
Chapitre 133
Write by Jennie390
⚜️Chapitre 133⚜️
Quand Irène avait regagné le Ghana avec ses fils, elle avait fait interner Ludovic dans une clinique de désintox pendant une période de 2 mois. À sa sortie, il avait replongé une semaine plus tard, il avait volé de l'argent à sa mère et s'était acheté de la drogue en grande quantité. Il avait été victime d'une overdose tellement forte, qu'il avait passé de longues semaines à l'hôpital dans le coma.
Un mois après qu'il soit sorti du coma, Régis avait débarqué à la maison avec un billet d’avion pour le Gabon. Pour lui, il était hors de question que son frère reste une minute de plus chez lui, vu que ce dernier n'était pas prêt à changer. Irène et Ludovic ont dû le supplier pour qu’il change d’avis. Le lendemain c’est volontairement que Ludovic est reparti en désintox où il est resté pendant 6 mois. Il a finalement regagné la maison après autant de temps.
Irène Régis et Ludovic sont assis ce matin, dans la salle à manger, en train de prendre le petit déjeuner.
Régis : Maman tu as particulièrement l’air de très bonne humeur aujourd’hui. Tu as reçu une bonne nouvelle?
Irène: Oui je suis de bonne humeur, je me sens totalement libérée. Hier soir, mon avocat m’a appelée pour me dire que la décision du tribunal est finalement sortie. Jean-François et moi sommes désormais divorcés.
Régis: Ah ça! Il était temps, c’est une bonne nouvelle effectivement.
Irène: Je t’assure! Et toi Ludovic, qu'en penses-tu?
Ludovic: C’est vraiment une bonne chose. Je me suis souvent demandé, pourquoi tu restais avec lui avec tous les mauvais traitements qu'il t'infligeait. Il t'a tellement malmené et malgré ça, tu es restée. J'ai fini par me dire que peut-être tu était là pour l'argent, que c'est ça qui te maintenait dans ce mariage.
En général, Papa s’est toujours très mal comporté avec tout le monde mais j'ai toujours préféré ne pas lui dire le fond de ma pensée, de peur qu'il arrête de financer mon train de vie de luxe. Donc je me taisais ou alors si je devais parler, je partais toujours dans son sens pour ne pas le contrarier. C'était très lâche de ma part mais bon... Alors, je pensais que si toi aussi tu faisais un peu la politique de l'autruche, c'était juste à cause de l'argent...
Irène: Ce n’est pas à cause de l’argent que je suis restée. Premièrement je l’ai beaucoup aimé. J'ai très longtemps pensé que par amour je me devais de tout supporter. Et quand vous étiez plus petits, je ne me voyais pas partir de mon foyer en séparant mes enfants de leur père. J’ai été élevée par une mère qui me répétait qu’on ne se marie pas pour divorcer. Qu'une femme doit demeurer dans son foyer pour le meilleur et pour le pire. Quand vous êtes devenus plus grands, c'est quelque part la peur qui m'a gardé dans ça. Vu qu'il me répétait, qu'il me tuerait si je partais.
Ça n'a jamais été une question d'argent, la pauvreté ne m'a jamais fait peur. La preuve, quand j'ai décidé de me joindre aux personnes qui l'ont fait tomber je l'ai fait en toute connaissance de cause. Je savais que moi aussi je perdrai tout et quand j’ai quitté le Gabon, je n’ai même pas cherché à retirer 25 francs dans mes comptes. J’ai acheté mon billet d’avion et j’ai voyagé les poches vides, j’ai laissé tout le cash et les cartes de crédit à la maison.
Je suis arrivée ici fauchée comme un rat d'Église, c'est ton frère qui a entièrement pris soin de moi jusqu'à ce que je trouve un boulot.
Aujourd’hui je gagne mon argent à la sueur de mon front, je ne regrette pas le temps où je restais assise en permanence à la maison et que mes comptes étaient remplis chaque mois avec des millions.Je travaille, c’est vrai que je ne gagne pas une fortune mais ça me va.
Régis : C'est tellement jouissif d'avoir de l'argent en main en sachant que tu as bossé pour l'avoir, que tu l'as mérité.
Irène: Tout à fait ! Bon, voilà un bon volet de ma vie qui est fermé. Mon avocat fera parvenir à Jean-François une copie de la décision du juge pour qu’il sache que je suis définitivement séparé de lui. D’ailleurs, il doit s’y attendre, je le lui avais déjà dit.
