Chapitre 14

Write by Djelay

Ricky me rattrape. Nous sommes à l’entrée du lycée. Je ne peux pas l’écouter maintenant car je suis très en retard.

-         Lili s’il te plait !

Je marche sans m’arrêter. Ricky insiste !

-         Lili je te parle.

Il m’oblige à m’arrêter en saisi mon bras.

-         Lâche-moi ! Je suis en retard.

-         Je t’aime Lili !

Son aveu me laisse clouée sur place. J’ouvre grandement les yeux et le regarde sans savoir quoi répondre. Ricky a toujours été protecteur, gentil et attentionné. Mais j’ai pensé que c’était parce qu’il était mon ami. Jamais je ne m’étais imaginé qu’il pourrait être amoureux de moi. Cela explique son changement d’humeur chaque fois qu’on parle de Mike. Et sa réaction lorsque ce dernier est venu me chercher lundi passé… Tout s’explique.

-         Je t’aime depuis notre rencontre !

-         Nous n’étions qu’en sixième.

-         Oui je sais mais je t’aimais et je t’aime toujours. Alors comprends que je sois irrité quand tu mentionnes l’autre-là ! Tu sors avec lui ?

-         Non. Mentis-je pour ne pas lui faire de la peine.

-         Mais je vois bien qu’il te plait. Tu es amoureuse de lui ?

-         Ricky… Je dois aller en cours. On se reparle plus tard.

-         Je t’attendrai au préau à midi. Il faut qu’on parle sérieusement Lili.

-         C’est compris. Répondis-je avant de m’enfuir.

C’est dingue ! Ricky est amoureux de moi ! Merde ! Pourquoi a-t-il fallu que ça nous arrive ? Nous sommes amis ! Du moins je le pensais. Mike a dû le comprendre c’est pour cette raison qu’il a exigé que je ne le voie plus. Purée ! Que vais-je faire à présent ? Ce ne sera plus jamais pareil entre nous. D’ailleurs j’aurais dû lui dire la vérité en ce qui concerne Mike et moi.

-         Que faites-vous ici mademoiselle Bouadi ?

-         Je viens en cours monsieur, excusez-moi pour le re…

-         Vous ne devriez pas être là.

-         Pardon ? Je sais que j’ai manqué l’école hier mais…

-         Je suis au courant pour votre accident. Justement vous êtes censée reprendre les cours jeudi prochain.

-         Vous êtes sérieux ? Demandé-je surprise.

-         Oui, vous pourrez avoir confirmation auprès du directeur.

-         Mais je me sens mieux à présent, je peux…

-         Pas question !

-         Mais monsieur…

-         Allez voir le directeur ! S’il vous autorise à reprendre les cours alors vous pourrez revenir.

Je parie que c’est Mike qui est derrière tout ça ! En colère je me rends dans le bureau de directeur.

-         Entrez ! S’écrie-t-il après que j’aie toqué.

-         Mademoiselle Bouadi ? Dit-il surpris. Que faites-vous ici ? vous êtes censée rester au lit.

-         Bonjour monsieur. Je suis là pour que vous m’autorisiez à reprendre les cours aujourd’hui.

-         Je suis désolé ! Votre médecin a été on ne peut plus clair ; Vous devez vous reposer pendant tout une semaine. Et je ne peux que respecter sa recommandation. La santé avant tout.

-         Il vous l’a dit au téléphone ou est-il venu vous voir en personne ?

-         Il m’a envoyé son chauffeur. Un certain Kevin je crois. Et il a dit être un membre de votre famille.

-         Je vois.

-         Rentrez chez vous mademoiselle et reposez-vous bien.

-         Merci monsieur.

A peine suis-je sortie du bureau du directeur que j’entends mon téléphone sonner. Je devine qui ça peut être car il est le seul à avoir mon numéro pour le moment.

-         Que fais-tu au lycée ? Aboie-t-il.

-         D’abord tu dis bonjour. Répondis-je sèchement avant de raccrocher.

Imbécile ! Déjà que je ne suis pas d’humeur, il faille qu’il vienne en rajouter. Il rappelle.

