Chapitre 14

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 14⚜️


Note de l'auteur : Que les personnes sensibles s'abstiennent de lire ce chapitre. Merci. 


Yolande Otando épouse Biyoghe


Je suis sans voix, les mains moites, la bouche sèche, le coeur battant à tout rompre. Je me demande comment il a fait pour se retrouver dans ce véhicule. Nous aurait-il suivi depuis l'hôtel ? 


—Je te l'ai dit chérie, tu es comme un livre ouvert Yolande. Je savais que tu allais chercher à t'echapper tôt ou tard. Tu pensais que j'avais baissé ma garde comme j'étais dans ma petite bulle tous ces derniers temps? 


—Comment tu... 


Je n'arrive même pas à terminer ma phrase tellement j'ai les yeux qui me piquent. J'ai la désagréable sensation d'être comme piégée dans une toile d'araignée où j'ai beau le débattre mais rien à faire. 


—Chose promise, chose due, dit-il en tendant une enveloppe par derrière à Miranda. Deux cent mille pesos, buen trabajo (bon travail)! 


Je tourne la tête vers Miranda, je me sens tellement mal d'avoir été aussi bête et aussi naïve. Elle m'a eu en beauté. 


—Perfecto ! dit Miranda en souriant devant les liasses de billets sorties de l'enveloppe. 


Elle range les billets, ouvre la portière, prend son sac et se retourne pour me regarder droit dans les yeux. 


—Ne le prend pas personnellement, chacun doit se battre pour s’en sortir et mon choix était plus qu’évident, ajoute t-elle en me montrant son enveloppe. 


—À demain Miranda, fait Emile. 


—Hasta mañana (à demain), répond t-elle. 


Elle descend du véhicule et le taxi fait demi-tour, je comprend qu’on retourne à l’hôtel.J’ai le cerveau en ébullition, poussée par je ne sais quel courage, j’ouvre la portière et je saute hors du véhicule.Je me fais mal mais je n’ai pas le temps de m’attarder sur ça, je me lève et je commence à courir dans la direction opposée.


J’entend le bruit de la voiture qui freine brusquement, quand je me retourne, je vois Emile qui me poursuit.Je cours de toutes mes forces, mais je ne suis clairement pas plus rapide que lui. Il me rattrape en un rien de temps.Je me met à crier, à me déchaîner, les passants nous regardent de manière curieuse. Le taxi gare devant nous et Emile réussit à me remettre de force à l’intérieur, puis il verrouille les portières.


—Tu as intérêt à te calmer, gronde t-il. Je commence à perdre patience. 


—Lâche-moi, sale sorcier! Crié-je en me débattant. 


—Tu vas trouver ce que tu cherches Yolande! 


Pendant tout le trajet retour, il réussit à me maîtriser en me tenant fermement les deux mains, malgré que je m'agite. Dès qu’on arrive à l’hôtel, il passe un coup de fil au manager qui sort de l’hôtel en moins de deux minutes. Émile lui explique qu’il faut qu’il trouve un moyen de nous faire rentrer dans l’hôtel d’une autre manière que par la porte d’entrée. 


Vu comment je suis déchaînée, je risque d'attirer l’attention des clients présents dans le hall.Le manager nous fait rentrer dans l’hôtel par l’arrière au niveau des escaliers de secours. Nous finissons par arriver dans la chambre.


Dès qu’il ferme la porte à clé, il me tient par les cheveux et me traine jusque dans la salle de bain. La baignoire est pleine d'eau, Émile me force à me mettre à genoux, toujours tenue par les cheveux et me plonge la tête dans l’eau.

Il me maintient la tête sous l’eau pendant de longues minutes, je gigote dans tous les sens, manquant d'air et il ressort ma tête. 


—Il faut que je te passe l’envie de te jouer de moi Yolande, gronde t-il, furieux ! Tu comptais aller où comme ça ?! 


—Je.. Je..., commencé-je en toussant. 


Il me replonge la tête pendant quelques minutes avant de la ressortir. 