Régis: Ludovic, maintenant que tu es sorti de desintox et que tu as l’air d’aller mieux. Quels sont tes projets?
Ludo: Je n’en sais rien.
Régis: Pourtant tu vas devoir faire quelque chose de ta vie, rester à la maison n'est même pas une option envisageable. Ça ne te poussera qu'à poser des actes stupides, comme on dit "le travail éloigne de nous tous les vices".
Ludovic: Mais honnêtement je ne sais rien faire, je n'ai même pas le BAC.
Régis: Rien d'étonnant, le jour où tu devais composer pour le BAC, toi tu étais dans un avion en route pour Las Vegas, tu n'as vraiment pas pris ta vie au sérieux mon petit.
Irène: Mais il peut essayer de rectifier le tir, faire une petite formation qui ne necessite pas forcément de grandes qualifications académiques.
Régis: Oui mais bon, quelle formation il peut suivre?
Irène: Il doit bien y avoir un domaine qui t'intéresse, dans lequel tu es assez bon, réfléchis.
Ludovic(après un petit moment de réflexion): J'aime bien les appareils, les ordinateurs,je suis assez intéressé par tout ça.
Régis: On peut creuser ça, une formation en informatique ou en développement Web, nouvelles technologies. S'il y a une formation qui t'intéresse dans le domaine, je la paierai. Mais je veux que tu la prennes au sérieux, ne te fous pas de ma gueule Ludovic. Prend ta vie en main...
Ludovic : D'accord, merci beaucoup.
Irène: Merci beaucoup mon chéri.
Régis: De rien, c'est normal.
Le téléphone de Régis sonne, il décroche.
Régis : Tonton Paul, bonjour. Ça fait très longtemps.
Paul: Je vais bien mon fils, toi comment te portes tu?
Régis :Je me porte bien merci tonton.
Paul: Et comment va ta mère ? Ça fait un moment qu'elle et moi on ne s'est pas parlé. Son numéro du Gabon est injoignable.
Régis : Elle va bien, elle vit avec moi au Ghana. D'ailleurs, elle est même là devant moi.
Paul: Passe la moi s'il te plaît.
Irène et Paul prennent des nouvelles de l'un et l'autre.
Paul: Ça fait des mois que je cherche à te parler. Pour savoir si tu as des nouvelles de Simone. Depuis le jour où elle m'a dit aller au Gabon quand Jean-Francois a été arrêté, je n'ai plus parler avec elle. Des jours après, je lui téléphonais mais elle ne prenait pas. Quand j'ai vu sur les réseaux qu'elle est recherchée par la Police avec Imelda j'ai encore essayé de la contacter, mais sans succès.
Irène : Quand elle est arrivée au Gabon pour Jean François, je l'ai vu avec Imelda. Quelques jours après moi je suis venue au Ghana. La nouvelle de leurs mandats d'arrêt m'a trouvée ici. Jusqu'à présent je n'ai aucune nouvelle. Je regarde régulierement les informations du Gabon et jusque là, on n'a pas dit les avoir arrêtées. Donc elles sont toujours en cavale et je ne pense pas qu'elles aient pu quitter le pays.
Paul : Elles doivent se cacher dans des localités loin des villes populaires. Mais honnêtement, j'ai été très choqué quand j'ai appris la nouvelle. Je savais que Simone détestait amèrement Angèle au point de la tenir responsable de la mort de notre fils. Mais je ne pensais pas qu'elle était capable d'aller si loin jusqu'à ôter la vie à son nouveau- né. Toute la liste des crimes dont elles sont accusées m'a donné froid dans le dos, j'avais l'impression d'avoir vécu avec une étrangère pendant toutes ces années.
Irène : Et moi donc! Savoir que l'enfant que j'ai poussé de mon corps ait pu poser de tels actes me dépasse jusqu'à présent. Je la savais bizarre, capricieuse et tous les défauts que nous lui connaissons tous. Mais je n'aurais jamais pensé aux meurtres.
Paul : Franchement quelle désillusion ! Cette petite Angèle a beaucoup souffert dans le foyer de Daniel et elle ne méritait pas ce qu'elles lui ont fait. J'espère qu'elle obtiendra justice pour son enfant, qu'elles soient toutes les deux mises aux arrêts.