-         Tu m’as raccroché au nez Lili ? Tu as osé me…

Je raccroche à nouveau puis j’éteins mon portable. S’il croit pouvoir me commander ce connard. D’abord il disparait avant que je ne me réveille, ensuite j’apprends que je ne peux pas aller en cours. Il croit diriger ma vie Ce Mike de merdeux. Qu’il aille se faire foutre. Le côté positif c’est que je n’aurai pas à affronter Ricky aujourd’hui et les six jours à venir. J’ai besoin d’en parler à Emy. Il faut qu’elle me dise ce qu’elle en pense. Ça pourrait m’aider à savoir quelle attitude adopter avec Ricky.

Lorsque j’arrive chez moi, je trouve un homme assis au salon avec Tom. Je suis sûr de l’avoir déjà vu chez Mike. Ils ont l’air de bien s’entendre. Tom est tellement pathétique. Il me fait honte.

-         Bonjour. Lancé-je avant de continuer mon chemin.

-         Bonjour mademoiselle, Je suis là pour vous emmener. Répond le jeune homme.

Je m’arrête automatiquement.

-         M’emmener ? Mais où ?

-         C’est monsieur qui m’envoie.

-         J’ai dit : où ?

-         A l’appartement.

-         Non merci. Je ne viendrai pas avec vous. 

Je me dirige vers ma chambre.

-         Reviens ici Lili ! Ordonne Tom.

N’ayant pas envie de l’humilier devant l’homme de Mike, j’obéis.

-         Ne sois pas mal polie tu veux ! Mike a spécialement déplacé son garde du corps pour venir te chercher alors vas-y et écoute ce qu’il a à te dire.

-         Je n’en ai pas envie. Je n’irai pas. Répondis-je catégoriquement.

-         Mademoiselle, il ne demande pas votre avis. C’est un ordre.

-         De son ordre je m’en balance !

L’homme, excédé par mon insolence s’approche de moi et me soulève sans que je ne m’y attende.

-         Je suis désolé mais je dois obéir aux ordres.

-         Reposez-moi… Tom, dis-lui de me reposer.

-         Serge, allez-y doucement ! Elle est encore fragile après sa chute.

-         Tom ! mauviette ! Tu laisses un inconnu emmener de force  ta sœur! Hurlai-je alors que le soi-disant Serge m’entraine vers la sortie.

D’une main il ouvre la portière arrière de la voiture, m’y balance avant de la condamner en se servant de la clé commande.

-         Je vous ordonne de me laisser descendre.

N’ayant rien à faire de mes ordres, serge grimpe dans la voiture et nous conduis sans m’adresser un seul mot, ni même un regard à travers le rétroviseur.

-         Hé le toutou, tu obéis toujours aux ordres de ton maître… Dis-je pour l’énerver.

Le connard ! Il m’ignore carrément.

-         Hé, c’est à vous que je parle ! Arrêtez tout de suite la voiture où je me mets à crier ‘’au kidnappeur’’.

Aucune réaction ! Il est aussi têtu  que Kevin ! A propos, j’espère qu’il se porte bien. Je ressens soudainement un pincement au cœur. J’aurais pu le tuer quand j’y repense.

-         Nous sommes arrivés mademoiselle. M’annonce Serge après trente minutes de route.

-         Je ne sortirai pas de la voiture. J’exige que vous me rameniez chez moi.

-         Ne m’obligez pas à employer de nouveau les grands moyens, mademoiselle.

Le salaud ! Et il ose me menacer ! Qui lui donne le droit de me traiter de la sorte ? Je jure que cette fois-ci j’irai dénoncer cet acte barbare ! Lui et son imbécile de patron ne s’en sortiront pas aussi facilement. Ma soif de vengeance m’a tellement absorbée que je n’ai pas entendu Serge ouvrir la portière arrière de la voiture.

-         Veuillez descendre s’il vous plait !

-         Non ! Je veux rentrer chez moi.

Sans dire quoi que ce soit, Serge me sort de force de la voiture, me porte ensuite  comme un bagage sur son épaule avant de me conduire à l’appartement de Mike. Mes protestations lui importent peu encore moins mes hurlements. Il ne me pose seulement que lorsqu’on sortit de l’ascenseur. Je lui assène aussitôt une claque à laquelle il ne s’attendait surement pas.