—Quand est ce que tu vas comprendre que tu n’as aucune issue Yolande ? Dit-il à mon oreilles, dit-il en grondant à mon oreille. Ça fait plus de 4 mois que je planifie ce voyage, j’ai déjà tout prévu, tout étudié à l’avance.Je me suis préparé à toutes les éventualités. 


Il me replonge la tête et la ressort. 


 

—Tu ne comprends pas que plus tu te rebelles plus tu vas libérer mon côté sadique ma chère? 


Il me replonge la tête et la ressort. 


—Yolande j’ai vécu dans ce pays pendant plus de 7ans,c’est ici que j’ai étudié. Le manager c’est un camarade de l’Université, un ami, donc toi-même tire tes conclusions. Même quand je ne suis pas dans l’hôtel, tout le personnel a pour instruction de surveiller tes faits et gestes même le vigile ou les dames de ménage. Et il y a évidemment les caméras de surveillance. 

Il est impossible pour toi de quitter ce putain d'hôtel sans que je n'en sois informé. 


Il me replonge la tête et la ressort. 


—Donc dès que tu as mis les pieds hors de cette chambre, tout le monde avait les yeux posés sur toi. 


Il refait le même exercice pendant un bon moment, me gardant la tête sous l’eau durant de longues minutes.Vu comment il est enragé, je suis convaincue qu’il va finir par me tuer, je manque d’air. Il retire ma tête de l’eau et me jette au sol.Je tousse de manière frénétique, je cherche désespérement à reprendre ma respiration et à calmer les battements accélérés de mon cœur.

Il s’accroupit devant moi.


—Yolande tu n’as pas la moindre idée de ce dont je suis capable. Je t’ai à maintes reprises prévenue de ne pas me chercher, fais attention !

Quand je poserai les mains sur ta sœur, toi tu vas regretter de m’avoir connu, je te le promets.


Il se lève. 


—Va te changer et couche-toi pour dormir et si tu tentes encore la moindre stupidité, je vais te découper et tu sais que j’en suis capable. 


Je sors de la douche et je vais me changer dans la chambre. Puis je m'allonge par terre, recroquevillée sur moi-même. Je pleure silencieusement pendant un bon moment, plongée dans mes pensées en repensant au déroulement de cette soirée.


Je repense à comment Miranda m'a manipulée, à comment elle m'a fait croire qu'elle m'aiderait pourtant elle suivait les ordres d’Emile et du manager. Le fait de réaliser que les employés de l’hôtel savent ce que je vis et qu’ils aident même Émile dans cette machination me dépasse. C’est incroyable de voir ce que les gens peuvent faire à cause de l’argent.


J’ai même l’impression de me trouver comme dans un nid de vipères, où à la moindre occasion je pouvais me faire mordre.Je ne peux avoir confiance en personne dans cet hôtel, personne ne m’aidera, ça c'est plus que clair.

Je réalise que si je ne m'éloigne pas de lui dès notre arrivée au Gabon, avant même que nous ayons quitté l’aéroport, ce serait beaucoup plus difficile une fois que nous serons installés dans la maison d'Emile. 


Luttant contre le désespoir, je me force à réfléchir à ce que je peux faire dans l’avion et dès que nous serons arrivés à l’Aéroport International Leon Mba de Libreville. Dès que l’avion aura décollé, si je me permet de dire à l’hôtesse ou aux passagers qu’Emile me garde prisonnière,me croiront-ils ?

C'est plus qu’évident qu’il va encore revenir avec son histoire d’instabilité mentale et son ordonnance médicale, ce qui jetera à nouveau le discrédit sur moi. Mais en y pensant bien c’est peut-être la solution. 


Il me faut faire un tel tapage dans l’avion et à l’aéroport que les gens présents pourront suggérer qu’on m’emmène à l’hôpital pour faire passer « ma crise ». Il faut absolument que je fasse tout mon possible pour ne pas quitter l’aéroport avec Émile, parce que si je monte avec lui dans le véhicule pour aller à la maison, je suis perdue.

En étant dans un pays étranger, il a réussi à me tenir en laisse comme un chien, avec aucune possibilité d’évasion. C’est donc sûr et certain que tous les deux enfermés dans une maison dans notre pays, mon cas sera définitivement sans issue.


