Chapitre 14 : Juicy Land

Write by Mayei


...Violette...


Richard était de retour de sa mission de Bouaké. Il avait ramené des vivriers qui nous manquaient telle que la banane plantains dont le prix avait triplé sur les marches ces derniers temps. Pour le même prix que nous avions pour habitude de dépenser, on recevait maintenant moins en quantité. Il avait repris le travail dès lundi et aujourd’hui nous étions mercredi. L’inauguration de « juicy land » devait se faire vendredi matin. J’étais tellement passionnée par l’idée que je dormais à peine.

Je ne cesse de remercier le ciel d’avoir mis sur mon chemin des filles aussi merveilleuses que Salomé, Nancy et Linda. Elles m’avaient aidé en tout malgré leurs différents emplois du temps chargés. Linda avait fait venir un peintre qui avait rendu l’endroit magnifique. Les couleurs étaient gourmandes. Le studio se trouvant en bordure de route nous avions pris des chaises dans l’optique de permettre aux clients de s’asseoir et prendre un pot tranquillement. Salomé avait fait imprimer des t-shirts avec le logo du local que nous porterons toutes le vendredi pour l’inauguration. Il y avait eu pas mal de réaction sur la page Facebook qui avait été créée. 

Je m’y connaissais parfaitement en pâtisserie. Je comptais donc sur le long terme faire des pâtisseries que je mettrai en vente. Ils serviraient de parfaits accompagnements pour les jus et cela serait une autre source de revenu en plus des jus. Je n’avais pas parlé de mon business à richard. D’ailleurs c’était chez Nancy sur nous avons apprêté tous les jus. C’est chez elle sur nous transporterons le tout pour le premier jour. Cependant il fallait bien que je dise quelque chose pour justifier mes absences. Il se douterait bien que quelque chose se passe si je me montrais de plus en plus absente. 

Aurélie : maman ?

Moi : oui ?

Aurélie : j’ai faim 

Moi : la nourriture est au feu, mademoiselle. As-tu déjà pris ta douche ?

Aurélie : non

Moi : file te laver et quand tu auras fini la nourriture sera déjà sur la table. 

Iris glissait de mes jambes pour se retrouver au sol tandis que Hugo, lui jouait au camion. J’aimais mes enfants plus que tout au monde. N’est-ce pas pour leur bien être que je restais dans ce foyer sans amour ? Afin qu’une autre femme ne vienne pas les maltraiter. J’étais prête à tout supporter pour eux au point de mettre mon propre bonheur entre parenthèses.

Je servais les enfants alors que richard arrivait. Surprise, je jetais un coup d’œil à la montre. Il n’avait pas pour habitude de rentrer à cette heure-ci. Les enfants se jetèrent sur lui sauf aurélie qui lui lança un bonsoir à peine audible puis reconcentra son attention sur son assiette. 

Richard (à aurélie) : tu ne me fais pas de câlin comme tes frères ?

Aurélie (me regardant) : si 

Elle quitta sa chaise et enlaça son père pour juste quelque secondes avant de revenir prendre place. Lui et moi nous adressions les salutations et il s’en alla vers la chambre. Je m’occupais des enfants et attendu que richard ressorte pour manger à mon tour avec lui. 

Comme chaque fois avant que les enfants ne dorment, nous prions ensemble et après des baisers échangés, je retournais voir si tout est rangé au salon et à la cuisine ainsi que si les portes et fenêtres étaient bien fermées. Ensuite je regagnais ma chambre. Richard ne dormait pas lorsque je m’assis sur le lit, retirant mes chaussons.

Richard : essaies-tu de monter ma fille contre moi ?

Moi : pardon ?

Richard : je te demande si maintenant tu as décidé de faire en sorte qu’Aurélie s’éloigne de moi. 

Moi : de quoi veux-tu encore m’accuser en cette nuit ? D’où te vient cette idée folle ?

Richard (se redressant) : folle ? Tu veux insinuer que je suis fou ? Tu penses peut-être que je n’ai pas vu comment elle cherchait l’approbation sur ton visage lorsque je lui ai demandé de venir me faire un câlin ? Ce n’est pas la première fois que je fais cette remarque. À chaque fois que je rentre du boulot les autres sont enthousiastes de me voir mais pas aurélie. Elle reste dans son coin sans bouger.