-         Ne posez plus jamais vos sales pattes sur moi espèce de connard ! Lancé-je furieuse.

A ma grande surprise Serge me rendit ma gifle ! La sienne est dix fois plus forte au point où je me retrouve par terre. Mes larmes ne purent s’empêcher de couler.

-         Comment osez-vous ? Hurlai-je.

-         Les putes comme toi, c’est comme ça qu’il faut les traiter. Dit-il avant de me m’abandonner là.

Bouleversée par tant de cruauté, j’explose en pleurs sans me soucier de quoi que ce soit. Comment Mike peut-il me traiter de la sorte ? Il a sans doute donné le feu vert à Serge sinon jamais il n’aurait eu un comportement aussi brutal. Je le déteste et le maudit pour tout ce qu’il me fait endurer. Mais qu’il ne croit pas pouvoir s’en tirer aussi facilement ! J’irai porter plainte dès que je serai sortie d’ici. Ressentant une atroce douleur, je pose délicatement ma main sur ma joue endolorie. J’ai l’impression qu’elle est enflée. Je suis sur le point de me relever lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur Mike. Quand il me voit dans cette position, il se précipite immédiatement vers moi.

-         As-tu eu un malaise p’tite poupée ? Demande-t-il d’une voix inquiète.

Quel excellent acteur est-il ! Comme s’il ne s’en doute pas. Il tente de me toucher mais je le repousse violemment avant de fondre en larmes.

-         Qu’attends-tu de moi ? Commençai-je d’une voix cassante. Pourquoi me faire autant souffrir ? Que t-ai-je fais pour mériter un tel traitement Mike ?

-         Ecoute je sais que je n’aurais pas dû demander à Serge de t’emmener de force si c’est de ça que tu… C’est quoi ça ?

Questionne-t-il en indiquant ma joue ? Pour que Mike l’ait remarqué c’est que l’ecchymose  doit être énorme ! Il m’attrape le menton et incline légèrement ma tête afin de mieux voir le bleu sur ma joue !

-         C’est encore Tom qui t’a fait ça ? Cette fois je lui casserai les mains cet….

-         Ne mêle pas mon frère à toute cette merde ! Tu oses t’en prendre à mon frère alors que tes hommes et toi êtes pires que lui.

-         Lili, ne commence pas…

-         Je commence si je veux ! Hurlai-je alors que mes larmes ne cessèrent de verser.

A voir son expression, je crois qu’il a enfin compris que c’est Serge qui m’a frappée. Son regard vire brusquement au noir.

-         C’est Serge ?

Il prend mon silence pour un oui, même s’il savait déjà. Contre toute attente, je le vois foncer en direction de la pièce du fond, là où était entré Serge. La seconde d’après je pouvais entendre des bruits étouffés. Ça a duré quinze bonnes minutes avant que Mike ne revienne, trainant Serge au sol. Il le jette presque devant moi sous mon regard affolé. Le visage de Serge est recouvert de sang. Il semble mort… non il a bougé !

-         Tu vois cette fille espèce de crétin ?

Il le saisit violemment par la nuque et l’oblige à me regarder ! Comment pourrait-il ? Ses yeux sont complètement fermés à cause des bosses ?

-         C’est la prunelle de mes yeux.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque j’entendis ses mots. Je représente réellement ça pour lui ? Me demandai-je le regard figé sur lui.

-         Personne n’a le droit de lever la main sur elle pas même son frère.

Mike bouillonne de colère. Une colère différente de toute celle que j’aie pu voir jusqu’à maintenant ! Et il est dans cet état à cause de ce que m’a fait Serge. Je suis à ce point importante pour lui ?

-         Alors je me demande comment as-tu pu poser tes sales pattes sur ma poupée espèce de d’enfoiré !

Il accompagne ses mots d’un autre coup de poing au visage de Serge. Un cri m’échappa au même moment !

-         Arrête Mike, tu vas le tuer !

-         C’est tout ce qu’il mérite ! Répond t-il sans s’arrêter de lui coller ses poings à la figure.

