Chapitre 14 : La famille BELLO
Write by Fleurie
Chapitre 14 : La famille BELLO
°°° Louna °°°
Ce matin en me levant, je sens des douleurs au niveau de mon bas ventre. Je crois que c’est un signe que les chinois débarquent. Il ne manquait plus que ça. Je ne sais pas si c’est la rencontre des parents de Mourad qui me fout autant la trouille. Eh oui, il a souhaité à ce que je rencontre les siens avant mon départ. Dans un mois je m’envole pour Libreville continuer mes études universitaires. Il a tenu à ce que ses parents aient une idée de l’élue de son cœur, comme il aime tant le dire. J’avoue que je stresse à mort.
Je finis par enlever mon corps du lit pour prendre une douche. J’ouvre la pomme d’eau et ferme mes yeux. Les gouttes d’eau froide me caressent tout doux la peau. Ce qui a le don de me faire du bien. Je saisis le gel de douche, je met une petite quantité sur le corps et commence par frotter ce dernier. Je sors enfin de la douche après vingt minutes. Rapidement je passe ma pommade et met un ensemble traditionnel, un boumba. Je me sens plus à l’aise ainsi . Je fais un maquillage léger, pas de boucles d’oreilles. Je relève mes cheveux en un chignon, quelques gouttes de mon parfum et le tour est joué.
Je sors de ma chambre et croise au passage maman dans le couloir, qui va essorer le linge. Je me dirige vers la cuisine pour me faire un truc rapide. Par finir je n’ai plus rien mangé, mon estomac s’est soudainement noué. Vivement que tout aille bien, je ne comprend plus toutes ces sensations que je ressens depuis ce matin. Je pense déjà aux scènes de cette rencontre. Le bruit d’un bol tombé au sol me tire de mes pensées.
Maman ( debout les bras croisés sur la poitrine ) : Avec cette tête que fait ma princesse, on dirait que quelque chose te tracasse.
Moi : Maman tu as oublié que c’est aujourd’hui que je vais rencontrer les parents de Mourad ?
Maman : Excuses moi ma chérie, ça m’est complètement sorti de la tête. Nous ne pensons pas à une seule chose. On a des tas de soucis, voilà.
Moi : C’est pas grave.
Maman ( tirant une chaise ) : Tu sais ma fille, Mourad est un garçon que j’apprécie bien. Il est tendre, respectueux et je peux te dire qu’il t’aime vraiment.
Moi : Je sais maman.
Maman : Il a juste peur que les Gabonais te volent krkrkrkrkr une fois là bas. Raison pour laquelle il tient à faire ce pas ma chérie.
Moi : Son intention me fait tellement plaisir maman, tu ne sais pas à quel point.
Maman ( prenant ma main ) : Tu sais ma fille, il n’est pas courant de voir de nos jours, des garçons qui ont ce désir de présenter leur petite amie aux parents. Alors saisie cette chance chérie. Quoi qu’il arrive sache que je serai toujours là pour toi princesse.
Moi : Depuis qu’on est ensemble, il ne m’a jamais donné une raison de douter de lui.
Maman : Il a juste peur que tu seras à présent loin de lui, donc il veut sécuriser sa chose pardon laisse mon beau-fils hein Lou krkrkrkr.
Moi ( rassurée ) : Merci maman, je t’adore tu es spéciale pour moi.
Maman ( souriant ) : Tu es ma fille. Les parents sont faits pour ça. Ils doivent conseiller et guider leurs enfants sur le droit chemin.
Maman : Votre relation me rappelle celle que j’ai eu avec ton père. Nos débuts, quand j’y pense ma fille, je ressens une joie intérieure. Tu sais ses parents se sont opposés à notre union. Nous nous sommes battus contre eux tous sans exception.
Moi : Et comment avez-vous réussi à vous marier ?
Maman : Je tiens à te dire, que dans cette vie si tu ne te lèves pas pour te battre pour ce que tu aimes, tu ne l’auras jamais. Et tu pleureras pour ce que tu as perdu, car il serait déjà tard ma fille. Nous avons fait de notre possible pour faire accepter à nos parents respectifs nos choix. Avec le temps ils ont fini par se faire à l’idée qu’on avait raison et qu’ils n’avaient plus d’autres choix que de nous accueillir et nous bénir.
Moi : Waouh quelle histoire maman. Je te tire mon chapeau.
Maman ( me tirant la langue ) : Vas là bas, alors ne panique plus. Laisses tout entre les mains de Dieu, et tu verras comme lez choses seront faciles chérie.
Moi : Tu as raison.
Maman : As-tu pu manger quelque chose ?
Moi : Rien maman, je n’ai pas faim.
Maman : Non Lou, attends je te fais quelque chose, Tu n’iras quand même pas chez eux le ventre vide. Non.