Irène : Oui ce qu'elles ont fait est très grave, elles doivent payer pour ce qu'elles ont fait. C'est vraiment dommage une telle fin pour cette famille mais chacun doit assumer les conséquences de ses actes comme des adultes.
Paul: Bon je dois te laisser, si tu as une quelconque nouvelle, fais moi signe. Prenez soin de vous tous. À plus Irène.
Irène : D'accord, toi aussi prend soin de toi.
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Quatre mois se sont déjà écoulés depuis le jour où Stanley a arrêté de marcher. Il a passé tout ce temps en chaise roulante, le temps pour sa mère de trouver une solution. Mais depuis lors, son cas ne s’est pas amélioré. Au contraire, ça s’est même empiré. Il ne peut désormais plus s’assoir, c’est comme s’il a un problème à la colonne vertébrale qui l’empêche de rester en position assise. Il reste donc allongé en permanence au lit ou par terre sur une natte au salon.
Tout ce qu’il consomme est sous forme liquide, que sa mère lui donne avec une paille : Eau, jus, lait, bouillon, soupe, etc.
Pour faire ses besoins, sa mère a fait placer une sonde urinaire et une autre rectale. Quand ça se remplit, c’est encore elle qui doit aller vider les urines et les selles dans les toilettes. Chaque matin et chaque soir, elle nettoie tout son corps avec un gant humide vu qu’il ne peut plus se doucher. Elle a passé les derniers mois à l’emmener de guérisseurs en guérisseurs et tous ont eu le même discours que celui que la voisine avait ramené.
Sa mère ne va plus au boulot, elle a installé une étal devant sa maison où elle vend des sandwichs.
Elle termine de servir 10 clients et revient dans la maison pour préparer une soupe de carotte à son fils. Dès qu’elle entre dans la chambre, il lui lance un regard noir puis baragouine une phrase (toujours avec sa façon bizarre de parler à cause de l’absence de dents).
Stanley : Tu m’as laissé ici depuis très longtemps, tu es je ne sais où, à faire je ne sais quoi. Tu oublies que je dois manger, que j’ai besoin de faire mes besoins ? En fait tu t’en fou de l’état dans lequel je me trouve, tu…
Sa mère(en colère) : Tu as intérêt à fermer ta gueule si tu n’as rien d’important à dire ! Depuis que tout ça a commencé, il n’y a que toi, toi et toi ! Tu veux manger à l’heure, tu veux que je te nettoie à l’heure, je dois te placer la sonde pour que tu fasses tes selles et que tu urines, tout ça à l’heure ! Je dois me lever toutes les cinq minutes dans la nuit parce que tu as besoin de quelque chose et tout ça je dois le faire vite parce que Monsieur veut être servi comme dans un hôtel !
Il n’y a que toi, mais qui s’occupe de moi Stanley ? Je mange et dors à peine, j’ai perdu près de 15 kilos. Je dois me lever très tôt pour faire les sandwichs que je dois vendre, je dois faire le ménage, la lessive, la vaisselle. Je dois te traîner chez tous les guérisseurs de la région qui me coûtent cher et tous sont unanimes, QUE TU CONNAIS L’ORIGINE DE TON MAL ! !! Mais jusqu’à présent tu es catégorique, tu crois que quand tu maintiens ton mensonge, c’est à moi que tu fais du mal ?
Il faut que je fasse installer un grand miroir au plafond juste au dessus du lit pour qu’a chaque fois que tu ouvres les yeux, tu vois l’image pathétique que tu renvoies. Tu as à peine 30 ans, regarde comment ta vie est aujourd’hui. C’était à toi de t’occuper de moi quand je serai encore plus vieille et malade et pas le contraire ! Quand tu es couché là comme ça comme un légume et que tu fais la rétrospective de ta vie, quel est le bilan que tu en tires ? 30ans, pas d’enfants, pas d’épouse, pas de travail, aucun investissement, rien !
Pourtant j’ai fait de mon mieux pour t’éduquer seule, je t’ai envoyé à l’école. Je me suis battue pour que tu continues tes études supérieures en France et pour que tu aies un futur brillant. Dès que tu as obtenu ton master 2 en architecture, tu l’as rangé dans les tiroirs et tu as commencé à faire le tour du monde entre les cuisses des femmes pour te faire entretenir et mener la vie de Pacha ! J’ai parlé, j’ai crié, je t’ai conseillé, rien !
