Chapitre 14 : Le début des embrouilles

Write by Fleurie




°°° Ronan °°° 



Je la regarde arranger son corsage. Elle est si douce et sensuelle cette femme. Son corps est tellement perfectionné tel celui d’une déesse. J’en ai profité pour également m’arranger. Que demander de plus après ce bon moment passé en sa compagnie.



Moi ( la prenant dans mes bras ) : Tu es magnifique. ( Glissant mon doigt dans sa cave ) fais moi plaisir, une dernière fois.


Elle : Je dois y aller c’était ma pause.


Moi ( lui donnant une tape sur la fesse ) : Ce n’est pas ma faute si tu es si bandante. 


Elle ( prenant sa sacoche ) : À plus Ronan, tu aimes trop ça.



Elle a fait un baiser qu’elle m’a soufflé avant de disparaître de mon champ de vision. J’ai regagné ma chaise rêveur.



C’est avec un large sourire, que j’ai continué mon travail.



°°° Enora °°° 



Nous avons raccompagné Maître AJAVON et j’ai décidé d’avoir une petite conversation avec ma soeur. Il le faut vraiment, rien qu’à voir la tournure que prennent les choses.



Moi ( cognant à la porte ) : C’est Nora ouvre moi s’il te plaît. 


Elle : …


Moi  ( instant ) : Ayanda je t’ordonne d’ouvrir  cette porte sur le champ.



J’ai entendu des pas, ensuite elle a ouvert la porte. Elle a toujours sa tronche qu’elle tire. Elle avait ses écouteurs écoutant sûrement la musique. La télévision est allumée. Ce qui m’a le plus choqué est l’odeur qu’émane sa chambre. C’est impossible. Je ne peux pas y croire. J’ai pincé mon nez pour le relâcher. J’ai pensé me tromper, mais ce n’est pas le cas.



Moi ( très surprise ) : Depuis quand prends tu de la drogue ? 


Elle : De quoi je me mêle ? 


Moi : Je t’interdis d’être insolente cette fois ci. Je n’hésiterai pas un seul instant à te mettre à ta place. J’en ai assez de tes caprices petite soeur.


Elle ( haussant les épaules ) : Fais comme bon te semble, j’en ai rien à foutre.



J’avoue que je ne sais pas ce qu’elle gagne  à être si désagréable envers tout le monde. Et pourtant, elle est une adulte, sinon je dirais que ce sont les effets de l’adolescence. Je me sens coupable de ses comportements. Je l’ai aussi un peu négligée ces derniers temps. J’ai levé les yeux vers le plafond, ensuite je me suis tournée vers elle.



Moi ( prenant place à ses côtés ) : Ayanda, dis moi qu’est-ce qui se passe avec toi ?


Elle ( sur la défensive ) : Nora mêle toi de tes affaires et lâche moi les basquettes. J’en ai ma claque de t’avoir maman et toi sur mon dos. Vous me fatiguez avec votre bruit, tsuiiip.


Moi ( lui touchant les épaules ) : Tu es ma petite soeur et c’est mon rôle d’aînee de t’aider, de te guider. Tu es sur le mauvais chemin ma chérie. Dis moi, depuis quand consommes tu cette saleté ? 


Elle ( se mettant à pleurer ) : Aucun de vous n’a jamais fait attention à moi dans cette maison. La vie ne tourne qu’autour de toi. Toi toi et toujours toi Nora, sniff personne ne m’aime. 


Moi : Ne dis pas cela, nous t’aimons tous.


Elle ( criant ) : Ce n’est pas le cas. J’ai du grandir moi même, apprendre les choses de moi même.  Vous n’étiez pas là pour moi. Mon seul refuge était mes amis. Je ne regrette rien de ce que je suis devenue. Rien de rien.



Elle a dit cette phrase avec tellement de colère. Je peux sentir sa douleur et son amertume. Je m’en veux énormément.