Elle se met à faire je ne sais quoi. Ma mère que je l’aime, elle est toujours attentionnée et se soucie du bien être de tout le monde. Je ne sais franchement pas ce que je deviendrai sans elle, si un jour il arrivait qu’elle nous quitte. Je chasse rapidement cette idée de mes pensées.
Après quinze minutes, elle dépose un bol de salade de fruits et du jus d’orange devant moi.
Maman : Voilà chérie, mange maintenant et tu as intérêt à tout finir, je te préviens.
Moi : Merci maman.
Maman : Je te laisse chérie, tu as ma bénédiction.
Elle s’approche de moi, et me fait un bisou sur la joue avant de disparaître dans le couloir.
J’ai fait l'effort de manger ce qu’elle m’a fait avec autant d’amour pour ne pas la vexer. Je finis, lave les bols et me dirige vers la sortie. Je ne vois plus maman, sûrement qu’elle est allée acheter quelque part.
Je sors pour hèler un zémidjan. Aujourd’hui j’ai préféré qu’il ne vienne pas me chercher. Après quelques minutes déroute, le taxi moto se gare enfin devant la demeure de la famille BELLO. Je lui tend un billet de 1000F, et il me remet ma monnaie avant de démarrer. Je connais la maison car Mourad me l’avait montré une fois. Elle se situe dans le quartier résidentiel.
Je suis éblouie par la beauté de cette maison. Mama mia, les gens ont du goût dèh blague à part. Devant moi se trouve, une belle et grandiose villa toute blanche. Un grand portail noir, avec des poignets en or donnent un joli aspect à cette dernière. De jolies fleurs remplissent les gazons qui se trouvent des deux côtés de la devanture. Ce qui donne une belle vue à la villa. Je sors mon portable pour envoyer un message à Mourad, lui faisant signe de mon arrivée. J’avance et sonne une fois.
°°° Maina °°°
Je crois que je me suis levée sur le mauvais pied ce matin. Je ne sais pas pourquoi mais tout m’irrite. Je crie sur mes employés, je suis vraiment de mauvaise humeur, pffff.
Moi ( le combiné à l’oreille ) : Rita s’il te plaît annule la réunion de tout à l’heure. Je ne suis pas d’humeur et je ne me sens pas bien.
Elle : Okay Madame.
Moi : Merci.
Je raccroche et m’adosse sur ma chaise. Deux mois après mon sacrifice, j’ai quitté le domicile conjugal. Pour ne pas éveiller les soupçons, j’ai créé mon entreprise THE BEST OF ALL. Nous sommes spécialisées dans la vente des objets de décoration, tout ce dont l’on a besoin pour décorer les maisons, les bureaux etc. Nous offrons également des services à domicile, concernant l’harmonie des couleurs. Je travaille avec Tom. Je l’ai rencontré lors d’une de nos sorties, et depuis ce jour, nous sommes devenus plus que des amis. Tom est un homme bien, il n’est pas au courant de mon passé, et tant mieux.
J’ai envie de prendre l’air, rester enfermée toute la journée dans ce bureau m’étouffe parfois. Je sors et me dirige vers le parking de mon entreprise.
Vingt minutes plus tard, je gare devant un restaurant de la place. Une fois installée, je passe ma commande pour un verre de jus de fruits. Pour ne pas être seule j’appelle Kadi pour qu’elle me rejoigne. Je profite de l’attente en sortant ma tablette pour jeter un coup d’œil sur le nouvel arrivage des objets de décorations.
Je lève la tête pour croiser le regard d’une jeune demoiselle, qui vient de faire son entrée dans le restaurant. Elle se dirige vers ma table, qu’elle a grandi mon bébé.
Elle ( me faisant la bise ) : Bonjour maman.
Moi : Mais regardes toi, on aurait dit une star de Bollywood, tu es magnifique Kadi.
Elle ( sourire aux lèvres ) : Merci maman, alors dis moi c’est quoi l’objet de cette rencontre.
Moi : C’est comment Kadi, n’ai-je plus le droit d’inviter ma fille ?
Elle : Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire maman, je demande juste.
Moi : Comme il y a longtemps qu’on a eu du temps pour nous deux, je me suis dit pourquoi ne pas le faire aujourd’hui.
Elle : Depuis que tu travailles, tu n’as pratiquement plus du temps pour moi. Tu es tout le temps occupée, maman ça me fait plaisir que tu aies pensé à moi.
Moi ( rassurée ) : Merci chérie de me comprendre.
J’ai fait signe au serveur, qui n’a pas tardé à venir. Nous avons passé nos commandes.
Elle : Maman j’ai même quelque chose à te dire, tu ne me croiras jamais.
Moi : Accouche déjà Kadi.
Elle : Figures toi que le poisson dont j’ai toujours rêvé habite non loin de nous.