Impuissante et effrayée je me mets à crier le nom de Kevin. Une minute plus tard je le vois déambuler les escaliers à toute vitesse. Je suis tellement soulagée de le voir.

-         Arrêtez-le s’il vous plait, il est en train de le tuer ! Suppliai-je Kevin en pleurs.

Dieu merci, ce dernier s’interpose immédiatement entre Mike et sa victime.

-         Enferme-le dans la cave du sous-sol ! Ordonne-t-il à Kevin après s’être redressé.

Mike vient ensuite me prendre dans ses bras avant de se diriger vers les escaliers. Une fois dans sa chambre, il me pose délicatement sur le lit comme s’il s’agit d’un œuf qu’il craignait de casser. Il disparait ensuite dans la salle de bain pour en ressortir deux minutes plus tard avec une trousse à pharmacie. En silence, il s’agenouille en face de moi, ouvre la boîte et en sort une crème qu’il applique délicatement sur l’ecchymose. Même si son geste est doux, je ressens une douleur assez forte pour m’arracher un cri.

-         Aie !

Mike s’arrête brusquement. Les yeux de nouveaux remplis de colère, il serre fortement les poings puis d’un coup je le vois foncer vers la sortie.

-         Mike ! Hurlai-je. Où vas-tu ?

-         Cogner ce salopard ! Dit-il en ouvrant la porte !

-         Arrête s’il te plait, tu l’as presque tué, que veux-tu de plus ?

-         Le tuer ! Lance-t-il après s’être arrêté.

-         Et après ? Tu te sentiras mieux ? Réfléchis Mike ! Il n’en vaut pas la peine alors reste  là.

-         Toi tu ne me donnes aucun ordre Lili ! S’écrie-t-il en se retournant vers moi.

-         Je ne t’en donne pas ! Je te demande, ou du moins je te supplie de ne pas y aller… s’il te plait Mike.

Devant mon regard suppliant, Mike n’eut d’autre choix que de renoncer à cette idée stupide. Il revient alors s’agenouiller près du lit pour terminer de me soigner. Pendant qu’il m’applique la crème, je ferme les yeux m’efforçant de ne pas grimacer de douleur car c’est ce qui l’a rendu fou de rage tout à l’heure. Moi qui pensais que c’était lui qui avait autorisé son homme de main à me traiter comme une moins que rien…Non seulement il ne l’a pas fait mais il a été furieux quand il a su ce qui s’est passé. Les doigts de Mike juste en dessous de mes yeux me font les ouvrir. Il essuie les dernières larmes qui perlent encore sur mes joues.

-         Je suis désolé pour tout ce que tu as subi.

Non mais je rêve ! Mike qui me présente des excuses ?

-         Crois-moi que je ne l’ai jamais autorisé à…

-         Je sais. Le coupai-je.

-         C’est vrai ? Pourtant tout à l’heure tu étais persuadée que…

-         Oui ! Mais à présent je suis sûre que tu n’y es pour rien.

Les mains en coupe sur mon visage, il avance lentement le sien. J’aurais pu le repousser car même s’il n’a pas donné son accord à Serge, tout est entièrement sa faute. Tout ceci ne serait jamais arrivé s’il n’avait pas ordonné à Serge de m’emmener de force. Même en sachant tout ça, ma bouche ne peut s’empêcher d’aller à la rencontre de la sienne. Nous nous embrassons alors tout doucement, comme deux adolescents découvrant le baiser pour la première fois. C’était tellement pur que pour rien au monde je n’aurais voulu que ça s’arrête. Malheureusement rien ne dure éternellement. Mike met fin au baiser. Encore sous l’émotion, je garde les yeux fermés. Lorsque que je les rouvre, je constate que je suis allongée sur le lit. Mike debout en face, retirait un à un les boutons de sa chemise. Son regard inondé de désir ne cesse de me dévorer.  J’en ai même des frissons. Entre mes jambes je ressens aussitôt des fourmillements qui me font me tortiller.  Lorsque sa chemise entrouverte découvre sa poitrine, ma bouche forme un « o ». Il n’a pas effacé le message que je lui ai laissé.

-         Comme ça tu veux d’une relation normale…hein ? Me dit-il en laissant tomber sa chemise.

    Fin du quatorzième chapitre

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