Moi : Tu es une adulte,  je n’aime pas cette vie de débauche que tu mènes. Tu te promènes de boîte de nuit en boîte de nuit. Tu rentres quand tu veux. Et tu ajoutes à cela ta consommation de la drogue. S’en est de trop.


Elle : … 


Moi : Tu es encore sous l’effet de la mort de papa, je le sais. Mais il n’est jamais trop tard pour toi. Tu peux changer et je suis là pour toi. Si notre père a voulu me confier ta part de l’héritage, c’est parce que tu n’es pas encore stable. Tu ne fais qu’accumuler les échecs. Je veux t’aider et permets moi. Nous allons commencer par ta désintoxication.


Elle ( rouge de colère ) : Nora sors de ma chambre. Rends moi juste ma part et occupe toi de ce qui te regarde. Je ne suis pas une petite fille que tu peux contrôler à ta guise.


Moi : Nora 



Elle s’est subitement levée pour ouvrir la porte.



Elle ( sur le seuil de la porte ) : Vas t’en.



Je me suis dirigée vers elle.



Moi ( tout bas ) : Rien n’est encore perdu, tu peux devenir une personne meilleure ma soeur. Je t’aime. 


Elle : Je te hais.



Sans plus ajouter quoi que ce soit, je l’ai laissé pour rentrer  chez moi. J’en ai assez entendu pour cette journée. Je pense lui laisser du temps. Elle en a besoin.



Un mois plus tard 



°°° Bastath °°°



J’ai quitté les states, non pas parce que j’ai fini mes études. La vie devenait de plus en plus difficile pour moi. 



Je me souviens de ce fameux jour comme si c’était hier.



Retour en arrière 



Après l’obtention de mon baccalauréat à l’âge de 18 ans, j’ai voulu poursuivre mes études aux États Unis. C’est ainsi que je me suis lancée dans la lotterie visa. Enora aimait trop son pays pour la quitter disait elle.  Son père avait proposé couvrir tous les frais de mon voyage. Mais j’avais catégoriquement refusé son aide. Je suis de nature à être indépendante et battante. J’obtenais toujours ce que je voulais.  Après avoir essayé pendant deux bonnes années, j’avais enfin gagné à la lotterie et avais obtenu mon visa. J’avais tellement souhaité l’avoir. 



Une fois sur le sol américain,  j’ai pris conscience de la réalité. Il fallait rassembler une forte somme d’argent avant que je ne commence les cours. Je n’avais plus de repis. J’acceptais toute sorte de travail que l’on m’offrait. En fin de journée, je n’avais plus le temps pour moi. Je ne faisais que dormir. Au bout de six mois, une collègue avec laquelle je bossais dans une pizzeria m’avait faire une proposition. Elle était si intéressante que je l’ai perçue comme une nouvelle porte qui s’ouvrait à moi.



Petit à petit je suis devenue une pute de luxe. Au début je n’arrivais pas à le faire. Alors je me droguais pour surpasser le stress. Je recevais des clients VIP. Mon nouveau style de vie m’avait poussé à oublier l’objet de mon voyage dans ce pays. Ma soeur au Canada ne cessait de me faire la morale, mais je me sentais au dessus de tout et de tous. Elle s’était complètement  lavée la main de ma vie depuis ce temps. Après deux ans de prostitution, j’ai rencontré une soeur qui m’a beaucoup conseillé. En fin des comptes, j’ai fini par laisser cette vie de débauche dont je ne suis pas du tout fière.  Il a été difficile pour moi de trouver un homme. Car d’une manière ou d’une autre ils finissaient toujours par connaître mon passé.



Un jour pendant que je rentrais chez moi, j’avais fait la rencontre d’un jeune homme de la trentaine d’âge. Il m’avait accepté avec mon passé, et m’avait prise pour épouse. C’était ainsi que je m’étais mariée à lui ne sachant rien de sa famille. J’avais insisté mais il campait toujours sur sa décision a ne rien me dire. 《 Tu as de la chance d’être tombé sur moi, alors contente toi de ce que tu as 》 me répétait il chaque fois que je lui posais la question sur ses racines. 