Moi : donc directement tu conclus que c’est moi qui suis à la base de ce comportement !

Richard : va savoir ce que tu lui mets dans la tête ! Mais je te préviens si jamais j’ai la confirmation que tu lui tournes le cerveau tu vas m’entendre. 

Il se recoucha en marmonnât dans sa barbe. Comment un père de famille pouvait-il avoir ce genre de pensée ? Que gagnerait une mère à éloigner ses enfants de leur père ? J’allais essayer de parler avec aurélie pour en savoir un peu plus sur son comportement qui a changé envers son père. Je n’avais pas fait la remarque mais puisqu’il en parlait, je discuterai avec ma fille. Pour le moment je devais trouver comment lui annoncer que j’allais m’absenter chaque matin de la maison. Tout dans mon être criait que je ne devais pas lui dire ce qu’il en était vraiment.

Moi : richard ?

Richard : quoi ?

Moi : j’ai à te parler !

Richard : maintenant là ? Ça ne peut pas attendre demain ? J’ai sommeil la

Moi : je voulais juste te dire que j’ai eu du boulot du coup je m’absenterai souvent, enfin chaque matin de la maison 

Richard : toi ! Du boulot ? Comment ?

Moi : je vais gérer l’un des magasins de ma sœur. Elle me l’a proposé et j’ai accepté 

Richard : en même temps avec juste le bac c’est tout ce sur tu peux faire. Si tu n’as pas honte de travailler pour ta petite sœur, vas-y je n’en ai rien à cirer. 

Moi : ok 

Ses mots étaient durs mais j’avais réussi à endurcir mon cœur. J’avais pris la ferme résolution de ne plus verser une larme pour lui. Il pouvait m’insulter comme il ne voulait mais tout ça ne n’atteindrait plus. Je m’étais développée un moral de fer et comptais m’y tenir. Je ne visais qu’un seul objectif, réussir à faire marcher ma petite entreprise afin de pouvoir m’occuper de moi-même et de mes enfants. Si je quittais cette maison aujourd’hui, je ne pourrais pas prendre mes enfants avec moi au risque de ne pas être en mesure de m’occuper d’eux financièrement. De plus Richard allait se charger de faire voir à tout le monde qu’il serait à même de s’occuper de ses enfants car recevant un salaire conséquent.

Pour quelqu’un qui disait avoir sommeil, il ne se gêna pas pour balader ses mains sur moi et me faire l’amour comme un automate. Je n’avais pas la force de résister. Il n’y avait surtout rien à décrire de passionnant dans cet acte qui était censé témoigner de l’amour et de la passion que deux êtres ressentaient l’un envers l’autre. Je m’endormis en pensant à mon projet qui prenait forme de plus en plus. 

Le lendemain j’étais de bonne humeur à tenir mes enfants près pour l’école. De bonne humeur car le lancement de mon projet arrivait à grand pas. Plus qu’une journée à attendre. Alors que Soraya veillait sur Hugo pour être sûr qu’il se lavait bien, j’en profitais pour parler un peu avec aurélie. 

Moi : ma puce ?

Aurélie : oui maman !

Moi : dis-moi pourquoi tu ne cours plus faire des câlins à papa comme Hugo et iris ?

Aurélie : ... ...

Je remarquais qu’elle baissait les yeux et se tordait les doigts. Elle voulait sûrement dire aurélie chose mais avait peur ou ne se sentait pas en sécurité. Pourtant je l’avais toujours mise en confiance.

Moi : tu sais que tu peux tout me dire ma puce. Je suis ta maman et je te croirai toujours.

Aurélie : il n’est pas gentil papa 

Moi (accusant le coup) : qu’est-ce qui te fait dire ça ? Papa a été méchant avec toi ? Il a crié sur toi ?

