salle sous les regards étonnés de mes invités.
Je me rends compte qu’il y’a une voiture garée dehors avec
un papier cadeau.
Moi : Ils n’ont pas osé !
Je lis la carte qui est dessus et à la fin, c’est marqué « Ton
homme, Evan ».
Je rentre dans la salle en furie et je prends le micro.
Moi (en larmes) : Tout ça pour ça papa ? Tu es prêt
à me faire de la peine pour ça ? (Applaudissant) bravo ! Mais ne m’adressez
plus un mot, vous deux. VOUS ME DEGOUTEZ !
Je ressors de la salle et je marche aussi vite que je peux.
Kylian (derrière moi) : Marianne, Marianne.
Il arrive à me rattraper.
Kylian : Qu’est-ce-qui se passe ?
Moi (en colère) : Il se passe que j’ai des parents qui
sont prêts à tout pour me donner à un fils de… C’est normal ? (Hurlant)
est-ce que c’est normal Kylian ?
Je me remets à marcher et je continue à pleurer et essuyer
mes larmes qui ne cessent de couler.
Kylian me suit sans rien dire et il arrête un taxi.
Lui : Monte !
Je monte et il fait de même après moi.
J’ai mal, ils me mettent dans une position si grave.
Mon chef était là, mes collègues avec qui je suis au boulot,
est-ce qu’ils se rendent compte de ce qu’ils ont fait ?
Je n’arrête pas de pleurer et d’être envahie d’une colère
que je n’ai jamais connue.
Ça me bouffe de l’intérieur.
Kylian me regarde sans rien dire.
C’est quand le taximan se gare que je me rends compte que
nous sommes dans son quartier.
Kylian : Viens !
Je descends et je le suis jusqu’à chez lui.
Quand on arrive, je m’allonge sur son fauteuil et je fais
sortir ma peine et ma colère dans des larmes bruyantes.
Ils sont prêts à aller jusque là pour accomplir leur désir,
me tendre un piège aussi vicieux et méchant.
Kylian : Tu veux un doliprane ?
Moi : Oui stp
Il prend un verre d’eau dans lequel il met un doliprane.
Je le bois entièrement et je reste assise face à lui.
Moi : Je me sens mal.
Lui : Je sais ! Tu n’étais pas au courant que tout
ça arriverait ?
Moi : Non !
Lui : Je l’ai senti. Tu ne sors pas avec lui n’est-ce-pas ?
Moi : Même pas un peu, ils m’ont tendu un piège snif.
Lui : C’est donc de ça dont tu parlais quand on a pris
le petit-déjeuner ensemble ?
Moi : Oui.
Lui : Ok. Tu veux te reposer un peu ?
Moi : Oui.
Lui : Ok. Tu peux aller dans ma chambre si tu veux !
Moi : Je vais rester ici, je vais juste prendre le
ventilateur.
Je me lève, je pars récupérer son ventilateur dans la
chambre ainsi qu’un drap propre.
Mon mal de tête commence à se calmer et je finis par m’endormir
en laissant Kylian assis sur sa chaise et semblant réfléchir à quelque chose.
Carrément « veux-tu m’épouser », je m’attendais à
tout sauf à ce niveau de vices et de méchanceté.
Note de Laya : Vos parents ont encore frappé (rire) !