Ce n’était qu’après trois ans, que j’ai découvert le vrai visage de ce monstre déguisé en ange. Il avait très bien caché son jeu au début.  Mon mari était un gangster et un trafiquant de drogue du premier rang. Je vivais dans l’opulence que je ne soupçonnait rien. Pour moi, c’était le fruit de ses nombreux restaurants. J’ai voulu me retirer mais il était trop tard. Il avait menacer de me tuer si je faisais une chose pareille. J’avais à participer à la vente avec sa bande. Malheureusement il y a toujours un bon jour pour le propriétaire. C’était un samedi soir, lors du partage du butin. Nous avions été encerclés dans notre propre maison. La police était depuis des mois en investigation. Nous avions été arrêtés, car ils avaient trouvés sur nous la marchandise. Toutes les preuves étaient réelles et contre nous. Nous avions été incarcérés. La vie était devenue si dure pour moi. Le ciel s’était écroulé sur ma tête. Tous ces événements m’avaient appris à être humble. Je m’étais battue pour avoir une bonne conduite. Mon avocat m’avait aidé à prouver que je n’y étais pour rien dans cette histoire. Toute ma fortune y était passée. J’en avais profité pour suivre une formation en secrétariat bureautique. Après cinq ans en tôle, j’ai pu obtenir non seulement ma liberté mais aussi mon Master. 



Le passé rattrape toujours dit-on. Et c’était le cas, toutes les entreprises étaient incapables de me recruter à cause de mon casier judiciaire. J’ai erré pendant des mois à chercher du travail.  Mais c’était de l’eau versée sur le dos du canard. Ayant eu marre de souffrir ainsi, j’avais décidé de rentrer chez moi.



Si l’endroit où tu vas t’es inconnu, on oublie pas son origine.



[ … ]



Une semaine après  




Je pénètre dans les locaux de l’entreprise BUYRIGHT. Ils sont très chaleureux par ici. Surtout la gente masculine qui ne cesse de me mater, lol.



Enora n’étant pas présente ce matin, j’en ai profité pour faire quelques courses. Noé est le comptable de l’entreprise. Depuis mon arrivée, son intérêt à mon égard ne m’avait pas du tout échappé. Quand on parle du loup, on voit sa queue.



Lui ( venant vers moi ) : Ah tiens, te revoilà.


Moi ( naturelle ) : Qu’y a-t-il Noé ? 


Lui : Euh madame QUENUM nous a tous convoqués à une réunion dans la grande salle dans quinze minutes. 


Moi : Euh, Okay. 



Je l’ai dépassé pour aller dans mon bureau,  histoire de m’apprêter. 



Le décor de l’entreprise BUYRIGHT est très exotique avec un espace très plaisant. Dans ces bureaux modernes, travaillent plus de cent employés, sur deux bâtiments.  Complètement ouverts sur l’extérieur, ils sont volontairement exposés au regard des passants avec l’idée de favoriser au maximum les interactions entre utilisateurs, salariés et partenaires. Ses  espaces sont uniques, où chaque pièce se démarque par son architecture, sa personnalité et son identité. 



Nous sommes tous rassemblés dans la salle pour lréunion. Enora après avoir pris place, prend enfin la parole.



Elle : Bonsoir à vous tous qui avez répondu à mon appel. Je vous remercie. 



Il y a eu de petits chuchotements



Elle : Eh bien, si je vous ai appelé cet après midi, c’est pour vous annoncer une nouvelle. Vous savez tous que mon père était le créateur et le directeur de cette entreprise. En tant qu’aînée de la famille, je suis la nouvelle directrice de cet établissement.  Mon père qu’il repose en paix m’a confié cette responsabilité.



Tout le monde s’est mis à applaudir et à la féliciter. 



Moi ( me rapprochant d’elle ) : Je suis si contente pour toi mon amie. Tu le mérites, toutes mes félicitations.


Elle ( joyeuse ) : Merci Basta. Et c’est une grande responsabilité qui m’attend. 