Voilà le résultat aujourd’hui de ta vie, voilà la récompense que tu me donnes pour mes sacrifices. Tu n'es qu’une déception Stanley ! Mais reste là hein, ne confesse pas ce que tu as fait, reste là à attendre que je te donne la soupe et que je te torche le c*ul jusqu’à la fin de tes jours !
Elle est tellement en colère, blessée, déçue, désespérée, fatiguée, que ses larmes coulaient pendant tout le temps où elle parlait. Les mots de sa mère l’ont tellement foudroyé, que lui aussi ses joues sont baignées de larmes. Sa mère s’avance et lui met la paille dans la bouche. Il aspire sa soupe, le cœur lourd.
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Jean-François et Faubert sont assis dans la cours de la prison. Les autres prisonniers ont récupérés leurs assiettes de nourriture de midi et du matin, donc ils sont à présent très affamés. Ils ont chacun une bouteille d’eau à la main pour essayer de calmer les plaintes de leurs estomacs.
Jean-François : Ça fait longtemps que tu te sais malade ?
Nathaniel : Bien avant que je ne sois arrêté.
Jean- François : Dans ton état, ça aurait été bien que quelqu’un vienne régulièrement t’apporter à manger, des médicaments, etc. Parce qu’il ne peut y avoir rien de tel que d’être dans un état de santé aussi délabré et demeurer en même temps dans la faim, les brimades et l’insalubrité. Mais la seule personne qui pouvait faire ça pour toi est enfermée dans la section des femmes. Et puis, c’est quoi cette idée de mêler ton enfant à tes crimes ? Tu…
Faubert(le coupant) : Eeeeh pardon ! Je ne suis même pas un peu d’humeur pour écouter de telles âneries ! Et tu es la dernière personne qui peut ouvrir la bouche pour me parler. Toi-même ta fille que tu n'as pas melé à tes crimes ne t’apporte pas à manger pourquoi ? Tout simplement parce qu’à l’instant où elle va se présenter ici, on ne la ratera pas. Quand toi-même tu t’assois, est ce que tu réalises le genre de fille que tu as ? Moi au moins je pourrai dire que j’ai bien élevé mon enfant, je lui ai donné une bonne éducation.
J’ai tout fait pour qu’elle termine ses études, qu’elle trouve un bon boulot. Tout ça, elle a réussi. Même si c’est vrai qu’elle se retrouve aujourd’hui ici quelque part à cause de moi. Mais que dire de ta fille ? Il n’y a rien de positif qu’on pourrait énumérer chez elle, tout est échec dans sa vie. Et quand on va l’attraper, elle viendra ici se joindre à la fête, dans la famine et la bastonnade en permanence.
Maintenant j’aimerais savoir, quelqu’un comme toi ou comme ta fille d’ailleurs, vous qui avez toujours pensé être au dessus de tout le monde parce que vous aviez l’argent. Qu’est ce que ça fait aujourd’hui de se sentir plus bas que terre ? Que même pour manger c’est devenu un luxe immense, jusqu’à parfois tu es obligé de ramasser ton riz qui est sol quand les autres prisonniers renversent ton assiette. Toi le grand Jean Francois Mounguengui… Donc au lieu de venir me prendre de haut, réfléchi d'abord à ce qu’est ta vie actuellement.
Faubert laisse Jean François tout pensif. Il n’a même pas pu répliquer quoi que ce soit, tellement ce que Faubert a dit est vrai. Il pense à l’homme qu’il était, qui régnait en maître dans le Gabon. Il suffisait qu’il veuille quelque chose, en un claquement de doigts, il l’avait. Les gens se pliaient en 4 pour satisfaire ses moindres désirs, pour pouvoir bénéficier de ses grâces. Son argent lui ouvrait toutes les portes, lui permettait d’agir comme bon lui semblait. Aujourdhui, sa situation est bien pire que celle de ceux qu’il méprisait autrefois.
Il est plongé dans ses pensées quand un gardien vient lui remettre une enveloppe cachetée qu'il comprend être un courrier. Il découvre la décision du Tribunal qui le declare officiellement divorcé d'Irène. C'est avec les yeux piquants qu'il referme la feuille et s'adosse au mur derrière lui. Il vient officiellement de tout perdre jusqu'à sa femme...