Emile s’allonge, il manipule son téléphone. De mon côté, je passe mon temps à imaginer tous les scénarios qui pourraient se dérouler dans l’avion et à l’aéroport avant de finalement m’endormir.

Quand je me lève le matin, je vois Emile qui boutonne sa chemise, apparemment, il s'est déjà douché. 


Dès que je me redresse, il lève les yeux vers moi et me fixe un moment avant de détourner les regard. 


—J’avais l’intention de prolonger notre séjour romantique ici mais malheureusement j’ai un rendez-vous que je dois honorer dans trois jours à Libreville. Le positif c’est qu’on a pu prendre toutes les photos dont on aura besoin pour montrer le couple amoureux et fusionnel que nous sommes, ajoute t-il avec un sourire sardonique. Et on a pu t’acheter de jolis vêtements ici aussi, il faut que tu montres que tu as passé un superbe séjour avec l'homme de ta vie. 


—Tu es vraiment malade toi! 


Il éclate de rire... 


—Comment ça je suis malade ?Je t’ai offert un voyage dans une des destinations les plus exotiques du monde, tu as mangé dans des restaurants tellement sélects que jamais de ta vie tu n’aurais rêvé y entrer.Donc j’ai essayé d’offrir à ma femme un séjour mémorable et elle me traite de malade. En fait tu n’es qu’une ingrate Yolande, ajoute t-il amusé. 


Je le regarde de manière presque hébétée, parce que j’ai vraiment l’impression d’être en face d’un véritable détraqué mental.Je suis jusqu’à présent toujours stupéfaite de la façon avec laquelle il m'a eu dans ses filets aussi facilement. J’ai l’impression d’avoir eu des œillères pendant toute la période où on s’est fréquenté.


—Étant donné qu’on doit rentrer bientôt dit-il, je vais sortir régler quelques petites transactions. Aujourd’hui il n’y aura pas de sortie au resto ou à la plage. D’ailleurs tu ne mérites pas de sortir prendre l’air et de profiter des rayons du soleil, vu que tu aimes jouer à la rebelle.J’ai déjà appelé le room service, ton petit déjeuner va bientôt arriver.


Je ne répond pas, ça vaut mieux pour ma tronche. 


Il enfile ses chaussures, porte ses bijoux, se parfume. Il est toujours impeccable comme d'habitude. Il est l’exemple même de l’expression : »un loup dans des vêtements d’agneau ».

Dès qu’on frappe à la porte, il ouvre, c'est mon petit déjeuner qu'il récupère et depose sur le lit. 


—Bon j’y vais, bon appétit ! Profites-en bien parce que ce n’est pas sûr que tu vas manger quelque chose à midi, je vais certainement rentrer ce soir.Je suppose que ce n’est pas la peine de te rappeler que tu vas perdre ton temps à essayer de sortir d’ici. Mais si par le plus grand des hasards, tu réussissais à te retrouver dans le hall, jamais on ne te laisserait sortir de l’hôtel. Donc garde ton énergie ma petite chérie. 


Il s'en va et ferme à clé me laissant dans mes pensées. 


               ♤~~~~~~~♤     


 Émile Biyoghe


Dès que j’arrive dans le hall, je trouve Miranda à la réception.


—Bonjour M.Biyoghe, dit-elle avec le sourire. Comment allez vous ?


—Bonjour Miranda, je me porte comme un charme ! Edouardo est-il dans son bureau ?


—Oui oui, il vient d’arriver.


—Très bien, je vais le voir. Soit dit en passant, vous avez fait un travail remarquable hier, bravo !


—Merci beaucoup Monsieur, répond t-elle avec une voix suave. Et euh…si vous avez besoin d’autres choses, vraiment de n’importe quoi, je serai ravie de vous aider. Je ne sais pas si vous comprenez ce que j’essaye de vous dire. 


—Je ne suis pas un enfant donc évidemment que j’ai compris où voulez en venir.Par contre moi je ne suis pas intéressé donc laissee tomber. Les femmes sont tout de même des êtres étranges, ajouté-je en la regardant droit dans les yeux. 