Elle fit un non de la tête puis se remit à parler 

Aurélie : il est méchant avec toi maman et je n’aime pas lorsqu’il te fait pleurer 

Je perdis mes mots en l’entendant parler ainsi. Mon cœur se brisa face à la petite mine qu’elle affichait en sortant cette phrase de sa bouche.

Moi : ma puce ! Tu sais souvent papa et maman ne sont pas d’accord et si souvent maman pleure c’est parce que papa lui manque et pas parce qu’elle est triste. C’est un peu comme lorsque papa sort avec iris et sur tu as envie de la voir. 

Aurélie : d’accord maman 

Moi : papa t’aime très fort et il est triste quand tu ne lui fais pas de câlins. Promets-moi de lui en faire autant que tu le peux 

Aurélie (me faisant un bisou) : promis maman 

Moi : hop ! Maintenant on passe au petit déjeuner 

Je m’occupais de mes enfants avec un sourire de circonstance mais mon cœur de mère saignait. Aurélie m’avait que 9 ans. Elle passait le CEPE dans quelques mois. Elle était si innocente et fragile mais voilà qu’elle sortait de telles phrases de sa bouche. Je ne savais pourtant pas qu’elle me voyait pleurer. Et moi qui faisait tout pour sur nos disputes ne s’entendent pas. Moi qui pensait être vraiment cachée. C’est à croire que ce n’était pas le cas. Ce genre de scène peuvent avoir de l’influence sur nos enfants sans que nous nous en rendions compte et c’est ce qui est en train d’arriver avec aurélie. Si je ne lui avais pas posé des questions, je n’aurai jamais su qu’elle pensait de cette manière vis à vis de son père. J’ose espérer l’avoir apaisé un tant soit peu avec mon explication même si tout était truffé de mensonges. Je me devais de protéger mes enfants, de m’assurer de leur bien-être non seulement physique mais morale.

...Salomé...

Depuis mon réveil, je ne fais que penser à lui. Tous mes sens me renvoient à lui. Je ne me rappelais plus de la dernière fois que j’avais pensé à lui. Instinctivement je pris mon téléphone et retrouvais aisément son numéro. Après tout ce n’étaient que quatre lettres. Je restais longtemps à regarder ce numéro mais surtout à me demander si oui ou non je devais le lancer. Le oui fini par prendre le dessus et le cœur battant, j’entendis la tonalité. Ça sonnait pendant longtemps et quand je m’apprêtais à laisser tomber, l’on finit par décrocher.

« Allo ? »

Je reconnu directement cette voix et prise de peur je raccrochais sans protocole. Il s’agissait de la femme de mon père. C’était à lui que je pensais depuis ce matin à m’en rendre carrément triste. Peut-être qu’il me manquait tout simplement. Il fallait que je prépare un voyage sur Daloa pour le voir, pour lui montrer que j’avais finalement réussi à faire ce que je voulais et que je me faisais de l’argent. Après tout, je n’étais pas sans famille ! il était temps pour moi de renouer avec ma vie passée.

J’enfilais mon jean et mon t-shirt ayant le logo de « juicy land » à l’avant et aussi dans le dos. On inaugurait le commerce de violette aujourd’hui et nous étions toutes prêtes à ambiancer les rues non loin de l’université de cocody. J’espérais de tout mon cœur que cette journée porte ses fruits afin que Violette ne soit pas découragée.

Brrr brrr brrr

Moi : allo Linda ?

Linda : je suis là !

Moi : ok je descends comme ça !

Le temps pour moi de prendre mon sac et de vérifier que j’avais tout à l’intérieur. Je fermais la porte de mon appartement à clé et retrouvais la voiture de Linda en bas. Eh oui j’avais mon appartement à moi et je payais le loyer de ma propre poche comme une grande sans l’aide de personne.

Moi (lui faisant la bise) : ça va ?

Linda : très bien ma chérie et toi ?

Moi : ça va ! Mais les lunettes la tuent mal sur toi hein. 

Linda : on part affronter le soleil comme ça ! Que veux-tu on ne force pas. 

Moi (rigolant) : c’est toi qui parle ainsi Linda ? Vraiment Nancy a déteint sur toi.