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Lionel: Al calme toi, elle va le décrocher haut la main. À faire les cent pas comme ça, tu ne réussis qu'à nous communiquer ton stress. Pose le coeur s'il te plaît.
Justine : Vraiment! Elle va avoir son examen, il n'y a aucune raison pour qu'elle ne l'obtienne pas. On la voyait bosser ici jour et nuit, elle passait des nuits blanches pour réviser avec ses fiches. Elle a fait sa part, Dieu a forcément fait la sienne.
Alexis(soupir) : Oui je sais qu'elle a bossé dur, mais il y a d'autres paramètres qui peuvent entrer en compte. La négligence des correcteurs, les noms qui sont mal reportés sur les listes, on sait tous que ce n'est jamais aussi simple. Et en plus ni Angèle ni Joyce ne répondent au téléphone, encore moins Sophie.
Lionel: Akié ! Tout ira bien !
Un bruit de voiture se fait entendre dans la cours, Alexis sort rapidement de la maison suivi de sa mère et son frère. Sophie descend du véhicule en criant et en sautant dans les bras d'Alexis.
Sophie: J'ai réussi ! J'ai eu le BAC! D'Office ooooh!
Alexis(la serrant fort) : Oh Mon Dieu, merci. Je suis trop content ma chérie!
Ils sont restés un petit moment serrés en larmes avant qu'elle n'aille faire des câlins à Justine et Lionel, tous très contents.
Justine(sourire) : Tu vois que tu n'as pas bossé pour rien, le travail est toujours recompencé. Dieu ne pouvait qu'agir.
Lionel(sourire) : Trop fière de toi ma puce! Ta soeur et ta mère doivent être pleines de fierté d'où elles se trouvent. Félicitations!
Demande déjà le cadeau que tu veux, demain tu l'auras.
Joyce et Angèle descendent du véhicule.
Justine : Vu les yeux rouges, je suppose que vous avez pleuré là bas hein ?
Joyce: Comme de vraies madeleines !
Angèle(sourire) : Trop d'émotions sur place et en plus elle nous a fait un 15,35 de moyenne, s'il vous plaît.
Justine : Lionel a fait une réservation au restaurant, ce n'est que vous trois qu'on attendait. On va aller célébrer ça là bas, Jules, Taissa, Ma Obone, Edna et Félix vont nous rejoindre directement sur place. Il ne faut pas qu'on soit en retard, donc on devrait déjà se mettre en route.
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Lionel a fait libérer tout l'étage de la terrasse du restaurant pour qu'ils puissent célébrer entre eux. Ils sont tous assis autour de la table avec des coupes de Champagne en main pour trinquer, Hope et Farrell avec des verres de jus. Sophie se lève avec sa coupe pour dire un petit mot.
Sophie : J'aimerais d'abord dire merci à Dieu qui m'a donné la grâce d'avoir cet examen. J'aurais aimé que maman et Ya Michou soient là pour savourer cette victoire avec moi. Quand elles sont toutes les deux décédées, je me suis dit que les études seraient mises au placard. Que je devrais chercher à faire un petit boulot, un commerce ou même faire des choses pas très catholiques pour pouvoir m'entretenir ainsi que Hope. Mais Ya Al tu as été là pour me promettre que tu prendrais tout en charge. Ta famille nous a ouvert les bras, elle nous a protégé, aimé, etc.
Quand tu es allée en prison, je m'étais dit que vu mon mauvais comportement, peut être qu'on allait me jeter dehors. Mais malgré ça personne ne s'est jamais mal comporté avec moi. En dépit de mon caractère difficile, maman Justine s'assurait que je mange, elle venait demander si je m'étais douchée, si j'avais fait mes devoirs, si j'avais besoin de quoi que ce soit, la pauvre ne s'est jamais fatiguée.
Je n'ai jamais demandé à venir te voir en prison, j'en ai honte jusqu'à maintenant mais malgré ça à chaque fois que Ya Lionel venait à la maison, il me remettait de l'argent de poche. Chaque mois Ya Angèle m'apportait des produits qu'elle achetait pour ma toilette. Avec l'histoire de la disparition de Farrell, Ya Joyce était fâchée contre moi, elle ne m'adressait plus la parole et à juste titre. Mais chaque mois elle donnait de l'argent à Ya Marina pour m'emmener au salon pour faire mes cheveux. Et même depuis que tu es sorti de prison tous les trois continue à faire toutes ces choses.