—Étrange ? Pourquoi ça ?


—Vous voyez parfaitement comment je la traite, c’est une femme comme vous,mais malgré ça vous n’avez pas peur de vouloir vous approcher de moi de cette façon? Tout ça c’est quoi ? l’amour de l’argent ?l’amour du risque ?


—Euh…non…non je n’ai pas peur parce que je... 


—Pourtant vous devriez, lui dis je en la fixant droit dans les yeux. Souvent on vous montre déjà le danger mais vous voulez quand même vous y hasarder, tout ça par cupidité.


—Ce n’est pas seulement une question d’argent, physiquement vous êtes totalement mon genre d’homme,et je... 


—Laissez tomber, dis je en la coupant. Ça vaut mieux pour vous. Bonne journée.


Je ne lui laisse pas le temps de continuer et je la plante là. Il y a vraiment des femmes qui voient le danger et se jettent quand même. Ça c'est littéralement, offrir le baton au bourreau poure être battue. 


Je me dirige vers le bureau d’Eduardo, je frappe à la porte et je rentre dès qu’il me répond.


—Bonjour Bonjour, alors comment se porte Monsieur le manager ?


— Émilio! S'exclame t-il en me voyant. Je me porte bien mais pas aussi bien que toi. Alors et ta femme, encore enfermée ?


—Évidemment !


—Tu es devenu un vrai geôlier et ça te plaît, me taquine t-il. 


—Si elle restait tranquille, je ne l'enfermerait pas. 


—Mais ça m’étonne quand même que tu te sois marié Émile.Je me rappelle non seulement de ce que tu as toujours pensé du mariage,mais je me souviens surtout que tu avais des goûts « très particuliers » en matière de femme.


—Donc si tu te souviens de ça, tu peux donc évidemment comprendre que ce mariage est une mascarade.On vit dans une société où on veut absolument nous faire rentrer dans des cases. Et dès qu’on y entre pas, on est automatiquement considéré comme des marginaux, des psychopathes voire des aliénés mentaux. Donc c’est pour vivre tranquille que je l’ai épousé, même si c’est vrai que ce mariage va m’apporter un autre intérêt plus que profitable, ajouté avec le sourire. 


—Comment ça un intérêt plus que profitable?


—Je vais te raconter plus tard, là j’ai un rendez-vous hyper important en ville. Il faut absolument que je rencontre ce client aujourd'hui, vu que je rentre au Gabon après demain matin. Alors je vais certainement rentrer dans la soirée,donc ce serait bien que ton staff garde un œil sur elle.


—Tu l'as enfermé dans la chambre, elle ne peut pas sortir. 


—Oui mais tu sais, il ne faut jamais négliger la volonté de quelqu’un qui se sait en danger. Une personne comme ça peut accomplir l'impossible et tenter le tout pour le tout, pire encore quand la personne estime n'avoir plus rien à perdre. 


—C'est vrai qu’elle m’a l’air quand même un peu déterminée. Malgré qu’elle sache que tu as tout quadrillé,elle a tout de même essayé de s’échapper encore hier, ça m’a quand même surpris. Et soit dit en passant, elle est vraiment belle. 


—Oui elle est mignonne. Mais elle n’a pas encore bien peur de moi, quand elle comprendra bien de quoi il est question, elle va se ranger. 


Je me lève et récupère mon téléphone. 


—Bon j'y vais. 


—On lui fait monter à manger pour midi ? Me demande Edouardo. 


—Elle a eu le petit déjeuner c’est suffisant, elle va donc attendre jusqu'au dîner. 


—Tu serres vraiment les vis, dit Edouardo, amusé. Même avec la nourriture ? 


—Elle mangera ce soir. Je peux donc partir tranquille, tu gardes un œil sur elle, n'est ce pas ? 


—Oui, bien sûr que tu peux compter sur moi, c’est dans mon intérêt.Je sais que tu vas me laisser une bonne petite somme rondelette pour mes services donc c’est sans soucis.


—Parfait! On se voit plus tard.. 


Bonne lecture.

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