Linda : je vais lui répéter ceci mot pour mot 

Il y avait déjà la musique lorsque nous arrivions. Nous terminions de tout ranger et enfin nous étions debout, dehors afin d’attirer les clients. Nancy était à fond dans sa mission.

Linda : Nancy ! Tu es sérieuse avec le microphone là ?

Nancy : bien sûr que oui ! Je suis professionnelle moi !

Moi : surtout folle oui ! 

Nous n’attirions pas mal de personnes que violette s’empressait de servir. Puis une voiture, une rutilante cylindrée de couleur noire, stationna juste devanr nous. Il ne s’en est pas fallu longtemps pour que nous reconnaissions le bel homme qui en sortait. Il s’agissait de nulle autre que monsieur Kalou. 

Nancy (toussant) : c’est ici vos rendez-vous maintenant Linda ?

Linda : je ne sais absolument pas ce qu’il fait ici 

Mr Kalou : comment allez-vous mesdames ?

Nancy /moi : très bien 

Nancy : et vous monsieur Kalou ?

Mr Kalou : on fait aller 

Linda : je peux savoir ce que tu fais ici ? Tu me suis maintenant ?

Mr Kalou : euh ! J’ai juste décider de m’arrêter et prendre de quoi étancher ma soif. Rien à voir avec toi. (A Nancy) où puis-je être servi s’il vous plaît ?

Nancy : suivez-moi 

Je restais seule avec Linda qui maintenant avait la mine serrée. Je la comprenais. J’allais moi aussi être vexée si au fond j’avais voulu que ce bel homme soit là pour mes beaux yeux. Je n’allais pas ajouter à sa colère alors je gardais la bouche fermée et me contentais d’attirer les clients. Après quelques minutes, monsieur Kalou sortait avec un gros sachet et une violette super excitée. Il nous salua et s’en alla sans un regard pour Linda qui arrivait à peine à cacher son mécontentement. 

Violette : vous n’allez pas en croire vos oreilles mais monsieur Kalou vient de me proposer de livrer mes produits dans ses établissements.

Linda/moi : quoi ????

Nancy : eh oui ! Il faut croire que violette a une certaine étoile dans les affaires. 

Linda : ai-je raté quelque chose ?

Violette : il a goûté un verre de Bissap et a vraiment apprécié. Il en a pris pour vingt mille et ma remis sa carte. Je suis dois passer à son bureau lundi pour sur nous parlions affaire. 

Moi : c’est vraiment une bonne nouvelle ! 

Nancy : et ça me fait penser que tu peux aussi livrer là où on travaille. Confie à Linda et moi un nombre que nous nous chargerons d’évacuer à chaque fois. 

Violette : tu es bien silencieuse Linda 

Moi : monsieur Kalou ne s’est pas occupé d’elle en fait. 

Linda : tu racontes n’importe quoi !

Nancy : il fallait voir comment tu le dévorais du regard...ton mari serait jaloux tu sais 

Linda : vous êtes folles ! Je n’ai pas besoin qu’il s’occupe de moi. Je n’ai pas besoin que mon mari soit jaloux. D’ailleurs je vais continuer ma besogne, nous avons encore besoin de clients. 

Nous éclations de rire face à sa mine défaite. Ça sautait aux yeux qu’elle ressentait quelque chose pour ce monsieur mais ne voulait pas se l’avouer. Nous l’embêtions un peu encore et continuons à distribuer nos prospectus aux passants. A la fin de la journée nous avions vu un bon nombre de personnes aller et venir. Nous nous mettions ensemble pour faire les comptes. 

Violette : je n’arrive pas à croire que pour ma première journée j’ai réussi à avoir 70 mille entre les mains 

Nancy : eh oui ! Le marketing ça paie 

Linda : prions pour sur ça continue comme ça 

Nancy : ça continuera surtout avec le marché de monsieur Kalou 

Linda : tchrrr

Violette/moi : krkrkrkr 

Mon téléphone se mit à sonner, je fouillais dans mon sac, le fit sortir et décrochais 

Moi : allo mon cœur ! 