Je me retrouve parfois avec de l'argent de poche multiplié par 3, des produits de toilette en grande quantité parce que tout le monde prend soin de moi.
(Essuyant ses larmes) :Pour l'amour que vous m'avez tous montré, et dont je n'ai pas toujours été à la hauteur, je voulais d'abord vous demander pardon du fond du coeur pour mes écarts de conduite. Je vous dis merci parce que Hope et moi on a perdu notre famille biologique et on vous a trouvé vous. Merci beaucoup. Donc je lève mon verre à vous tous ici présents, et je vous promets que ce BAC n'est que le début. Je vous rendrai davantage fiers, je ferai de bonnes études et j'irai de réussite en réussite parce que c'est la moindre des choses que je puisse faire pour la chance que vous m'avez offerte.
À vous !
Tous(en choeur) : À toi!
Ils trinquent et Sophie passe autour de la table pour faire un câlin à tout monde.
Alexis : Bon il y a déjà eu trop de larmes et pour aujourd'hui ce n'est pas nécessaire. On va manger, profiter, célébrer...
Félix(sortant une enveloppe de l'intérieur de sa veste) : C'est la journée de la joie, donc j'ai une bonne nouvelle pour vous. La procédure a duré des mois, mais j'ai pu permettre à ce que ça soit encore un peu plus rapide.
Il tend l'enveloppe à Alexis qui l'ouvre, intrigué. Il se met à lire et son visage s'illumine davantage.
Alexis(sourire): Ah Félix !!!
Justine(impatiente) : Mais tu souris seul? C'est quoi la bonne nouvelle?
Alexis : C'est la décision finale du Tribunal, la demande d'adoption est passée. Ces deux demoiselles sont désormais mes filles ! Je peux désormais leur donner mon nom.!
Sophie saute sur Alexis, ils se font un câlin puis il va serrer Hope très fort dans ses bras. Tout le monde est super contents autour de la table.
Lionel : Je voulais profiter de cette opportunité pour te dire merci pour tout ce que tu as fait Félix. Toi et moi on se connaît depuis quelques années. Nous étions des connaissances, mais tu n'as pas hésité à me rejoindre sur un projet périlleux (JFM). Tu as mis ton énergie, ton temps, tes relations, ton argent aussi. Dans cette histoire tu aurais pu perdre ta vie, mais tu n'as pas reculé. Tu nous as aidé dans beaucoup de choses, à chaque fois où tu as pu intervenir grâce à ton poste de Président du Tribunal, tu l'as fait.
Quand Jules était en prison, juste avec un seul de tes coups de fil, ils l'ont libéré.
Même quand on a retrouvé ma nièce dans le Woleu Ntem, tu n'as pas hésité à user de tes contacts pour nous faciliter la tâche pourtant là bas c'est hors de ta juridiction. Si on a pu octroyer des privilèges à Olivia en prison pendant qu'elle était enceinte, c'est en partie grâce à toi vu que le Commissaire est un de tes beaux frères. Quand l'innocence d'Alexis a été prouvé, tu as tout fait pour qu'il ne reste pas en prison une journée de plus.
À chaque fois qu'il y a eu des enquêtes, des procès, tout a été fait avec la plus grande diligence parce que le Procureur savait qu'il s'agissait de moi qui suis un de tes amis.
Je te remercie du fond du coeur, tu as mis même ta carrière en jeu à force de nous octroyer autant de privilèges et tu ne m'as jamais demandé un centime. Je te considère comme un frère aujourd'hui, quelqu'un qui a été là quand on était triste, qui nous a soutenu.
Justine : Vraiment que Dieu te bénisse mon fils, merci du fond du cœur. Tu as fait tellement de bien à ma famille que je ne saurais comment te remercier. Merci beaucoup.
Ils l'ont remercié pendant de longues minutes, avec des compliments, avant que lui même ne les stoppe.
Félix(amusé): Si votre plan c'est de me faire pleurer, c'est déja nul et sans effet pardon. On est là pour célébrer le Bac de la petite, arrêtez avec les remerciements. C'est avec un plaisir que je suis intervenu à chaque fois que j'ai pu, donc ça va. Moi j'ai déja faim, trop de discours sur nous aujourd'hui.
Tout le monde éclate de rire et ils partagent leur repas dans la joie et la bonne humeur.
Bonne lecture.