Moi : Kadi tu sais très bien que je n’aime pas cette manie que tu as à tourner autour du pot.
Elle : Okay maman, je parle de Mourad, il est juste à quelques mètres de nous. Tu t’imagines.
Moi : Je vois alors que penses tu faire ma puce ?
Elle : J’attend encore le bon moment pour attaquer maman.
Moi : C’est bien ma fille, il faut toujours se préparer avant d’agir. Ce garçon je l’aime bien surtout qu’il est respectueux.
Nos plats sont arrivés.
Elle : Dis maman je pense changer de collège l’année prochaine. Je ne veux pas que les gens me jettent leurs regards de compassion.
Moi ( moi regardant ma montre) : Tu as raison, on va te trouver une meilleure école ma chérie.
Nous mangeons et parlons de tout et de rien. Ce moment entre mère et fille m’a manqué.
Elle : Maman merci pour m’avoir accordé un peu de ton temps.
Moi ( me nettoyant la bouche ) : Je dois y aller Kadi, je te dépose ?
Elle : Non maman je suis venue avec ma voiture.
Moi ( lui faisant la bise ) : À ce soir chérie.
Elle : Bye mom.
Je règle l’addition avant de sortir du restaurant. Dehors le soleil bat déjà son plein. Je me faufile dans ma voiture, et me précipite de mettre le climatiseur en marche. Je supporte de moins en moins cette chaleur accablante. Je met mon moteur en marche. Ce peu de temps passé avec ma fille m’a un peu calmé, je retourne au bureau. Je dois cependant trouver un moyen d’aborder les parents de Mourad. Sur ces pensées, je met ma chanson préférée de Céline Dion Love doesn’t ask why, qui m’accompagne durant mon trajet.
°°° Mourad °°°
[ Sonnerie message ]
<< Salut bébé je suis au portail >>
<< Okay j’arrive >>
Elle est là, j’avoue que je suis aussi un peu stressé mais qui ne risque rien n’a rien dit on. Alors advienne que pourra. Je sors de ma chambre, et descend les marches des escaliers. Je passe par la cuisine voir si tout est prêt. Tout est comme prévu, un de réglé. J’ai tenu à lui ouvrir moi-même au lieu du gardien.
J’ouvre le portail, elle se tient debout et fait face à la route. Je m’approche et elle me fait à présent face. Les effluves de son parfum viennent enivrer mes narines.
Moi ( déposant je baiser sur sa joue ) : Bonjour chérie, tu sens bon, et tu es splendide.
Elle : Merci bébé.
Moi : Allons y, après toi my pretty lady.
Nous nous dirigeons dans la maison, et je ferme derrière nous. Je vois combien elle est éblouie par la maison.
Elle : C’est si beau chez toi Mourad.
Moi : Merci chéri.
Je nous dirige et l’installe au salon. Je fais signe à la gouvernante de lui servir un rafraîchissement, le temps que j’aille appeler mes parents.
Je monte. Une fois sur leur porte, je cogne légèrement cette dernière.
Eux : C’est ouvert.
Moi : Maman papa elle est là.
Maman : Okay chéri on descend dans quelques instants.
Je me retourne et ferme la porte. Je rejoins Lou debout qui regarde les différents tableaux accrochés au mûr.
Elle : Tout est juste magnifique, je me crois dans la maison d’une star bébé.
Moi ( souriant ) : Merci, mes parents ne vont pas tarder, fais comme chez toi.
Elle a pris place et j’en ai fait de même. Je prend sa main que je caresse juste pour qu’elle se détendre.
Mes parents viennent faire irruption dans la salon.
Papa : Bonjour les enfants.
Lou : Bonjour Monsieur et Madame BELLO.
Maman ( froide ) : Bonjour.
Ils se sont installés en nous faisant face. Papa ne disait pas grande chose. Mais maman s’est mise à bombarder Louna de questions, on dirait un interrogatoire, la pièce devient tout à coup étouffant pour moi, j’imagine ma belle.
La voix de la cuisinière me sauve ouuuf, il était temps.
Elle : La table est dressée Madame.
Maman : Merci Fatima, tu peux disposer.
Nous nous levons et nous dirigeons vers la salle à manger. Une fois tous attablés, maman a continué avec ses questions.
Maman : Alors Louna comment se nomme tes parents ?
Louna : Mon père Hugo AGOSSA est déjà décédé.
Maman : Je suis navrée et ta mère ?
Louna : Ne vous en faites pas, elle s’appelle Yasmine ALIHO.
Je ne sais pas ce qu’elle vient de dire de dire de mal. Papa a bu de travers son eau et ma mère s’est évanouie. Tout s’est passé si vite, j’ai juste vu papa l’attraper avant qu’elle ne s’écroule au sol.
Mon Dieu que se passe t-il ?