Maxime : où es-tu princesse ? Tu me manques 

Moi : je t’avais dit sur j’aidais une amie aujourd’hui mais nous avons fini 

Maxime : ah oui ! Vers l’université là ?

Moi : tout à fait 

Maxime : je passe te chercher si tu veux je ne suis pas loin

Moi : pourquoi pas ? Je t’attends alors 

Tous les yeux étaient pointés sur moi après mon « je t’aime » adressé à Maxime. J’annonçais à violette qu’elle allait enfin le rencontrer puisqu’il venait me chercher lui-même. Il y avait un embouteillage monstre qui allait jusque sur la grande voie du coup les filles avaient décidé d’attendre un peu avant de rentrer chez elle. Manque de bol, violette ne put voir Maxime. Ça aurait été un casse-tête qu’il suive cet embouteillage pour me prendre devant la buvette et qu’il fasse encore l’attente en sens inverse pour ressortir de l’embouteillage. Je marchais donc pour le retrouver sur la grande voie et ensemble nous allions jusqu’à chez moi. Que demander d’autre qu’un homme aussi disponible que Maxime ?

...Nancy...

Je rentrais chez moi complètement épuisée. Cette journée avait été magnifique mais tout de même épuisante. Il fallait de l’énergie pour attirer la clientèle en ce premier jour. Néanmoins je reste contente pour violette qui a su se faire assez d’argent en cette unique journée. Je la sentais déterminée et galvanisée à faire prospérer son business. Je ne réfléchis pas longtemps lorsqu’en rentrant au salon je vis mon mari. Je jetais mon sac et mes chaussures à même le sol et me couchais sur ses jambes comme une petite fille.

J-p (me tapotant les fesses) : ça a été cette journée ?

Moi : superbe mais fatiguée quand même !

J-p : je peux voir ça !

Moi (ton suppliant) : j’ai mal au pied bébé ! Ça chauffe. Je me suis tellement tenue debout !

J-p : je crois qu’un bon massage ne te fera pas de mal 

Il ne s’en est pas fallu plus pour que je me relève d’un bond et lui présente mes pieds. Il éclata de rire et m’entraîna avec lui. Jean-Philippe avec ses doigts de fée. Il me faisait un bien fou je fermais les yeux et profitais du moment. Ses mains étaient douces et me procuraient une sensation inouïe. Je n’avais rien à envier à ces dames qui se déplaçaient jusque dans les spas. J’avais déjà un masseur à domicile et savais en profiter.

J-p : tu aimes ?

Moi : j’adore tu veux dire 

Il me sourit et continua à prendre soin de moi. La magie disparue lorsqu’un raclement de gorge se fit entendre dans la pièce.

Hum hum 

Mon humeur changea aussitôt ! Qui cela pouvait être si ce n’était ma belle-mère ? Toujours à apparaître au mauvais moment et surtout sans prévenir. Elle nous regardait avec dédain. Sil n’y avait eu que moi dans la pièce, c1a ne m’aurait pas dérangé. Mais son fils aussi subit ce regard ? C’est entre eux oh. Je retirais mes pieds des mains de mon mari et m’assis droite comme un « i » dans le fauteuil.

Belle-mère : c’est donc ce que vous faites dans cette maison au lieu de nous faire un enfant. Philippe elle t’a maintenant rendu esclave, tu es à ses pieds comme ça ?

J-p : maman !

Moi : chérie je vais monter me reposer 

Belle-mère : Fais donc ça au lieu d’abuser des enfants d’autrui (regardant autour d’elle) en plus cette maison est dans un complet désordre et ça se dit femme.

Je me levais sans la calculer et ramassais mon sac et mes chaussures qui trainait avant de prendre les escaliers. J’avais L’intention de me couler un bain et de m’endormir juste après mais la curiosité prit le dessus. Cette femme ne venait jamais dans cette maison sans arrière-pensée. Elle allait encore déverser son venin. J’eu alors l’idée de m’asseoir dans les escaliers et écouter leur conversation. J’étais prête à parier que mon nom n’allait pas manquer dans leur échange. 

Belle-mère : tu ne sais pas que c’est aux femmes enceintes qui ont les pieds enflés qu’on prodigue un massage de pied ?