Moi : Je suis certaine que tu seras à la hauteur. 


Elle : Que ferais je sans toi. 



Elle m’a prise dans ses bras. Nous sommes restées pendant un moment dans cette position.



Moi : Je dois retourner au travail.


Elle : Okay.



Je suis sortie pour aller dans mon bureau. 



[ … ] 



Enora avait proposé me déposer chez moi, car j’étais venue sans la mienne. Mais j’ai refusé, j’avais envie de marcher un peu et me remettre les idées en place. Eh oui j’ai déménagé une semaine après avoir choisi l’appartement. Je longeais la voie pavée, au bord du goudron lorsqu’un véhicule s’est arrêté à mon niveau.



Lui  ( baissant la vitre ) : Laisse moi te déposer Basta.


Moi : Je n’ai pas envie de partir avec toi.


Lui : J’aimerais tellement dîner avec toi. Mais tu me repousses à chaque fois.


Moi : Nous allons dîner et puis quelle sera la suite ?



Lui : Monte Basta je ferai de ta soirée une merveille.



Celà fait déjà une semaine que ce Noé me court après. J’ai pourtant été très claire avec lui. De toutes les façons, je n’ai rien à perdre.  En plus sa compagnie ne me ferait pas du mal ce soir. J’ai besoin d’une compagnie.



Moi ( soupirant ) : Si tu insistes.


Lui : Voilà qui est bien.



J’ai contourné la voiture,  pour m’y engouffrer. Il a démarré et a mis un morceau, histoire de détendre l’atmosphère.



Lui : Alors Basta, tu es mariée ? 


Moi : Non célibataire sans enfant.



Je l’ai vu sourire. J’ai jeté un coup d’oeil à son auriculaire gauche qui est vide. Ce qui prouve qu’il n’est pas marié. Il a un joli sourire et des pommettes au passage. Noé est un homme de la quarantaine environ.  De teint noir, il est trapu et bien conçu. Il porte souvent des lunettes et laisse sa barbe pousser.  Ce qui lui donne un air très respectable. Il sent vachement bon. Mais il n’est pas mon goût. 



Lui : Pourrais-je connaître la raison, si ce n’est pas indiscret ?


Moi : Je préfère ne pas entrer dans les détails sur ce sujet et toi ?


Lui ( souriant ) : Je suis divorcé 


Moi : Oupsss je suis désolée.


Lui : Tu n’as aucune raison de l’être, ce sont les circonstances de la vie.



Un long silence s’est régné dans l’habitacle. Le reste du trajet s’est fait dans une ambiance très morose.



Quelque part dans la forêt 



Une jeune femme accompagnée d’une amie se rendent chez le puissant bokonon*



La première : Je m’incline et vous salue oh puissant bokonon.


Lui : Soyez les bienvenues mes enfants, quel bon vent vous amène chez elle moi ce matin ?


La première : Je suis toujours reconnaissante du travail que vous m’aviez fait la dernière fois. ( Souriant ) et pour celà, j’ai accompagné mon amie ici présente pour que vous l’aidiez .


Lui  ( souriant ) : Ce n’est qu’une question de temps mes enfants.  ( Se tournant vers l’autre ) dis moi ma fille quel est ton problème ?


La seconde : En effet puissant bokonon, j’aimerais faire du mal à une personne très proche de moi. J’aimerais également lui arracher tout ce qu’elle a de plus cher pour la voir souffrir et ruiner. 


Lui ( riant ) : C’est juste ce que tu désires ma fille ? 


La deuxième : Oui bokonon.


Lui : Tes désirs sont des ordres, cela vous coûtera 150000 f.



Elle a fait sorti son porte monnaie. Elle l’a ouvert et remis des billets craquants de banque pour les donner au puissant bokonon.


Lui ( les prenant ) : Dis toi déjà que c’est déjà fait.


La première : Merci bokonon.



Il les a mis dans une petite calebasse. Il a pris sa petite cloche qu’il s’est mis à résonner en citant des paroles incantatoires…




Bokonon : Charlatan 






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