J-p : je n’ai donc plus le droit de masser ma femme comme je veux ?

Belle-mère : je ne sais pas chez quel marabout elle est allée pour te rendre aussi fou d’elle mais je m’engage à mette fin à ces effets-là. Tu as vu comment elle est montée dans me saluer. Je suis donc insignifiante ?

J-p : si dès que tu rentres tu l’attaques, à quoi t’attends-tu ?

C’est la mauvaise foi qui habite cette femme sinon comment comprendre son comportement. À chaque fois que je me suis trompée pour essayer de lui adresser un bonjour ou un bonsoir, elle n’était pas passée par quatre chemins pour me signifier qu’elle n’avait rien à foutre de mes salutations. Aujourd’hui je suis ses recommandations et elle se plaint ! Je continuais mon écoute.

J-p : maman tu peux bien laisser Nancy un moment et me dire le but de ta visite ?

Belle-mère : hum ! Je ne suis pas du tout contente de toi Philippe. Tu sais très bien que depuis je suis à la recherche de petits enfants et tu me caches que tu en as ? depuis quand me tiens-tu à l’écart de ce qui se passe dans ta vie ?

Ce que venait de dire ma belle-mère créa l’incompréhension en moi. Jean-Philippe, mon mari, avait des enfants dehors ? Comment serait-ce possible ? J’étais suspicieuse quant à la véracité de ces propos et n’y accordais aucune importance. Il doit sûrement avoir une explication farfelue derrière ça. Je gardais toujours ma position et suivais leur petite discussion.

J-p : de quoi est-il question cette fois-ci ?

Belle-mère : ne joues pas aux idiots avec moi. Je suis au courant sur tu as jusqu’à trois enfants avec une autre. Noëlle vous a vu de ses propres yeux au glacier et même sur la petite était bien collée à toi. Ou se trouve leur mère et c’est cette Nancy qui est ici dans la maison ?

J-p : et c’est Noëlle qui te dit ça ?

Belle mère : oui 

J-p : elle est devenue ton espion maintenant ?

Belle-mère : ce n’est pas de ça dont il est question.

J-p : ok laisse-moi appeler Noëlle. 

Je réalisais simplement qu’il s’agissait du week-end durant lequel j’avais gardé les enfants de violette. Je dus me mettre la main sur la bouche pour ne pas éclater de rire. Cette famille n’allait jamais cesser de m’étonner. Inventer des histoires à dormir debout tout ça pour me créer des problèmes dans mon foyer. Je me levais tranquillement en faisant de petits pas pour ne pas qu’ils aient conscience de ma présence. Si le ridicule tuait, Noëlle et sa mère étaient déjà enterrées.

Après m’être débarrassée de mes vêtements, je nouais ma serviette à la poitrine et laissais couler l’eau. Mes idées volèrent dans le passé, précisément ce jour-là où j’avais pleuré dans les bras violette. Elle avait mentionné une femme de son village qui était spécialisée en cette affaire d’enfant. Et si j’allais la voir ? Cela ne me coûterait rien à ce que je sache. Je fermais le robinet et appelait violette.

Violette : allo madame Api !

Moi : tu ne dors pas toi ? N’es-tu pas fatiguée ?

Violette : oh je suis habituée. On dit quoi ?

Moi : je voulais savoir s’il était possible que nous allions voir la femme dont tu m’avais parlée ce dimanche 

Violette : la femme ?

Moi : cette qui s’occupe de stérilité...

Violette : oh je vois. Pas de soucis mais j’ai la messe ce dimanche hein 

Moi : je viendrais te chercher et après la messe on pourra y aller tranquillement 

Violette : ok on fait comme ça alors. Passe me chercher à 8h

Moi : ok dimanche 8h

Je raccrochais avec une lueur d’espoir. Peut-être que cette femme pourra venir à bout de mon problème. Peut-être que ses plantes auront un grand effet et qu’enfin mon rêve de porter un enfant dans mes entrailles pourra se réaliser. Mon mari n’avait pas encore fini avec sa mère que je m’endormis. J’étais bien trop fatiguée.

... ... ... 

Nous sortions de la messe violette et moi, marchant vers ma voiture. Il y avait assez de monde à cette messe de neuf heures. Il nous faudrait donc un peu de temps avant de rejoindre la grande voie et prendre la route pour Bonoua. Je n’y étais jamais allée au paravent cela me fera donc une découverte.

Violette : dis Nancy j’ai une question à te poser mais ne le prends surtout pas mal.

Moi : vas-y je t’écoute. Nous sommes amies je n’arrête pas te le répéter 

Violette : as-tu fais les examens avec ton mari ? Avez-vous vérifié sur le problème ne vient pas de lui ?

Moi : hélas ! Le problème vient bel et bien de moi. C’est moi qui éprouve des difficultés à concevoir.

Violette : je suis vraiment désolée mais espérons sur les plantes et le traitement de Ma’Aimby puissent faire effet.

Moi : j’espère aussi 

Nous dépassions Bassam et violette se mit à m’indiquer le chemin à prendre pour rejoindre le quartier de ma’Aimby. Je fus surprise par tes rue des quartiers de Bonoua tant la propreté y régnait. Nous terminions notre course devant une petite maison bâtie à l’ancienne et dont la peinture était dans tes ton pastel. Devant, il y avait des enfants qui s’amusaient et sautaient gaiement. L’insouciance ! Comme j’aurais aimé vivre ces moments encore une fois ! Profiter, m’enivrer de ces moments et recommencer ma vie. Violette se mit à parler en langue avec les enfants. Je ne comprenais rien donc restais à l’écart et attendit qu’elle revienne à moi.

Violette : rentrons elle est à l’intérieur ! 

Moi : ok 

Une vielle femme potelée de teint noir, le foulard noué avec soin sur la tête nous apparut le sourire aux lèvres. Elle parla en langue et violette en souriant lui répondait. 

Ma’Aimby : bienvenue ma fille. Tu n’es pas d’ici d’après ce que Amah m’a dit 

Violette : c’est moi Amah 

Moi : oh ok

Ma’Aimby : venez suivez-moi ! 

Elle nous entraîna avec elle à l’arrière de la cour et me demanda d’expliquer mon problème dans les moindres détails. Elle avait même demandé à voir les examens mais je ne les avais pas apportés avec moi. Elle donnait l’air d’être très instruite. Je m’attendais à voir une femme illettrée vivant dans une petite case avec pour seul habit un pagne blanc. À la fin de mon récit elle prit des bouteilles et des feuilles puis m’indiqua comment faire la préparation et surtout comment prendre les médicaments. Elle n’a pas souhaité prendre l’argent que je lui tendais. 

Ma’Aimby : je ne prends pas d’argent maintenant ! Pars si mes plantes font de l’effet reviens et donne-moi la somme que ton cœur t’aura dictée

Moi : merci infiniment Ma’Aimby. 

Elle nous raccompagna jusqu’à la voiture et nous prîmes la route pour Abidjan.

... ... .. 

Une semaine plus tard 

... ... ... 

...Ma’Aimby...

Cette femme qui avait été conduite ici par Amah la semaine dernière n’avait pas quitté mon esprit. Tout en elle était blanc mais quelque chose me tracassait. Elle ne disait pas tout. Elle gardait certaines informations pour elle et ne souhaitait pas les confesser. Je ne saurais dire quoi exactement, seule elle le savait.

Je rangeais mes feuilles et surveillait la préparation de mes traitements lorsqu’une de mes petites fille, Adjo, vint m’annoncer que j’avais de la visite.

Moi : fais-la venir s’il te plaît 

Adjo : d’accord 

« Bonsoir Ma’Aimby »

Qu’elle ne fut ma surprise quand je la vis arrêter devant moi.

Moi : bonsoir ma fille, mais tu n’es pas avec ta sœur Amah aujourd’hui ?

Nancy : en fait je voulais te parler à toi en privé, je t’en prie n’en parle pas à Amah

J’allais dans la chambre prendre un tabouret que je lui présentais 

Moi : assieds-toi et parle ! Je ne dirai rien

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